On savait, grâce à notre presse ô combien libre (défense de rire), que l'horrible Vladimirovitch avait instrumentalisé au choix : les réfugiés, le gaz, la Syrie, les élections américaines ou allemandes, Photoshop,
sa propre popularité, la conquête spatiale etc. On n'a pas encore pu
prouver la responsabilité du Kremlin dans la disparition des dinosaures
mais ça ne saurait tarder...
Le dernier délire en date est
délicieusement débile. Interrogé par un tabloïd anglais, un certain
docteur Padalka nous apprend maintenant que Poutine est en train de militariser une pieuvre géante découverte dans la région arctique afin d'en faire une arme "dévastatrice".
Rappelons que la semaine dernière, le Parlement européen a voté une grisante résolution sur la "propagande" des médias... russes, oui, oui, russes ! Système complètement perdu, ivre, halluciné, en phase terminale. Et plus divisé que jamais, car une partie de la filiale européenne de l'empire semble vouloir récupérer ses billes.
Dans la foulée des livraisons record de gaz russe à l'Europe, Bruxelles a mis de l'eau, beaucoup d'eau dans sa bière. Ainsi, à la surprise générale - et au grand dam de l'empire et de ses hommes de paille sur le Vieux continent - l'UE a fait des concessions à Gazprom il y a quelques semaines en offrant au géant russe 50% de l'utilisation du pipeline OPAL, qui court du point d'arrivée du Nord Stream jusqu'à la frontière tchèque.
L'exemption d'OPAL des règles du Troisième paquet énergétique ouvre la voie à la construction du Nord Stream II, déjà dans les tuyaux comme nous l'avions montré. Cette affaire montre surtout que le soutien européen à l'Ukraine est en train de battre sérieusement de l'aile, ce qu'admet d'ailleurs une publication néo-impériale comme Natural Gas Europe.
Les voyous de Kiev risquent fort de ne plus recevoir un kopeck de frais de transit à partir de 2020 tandis que, grâce à OPAL, les Russes pourront continuer à fournir en gaz des pays bienveillants, ceux-là mêmes qui militent pour la levée des sanctions : République tchèque, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Serbie.
Sans oublier la route sud, celle du Turk Stream, plus d'actualité que jamais malgré les bisbilles en Syrie (le Parlement turc devrait incessamment approuver le projet), et qui devrait ensuite continuer vers l'ouest et remonter vers le nord : Grèce, Bulgarie (?), Macédoine, Serbie.
Plan énergético-stratégique grandiose dans lequel les tentacules d'OctoPoutine prendront complètement à revers et court-circuiteront les thuriféraires excités de l'empire - Ukraine, Pologne, Roumanie et pays Baltes.
2 Décembre 2016
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Rédigé par Observatus geopoliticus