Un nouveau rapport du ministère des Affaires
étrangères (MAE), publié récemment au Kremlin, indique que le ministre russe
des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, vient d'ordonner
aux États-Unis de quitter la Syrie et vient aussi de les avertir :
"ne jouez pas avec le feu".
Dans le même temps, l'ouverture de la Valdaï Club Middle East Conference des 19 et 20 février ne donne au monde que deux jours
pour se sauver d’une catastrophique confrontation militaire.
Les décideurs politiques et les experts internationaux
entament la conférence Valdai Club Middle East le 19 février 2018 dans le but
d'éviter la guerre mondiale
Selon ce rapport, dans des mouvements qui n'ont pas
été vus depuis le début du siècle dernier lorsque
la Russie et les États-Unis ont cherché à éviter la première guerre mondiale,
la semaine dernière a vu des actions
fébriles menées par les puissances majeures dans le but d’éviter au monde une nouvelle
guerre inutile. En effet, cela a commencé avec la Conférence
de Munich sur la sécurité du 16 au 18 février, et va continuer avec la
Conférence du Club de Valdai pour le Moyen-Orient, supervisée par le Club Valdai.
L’utilité de la communication mondiale entre les
puissances mondiales participant à la
Conférence de Munich et au Valdai Club Middle East a été remarquée la semaine
dernière par le sénateur Aleksey Pushkov, qui a déclaré:
«C'est
un réseau diplomatique qui fonctionne, et c'est quelque chose qui, s'il est
utilisé efficacement, peut empêcher de plus grandes confrontations
".
La "plus grande confrontation" que les
puissances mondiales tentent d'éviter s'articule autour de la fin de la guerre
en Syrie, qui, selon l'expert du Moyen-Orient Danny Makki se résume ainsi :
"La
fin du jeu est claire: Assad, la Russie et l'Iran sortiront victorieux
"- et qui, dans son article de recherche récemment publié intitulé "
Il
est temps que nous reconnaissons tous que Poutine a triomphé en Syrie
", et il met en garde contre les dangers globaux de ce conflit:
Le conflit en Syrie a été le plus
vicieux de l'histoire contemporaine, créant une galerie de miroirs
géopolitiques opposant les Syriens contre d’autres Syriens, l'Arabie Saoudite
contre l'Iran et la Russie contre les États-Unis.
Dire que c'est la guerre par
procuration la plus compliquée de notre temps est un euphémisme. La
guerre a eu des dimensions internationales et régionales qui ont servi à
prolonger à perpétuer la crise.
Alors que les États-Unis et Israël sont "encore
sous le choc de leur défaite en Syrie", l'animosité
croissante contre les Américains a uni la Russie, l'Iran et la Turquie -
mais la Russie
condamne le désir iranien " d’effacer Israël de la carte "- tout
en disant aux Israéliens que "l'ingérence
iranienne n'est pas la seule façon de comprendre le Moyen-Orient
".
Ainsi, pour parvenir à une paix durable en Syrie et l’empêcher
d'être l’étincelle qui pourrait déclencher la Troisième Guerre mondiale, le
présent rapport indique que la Russie a présenté aujourd'hui à la Conférence
Valdai Club Moyen-Orient son "livre
blanc" afin d’atteindre cet objectif ; et dont les premières
déclarations mettent
en garde contre une présence américaine permanente dans ce pays déchiré par la
guerre et contre la formation d'un État kurde. Il affirme carrément que «l'expérience
a prouvé qu'un seul État ne
peut pas trouver des solutions permanentes au Moyen-Orient».
Les États-Unis ayant prouvé au-delà de ses 20 ans de
guerres au Moyen-Orient qu'ils sont capables de détruire des nations et de tuer
des millions d'innocents sans parvenir à une seule victoire conduisant à la
paix, au lieu de reconnaitre leur échec
qu'un Etat seul ne peut rien accomplir. Bien que les USA aient déjà perdu, dans
ces guerres, 5,6
billions (mille milliards) de dollars de richesse nationale, ils essayent encore aujourd'hui, en Syrie, de tenter de
continuer sur cette voie sanglante pour des raisons que personne aux États-Unis
n’est capable d'expliquer. Il en y a même qui spéculent
que le président Trump n'est même pas réellement informé ce qui se passe.
