Les États-Unis ont récemment intensifié leurs activités militaires et politiques dans plusieurs domaines. Outre l’accent mis par le Pentagone sur le Moyen-Orient et l’Afghanistan sous couvert de lutte contre le terrorisme et sur l’Europe afin de « contrôler la Russie », les deux dernières années ont vu une augmentation notable de l’activité dans la région indo-pacifique due à la Chine.
« Gulf Shield Joint Exercise-1 », exercice tenu dans l’Est de l’Arabie Saoudite, le 14 avril 2018. Des troupes de 25 pays ont effectué un exercice de tir à balles réelles. |
Début octobre, cependant, les États-Unis ont soudainement établi une présence en Afrique du Nord.
Du 29 septembre au 4 octobre, le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, s’est rendu dans des pays d’Afrique du Nord et de la région méditerranéenne – Maroc, Algérie, Tunisie et Malte. D’importants documents de coopération bilatérale ont été signés en Tunisie et au Maroc – des « feuilles de route » pour la coopération militaire et sécuritaire.
Les États-Unis ont promis d’aider la Tunisie à protéger ses frontières, qui pourraient être menacées par la Libye voisine, et une offre similaire a été faite au Maroc en ce qui concerne la région du Sahel. L’accord prévoit une coopération au cours des dix prochaines années. Les domaines prioritaires comprennent également le renforcement des capacités militaires, l’amélioration de l’interopérabilité, l’augmentation de l’état de préparation des forces et le soutien du rôle des pays dans le maintien de la sécurité régionale.
Une grande importance est accordée à l’exercice African Lion, qui, selon les États-Unis, devrait être un événement attrayant pour les participants de tout le continent africain.
En visite à Rabat, Mark Esper a déclaré dans un discours que le Royaume du Maroc et les États-Unis « travaillent ensemble pour promouvoir la sécurité, la stabilité et la prospérité pour nos objectifs communs et nos peuples », notant que son pays est animé par le désir « de
consolider continuellement son engagement fort et de longue date envers
l’Afrique et en particulier envers le Maroc, allié stratégique des
États-Unis en dehors de l’OTAN et porte d’entrée du continent africain ». Le secrétaire américain à la défense s’est dit « confiant » que les deux pays « resteront des alliés et des partenaires stratégiques pour les générations à venir ».
En attendant, le Maroc ne reconnaît pas l’accord conclu entre Israël
et les Émirats arabes unis sous la médiation des États-Unis. Sa Majesté
le Roi Mohammed VI du Maroc a déclaré que « toutes les tentatives de miner le statut de Jérusalem sont inacceptables ». Les émissaires de Washington tentent d’ignorer ces « malentendus » pour mettre l’accent sur ce qui pourrait intéresser leur interlocuteur.
Ainsi, s’exprimant en Tunisie, Esper a ouvertement déclaré que « nos concurrents stratégiques, la Chine et la Russie, continuent d’intimider et de contraindre leurs voisins tout en étendant leur influence autoritaire dans le monde entier, y compris sur ce continent ». Bien entendu, le Maroc étant un royaume, Esper n’a absolument pas fait mention de l’autoritarisme lors de son discours dans le pays.
En Algérie, la visite s’est limitée à des négociations ; aucun document n’a été signé. Considérant que l’Algérie collabore depuis longtemps avec la Russie pour l’acquisition de divers types d’armes, voir un haut fonctionnaire américain testant l’eau de cette façon signifie une sérieuse tentative d’ingérence dans les questions de sécurité régionale. Étant donné la déclaration du nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, selon laquelle l’ancien régime n’existe plus, les États-Unis y voient une chance de rétablir les relations et d’asseoir leur influence.
Il convient de noter que Mark Esper s’est déjà rendu en Israël, où il a rencontré le ministre de la défense du pays, Benny Gantz, et a promis de maintenir toutes les priorités que les États-Unis ont traditionnellement maintenues pour Tel-Aviv en ce qui concerne les autres pays de la région.
En fait, immédiatement après la tournée éclair d’Esper, le dialogue quadrilatéral sur la sécurité (Quadrilateral Security Dialogue) a tenu une réunion à Tokyo du 4 au 6 octobre. Le Quad est composée des États-Unis, de l’Inde, de l’Australie et du Japon, et a été initiée en 2007 par le Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d’une crise dans les relations avec la Chine. Aujourd’hui, l’agenda anti-chinois est de nouveau sur la table, mais il est désormais davantage promu par les États-Unis que par le Japon.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a participé à la réunion, a déclaré que l’activité de plus en plus affirmée de la Chine dans la région la rendait plus importante que jamais pour les quatre pays de l’Indo-Pacifique. Il a également déclaré qu’il était « plus important que jamais que nous collaborions pour protéger nos peuples et nos partenaires de l’exploitation, de la corruption et de la coercition du PCC ».
