Trump semble actuellement perdre le combat sur le résultat des élections. Jusqu’à présent, il n’a montré aucune preuve que la fraude s’est produite dans une large mesure. Bien qu’il y ait toujours des votes douteux, les fraudes en jeu actuellement ne sont pas assez importantes pour expliquer la victoire présumée de Biden. Les tribunaux sont donc susceptibles de rejeter les défis actuels de Trump.
Les médias, y compris l’écurie des médias de droite de
Murdoch et les géants des médias sociaux, ont fermement déclaré une victoire de
Biden et ne sont donc d’aucune aide pour Trump.
Mais le Parti Républicain et Trump voudront faire
vivre la peur, l’incertitude et le doute au moins jusqu’au 5 janvier, lorsque
les deux tours de scrutin du Sénat en Géorgie seront décidés.
Alors que les titulaires Républicains mènent la course
en Géorgie, les Démocrates consacreront beaucoup de ressources dans l’État pour
déplacer ces sièges de leur côté. Ils donneraient à une administration Harris /
Biden le contrôle du Sénat.
Il est également possible que Trump tente réellement
de rester au pouvoir en manipulant le processus du Collège électoral.
Il y a plusieurs étapes et échéances supplémentaires dans le processus électoral élaboré pour la présidence.
- 8 décembre – Les États désignent leurs grands électeurs pour le Collège électoral.
- 14 décembre – Les grands électeurs se réunissent dans chaque État pour voter pour le nouveau président et le nouveau vice-président.
- 23 décembre – Les certificats des résultats du vote du Collège sont remis au président du Sénat, qui est le vice-président Mike Pence
- 3 janvier – Les membres du Congrès prêtent serment.
- 6 janvier – Le Congrès se réunit pour compter les votes et proclamer les résultats.
Trump pourrait, même sans trouver les votes nécessaires, (ab)user du processus du Collège électoral pour déplacer le résultat de son côté. Il peut essayer de bloquer ou retarder les certifications dans certains États et / ou il peut pousser les législateurs des États républicains à nommer les électeurs de Trump.
Il y a des précédents à cela depuis l’élection de 1876 :
Hier
comme aujourd'hui, chaque État doit se prononcer sur un groupe d'électeurs qui
se rendront à une session conjointe du Congrès le 6 janvier où le vainqueur de
l'élection présidentielle sera déclaré. La pratique normale dans un État où
Biden a remporté le total du vote populaire serait que les responsables
électoraux de l'État certifient les résultats et envoient une liste d'électeurs
pro-Biden au Congrès. Mais les législatures des États ont le pouvoir
constitutionnel de conclure que le vote populaire a été corrompu et d'envoyer
ainsi une liste d'électeurs concurrents au nom de leur État.
Le
12e amendement à la Constitution précise que «le président du Sénat
doit, en présence du Sénat et de la Chambre des représentants, ouvrir tous les
certificats et les votes sont alors comptés». Cela signifie qu'en cas de
différends concernant des listes électorales concurrentes, le président du
Sénat - le vice-président Pence - semble avoir le pouvoir ultime de décider
lequel accepter et lequel rejeter. Pence choisirait Trump. Les Démocrates
feraient alors appel devant la Cour suprême.
Alternativement,
si à ce stade, aucun candidat ne dispose des 270 voix électorales requises, le
12e amendement stipule que «la Chambre des représentants choisit
immédiatement, par scrutin, le président. Mais lors du choix du président,
chaque État vote, la représentation de chaque État ayant une voix.» Actuellement,
les républicains ont une majorité de délégation d'État avec 26 des 50 États et
ils semblent presque certains de conserver cette majorité au nouveau Congrès.
Un vote des États élirait alors le président Trump pour un second mandat. Et
encore une fois, les Démocrates feraient appel de ce résultat devant la Cour
suprême.
Dans les deux cas, la Cour suprême, avec six de ses neuf juges nommés par des républicains, est susceptible de trancher en faveur de Trump.
Il existe quelques variantes d’un tel scénario :
Si
un procès réussit à arrêter la certification des résultats dans un État, les
législateurs pourraient alors combler le vide et choisir une liste d'électeurs
pro-Trump.
*
L'avocat, qui a demandé l'anonymat pour parler du scénario, a déclaré que
l'équipe de Trump semblait maintenant essayer de jeter suffisamment de
discrédit sur le processus de comptage des bulletins de vote tardifs pour faire
valoir que des résultats précis ne peuvent pas être vérifiés.
*
La prochaine étape pourrait être d'essayer de faire en sorte que les tribunaux
fédéraux ou d'État interdisent aux secrétaires des États de certifier les
résultats.
*
Toute initiative visant à fournir une liste alternative d'électeurs pourrait
forcer au premier véritable test de la loi sur le décompte électoral de 1887 et
pourrait aboutir devant la Cour suprême.
*
Parmi les principaux États indécis, l'Arizona et la Géorgie ont des gouverneurs
et des législatures GOP. Le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin ont des
gouverneurs Démocrates mais des législatures GOP.
Les Démocrates sont bien sûr conscients d’une telle possibilité. Ils jouent donc sur la certitude d’une victoire de Biden alors même que le processus électoral est loin d’être décidé.
Mais il ne faut jamais mettre Trump hors-jeu. Malgré quatre ans à se faire couvrir d’immondices sur le Russiagate, il a réussi à rester au pouvoir et à poursuivre une grande partie de son programme. Il est également le premier président en cent ans à résister à la pression intense pour lancer une nouvelle guerre. Il est donc peu probable qu’il pliera en admettant qu’il a perdu la compétition.
Il n’y a qu’une seule personne qui pourrait empêcher Trump de réussir avec une stratégie « sale » au Collège électoral . C’est bien sûr lui-même. Au cours des quatre dernières années, il n’a pas réussi à sélectionner des conseillers compétents. Il aura désormais besoin des meilleurs stratèges et avocats disponibles. Jared Kushner et Rudi Giuliani ne feront pas l’affaire. Trump aura également besoin du soutien total de son parti pour faire pression sur les législateurs des États. Il devra faire des concessions pour obtenir le soutien nécessaire.
En attendant, nous devrons tous, en tant que spectateurs, augmenter nos approvisionnements en pop-corn pour continuer à profiter du cirque pendant les deux prochains mois.
Par Moon
of Alabama − Le 11 novembre 2020
Via le Saker
Francophone
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