mardi 8 juin 2021

L'anarchie qui vient

Extraits par H. Genséric :
"Depuis un an et demi, nous pouvons
constater que l’emprise technologique sans cesse grandissante s’accomplit bel et bien en un totalitarisme de type nouveau."
"Soit nous inventons de nouvelles formes de démocratie, et ici la « tradition » anarchiste et elle seule peut nous être salutaire, soit nous allons subir, pour des décennies, un totalitarisme mondial dont le régime chinois est le prototype : une société de contrôle technologique absolu, où toute forme de dissidence est éliminée."
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En réalité nous sommes tous anarchistes sans le savoir."
"
Sous couvert de « crise sanitaire » mondiale décrétée arbitrairement par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on a détruit les pauvres, les jeunes, les écoles, l’Université, les arts, la culture, les PME, les classes moyennes, et bien d’autres choses. Les seuls qui soient sortis gagnants de cette « crise » montée de toutes pièces sont les oligarques du monde entier, enrichis de manière obscène ".
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Jamais je n’aurais cru que la propagande pourrait générer autant de comportements somnambuliques dans la population. Jamais je n’aurais cru assister, de mon vivant, à un totalitarisme qui fera passer, dans la mémoire des hommes (s’il en reste…) le nazisme et le stalinisme pour des jeux d’enfants."
"Oui, Schwab a raison : nous étions déjà dans le « Great Reaset », mais la « crise du COVID », décidée par Bill Gates, a permis de renforcer le processus. Nous avons été pris au piège, et il se refermera implacablement sur nous si nous ne réagissons pas, ici et maintenant."
"
Bientôt, sera accusé de « complotiste » quiconque ose mettre deux neurones en contact. Mais les puces électroniques implantées dans nos cerveaux arrivent…"
« Dieu » désigne, depuis l’invention de son concept, une entité omnisciente, omnipotente, immortelle.  Or, la technologie contemporaine satisfait à tous les réquisits par lesquels on définit le mot « Dieu »."
"Le véritable "virus" n'est pas la grippe virulente qui sert à terroriser toutes les populations, mais l'information frelatée que font circuler les médias de masse et les gouvernements à ce sujet"
"Si j'ai, par rapport à ce qui nous arrive, une conviction absolue, c'est bien celle-là. Communauté contre transhumanisme, telle est ma "philosophie politique"."

Le philosophe et acteur franco-tunisien Mehdi Belhaj Kacem à Paris en...  News Photo - Getty Images
Mehdi B.K.

Mehdi BELHAJ KACEM répond à des questions de Nika Dubrovsky

Who came up with the word "anarchy" anyway and what is in it for you?

Je ne sais pas qui a créé le mot anarchie, qui existe depuis fort longtemps. Je ne sais pas non plus quand a été utilisé pour la première fois, probablement au dix-neuvième siècle, le terme « anarchisme ». On sait que c’est Proudhon qui l’utilise pour la première fois de manière positive. Jusqu’à lui, le mot avait des connotations seulement péjoratives : désordre, chaos, cataclysme… Je donne, pour ma part, trois définitions principales au mot anarchie.

Le premier : c’est celui, à point nommé, des anarchistes historiques, toutes tendances confondues. La meilleure synthèse de ce qu’est l’anarchisme a été formulée par Goodman :

« L’anarchisme se fonde sur une proposition assez claire : qu’un comportement valable ne peut naître que de la relation directe d’individus ou de groupes volontaires aux circonstances que leur présente leur environnement historique. Il affirme que dans la plupart des affaires humaines, qu’elles soient politiques, économiques, militaires, religieuses, morales, pédagogiques ou culturelles, on fait plus de mal que de bien en utilisant la coercition, le commandement hiérarchique, l’autorité centrale, la bureaucratie, les prisons, la conscription, les États, la standardisation préétablie, la planification excessive, etc. Les anarchistes veulent accroître le fonctionnement intrinsèque et diminuer le pouvoir extrinsèque. »

