dimanche 25 février 2018

Tunistan. Enchères entre "Milliardaires Wahhabites" pour acheter les "meilleurs traîtres"



Voulez-vous acheter des "hommes politiques" au Tunistan ? Les enchères sont ouvertes. Ainsi, les Émiratis et les Saoudiens, qui veulent couper les ailes de leurs frères ennemis qataris, sont prêts à tout pour modifier à Tunis les règles du jeu politique qu’ils jugent trop favorables aux Frères Musulmans d’Ennahdha,  dévoués au Qatar.  Les pauvres Tunisiens devraient encore choisir entre la peste et le choléra : c'est surtout cela, le sinistre  "Printemps Arabe". H. Genséric
Le secrétaire général du mouvement Machrou’ Tounes et ancien bras droit du président tunisien Béji, Mohsen Marzouk, dont les ambitions présidentielles sont affichées, apparait de plus en plus comme inféodé aux Émiratis, après avoir obtenu des foncions honorifiques et bien rémunérées au Qatar dans les années 2007-2010. Les proches de Marzouk participent en Europe et dans les pays du Golfe, y compris le Bahreïn, une aimable dictature sunnite, à des colloques financés par les monarchies pétrolières et dénoncent le jeu supposé trouble du Qatar dans le terrorisme.
Des fonds secrets
D’après ses sources sécuritaires algériennes, les Émiratis poussent leurs alliés en Tunisie à nouer des alliances politiques décisives pour bousculer les majorités existantes. Les pourparlers avec l’ancien Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa ont été engagés. Marzouk et Jomaa cherchent à élargir des assises politiques encore étroites, face à l’alliance objective qui existe depuis 2015 entre Nida Tounes, le  parti du président Béji Caïd Essebsi (inféodé à l’OTAN)  et Ennahdha, les Frères Musulmans de Ghannouchi inféodés au Qatar.
Les Émiratis et les Saoudiens se disent prêts, via notamment une boite de consulting en Belgique, à financer massivement leurs amis tunisiens s’ils parvenaient à écarter définitivement les Frères Musulmans de Rached Ghannouchi. Des fonds venus du pays du Golfe avaient été distribués durant la campagne présidentielle de 2014 au profit du président Béji. Les Émiratis espéraient alors, mais à tort, que le chef d’état actuel s’éloignerait, une fois élu, des islamistes nahdhaouis.
Course de vitesse
Il s’agit pour les monarchies pétrolières anti Qatar d’agir avant les élections municipales tunisiennes de mai prochain qui pourraient voir les islamistes d’Ennahdha marquer des points. L’ancrage du mouvement, renforcé par une politique clientéliste de nominations dans la fonction publique qui ne s’est jamais démentie depuis le sinistre printemps tunisien de 2011, reste profond dans la Tunisie de l’intérieur aujourd’hui en crise. L’argent massif injecté par le Qatar dans les poches islamistes a complètement gangrené le pays et la société : on gagne beaucoup plus de fric en fréquentant les cafés et les mosquées (pour, respectivement, recruter et former des wahhabites/terroristes, dont certains iront massacrer en Syrie et ailleurs, avant de revenir continuer leur sale besogne de redressement islamiste par les armes) qu’en se cassant la nénette à bosser dans un bureau ou sur un chantier. Le compromis historique avec le parti présidentiel Nida Tounès du président Béji pourrait leur assurer, dans le cadre du scrutin proportionnel des municipales, un certain nombre de postes à la tète des municipalités du pays.
C’est de ce scénario d’enracinement des frères Musulmans que les Saoudiens, les Émiratis et leurs agents tunisiens ne veulent pas. Mais pour le peuple tunisien, que les traîtres soient d’obédience qatarie, émirati, saoudienne ou israélienne, c’est « blanc turban et turban blanc ». C'est soit  la peste, soit le choléra.

Source (modifiée) :  https://mondafrique.com/emiratis-fauteurs-de-trouble-a-tunis/