Les
États-Unis cherchent à "noyer le poisson" en tentant de se décharger d’une partie de la responsabilité de leur
soutien aérien à ISIS contre l’armée arabe syrienne à Deir Ezzor.
Les faits, qui
ne sont
pas démentis par les États-Unis, ont été révélés
par l’armée russe, dans une déclaration qui a fait suite à l’incident de samedi
:
«Aujourd’hui, à 17: 00-17: 50, heure de Moscou, la
coalition internationale anti-Daesh (deux F-16 et deux A-10
jets) a effectué quatre frappes
sur les unités syriennes forces gouvernementales encerclées par Daesh près de
l’aéroport de Deir ez-Zor. L’appareil de la coalition est entré dans l’espace
aérien syrien depuis la frontière irakienne», a déclaré le Major
Général Igor Konashenkov.
[…]
Soixante-deux soldats syriens ont été tués et environ
100 autres ont été blessés, selon les informations fournies par le commandement
syrien de Deir ez-Zor.
Le gouvernement
syrien vient de déclarer qu’en fait environ 82 soldats ont été tués dans
l’attaque qui a également détruit trois chars T-72, 3 véhicules de combat
d’infanterie, un canon anti-aérien et au moins 4 mortiers. Après l’attaque
aérienne, les troupes d’État islamique ont pris d’assaut la position du
gouvernement syrien sur la colline de Jabal Thardeh. Elles sont maintenant en
mesure d’attaquer l’aéroport de Deir Ezzor, la seule ligne d’approvisionnement
de la ville assiégée par ISIS et où 150 000 civils vivent sous la
protection du gouvernement.
Nous notons que
ce n’est
pas la première attaque des États-Unis contre les forces du gouvernement
syrien à Deir Ezzor. En décembre dernier, trois soldats syriens ont été tués
dans un raid aérien. En juin une attaque aérienne américaine sur Manbij a
tué une centaine de civils. Aucune attaque étasunienne sur une cible d’ISIS
en Syrie n’a jamais fait autant de victimes.
Maintenant, le
blâme doit être partagé.
Dimanche matin,
l’Australie s’est empressée de
prétendre que ses jets avaient pris part à l’attaque :
Des avions australiens ont été impliqués dans une
opération de la coalition menée par les États-Unis, qui a tué des dizaines de
soldats syriens stationnés près du fief oriental d’ISIS de Deir Ezzor, a
confirmé le Département de la Défense de l’Australie.
[…]
«Des avions australiens faisaient partie des avions
internationaux qui ont pris part à cette opération de la coalition», a déclaré
le ministère de la Défense dans un communiqué.
Dimanche soir,
les Danois leur ont emboîté
le pas :
«Deux [avions de chasse] danois F-16 ont participé à
ces attaques avec les avions d’autres nations. Les frappes ont été stoppées dès
que le camp russe a indiqué que les positions de l’armée syrienne avaient été
touchées», a déclaré l’autorité de commandement militaire des forces armées
danoises dans un communiqué publié dimanche.
Ce matin, le
correspondant de la défense de la BBC a dit que
le Royaume-Uni était également coupable :
Jonathan Beale @bealejonathan
BBC comprend @RoyalAirForce des jets anglais
pourraient avoir été impliqués dans les bombardements en Syrie qui ont tué 60 +
soldats syriens.
Quatre avions
ont attaqué et quatre forces aériennes prétendent avoir fait partie de
l’attaque ? Ce n’est ni crédible, ni réaliste.
Seuls les
États-Unis utilisent des avions d’attaque A-10. Ni l’Angleterre, ni
l’Australie, ne possèdent ni n’utilisent des chasseurs F-16. Quant à l’aviation
danoise, elle a bien déployé des F-16 au Moyen-Orient, mais ces avions
n’opèrent qu’en Irak, pas
en Syrie :
Le Danemark va envoyer sept avions de chasse F-16
pour aider à combattre les militants d’IS en Irak, a déclaré vendredi la
première ministre Helle Thorning-Schmidt.