Avant d’approfondir ce point, savoir ce que pourra bien signifier une politique anarchiste à notre époque, je vais m’arrêter aux deux autres définitions que je donne au mot anarchie.
Le second sens me vient de la lecture d’un livre très important de Reiner Schürmann, Le principe d’anarchie. An-archie veut dire : absence d’archè, de commandement, de principe directeur. Il s’agit d’un oxymore : du principe de l’absence de principe. Jusqu’ici, les sociétés occidentales avaient toujours réussi à vivre, agir et penser selon un grand principe directeur : l’Un pour les grecs, la Nature pour les romains, Dieu pour le moyen-âge, la conscience-de-soi pour les modernes depuis Descartes et surtout Kant… or, tous ces principes se sont effondrés, nous dit Schürmann, et aucun nouveau principe ne sera en mesure d’en prendre la relève. L’autre grand livre de Schürmann s’appelle : Les hégémonies brisées, qui désigne le même problème. Nous n’en sommes sans doute qu’au début de cette « ère anarchique », la nôtre. Mais prenons, par exemple, la revendication de beaucoup de philosophes académiques (quasi-pléonasme…) de notre temps : le « matérialisme ». Il s’agit, là encore, d’un Principe, censé donner assise et consistance au discours, pour savoir comment s’orienter dans la pensée et l’agir. Ce « nouveau » référent, repris aux philosophes des lumières et aux marxistes, ne risque pas de faire long feu non plus. Choisir « l’anarchie » au sens que je viens de dire, c’est renoncer à tout commencement qui serve d’appui supposé inébranlable à la pensée. Être un « philosophe anarchiste », c’est avancer dans l’inconnu. 

Je me dois, ici, de signaler une philosophe dont les analyses sont extrêmement proches des miennes, Catherine Malabou. Elle s’apprête à publier un livre, que j’attends avec impatience, qui demandera pourquoi l’essentiel de la philosophie moderne, comme Derrida, Deleuze, Foucault, Schürmann… sont anarchistes « ontologiquement » mais n’ont jamais ouvertement revendiqué d’être anarchistes politiquement. Dans une préface à un livre de Schürmann sur justement l’anarchie (et notamment sur la question « Comment se constituer en sujet anarchique ? » chez Foucault), je pose la même question que Malabou : pourquoi est-ce que Schürmann, probablement sans les avoir lus, tient-il à se démarquer de Proudhon, Bakounine, Kropotkine, etc. ? Car il s’agira ici d’élucider la communauté sémantique qui peut bien exister entre anarchie ontologique et anarchisme politique. Un autre philosophe contemporain qu’on peut ranger dans la catégorie ontologico-politique de l’anarchie est Giorgio Agamben. Tu verras comme tout cela n’est pas anodin.

Les anarchistes historiques (essentiellement au dix-neuvième siècle, des ouvriers) auront donc été des précurseurs : en refusant autant que possible tout principe directeur local, toute coercition circonscrite, comme la police ou le  clergé, ils ont annoncé ce que la philosophie moderne, de Heidegger et Wittgenstein à Schürmann et Derrida, en passant par Deleuze et Foucault, nous a appris : la pensée moderne se heurtait pour la première fois à la question de « l’abîme », du non-sens, de l’absence de fondement au penser, au vivre et à l’agir.

Le troisième grand sens que je donne au mot anarchie est une création personnelle, mais cohérente avec ce qui précède. La philosophie moderne a pour programme, depuis Kant, ce qu’on a appelé la « déconstruction de la métaphysique ». Cette déconstruction fut elle-même passablement « anarchique » : Kant ne déconstruit pas la métaphysique comme le feront Kierkegaard et Schopenhauer, Marx proposera une sortie différente de la métaphysique que tous ceux-là, Nietzsche proposera une sortie de la métaphysique rigoureusement opposée à celle de Marx, Heidegger ne pratiquera pas la même déconstruction que Derrida, et je ne déconstruis pas la métaphysique de la même manière que ne le fait mon maître en la matière, Reiner Schürmann. Ou que Malabou ou Agamben, ou encore Nancy ou Meillassoux.

