Michael Cohen, l'avocat personnel de Donald Trump, a confirmé avoir
versé 130.000 dollars à une réalisatrice et actrice X, pour qu'elle
taise une relation sexuelle survenue en 2006. Sauf que, selon Stormy
Daniels, l'accord ne tient plus du fait de la confirmation publique de
M. Cohen. Elle menace maintenant de raconter l'histoire qui pourrait éclabousser le président des États-Unis.
A l'automne 2016, dans les derniers instants de la campagne présidentielle américaine, une vidéo vieille de 11 ans avait surgi, dans laquelle le futur vainqueur, Donald Trump, expliquait :
«Quand on est une star, elles nous laissent faire tout ce qu’on veut. On peut les attraper par la chatte... Je suis attiré par les belles femmes, je les embrasse immédiatement, attiré comme un aimant. Je les embrasse, je n’attends même pas.»
Michael D. Cohen, "Stormy Daniels" |
130.000 $ versés le 17 octobre 2016
D'anatomie, il est toujours question ce 15 février 2018, tant le 45e
président américain semble aujourd'hui au bord de l'émasculation. La
veille au soir, son propre avocat, Michael Cohen a confirmé qu'un accord
avait été conclu avec une actrice porno, Stormy Daniels. Contre 130 000
dollars, versés quelques jours avant celui de l'élection, cette
dernière aurait accepté de garder le silence au sujet d'une relation
sexuelle avec Donald Trump. Les faits auraient eu lieu quatre mois après
la naissance de Barron, le fils du milliardaire et de la first lady Melania, âgé aujourd'hui de onze ans.
Stéphanie Clifford est née le 17 mars 1979 et a fait ses débuts dans
l'industrie du porno en 2002, sous le nom de Stormy Daniels au sein du
studio Wicked Pictures. Originaire de Bâton-Rouge en Louisiane, elle
mène alors une carrière tranquille et remarquée dans le X, s'essayant
même à la réalisation dès 2004. Deux ans plus tard, au cours d'un
tournoi de golf de charité, elle fait la rencontre Donald Trump.
Cette rencontre, elle l'a largement détaillée à Jordi Lippe-McGaw, journaliste du magazine In Touch dès 2011. Pourtant, l'article n'a été publié qu'en janvier, peu après les révélations le 12 janvier 2018 du Wall Street Journal qui
affirmait que l'actrice avait été payée pour garder le silence. Dès
lors, Stormy Daniels ne s'est plus sentie contrainte par un quelconque
accord, encore plus après la confirmation de M. Cohen, l'avocat de
Donald Trump.
Une rencontre à un gala de charité
L'interview finalement publiée par In Touch détaille la rencontre, la "séduction"
et l'intimité qui s'est nouée entre le président américain et la
pornstar. Les présentations sont faites lors de cet événement de
charité. Donald Trump ne lâche pas des yeux Stormy Daniels, lui demande
son numéro de téléphone et l'invite le soir même à dîner. "Fascinée"
par le personnage, elle accepte. Quand elle le rejoint dans sa chambre,
ce dernier n'est habillé que d'un pyjama. Elle comprend qu'ils n'iront
pas dîner ce soir-là.
L'animateur de The Apprentice la bombarde alors de questions sur le business pendant plusieurs heures et se montre particulièrement narcissique : "Il
me montrait sans cesse la couverture d'un magazine qui venait de
sortir, avec sa photo. Un magazine économique. Il n'arrêtait pas de me
la montrer pour me faire comprendre qu'il était célèbre et moi j'étais
plutôt en mode : 'Mec, je sais qui tu es'", détaille la pornstar qui a été "testée au détecteur de mensonges" par le magazine.
"Par pitié, n'essaye pas de me payer"
Après quelques heures, Stormy Daniels se rend dans les toilettes de la suite : "Quand j'en sors, il était assis sur le lit et était du genre : 'Viens ici.' Dans ma tête, je me dis : 'Ugh, c'est parti.'
Nous avons commencé à nous embrasser. Je ne me rappelle pas pourquoi je
l'ai fait mais je me souviens que lorsque nous avons fait l'amour, je
me répétais sans cesse dans ma tête : 'Par pitié, n'essaye pas de me payer'."
D'après elle, "le sexe n'avait rien d'extraordinaire. Il n'a pas
essayé de m'attacher au lit ou ce genre de choses. Nous n'avons fait
qu'une seule position. Je peux décrire ses 'parties' avec perfection."
Détail étrange, selon l'actrice, Donald Trump avait en sa possession un
de ses DVD qu'il lui a demandé de dédicacer. Plus tard, il continua de
l'appeler régulièrement, la surnommant "honeybunch". Ils se revirent une seconde fois, puis leur relation s'étiola.
Vers une enquête ?
Cette histoire n'aurait finalement que peu d'intérêt si elle ne
venait pas directement menacer le mandat présidentiel de Donald Trump.
En effet, le Common Cause, une
association de surveillance des pratiques électorales, estime que les
130 000 dollars versés à l'actrice ont eu une influence sur l'élection.
L'affaire, si révélée moins d'un mois avant le jour de l'élection,
aurait sans doute causé de tort au milliardaire. Aussi, ce montant
aurait dû être intégré dans les comptes de campagne. C'est pourquoi M.
Cohen a précisé qu'il avait déboursé cette somme de sa poche.
Une explication peu convaincante, estime l'association : "La date et les circonstances" du paiement "donnent l'apparence que l'argent a été versé à Mme Daniels dans une tentative d'influencer l'élection",
a réaffirmé dans un communiqué Paul Ryan, un des responsables de Common
Cause, qui demande à la commission électorale fédérale et au ministère
de la Justice de mener l'enquête.
La morale de cette histoire, qui pourrait quand même causer de
sérieux ennuis à M. Trump, revient à Stormy Daniels, dans la conclusion
de son interview à In Touch, qu'on vous laissera traduire :
«In Touch : Est-ce que vous avez un message pour Donald Trump ou sa femme au moins ? - Stormy Daniels : Je ne sais pas. Karma will always bite you in the ass.»