L'ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, a été froidement
assassiné lundi après-midi à Ankara, alors qu'il visitait une
exposition de photos organisée en l'honneur de la Russie à Ankara, qui
avait pour nom "La Russie vue par les Turcs". Vladimir Poutine en a accusé les tenants du NWO (Nouvel Ordre Mondial) qui dirigent l'Occident en général, et les États-Unis en particulier. Ces deniers, par la voix de Barack à frites, n'a pas arrêté de menacer la Russie, depuis la défaite de son clan mondialiste aux présidentielles américaines. Il vient d'exécuter sa menace, afin de savonner la planche à son successeur Donald Trump, et de saboter tout rapprochement avec la Russie.
En absence des agents de sécurité turcs, l'assassin, qui l'a abattu à bout
portant avant d'être abattu à son tour, a eu largement le temps de s'afficher
en vainqueur aux côtés de la dépouille quasi inerte de sa victime et de
scander des slogans en faveur du "peuple martyrisé d'Alep",
c'est-à-dire ces terroristes takfiristes sur le sort duquel l'Occident tout
entier verse des larmes sans penser un seul instant au fait que ce sont ceux-là
mêmes qui sont à l'origine des crimes les plus abominables (décapitation,
crucifixion, anthropophagie...) commis depuis 2011 contre les forces armées et
les civils syriens.
Au nombre des réactions à ce lâche assassinat, celle du président Vladimir
Poutine retient particulièrement l'attention : selon le président russe, "ceux
qui ont commandité" cet acte cherchent surtout à "porter
atteinte au processus de paix en Syrie" et à "saper l'impact
de la victoire de l'armée syrienne et de ses alliés à Alep". Soit dit
en passant, deux importantes réunions devraient se tenir ce mardi à Moscou,
celle des ministres iranien, russe et turc des Affaires étrangères, ainsi que celle
des ministres de la Défense de ces trois pays, toutes deux consacrées à Alep.
Certaines sources ont souligné le rôle qu'a joué l'ambassadeur
assassiné, Andreï Karlov, dans les négociations qui se sont déroulées en
coulisses entre Ankara et Moscou et ce, en marge des combats à Alep. Sans ses
efforts, disent ces mêmes sources, la reddition des terroristes n'aurait pas eu
lieu si rapidement et la bataille aurait duré plus longtemps. Karlov aurait
convaincu Ankara de retirer ses mercenaires takfiristes d'Alep-Est et
d'accélérer le processus de libération de la ville. Il œuvrait d'ailleurs
depuis des mois, plus précisément depuis le coup d'État du 15 juillet, au
rapprochement de la Russie avec la Turquie.
Ces derniers jours, des manifestations des takfiristes et de leurs
sympathisants se sont multipliées devant les représentations russe et iranienne
à Istanbul, ville transformée à la faveur des politiques anti-syriennes
d'Ankara en un havre de paix pour les terroristes. Une chose est sûre :
l'assassin a agi de manière particulièrement scénique. En brandissant sa carte
d'ex-agent de sécurité, il a remis en cause l'intégrité des services de
sécurité turcs qui ont brillé par leur absence pendant l'attaque.
Cette façon de faire a poussé le principal conseiller
du président turc Tayyip Recep Erdogan à lier l’assassinat de
l’ambassadeur au mouvement Gülen, hypothèse douteuse.
Interrogé, İlnur Çevik a affirmé : « Le
meurtre de l'ambassadeur russe en Turquie visait à ébranler les relations
russo-turques qui nuisent aux intérêts occidentaux. Certes, l'excellente
coopération entre la Turquie et la Russie à Alep aurait pu mettre en colère
plusieurs personnes qui ont provoqué cet assassinat. Cependant, ils ciblent la
coopération entre les deux pays dans tous les domaines. », A-t-il rajouté.
L’expert militaire Koray Gurbuz, évoque un autre aspect de cet assassinat, en
revenant sur la réunion tripartite Iran/Russie/Turquie de ce mardi :
"La Russie, la Turquie et l'Iran souhaitent sincèrement établir une
paix stable dans la région. C'est pourquoi les décisions qui seront prises
mardi seront très importantes. Tout le monde sait que les Américains et
les Israéliens ont des plans pour la reconfiguration du Grand Proche-Orient.
C'est pour réaliser ces plans que la discorde dans la région a été semée »,
explique l'expert.
Ambassadeur russe assassiné:
Rétorsion, mais par qui?
L'attaque a coïncidé avec un incident de sécurité présumé
près de l'ambassade de l'Amérique à Ankara, caractérisé par l'ambassade
américaine comme un «tir d’armes», même s’il ne peut être en référence à un assassinat
réel.
Les journaux occidentaux, dont le Daily Mail, l'Express
britannique et le Sun, ont tenté de décrire l'annonce comme un incident
distinct. Il
s'agit peut-être d'une tentative délibérée de dépeindre les États-Unis comme
une victime en même temps que la Russie, pour détourner les soupçons de
l'implication américaine.
