Le 2
décembre, le FSB a publié une note informant de l’intention des services
spéciaux étrangers de mener une attaque contre les grandes banques russes afin
de déstabiliser le système financier national. La source a été identifiée en
Hollande... c’est-à-dire au cœur de l’Union européenne. Les mesures nécessaires
ont été prises, mais restent en suspend des questions, devenues
rhétoriques : nous sommes en guerre contre la Russie ? Quelle est la
légitimité des individus qui prennent de telles décisions si nous vivons dans
un système démocratique ?
Comme cela a
été publié sur le site du FSB :
Dans une
période partant du 5 décembre, des services spéciaux dont les forces et le
centre de commandement ont été basés en Hollande, ont préparé une cyber attaque
contre certains grandes banques russes afin de déstabiliser le système
financier. Ils utilisent pour cela un hébergeur ukrainien, BlazingFast.
L’attaque
était prévue en deux temps : d’une part l’attaque cybernétique elle-même et d’autre part le lancement
d’une campagne de désinformation par SMS, messages dans les blogs, les groupes
sociaux etc., diffusant de fausses informations sur le retrait de licence de
certaines banques et leurs succursales, leur banqueroute etc. dans une zone
géographique couvrant une dizaine de centres urbains.
La Banque
centrale russe et le FSB ont pris les mesures nécessaires pour prévenir, ce qui
n’est pas une nouveauté. En novembre, 5 des plus grandes banques russes ont
subi une DDoS-attaque, considérée comme sans précédent du point de vue de son
ampleur et engageant déjà des États étrangers. Il est évident que les
sanctions, notamment adoptées contre le système financier russe, n’ont pas
permis d’atteindre le but recherché : son effondrement. Il faut donc
passer à une phase plus agressive.
Or, si des
services spéciaux étrangers agissent, au nom d’États, de cette manière contre
un État souverain, en l’occurrence la Russie, c’est au minimum qu’ils
considèrent cet État comme ennemi, comme une cible à abattre. Sauf erreur de ma
part, aucun État n’a reçu mandat de sa population, qui reste encore le
Souverain, pour mener ce type de politique suicidaire.
Si nous sommes
réellement en démocratie, pourquoi ne pas organiser un référendum pour demander
aux citoyens s’ils veulent adopter des sanctions contre la Russie ? S’ils
veulent que leur pays s’engage dans une politique de confrontation avec la
Russie, que celle-ci soit militaire, économique, politique ? Aucun de ces
référendums ne sera jamais
organisé en Europe de l’Ouest car chacun connait la réponse : les
gouvernants n’obtiendront jamais de soutien populaire pour mener cette
politique, qui est actuellement menée dans l'UE contre la Russie. Quelle est
alors la légitimité de notre système politique, de notre système de
gouvernance ?
Karine
Bechet-Golovko
vendredi 2 décembre 2016
vendredi 2 décembre 2016