Avant |
Après |
Et
après ? Une intéressante analyse de Fabrice Balanche a paru dans
FigaroVox, trop pertinente et honnête pour rester plus de quelques dizaines de
minutes en une (l'ambassade du Qatar a
dû passer un petit coup de fil à Dassault...) Il y étudie les différents
scénarii possibles - offensive vers Idlib (ouest), vers Raqqah (est) ou vers
Deir Ez Zoor (via Palmyre) - et penche comme votre serviteur pour Idlib.
Le
poids du Hezbollah et de l'Iran sera sans doute déterminant pour libérer les
deux petites enclaves chiites de Kefraya et Foua, en plein coeur du djihadistan
sunnite d'Idlib. Plus globalement, il semble raisonnable d'éradiquer d'abord le
foyer barbu en Syrie utile avant de retourner toutes ses forces contre Daech.
Ailleurs
L'EI
justement. Palmyre est tombée en totalité hier. En soi, ce n'est pas dramatique
sur le plan stratégique mais le symbole est fort et malencontreux. On comprend
un peu mieux ce qui s'est passé : 4 000 à 5 000 petits hommes en noir
sont soudain sortis du désert. En face, seulement un millier de combattants (!)
dont les peu efficaces Forces de Défense Nationale. Devant une telle
disproportion, les commandants syriens ont sagement décidé de faire retraite.
Le
problème est que les daéchiques ne s'arrêtent pas en si bon chemin et menacent maintenant la base T4 (Tiyas) :
Un
premier assaut a été repoussé mais les loyalistes se
préparent à une deuxième vague. Des renforts sont tout de même arrivés pour stopper
l'avancée noire et même, à terme, contre-attaquer. Pour Damas, l'équation est
la suivante : faire le dos rond à Palmyre le temps d'en finir à Alep. Ensuite,
les renforts pourront affluer.
La
question à un million : d'où vient ce troupeau de bisons daéchique, d'ordinaire
peu nombreux dans la région ? On a un temps pensé que l'arrivage provenait de
Deir ez Zoor, mais la grosse attaque de l'EI aujourd'hui contredit cette thèse.
Al Bab ? Peu probable : l'ASL pro-turque, qui campait à un kilomètre de la
ville depuis ds semaines, est entrée dans les faubourgs mais fait face à une forte résistance. Mossoul alors ? Impossible après que les
milices chiites aient fermé la porte vers la Syrie fin novembre. Avant sans
doute. Peut-être tout simplement de Raqqah où, tiens tiens, l'offensive kurde
chapeauté par Washington semble être au point mort...
Nouveau
- et sans doute dernier avant le 20 janvier - plan diabolique de l'empire
cherchant jusqu'au bout à utiliser l'épouvantail daéchique pour mettre en
difficulté Assad ? C'est ce que semblent suggérer à demi-mot les militaires russes, l'ancien ambassadeur britannique en
Syrie ainsi que Lavrov.
A suivre...
En
Turquie, le sultan se prend en pleine figure le boomerang lancé il y a deux
ans, ayant réussi l'insigne exploit d'importer (partiellement) sur son
territoire le conflit qu'il avait contribué à allumer en Syrie (aucune surprise pour le fidèle lecteur du blog). Désormais,
Istanbul et Ankara vivent au rythme des attentats : quand ce n'est pas Daech,
c'est le PKK - où en l'occurrence le TAK, mouvement dissident ou sous-traitant.
Si
Erdogan en profite pour procéder à des arrestations massives au sein du HDP - le parti pro-kurde
qui n'a strictement rien à voir avec ces attentats mais qui l'avait
électoralement humilié l'année dernière- la consolation est maigre. L'économie
turque, déjà en dégringolade, n'avait vraiment pas besoin de ça...
Le derviche Sultan ne sait plus ou tourner de la tête |
Terminons
sur une petite nouvelle passée inaperçue et qui ne mérite peut-être pas d'être
relevée, mais nous préférons donner au lecteur toute information susceptible
d'expliquer les événements futurs. Dans le cadre de la prise de distance du
Donald avec ses activités entrepreneuriales, le futur président américain a fermé quatre sociétés liées à l'Arabie saoudite. Ce n'est
peut-être rien... comme ça peut être un signe annonciateur d'un prochain
changement de direction de la politique étrangère des États-Unis.