«Je suis très heureuse qu’il y ait maintenant une
large coalition, incluant les pays de la région qui veulent […] contribuer»,
a-t-elle dit lors d’une conférence de presse, ajoutant que les avions de chasse danois ne se joindraient
pas aux avions américains pour bombarder des cibles en Syrie.
En outre,
l’armée syrienne a déclaré que les avions sont arrivés d’Erbil qui est situé
dans la zone kurde du nord de l’Irak. Il n’y a que les États-Unis qui utilisent
la base d’Erbil pour leurs avions de chasse.
Il est évident
que quelqu’un d’un commandement étasunien a téléphoné aux alliés américains et
leur a demandé d’avoir la gentillesse de partager la responsabilité d’avoir
offert par erreur un soutien
aérien à l’attaque au sol d’ISIS : «Si
tout le monde est coupable, personne n’est coupable et personne ne sera puni.»
Un film tiré
d’un livre célèbre illustre cette tactique :
En avançant dans son enquête, Poirot découvre que
tout le monde dans le compartiment avait un lien avec la famille Armstrong et,
par conséquent, avait un mobile pour tuer Cassetti. Poirot propose deux
solutions possibles […] La première solution est qu’un étranger soit monté à
bord du train et ait assassiné Cassetti. La seconde est que les 13 personnes du
compartiment se soient entendues pour assassiner Cassetti qui avait échappé à
la justice des États-Unis. Poirot admet que la comtesse Helena Andrenyi n’a pas
pris part au meurtre, de sorte que les meurtriers, au nombre de 12, constituent
une sorte de jury auto-proclamé. Mme Hubbard reconnait que la deuxième solution
est la bonne.
Les États-Unis
disent que quelque 67 nations ont rejoint leur «coalition» contre ISIS. Huit alliés américains
supplémentaires admettront
bientôt que leurs avions ont également pris part au raid : «Le Cessna de Micronésie aussi ?».
Plus il y a de
monde qui revendique un crime, moins le vrai coupable a de chance d’être
condamné. Ce nouveau Crime de
l’Orient-Express restera impuni.
Le cessez-le feu
en Syrie est en train de se déliter. Les États-Unis n’ont pas rempli leur
promesse de séparer leurs forces par procuration, les rebelles modérés, d’al-Qaïda. Aucun écran
de fumée de lamentation sur l’accès humanitaire ne peut changer cette
réalité.
Les aviations
russe et syrienne vont bientôt se remettre au travail [1]. Les soldats de la coalition des États-Unis en Syrie
feraient bien de surveiller le ciel. Si les États-Unis et leurs alliés peuvent
faire des «erreurs», comme à
Deir Ezzor, les opérations d’autres acteurs ne sont pas non plus à l’abri des imperfections.
Le 19 septembre
2016 – Source Moon
of Alabama
Traduction :
Dominique Muselet pour le Saker
francophone
Les terroristes d’ISIS reçoivent des tonnes d'armes américaines
Des armes américaines "destinées" aux combattants
kurdes syriens se sont retrouvées dans les mains de l'organisation terroriste
"État islamique". Cela
a été annoncé par le Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, rapporte
l'agence Anadolu aujourd'hui..
Selon le président de la Turquie, il y a quelques jours
trois avions avec des armes des États-Unis ont débarqué en Syrie. Certaines
des armes ont été immédiatement mises aux mains des terroristes sionislamistes
d’ISIS.
Ankara a mis en garde Washington sur la possibilité d'un tel
résultat. Erdogan
a personnellement tenté de convaincre le président américain Barack Obama à ce
sujet.
La Russie a également déclaré à plusieurs reprises que les
armes américaines finissent souvent dans les mains des extrémistes. Ces
incidents retardent considérablement la solution du conflit syrien.
Il est bien connu que les États-Unis soutiennent ISIS et ont
créé cette organisation pour leur objectif géopolitique. Ces
«incidents» ne donnent que plus de preuve à l'évidence.
Hannibal GENSERIC