Or, comme l’a découvert Heidegger, la métaphysique s’accomplit aujourd’hui sous une forme et une seule : la technologie planétaire. Schürmann parlait de « totalitarisme technologique » je crois qu’il ne croyait pas si bien dire. Depuis un an et demi, nous pouvons constater que l’emprise technologique sans cesse grandissante s’accomplit bel et bien en un totalitarisme de type nouveau, dont ceux du vingtième siècle n’étaient que les précurseurs. Une grande philosophie met toujours quelques siècles pour s’accomplir (j'en donnerai quelques exemples). Si ma définition de la modernité philosophique est juste, à savoir qu’elle est la déconstruction de la métaphysique, alors elle s’accomplira, politiquement, par la déconstruction du Léviathan technologique planétaire qui a pris le pouvoir comme jamais auparavant, au prétexte de ce qu’on appelle la « crise sanitaire ». J’y reviendrai.

Mais ici, il s’agit de souligner l’affinité des trois définitions principales que je donne du mot anarchie : l’anarchisme, au sens de la récusation de tout principe de commandement, de hiérarchie, etc. ; l’anarchie, au sens de l’époque de l’absence de principe unitaire pour conduire la pensée et l’agir ; enfin, l’anarchie au sens de la déconstruction des grandes hégémonies qui nous ont jusqu’ici dominé, dont la dernière en date (la « dictature sanitaire »), dont il faudra donc reparler, car elle jette un éclairage très cru sur ce qu’il faut entendre aujourd’hui par le terme « anarchie ».

- How did you learn about anarchism?

La chute de la démocratie médiatico-parlementaire: Amazon.co.uk: Belhaj  Kacem, Mehdi: 9782845340596: Books

Essentiellement par l’ultra-gauche, c’est-à-dire par les situationnistes, que j’ai lus à seize ans et qui sont toujours restés ma référence principale en matière politique. J’ai ainsi participé au groupe Tiqqun, qui devait devenir le mondialement célèbre « comité invisible » plus tard. Enfin, je suis en ce moment engagé dans le seul mouvement d’opposition politique réel qui existe actuellement en France, les gilets jaunes. Le reste est mascarade « médiatico-parlementaire », comme je le dis depuis vingt ans. Depuis un an et demi, on voit que les régimes occidentaux de démocratie libérale ne sont plus seulement à l’agonie, comme je l’ai annoncé il y a vingt ans dans un livre intitulé La chute de la démocratie médiatico-parlementaire, qui m’a valu beaucoup d’ennemis, mais cliniquement morts. La démocratie bourgeoise telle qu’elle a existé bon an mal an en Occident depuis un peu plus de deux siècles est définitivement dernière nous. La question de savoir pourquoi c’est à l’occasion d’une « crise sanitaire » qu’a été mondialement signé cet avis de décès méritera qu’on s’y arrête.

Au moins la situation est-elle désormais claire : soit nous inventons de nouvelles formes de démocratie, et ici la « tradition » anarchiste et elle seule peut nous être salutaire, soit nous allons subir, pour des décennies, un totalitarisme mondial dont le régime chinois est le prototype : une société de contrôle technologique absolu, où toute forme de dissidence est éliminée. Nous ne sommes pas dans une « crise sanitaire », mais dans une guerre civile mondiale à peine larvée, déclenchée par les oligarchies de tous les pays pour imposer ce qu’on nous annonce depuis longtemps : le « nouvel ordre mondial ». Comme toute hégémonie, ce « nouvel ordre » est destiné à s’effondrer : c’est ça le sens de ce que disait Schürmann. D’ores et déjà, nous voyons que ce « nouvel ordre » ne produit que la terreur, la misère, la mort : le contraire même de l’ordre, c’est-à-dire le chaos. L’« anarchie » au sens vulgaire.

Mais je dirais encore plus volontiers que mon « anarchisme », avant d’être politique, a été essentiellement esthétique. J’ai lu Lovecraft puis Lautréamont à douze ans, et ils ont changé ma vie. Pour moi, ils sont anarchistes. Rimbaud et Verlaine sont anarchistes poétiquement comme ils l’ont été politiquement (participation à la Commune, faite à 80% par des ouvriers anarchistes). Goya et Sade étaient anarchistes avant l’heure. Les impressionnistes étaient anarchistes, comme le seront Dada et les surréalistes. Francis Bacon ou Antoine d’Agata sont anarchistes. Schönberg est l’anarchiste de la musique, mais aussi bien les punks ou les rappeurs. Burroughs ou K.Dick sont des visionnaires du monde qui est le nôtre, et ils étaient clairement anarchistes eux aussi. Et je pourrais allonger la liste à l’infini… tout l’art moderne depuis la Révolution française est spontanément anarchiste, c’est-à-dire qu’il nous montre le chaos du monde anthropologique, au lieu d’en montrer l’Ordre, ce qui fut la fonction de la Propagande de toutes les époques, et tout particulièrement le nôtre (le « nouvel ordre mondial », qui accouche sous nos yeux du plus grand chaos planétaire de tous les temps). La plus grande de ces propagandes, c'est justement la métaphysique elle-même, comme discours destiné à la fois à épeler l'ordre du monde tel qu'il existe déjà, et à prescrire celui qui doit advenir. Je reviendrai aussi sur cette disjonction essentielle, qui est la disjonction, fondamentalement, entre science et politique. 