L'assassinat prend place des
jours après que les États-Unis aient promis des "représailles" contre
la Russie
Le président américain Barack Obama, les décideurs
américains et les experts, ainsi que les sénateurs américains ont, cette dernière semaine, promis des «représailles»
contre la Russie pour des prétendus «piratages» pendant les élections
présidentielles américaines de 2016. Ces
menaces se déroulent dans un contexte plus large où les politiciens, les
experts et les décideurs politiques occidentaux sont de plus en plus désespérés
face à la frustration de faire avancer leur programme mondial contre une Russie
émergente et une Chine montante.
Le Guardian, dans un article publié juste cette
semaine intitulé, "Barack
Obama promet des représailles contre la Russie à cause des piratages lors des élections américaines",
déclarerait:
Barack
Obama a averti que les États-Unis prendront des représailles pour les cybers
attaques russes pendant l'élection présidentielle. Dans une interview
accordée à la radio publique nationale vendredi matin, le président américain a
déclaré qu'il attendait un rapport final qu'il a ordonné concernant une série
d'attaques de piratage russes, mais a promis qu'il y aurait une réponse.
« Je pense qu'il n'y a aucun doute que quand un
gouvernement étranger tente d'influer sur l'intégrité de nos élections ... nous
devons agir », a déclaré Obama. «Et
nous le ferons - à un moment et à un endroit de notre choix. »
«Une partie peut être explicite et publiée; Certains ne le sont
peut-être pas. »
Des articles comme l'International Business Times «Comment
les États-Unis peuvent-ils faire pour se venger du piratage de la Russie? Voici
6 mouvements possibles », serait la liste des formes possibles de
représailles pourrait prendre, y compris:
Cyber attaque sur des réseaux ou des infrastructures
russes; Diffuser
des informations dommageables sur Vladimir Poutine; Cibler les comptes offshore; Placer des logiciels
malveillants dans les réseaux d'espionnage russes; Interfère
dans la politique russe Sanctions économiques.
Toutefois, de nombreux analystes, dont ceux des milieux de
la politique étrangère des États-Unis, ont noté que la capacité des États-Unis
de riposter à des «cyber attaques» contre la Russie seront futiles et
galvaniseraient le peuple russe derrière
Le Kremlin.
Le New York Times dans un article intitulé, «Obama
confronte la complexité de l'utilisation d'une puissante cyber attaque contre la
Russie», note:
Mais alors que M. Obama a promis vendredi «d'envoyer un
message clair à la Russie» à la fois comme une punition et un dissuasif,
certaines des options ont été rejetées comme inefficaces, d'autres comme trop
risquées. Si
les choix avaient été simples, a noté l'un des aides impliqués dans le débat,
le président aurait agi à l'heure actuelle. »
Selon toute vraisemblance, une tentative de «cyber attaque»
aurait abouti à une humiliation et à un isolement supplémentaires pour les milieux
dirigeants des États-Unis.
L'assassinat - un crime et même un acte de guerre - a été apparemment
effectué par un militant
issu des organisations terroristes armées, formées et financées par les
États-Unis et ses alliés régionaux, y compris l'Arabie saoudite et le Qatar, et même la Turquie. Et
malgré ce fait, si les États-Unis étaient impliqués dans l'assassinat, il
serait difficile de le prouver.
L'assassinat menace de reverser des gains douloureusement
réalisés depuis la destruction par la Turquie d'un avion de guerre russe en
Syrie en novembre de 2015. Alors que les preuves sont encore à venir de l'assassinat
par les États-Unis de l’ambassadeur russe, les USA demeurent le principal suspect.
Considérant le rôle des États-Unis dans la création,
l'armement, le financement et la direction des terroristes à travers la région
depuis des années, les États-Unis sont directement ou indirectement responsables.
La rencontre tripartite entre la Russie, la Turquie et l’Iran agace
certaines forces en Occident, selon un général turc à la retraite.
L'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara est une provocation planifiée visant à empêcher la Russie, la Turquie et l'Iran de rechercher les voies de règlement de la crise syrienne, a déclaré à Sputnik le général turc à la retraite Nejat Eslen.
L'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara est une provocation planifiée visant à empêcher la Russie, la Turquie et l'Iran de rechercher les voies de règlement de la crise syrienne, a déclaré à Sputnik le général turc à la retraite Nejat Eslen.
« Certaines forces en Occident considèrent la Russie, personnifiée par
Vladimir Poutine, et la Turquie, avec Recep Tayyip Erdogan à sa tête,
comme leurs cibles principales. L'Union européenne emploie des sanctions
contre la Russie. Le secrétaire américain à la Défense cite Daech et la
Russie à titre de principales menaces. La situation de la Turquie est
aussi très compliquée. Dans ce contexte, à la lumière des événements en
Syrie, la Turquie, la Russie et l'Iran ont décidé de tenir une rencontre
tripartite afin d'élaborer une résolution politique de la crise
syrienne. L'Occident ne peut l'accepter »,
a relevé l'interlocuteur de
l'agence.
Et d'ajouter que cette rencontre entre la Turquie, la Russie et l'Iran
ne manquerait pas de déboucher sur la formation d'un nouveau pôle
géopolitique.
« À côté de ces deux pôles de force que forment les États-Unis et la
Chine, un troisième pôle va apparaître dans le monde, ce que la
structure occidentale ne veut admettre en aucun cas. Et c'est justement
de ce point de vue que je considère la tragédie d'hier », a indiqué M.
Eslen.
Hannibal GENSERIC