Le président russe Vladimir Poutine a été très
clair que, si Hillary Clinton est élue présidente, et qu’elle devait décider
d'aller à la guerre contre la Russie, il déjouerait ses provocations [1].
Selon Fort-russ.com :
La principale question pour ceux qui suivent
la crise ukrainienne (et les tentatives d’attentats en Crimée) se résume à une
phrase : " Pourquoi les Américains ont-ils fait cela? "
Répondre à cette question est facile si l'on
prend pour acquis que la décision d'envoyer des saboteurs en Crimée n'a pas été
prise à Kiev, car ce n'est même ni dans l'intérêt de l'Ukraine ni dans celui du
régime de Kiev. On
peut facilement voir, dans cette provocation, les empreintes digitales d’Hillary
Clinton et de ses partisans. Ces derniers
se trouvent, en grande partie, dans les services de renseignement et dans corps
diplomatique américains. Ils laissent
des empreintes très reconnaissables.
Le but de l'opération d’attentat en Crimée
était clair: la réalisation de ce qui n'a pas eu lieu en 2014, à savoir, une
guerre à part entière. Cela
aurait permis à l'un des principaux objectifs de la politique américaine de se
réaliser: couper complètement, et une fois pour toutes, l'Europe de la Russie.
Elle aurait permis à la farce du « gaz liquéfié américain » de se
réaliser : fournir à l’UE du gaz très cher, frapper l'économie russe par
un embargo sur le gaz et le pétrole, et exclure la
Russie de SWIFT, afin de la transformer en une sorte de grand « Iran sous
les sanctions ».
On remarque assez facilement le style
reconnaissable des Américains, qui ont un besoin pressant d'une bonne guerre
réelle en Europe. Ils
ont déjà fait une tentative similaire en utilisant comme l'outil deux soldats turcs,
agents de la CIA, [2] qui ont abattu un avion militaire russe au-dessus de la
Syrie. Mais cela a échoué. Les
Américains sont connus pour utiliser et réutiliser leurs méthodes favorites à
l'infini quel qu’en soit le résultat.
Récemment, Poutine a donc dominé les
Américains dans les crises syrienne et turque [3]. L'histoire
de la transformation d'Erdogan d'un ennemi de la Russie en un allié est
particulièrement douloureuse pour les Américains. Leur
émotion est compréhensible, alors ils ont décidé de frapper là où ils avaient
de grandes chances de succès : des attentats en Crimée. Cette
fois encore, cependant, leurs efforts ont échoué, et nous devons pour cela remercier
nos héros des services spéciaux et d'autres structures de sécurité russes.
Le gouvernement russe avait trois jours pour
réfléchir sur la situation et prendre une décision. Avez-vous
remarqué comment tout ce sujet a émergé dans le domaine de l'information
seulement trois jours après l'incident? Il
aurait été facile d'étouffer l'incident et de ne pas le rendre public, mais la
direction du pays en a décidé autrement. Vous
pouvez être absolument sûr que toutes les conséquences de cette étape, et tout mouvement
en conséquence, ont été soigneusement calculés.
Dans le cas de la Turquie,
il est clair que Vladimir Poutine est un vrai maître de la pression asymétrique
très efficace. Il
est clair que la pression sera mise sur l'Ukraine, mais doucement et de façon
créative. L'Ukraine
n’est pas la Turquie, et il y a seulement un plus pour l'Ukraine en comparant
les deux pays: nous ne pouvons pas couper le gaz aussi longtemps que nous avons
besoin de leur gazoduc pour poursuivre nos expéditions vers l'Europe.
Mais l'Ukraine a beaucoup plus d’aspects
négatifs.
Commençons par le fait que, même maintenant,
les liens économiques avec la Russie sont plus importants pour l'Ukraine qu’ils
ne l’ont jamais été pour la Turquie. La
Turquie est encore plus axée sur les marchés européens et asiatiques, bien que
les mesures de la Russie de représailles économique aient été très douloureuses.
Une
situation semblable serait encore plus pénible pour l'Ukraine. L'économie
turque est beaucoup plus stable que celle de l'Ukraine, qui a depuis longtemps
été plongée dans la crise et ne peut pas en sortir. Il
y a plus qu'assez de points pour faire douloureusement pression sur le régime de
Kiev.
Une autre chose importante doit être considérée
que beaucoup de gens connaissent, mais dont presque personne ne parle. L'un
des moyens de punir Erdogan et de faire pression sur lui, est le soutien aux
Kurdes turcs, ce qui crée un énorme casse-tête pour les autorités turques. Si
Erdogan n'a pas fait un virage géopolitique fort, la situation aurait pu se
terminer avec un Kurdistan indépendant, quoique de petite taille et non reconnu
par la communauté internationale.
Bien sûr,
quelqu'un peut dire qu'il n'y a pas de Kurdes en Ukraine. Mais il y a la DPR (Donetsk
People's Republic) et la LPR (Luhansk
People's Republic) . Au
milieu du gel en cours du format Normandie
que Poutine a déjà annoncé, une forte augmentation du soutien tacite à la DPR
et à la LPR en elles-mêmes pourrait entraîner des conséquences plutôt tristes
pour le régime de Kiev. Dans
la peau des politiciens ukrainiens, je serais très inquiet par une telle
tournure possible des événements. Même s’ils
ont l'intuition que le régime de Kiev sera battu, tranquillement, sans fanfare ni
émotion, mais efficacement. Porochenko a des
raisons d'être jaloux d’Erdogan. Le
dirigeant turc a eu l'occasion de présenter des excuses et il essaie maintenant
de faire des choses correctes. Mais
Porochenko n'a pas une telle occasion, et cela est son problème.
[1] Poutine à son état-major: "Si Hillary Clinton est élue, c'est la guerre!"
[2]
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