Tout cela pour dire que je ne suis pas, hélas, un grand militant comme David, mais avant tout un anarchiste « esthétique » (j’ai commencé en écrivant de la littérature, j’a écrit récemment un poème musical sur la situation actuelle…) puis je me suis « découvert », en pratiquant la philosophie, anarchiste ontologiquement. Un de mes livres s’appelle Esthétique du Chaos, ce qui résume bien les choses. A condition d’ajouter : ce que j’entends par « anarchisme ontologique », ce n’est pas du tout que l’être lui-même soit chaotique. Je pense au contraire que l’être comme tel est régi par d’innombrables lois, celles que nous épelle la science. Il n’y a donc pas de chaos au niveau de l’être lui-même. Ma question sans doute centrale en philosophie, c’est : pourquoi est-ce que, à mesure que nous nous approprions les lois de l’être par la science, sommes-nous d’autant plus incapables de trouver des règles de coexistence civiques (c’est ce qu’on appelle  la politique) à peu près viables ? C’est la disjonction entre ces deux régimes de la pensée et de l’agir, la science d’un côté et la politique de l’autre, que j’appelle « chaos ». 

-How does anarchism relate to anthropology? David called himself an anthropologist but got annoyed when he was called an anarchist. He did not belong to any party.

C’est une excellente question ! D’abord, je tiens à dire qu’il y a autant à apprendre des grands anthropologues modernes, selon moi, que des grands philosophes modernes : notamment, en ce qui me concerne, Lévi-Strauss, Jared Diamond ou Graeber, qui m’ont autant appris que les plus grands philosophes de tous les temps.

Que nous ont-ils appris d’essentiel, concernant le « principe d’anarchie » ? Qu’aucune société dite « primitive » (David préférait dire : « libre ») ne fonctionnait comme une autre. Que chacune avait ses règles de coexistence extrêmement singulières, mais qui fonctionnaient. « L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir », disait Proudhon. Les sociétés « primitives » nous le démontrent, et c’est le génie de David que d’avoir repéré une jonction essentielle entre anthropologie et anarchisme.

C’est ce qu’a compris David, et la raison peut-être pour laquelle à la fois il assumait l’étiquette d’"anarchiste", et était embarrassé par elle. La vérité très difficile à saisir, pour nous qui nous considérons comme anarchistes, c’est qu’en réalité nous sommes tous anarchistes sans le savoir. J’y reviendrai bien sûr, mais j’insiste ici sur ce point : les anthropologues nous prouvent que, quand une communauté existe à échelle limitée (quelques centaines ou milliers de personnes), comme toutes les tribus de chasseurs-cueilleurs sans exception, les choses fonctionnent plutôt bien, quoique chaque fois singulièrement, puisqu'aucune société "primitive" ne fonctionne selon les mêmes règles de coexistence multiple, selon la même représentation du monde, etc., que les autres. C’est quand les choses commencent à « grandir » que les ennuis commencent. C’est avec les chefferies que commence la « kleptocratie », nous dit Jared Diamond : kleptocratie qui vient d’atteindre récemment son paroxysme absolu, avec la soi-disant « crise sanitaire ». Plus on va vers la collectivisation, l’universalisation, l’impérialisation, l’étatisation, etc., plus on peut s’attendre à de graves ennuis. Et tel est exactement le moment que nous vivons, au prétexte de la « crise sanitaire », qui a transformé le monde entier en assignation à résidence oppressive, répressive, néo-totalitaire. Sous couvert de « crise sanitaire » mondiale décrétée arbitrairement par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on a détruit les pauvres, les jeunes, les écoles, l’Université, les arts, la culture, les PME (petites et moyennes entreprises), les classes moyennes, et bien d’autres choses. Les seuls qui soient sortis gagnants de cette « crise » montée de toutes pièces sont les oligarques du monde entier, enrichis de manière obscène grâce à elle, et la République chinoise. Il y a une logique profonde qui anime tout cela, que masquent depuis un an et demi les intenables propagandes médiatico-gouvernementales du monde entier au titre de la « crise sanitaire ».