Le ministre indien des affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar (à gauche), le ministre japonais des affaires étrangères Toshimitsu Motegi (à droite), le ministre australien des affaires étrangères et du commerce Marise Payne (au centre à gauche) et le secrétaire d’État américain Mike Pompeo (à sa droite) se réunissent pour la réunion ministérielle du dialogue quadrilatéral sur la sécurité (Quadrilateral Security Dialogue) le 6 octobre 2020 à Tokyo, au Japon. |
Alexander Neill, un analyste de la sécurité en Asie-Pacifique basé à Singapour, estime que le « véritable facteur décisif » du nouvel élan du Quad est l’adhésion de l’Inde. Il ajoute : « Ces dernières années, il y a eu beaucoup de spéculations sur le fait que le Quad devienne un organisme formalisé. Mais cela était freiné par l’Inde en particulier, qui est un pilier traditionnel du mouvement des non-alignés. Les États-Unis, d’autre part, ont été très cohérents avec leur message sous le président Donald Trump… Des actions coercitives de la Chine n’entraîneraient pas seulement son auto-isolement mais inciteraient des amis et des alliés aux vues similaires à se regrouper. Le quad en est une manifestation ».
Selon Neill, Pékin « accusera les États-Unis d’endiguement et de mentalité de guerre froide » et de former des alliances « pour réprimer l’ascension légitime de la Chine ».
La Chine a décrit le Quad comme une « clique exclusive » dont les actions visent des tiers.
Étant donné que l’Australie s’inspire généralement des États-Unis, une coopération plus étroite avec l’Inde constituera un défi tant pour ses voisins régionaux que pour la Russie, qui est un partenaire de longue date dans la fourniture de divers systèmes d’armes, entre autres. Avec le renforcement de la coopération entre l’Inde et les États-Unis, New Delhi se concentrera davantage sur les fournisseurs américains. Et la participation plus officielle de l’Inde au Quad ou à d’autres initiatives américaines serait symptomatique de l’effondrement du Mouvement des non-alignés.
Le nouveau Premier ministre japonais serait confronté à un équilibre plus délicat. Tokyo constate une amélioration des relations avec Pékin, mais maintient également des liens étroits avec les États-Unis, l’Inde et l’Australie. Le 5 octobre, Yoshihide Suga a déclaré aux journalistes qu’il cherchera toujours à promouvoir « la vision d’un Indo-Pacifique libre et ouvert » et qu’il veut « construire des relations stables avec les pays voisins, y compris la Chine et la Russie ».
Si l’on ajoute la zone transatlantique représentée par le bloc de l’OTAN à ce cadre de coopération avec les pays arabes et nord-africains et au forum du Quad, on peut voir que les États-Unis tentent de construire un réseau d’alliances qui part de l’Atlantique occidental et passe par l’Asie et l’Afrique pour aboutir à l’Extrême-Orient. Cet axe coupe en deux l’île-monde (qui, selon Halford Mackinder, comprend l’Eurasie et l’Afrique) et touche au « Rimland » – une zone côtière qui a toujours attiré les stratèges américains.
Par Leonid Savin − Le 16 octobre 2020 −Source Oriental Review Via le Saker Francophone
Les pays de Tamazgha, de l'Egypt au Maroc et au Sahel ne font pas pas partie des arabes, ils sont des Imazighen et sont Africains.
RépondreSupprimerMezghana, actuellement c'est Alger la capitale de la république Algérienne démocratique et populaire, en outre je confirme que la population de l'Afrique du nord n'est pas Arabes mais plus tôt AMAZIGH.
SupprimerC'est exact.
SupprimerGénétique. Les faux Arabes d'Afrique du Nord
Dans notre article "Génétiquement, les Maghrébins ne sont pas des Arabes", nous avions écrit :
"Le Fantasme. Alors que la vaste majorité des Tunisiens (98 %), et des autres Maghrébins, s'identifient culturellement aux Arabes, des études scientifiques tendent à indiquer qu'ils seraient ethniquement plus proches des Berbères qu'ils ne le sont des Arabes."
Des études récentes démontrent qu'il en est ainsi pour toute l'Afrique du Nord, y compris l’Égypte et la Libye. Inversement, des pays qui rejettent toute affiliation arabe, comme l'Iran, sont majoritairement arabes.
Enfin, les conquêtes "arabes" en Europe sont, en réalité, des conquêtes berbères. Les Sarrasins étaient des Berbères islamisés, et non pas les "Arabes d'Andalousie" ! Les Français, Espagnols, sud-américains sont des peuples latins, ils ne sont pas pour autant des Romains ou des Italiens.
Dans l'étude ci-dessous, la désignation génome "nord africain" signifie génome berbère.
"Oublier ses ancêtres, c'est être un ruisseau sans source, un arbre sans racines."
Proverbe Chinois.
https://numidia-liberum.blogspot.com/2017/01/genetique-les-faux-arabes-refusent.html
Pour ce qui est de la Tunisie, (j'y suis) vu la déliquescence des politiciens de cette nation, les étrangers qui résident dans ce pays majoritairement ils voient d'un bon œil la présence des Américains dans la région. Affaire à suivre avec Trump ou Biden.
RépondreSupprimertous Les Etats sont en train de se préparer pour conquérir Mars et l'espace et nous pauvre que nous somme, on discute sur la primauté qui de l’œuf ou de la poule
RépondreSupprimerكن ابن من شئت واكتسب علما و تكنولوجيا