[Note de l'éditeur: Eh bien, les poulets US reconnaissent le
soutien de la CIA au coup d'État en Turquie. Ziggy a parlé, ce qui donne la
permission aux autres de le faire, ce qui est en quelque sorte son travail à ce
stade actuel de sa vie – et donner des fessées publiques en cas de besoin.
Pour Engdahl, les pistes du coup d’état turc mènent directement
à Victoria Nuland. Faire participer les gens de la CIA, de l'OTAN, du
Pentagone, et même de l'État ... Avec autant de gens sur l'affaire, cela vous donne
quelque part un parfum d'insécurité opérationnelle. Cela crée aussi, pour l’espionnage
Russe, beaucoup d’opportunités pour recueillir les informations issues des bavardages
de tous ces intervenants, et avertir Erdogan du jour J. [1].
Ce qui est ci-dessous est un délicieux morceau. Mon seul
regret est que je ne l'ai pas lu avec un bon verre de vin à côté de moi... Jim W. Dean]
Oussama Ben Laden donne un cours d'armes à Ziggy |
Alors que l'administration
Obama et la CIA s'accrochent officiellement au mensonge caché « sous une
feuille de vigne », disant que le renseignement américain était innocent
de toute implication dans le coup d'état raté du 15 Juillet contre la Turquie, conçu
et perpétré par la CIA et son homme lige, Fethullah Gülen, voici que la vérité
sort des hautes sphères des initiés du renseignement américain eux-mêmes.
Elle reflète une énorme lutte interne entre les factions au
sein de cercles dirigeants américains, dans ce que tout le monde considère
comme la plus bizarre année d’une élection présidentielle de l'histoire
américaine.
Le premier aveu que le renseignement américain avait une
main dans le coup d'État anti Erdogan, lancé quelques jours seulement après qu’Erdogan
ait annoncé un changement stratégique majeur consistant à s’éloigner de l'OTAN pour
se rapprocher de la Russie, est venu de Zbigniew
Brzezinski, alias Ziggy.
Brzezinski est l'un plus
hauts responsables de l'establishment
du renseignement américain, ancien conseiller présidentiel d’Obama. En 1979,
il a été l’architecte, au sein du Conseil National de Sécurité sous Jimmy Carter, des
opérations terroristes des moujahidines afghans contre les forces soviétiques
en Afghanistan.
Dans un tweet de son propre
blog, Brzezinski a fait le résumé d'un nouvel article qu'il a écrit pour le
magazine The American Interest. Il écrit: "Le soutien des États-Unis à
la tentative de coup d'État contre le président turc Recep Tayyip Erdogan a été
une grave erreur qui pourrait porter un coup majeur à la réputation
des États-Unis." C'est certainement un
euphémisme donné à ce qui se déroule en Turquie depuis le 15 Juillet.
Brzezinski a continué à écrire :
«La Turquie était sur le point
de reconsidérer sa politique étrangère, après son échec en Syrie au cours des
cinq dernières années, et l'erreur de calcul des États-Unis consistant à soutenir
le coup d'État et à héberger son leader (Fethullah Gülen, en exil arrangé par
la CIA en Pennsylvanie) était si grave qu'il n’est plus possible de blâmer la
Turquie si elle tourne le dos à « son alliée depuis longtemps » et de
repenser (sic) ses politiques ".
Il continue,
« Une coalition
potentielle Russie-Turquie-Iran créerait une occasion de résoudre la crise
syrienne. Si Erdogan avait la plus petite sagesse, il aurait dû comprendre
qu'il ne pouvait pas acquérir de la crédibilité grâce à l'aide de certains
pays
arabes "pourris", », se référant
sans aucun doute à l'Arabie saoudite et au Qatar, les financiers principaux de
la guerre terroriste contre Assad en Syrie depuis 2011.
Victoria Nuland offre ses "cookies aux flics" |
Brzezinski a été, avec Henry Kissinger, l'un des plus
importants stratèges de la politique étrangère des États-Unis d'après-guerre.
Il était aussi le directeur exécutif fondateur de la Commission Trilatérale de
David Rockefeller. Il conserve sans doute, aujourd'hui encore, un accès aux
rapports Top Secret du renseignement américain. Dans ses écrits ci-dessus, il exprimait sa fureur devant
l'incompétence totale du renseignement américain dans sa gestion de la relation
avec la Turquie.
Notamment, contre la personne qui, dans le département d'État
américain, est directement responsable non seulement du désastreux coup d'État
des États-Unis de Février 2014 en Ukraine, mais aussi du coup d’état contre la
Turquie, c'est-à-dire la malheureuse néo-con et perpétuelle va-t-en-guerre,
Victoria "J’encule l’UE" Nuland, épouse du néo-con Robert Kagan.
Fethullah Gülen |
La critique franche de Brzezinski a été suivie d'un exposé encore
plus détaillé des liens du renseignement
américains avec Fethullah Gülen, accusé
par le gouvernement turc de trahison et qui soutenait le coup d'État du 15 Juillet.
Dans un article d'invité dans le magazine en ligne européen
EurActiv.com, datée du 17 Août 2016, Arthur H. Hughes confirme les liens
intimes entre Gülen et la CIA, en notant que "Gülen a fui aux États-Unis
avec l'aide du diplomate Morton Abramovitz, les agents de la CIA Graham Fuller
et George Fidas, et Fr. Alexander Karloutsos ci-dessus mentionné".