La kleptocratie que Diamond démontre être née avec les chefferies n’a cessé de s’agrandir depuis le néolithique, voire le paléolithique supérieur, jusqu’à des proportions proprement monstrueuses. L’homme est l’animal voleur : tout commence avec l’invention, au paléolithique supérieur, du stockage, qu’ignorent toutes les autres espèces animales. Le Capital de Marx n’est qu’une annotation historique de l’évolution que suit l’humanité depuis son origine. C’est pourquoi j’ai créé ce concept : le « pléonectique », qui veut dire : avoir-toujours-plus. Les 3000 oligarques qui possèdent désormais le monde (les gouvernements ne sont que leurs marionnettes) ne sont pas satisfaits de tout ce qu’ils possèdent déjà, le « stockage » devenu délire financier illimité : ils veulent désormais posséder nos corps. La soi-disant "pandémie mondiale" décrétée par l'OMS leur sert de prétexte pour faire désormais main basse sur nos organismes, notre santé, notre hygiène de vie. J’y reviendrai bien sûr, car c’est cela qui est en jeu avec la soi-disant « crise sanitaire ».

- Tell us about David Graeber.

Le plus grand anthropologue de sa génération avec Jared Diamond, mais aussi le plus grand penseur anarchiste de sa génération. Je pense simplement que, quand tu me dis qu’il était un peu embarrassé d’être étiqueté anarchiste (tout en le revendiquant ! Nous sommes tous un peu schizophrènes !), c’est qu’il était conscient de ce que j’ai essayé de lui dire, avec mon très mauvais anglais, dans nos entretiens : qu’en réalité l’anarchie, au triple sens où je l’ai défini, était en réalité partout depuis l’origine de l’humanité, qu’on la date au sens large (2.000.000 d’années) ou au sens strict (30 ou 40.000 ans). L’homme est celui qui dérègle, et de plus en plus, les lois de la Nature, en se les appropriant. La chasse, c’est une appropriation des lois de la prédation. L’agriculture, c’est une appropriation des lois de l’efflorescence naturelle. Beaucoup plus tard, les mathématiques seront l’appropriation des lois de l’être lui-même. La physique mathématisée, l’appropriation des lois de tout le monde cosmique au-delà de la minuscule planète terre. La biologie, l’appropriation des lois naturelles extrêmement diverses qui habitent cette même petite planète terre. La physique quantique, c’est l’appropriation des règles qui régissent les particules élémentaires. Etc. Or, aucune des autres espèces parmi les millions qui ont habité et qui continuent à habiter la minuscule planète terre ne s’est montrée susceptible de s’approprier les lois de la Nature et de l’être. L’homme est l’animal appropriateur. L’homme est l’animal pléonectique : avoir toujours plus. Et ça ne se réduit malheureusement pas au compte en banque de ceux qui contrôlent aujourd’hui l’information officielle et la politique mondiale. Ca touche à toutes les dimensions de nos vies.