Comme personne n’explique cette réalité au peuple
américain, tout ce sang versé en Syrie pourrait avoir de funestes répercussions
dont une guerre mondiale - dont les États-Unis en sont responsables- la Russie a
maintenant ordonné aux États-Unis de quitter immédiatement la Syrie. Elle a
aussi déclaré que les Kurdes sont "utilisés
par les États-Unis dans un jeu qui les dépasse", et que les États-Unis
"jouent
avec le feu" - et que si ces derniers ne tiennent pas compte de ces
avertissements, les expériences passées montrent que dans le "Grand Jeu", la
Russie n’a jamais perdu et ne perdra pas.
La Russie
déclare que les États-Unis protègent et réarment les terroristes dans les zones
sous contrôle américain en Syrie
Moscou prévient les États-Unis de ne pas jouer avec le
feu en Syrie
Le ministre russe des Affaires étrangères a demandé
aux États-Unis de fermer immédiatement sa soi-disant zone de contrôle dans le
sud de la Syrie, affirmant que Washington a pratiquement fait de cette région
un havre de paix pour les terroristes d'al-Nosra (maintenant connu sous le nom
de Jabhat Fateh al-Sham)
Sergueï Lavrov faisait référence à une zone proche de
la ville syrienne d'al-Tanf, à Homs, que les États-Unis ont unilatéralement
déclarée sous sa protection l'année dernière.
La zone de 55 kilomètres comprend le camp de réfugiés
de Rukban, qui, selon la Russie, abrite de nombreux terroristes, y compris ceux
du groupe Jabhat Fateh al-Sham.
Lavrov a ajouté que les assurances des Américains que
le seul objectif de Washington en Syrie est la guerre contre le terrorisme vont
à l'encontre des véritables actions américaines dans le pays
S'exprimant lundi à la conférence du Club Valdaï sur
le Moyen-Orient, M. Lavrov a déclaré: "A l'intérieur de la zone
d'al-Tanf, que les Américains ont unilatéralement déclarée sous leur
protection, et à l'intérieur du camp de réfugiés, on rapporte régulièrement des
renforts terroristes"
Il a ajouté que les États-Unis fermaient les yeux sur
les abus commis sous sa protection:
"À partir de cette base, et à plusieurs reprises, ils ont mené des raids sur
d’autres territoires syriens. Cette
zone doit être fermée immédiatement "
Dans d'autres reportages, Lavrov a également critiqué,
sans mentionner son nom, certains États membres du Conseil de sécurité de l'ONU
pour avoir hésité à dire que les convois humanitaires ne pouvaient pas entrer
dans la zone d'al-Tanf contrôlée par les États-Unis, parce que Washington
" ne
garantirait pas leur sécurité. "
"Au lieu de cela, ils concentrent leur attention
sur la situation humanitaire à Idlib ou dans la Ghouta orientale", a-t-il
dit, ajoutant que la Russie avait de plus en plus de preuves que les États-Unis
n'avaient pas l'intention de combattre le Jabhat Fateh al-Sham.
M. Lavrov a également écarté les informations selon
lesquelles des centaines de Russes auraient récemment été tués en Syrie,
affirmant que de tels rapports étaient une tentative d'utiliser des moyens
inappropriés pour exploiter la guerre dans le pays arabe.
Jeudi, la porte-parole du ministère russe des Affaires
étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la présence des forces américaines à
al-Tanf, affirmant que la soi-disant zone de contrôle était devenue un refuge
pour les membres restants du groupe terroriste Daech.
La Russie a maintes et maintes fois accusé les États-Unis
de tenter d'entraver une victoire totale de la Syrie contre Daech, qui est à
bout de souffle dans l'est de la Syrie et dans l'Irak voisin. Moscou
a déjà publié des preuves révélant que les forces américaines déployées dans
les régions frontalières de Dayr al-Zour et en Jordanie ont collaboré avec
Daech et d'autres terroristes, y compris ceux de Jabhat Fateh al-Sham, en
fournissant des renseignements sur les forces syriennes et russes.
Hannibal GENSERIC