Une cinquantaine de religieux saoudiens ont appelé les pays arabes et
musulmans à soutenir les acteurs du «jihad» en Syrie contre le pouvoir
de Bachar al-Assad et ses alliés russe et iranien.
Le communiqué mis en ligne lundi 5 octobre 2015 par l’Union International des Oulémas musulmans ne prête pas à équivoque. «Nous
appelons la Oumma (Nation) à refuser l’intervention russe en Syrie en
apportant un soutien moral, politique et militaire à la révolution du
peuple syrien».
Des religieux saoudiens appellent au jihad contre la Russie en Syrie
Capture d’écran su site de l’UIOM
Que pense Ryad ?
L’appel lancé à partir de Doha au Qatar fait écho à la position saoudienne. Ryad a déjà dénoncé le déclenchement, le 30 septembre 2015, de l’intervention de l’aviation russe en
Syrie en soutien au régime de Bachar al-Assad. L’Arabie Saoudite comme
le Qatar sont les principaux soutiens de la rébellion qui combat le
président syrien depuis 2011.
La guerre Sainte
L’appel à la «guerre sainte» lancé par les religieux saoudiens
rejoint aussi celui du clergé officiel saoudien qui a déjà qualifié la
guerre civile en Syrie de jihad.
Ryad a néanmoins toujours interdit à ses ressortissants de participer aux combats en Syrie.
Ryad a néanmoins toujours interdit à ses ressortissants de participer aux combats en Syrie.
Les oulémas islamistes se gardent bien de ne pas contredire ouvertement la ligne du royaume wahhabite. Ils n’appellent pas nommément les Saoudiens à combattre aux côtés de «leurs frères syriens» mais demandent un soutien militaire à l’opposition face à l’intervention russe qualifiée de «croisade chrétienne orthodoxe en terre d’islam».
Hasard du calendrier ou coordination délibérée, le jour même, une quarantaine de groupes rebelles syriens dont l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par les Occidentaux, ont appelés à la formation d’une alliance régionale pour lutter contre «l’occupation russo-iranienne de la Syrie».
Source : Eléonore Abou Ez, pour Politis, le 6 octobre 2015.
Twitter: le prince saoudien Al-Walid devient le deuxième actionnaire
Le milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal et son
groupe Kingdom Holding Compagny (KHC) ont annoncé mercredi avoir
augmenté leur participation dans Twitter pour en devenir le deuxième
actionnaire.
Durant les six dernières semaines, le nombre de leurs actions est
passé à 34.948.975, ce qui représente plus de 5% du capital de Twitter,
précise un communiqué du prince et de son groupe.
“Cet investissement conjoint fait du prince Al-Walid et de la KHC le deuxième actionnaire de Twitter“, précise-t-il.
L’action Twitter a clôturé mardi à 27,62 dollars à la Bourse de New
York, ce qui valorise à plus de 965 millions de dollars la participation
du prince et de son groupe.
Ces derniers avaient pris des parts dans Twitter en 2011, deux ans avant son introduction boursière.
Le portefeuille du KHC est diversifié et comprend notamment des
participations dans EuroDisney, la chaîne hôtelière Four Seasons et
Citibank.
Twitter a confirmé lundi au poste de directeur général son
cofondateur Jack Dorsey, 38 ans, une décision qui met fin à des mois
d’intérim après la démission de l’ancien titulaire du poste.
Les réseaux sociaux sont très populaires en Arabie saoudite où les
médias traditionnels sont contrôlés étroitement par les autorités.
Des lobbyistes américains à la rescousse de l’image désastreuse de l’Arabie saoudite
John Kerry et le roi saoudien Salman
L’Arabie saoudite veut améliorer son image au plan international.
Riyad s’est assuré les services de géants des relations publiques aux
Etats-Unis. Une initiative destinée à faire oublier le problème du
respect des droits de l’homme dans le Royaume.
Pour le moment l’Arabie saoudite est un client actif d’Edelman, la
plus grande agence de relations publiques du monde, spécialisée dans la
couverture médiatique. Podesta Group, connu pour être le grand lobbyiste
de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, est lui aussi un
partenaire récent du royaume saoudien. La société de lobbying DLA Piper,
qui emploie d’anciens responsables gouvernementaux américains, a
également été mandatée pour travailler sur l’image de l’Arabie saoudite.
Mais il reste difficile de savoir comment les lobbyistes américains
vont pouvoir présenter sous un jour favorable les violations des droits
de l’homme perpétrées en Arabie saoudite.
Au Yémen, la campagne saoudienne a fait plus de 2 000 morts parmi les civils.
Pour la seule année 2015, les autorités saoudiennes ont déjà procédé à la décapitation de plus d’une centaine de personnes.
Alors qu’au cours des 30 dernières années, plus de 2 000 personnes ont été exécutées de cette façon.
De plus, la liberté d’expression reste toute relative en Arabie saoudite.
Enfin, la nomination de l’Arabie saoudite à la tête du Conseil des
droits de l’homme de l’ONU a provoqué de fortes turbulences au sein de
la communauté internationale. Pour le directeur exécutif de UN Watch,
Hillel Neuer, cette nomination s’assimile à «nommer un pyromane chef des
pompiers».
«Le gouvernement saoudien est l’un des gouvernements qui emploie le
plus de sociétés lobbying à Washington et à travers l’Europe. Il est
très clair que c’est l’un des pires pays du monde concernant ses
pratiques en matière de droits de l’homme. Mais en raison de son
alliance avec les gouvernements occidentaux, avec les élites politiques
occidentales et avec l’appui des millions de dollars que l’Arabie
saoudite distribue aux agences de relations publiques et de lobbying, le
royaume est en mesure de se protéger contre tout retour de flammes. En
l’absence d’une voix alternative forte, les Saoudiens continueront de
réussir à protéger leur image aux Etats-Unis», a confié à RT Ali
Al-Ahmed, directeur de l’Institut des affaires des pays du Golfe.