Tout commence avec la science elle-même : la chasse et l’agriculture (d’ailleurs, quand on dit « chasseur-cueilleur », on ne pose pas la question de savoir pourquoi l’augmentation proto-pléonectique de la prédation qu’est la chasse, ce serait un « Mal », tandis que l’interdiction anti-pléonectique de l’agriculture qu’est la cueillette, c’est un « Bien ». Ce sont des questions qui se poseront très vite à l’humanité, car tout va désormais très vite). Tout commence avec ce que j’appelle donc le pléonectique. Le capitalisme n’est qu’un épiphénomène du pléonectique. Tout, en nous, est volonté d’avoir-plus. Beaucoup (et ce sont les plus criminels) veulent avoir plus d’argent et de pouvoir (pléonasme). D’autres (les moins criminels) veulent avoir plus de savoir ou d’émotions esthétiques. Mais nous sommes tous criminels. L’humanité, censée être depuis la naissance de la métaphysique l’animalité douée de « raison », est la cause de la sixième extinction de masse de l’histoire de la planète, et, virtuellement, de la suppression pure et simple de toute vie sur terre, ce miracle scientifique extraordinaire, qu’aucun scientifique n’est encore en mesure d’expliquer (on appelle ça "l'ajustement fin"). Nous avons d’ores et déjà supprimé 90% de la biosphère. Les américains ont exterminé les « indiens », c’est-à-dire les sociétés de chasseurs-cueilleurs pluralistes qui habitaient le continent qu’ils ont colonisé. Les nazis ont exterminé presque tous les juifs d’Europe. Les Cro-magnons ont commencé par l’extermination des ures et des mammouths.

Aujourd’hui, on nous dit : « un virus va exterminer l’humanité ». La dernière fois qu’on nous a dit ça, c’était les nazis (le « virus juif »), qui ont failli exterminer la terre entière. Et que constatons-nous ? C’est la « politique sanitaire » décidée par un petit nombre de personnes sur la planète entière qui est déjà en train de détruire la vie de centaines de millions de personnes sur terre, c’est-à-dire demain des milliards. 3.500.000 de personnes mortes du « COVID » à ce jour (chiffres très probablement grossis par les autorités publiques, pour les besoins de leur propagande terroriste) ; 150.000.000 de personnes qui sont déjà dans un stade « d’extrême pauvreté » depuis les « politiques sanitaires », c’est-à-dire le confinement mondial. En termes clairs : ces gens sont en train de mourir de faim. Où sont les images dans les médias ? Où sont les articles dans la grande presse? Il n’y en a que pour les lits de réanimation dans les hôpitaux, et pour les pseudo-débats entre « experts » la plupart du temps corrompus. Jamais on n’a assisté, pas même sous le nazisme ou le stalinisme, à une propagande aussi massive, à un lavage de cerveau planétaire. Tout ça pour une grippe un peu virulente, qui tue 0,15% de la population, dont la moyenne a 82 ans, la plupart du temps des gens perclus de comorbidités. Vous mourez à 96 ans d’un cancer terminal, mais avec le COVID ? Vous êtes mort du COVID. Vous mourez à 45 ans d’un accident de mobylette, mais avec le COVID ? Vous êtes mort du COVID. Les chiffres ont donc été volontairement grossis. Jamais je n’aurais cru que la propagande pourrait générer autant de comportements somnambuliques dans la population. Jamais je n’aurais cru assister, de mon vivant, à un totalitarisme qui fera passer, dans la mémoire des hommes (s’il en reste…) le nazisme et le stalinisme pour des jeux d’enfants.

Donc  des milliards d’êtres humains sont en train de voir leurs vies détruites par les politiques « sanitaires » décidées par l’OMS et par Davos. Regardez les vidéos de Véra Sharav sur Internet, une rescapée de la Shoah, qui explique qu’elle n’aurait jamais cru que, de son vivant, elle verrait la même chose que ce qu’elle a vu dans son enfance se reproduire, mais à échelle mondiale. Elle est extrêmement brillante et lucide (elle a été médecin, et a milité toute sa vie contre les magouilles de l’industrie pharmaceutique).

J’avoue avoir mis du temps à m’éveiller à la situation. Lors du premier confinement en France, je me suis réfugié dans une sorte de bulle autistique, je m’informais très peu, je ne comprenais rien à ce qui se passait. Puis à l’issue de ce confinement, ma mère a été retrouvée pendue dans son petit studio parisien. Elle était en parfaite santé, n’avait pas de précédent dépressif, seulement voilà : elle vivait depuis des années sur le fil du rasoir du seuil de pauvreté. Elle arrivait à peine à payer son loyer en tant que gardienne de musée. Elle ne voulait plus être un poids pour personne (mon frère l’aidait tant bien que mal financièrement) et s’est supprimée.