Gülen CIA ami Bartholomée Ier
L'article de Hughes est une bombe à bien des
égards, et très certainement dans le détail des liens intimes entre la CIA,
Gülen et le patriarche orthodoxe actuel de Constantinople, Bartholomée Ier , archevêque
de Constantinople et patriarche œcuménique.
Hughes a décrit le Père Alexander Karloutsos mentionné
ci-dessus:
"... L'un des membres du lobby américano-israélien dans le
Patriarcat de Constantinople est le père Alexandre Karloutsos, officier des
affaires publiques près de l'archevêque Demetrios (de l'Amérique).
Grâce à ses liens avec des responsables de haut niveau et
de milliardaires grecs-américain, il est essentiellement la seule personne qui
contrôle le flux d'argent des États-Unis au Phanar (la partie grecque orthodoxe
d'Istanbul), ce qui lui donne de larges possibilités d’exercer une pression sur
le Patriarcat œcuménique.
D'autre part, Karloutsos a également de bonnes relations
avec l'ancien directeur de la CIA, George Tenet, et avec le prédicateur
Fethullah Gülen coopérant avec le
renseignement américaine. "
George Tenet |
George Tenet, un proche allié
de la machine politique Clinton, est un grec-américain, ancien chef de la CIA à
l'époque de Bill Clinton et George W. Bush.
Les deux Clinton sont sur le même répertoire louant
Fethullah Gülen. Tout cela ressemble à un douillet réseau CIA-Gülen-Patriarcat
de Constantinople-Clintons, financé par «l'argent des milliardaires
grecs-américain."
Arthur H. Hughes n’est pas un commentateur occasionnel des
événements en Turquie et au Moyen-Orient. Il était l’ambassadeur américain au
Yémen dans les années 1990 pendant la présidence Clinton, puis sous-adjoint au
secrétaire d'État aux Affaires du Proche-Orient. Il a également été
sous-secrétaire adjoint à la Défense pour le Proche-Orient et l’Asie du Sud, et
a été chef de mission adjoint à Tel-Aviv.
Le fait est qu’il lie Gülen à la
CIA et aux points du Patriarcat de Constantinople à l'un des réseaux
les plus secrets, les moins publics et les plus influents de la CIA dans le
monde, l'anti-Moscou Patriarcat orthodoxe du patriarche Bartholomée Ier de
Constantinople.
Hughes suggère que, si Erdogan et le gouvernement turc sont
sérieux en disant vouloir faire face aux futures menaces de coup d'État, ils
devraient mettre le Patriarcat de Constantinople sous la loupe.
Comme je l'ai documenté dans
mon livre, Le Hegemon perdu: Les dieux veulent détruire qui ?,
Graham E. Fuller et George Fidas, de hauts responsables de la CIA durant deux
décennies, ont réussi à obtenir, en 1999, une résidence permanente et sécurisée
extraordinaire à Saylorsburg, Pennsylvanie, malgré les formelles et fortes
objections du département d'État américain, quand Gülen était sur le point
d'être accusé par les autorités turques d’incitation à la trahison.
Plus récemment, Fuller se sentait obligé d'écrire sur son
blog que, en effet, il avait aidé Gülen à obtenir une carte verte américaine,
mais que non, Gülen n'a pas été derrière le coup d’état raté du 15 Juillet.
Cependant les rapports turcs placent Fuller et un autre
allié principal de la CIA, Henri J. Barkey, dans un hôtel de luxe sur l'une des
îles des Princes dans la mer de Marmara, à une vingtaine de minutes d’Istanbul,
la nuit du coup
d'État manqué.
Dans une apparition ultérieure lors d'un forum de think tank
à Washington, organisé par la Fondation pour la Défense des Démocraties, une organisation
néo-con dont le président est l'ancien directeur de la CIA, le néo-con James
Woolsey III, Barkey et son hôte ont essayé de faire une blague minable à
propos de cette présence à Istanbul la nuit du coup d'État et des liens avec Gülen.
_________
Pour une fois, Brzezinski a raison.
La tentative de coup d’état de CIA-Gülen pour tenter de
renverser Erdogan après son rapprochement avec Moscou était "une grave
erreur." Les conséquences, en dehors d'une répression massive sur les
réseaux Gülen et les médias à l'intérieur de la Turquie, c’est notamment un
dialogue ouvert d'Erdogan et du gouvernement turc avec la Russie et maintenant
avec l'Iran, sur une «solution» à la guerre syrienne qui inclurait Bachar
al-Assad au moins durant la période de transition.
Le pivot Est qu’était Erdogan
vacille depuis le coup d'État raté de la CIA ; ce qui a forcé le Pentagone
à retirer tranquillement ses ogives nucléaires de la base d’Incirlik en Turquie
près de la frontière syrienne, pour les stocker en Roumanie.
Dans le même temps, le Premier ministre de la Turquie a
déclaré le 20 Août aux médias que la Russie pourrait utiliser la base aérienne
d’Incirlik si nécessaire, quelque chose qui doit produire certainement les
douleurs aiguës d'estomac à Langley (siège de la CIA), à Foggy Bottom (siège du Département
d'État américain siège) et à la Maison
blanche d'Obama.
Ce 15
juillet peut entrer dans l'histoire comme l'une des défaites les plus décisives
de la projection de la puissance mondiale américaine, du soi-disant Nouvel
Ordre Mondial de David Rockefeller et de ses amis.
Et si cela est
vrai, alors la perspective d'un monde plus pacifique reste envisageable.
Traduction : Hannibal GENSERIC