Ma mère n’est qu’un chiffre statistique des milliards de victimes que fait nous nos yeux non pas le « virus », mais la « politique sanitaire » mondiale impulsée par l’OMS et Davos, et appliquée contre toute raison dans la quasi-totalité du monde. Un médecin canadien, qui dénonce par ailleurs les graves effets secondaires produits sur ses patients par le « vaccin », a eu un mot savoureux : le « virus » fait perdre trois sens : l’odeur, le goût, et le bon sens. Une gouvernementalité mondiale folle est parvenue à rendre la majorité de la population terrestre complètement folle aussi. Il faudra examiner de près le lien qui unit la question de la folie à la question de l’anarchie.

La mort de ma mère a été un choc très rude, et j’ai mis six mois à, non pas m’en remettre, mais à simplement à faire en sorte que mon cerveau fonctionne à nouveau. Il n’y a que depuis six mois que je m’informe, que j’essaye d’analyser la situation, que je me pose mille questions. Et ce que je vois est proprement terrifiant. Nous vivons la crise la plus grave, le guerre la plus totale, de l’histoire de l’humanité. Et cette crise n’a rigoureusement rien à voir avec un virus grippal un peu virulent. Il faut être tout simplement aveugle pour ne pas le voir. Mais 80% de l’humanité est devenue complètement aveugle.

-So there are different kinds of anarchism? What is "anarchism from above?"

C’est en abyme : bien sûr que, dans sa définition même, la notion d’anarchisme recouvre la notion de « pluralité », comme le prouvent tous nos grands anthropologues à commencer par David.

Bien sûr qu’il y a un « anarchisme par le haut », et c’est là que les choses deviennent inquiétantes. Quand vous ne disposez plus d’un principe directeur pour dicter le penser et l’agir des êtres humains, alors, vous n’avez plus recours qu’à la force pure. Le mensonge propagandiste de la « crise sanitaire » est en train de se dissiper dans la tête de centaines de millions de personnes. Ce qui se passe derrière, c’est la plus grave crise économique de tous les temps. Je ne me fais plus aucune illusion à ce sujet : nous sommes d’ores et déjà dans la troisième guerre mondiale, peut-être même dans la première guerre civile mondiale de l’histoire de l’humanité. Il va y avoir des milliards de morts. C’est ça, et rien d’autre, qui advient sous nos yeux, sous forme d’une propagande absolument matraquante des médias de masse. 

C’est ça, « l’anarchisme par le haut ». Dans le Salo de Pasolini, les bourreaux disent : « nous sommes les vrais anarchistes ». Je ne cesse de penser à cette phrase depuis que je comprends de quoi retourne cette soi-disant « crise sanitaire ». Celle-ci a servi de prétexte, dans tous les pays occidentaux et au-delà, à supprimer les lois constitutionnelles, l’état de droit, et ce qui restait de la démocratie représentative, à laquelle je ne crois de toute façon plus depuis vingt ans. Mais maintenant, ça avance à visage découvert : nous assistons depuis un an et demi à la prise de pouvoir mondiale d’un fascisme oligarchique de type entièrement nouveau, où les grands médias diffusent la même propagande abrutissante et pleine de contradictions, et où les gouvernements ne sont plus que les marionnettes de cette oligarchie mondialiste, la seule à profiter ouvertement, financièrement et politiquement, de la soi-disant « crise sanitaire ».

Je le dis dans une chanson qu’on peut trouver sur le Net, « Bienvenue » : « bienvenue dans un monde où la nouvelle dictature consiste à changer tous les jours de règles du jeu, afin de nous rendre tous fous. » Bernard Stiegler, peu avant sa mort, avait déjà posé la question : comment, dans la « disruption » capitaliste mondiale et l’emprise sans cesse grandissante de la technologie, ne pas devenir fou ? Les bonnes vieilles dictatures imposaient une loi martiale à tout le monde une bonne fois pour toutes : vous vous y soumettiez ou vous mourriez. Les nouvelles dictatures vont beaucoup plus loin : elles improvisent tous les jours des lois nouvelles, pour vous rendre fous avant que vous ne soyez purement et simplement assassinés. Tel est le sens terrible aujourd’hui dont il faut aussi recouvrir le mot « anarchie ». L’arbitraire de la règle civique, quand le pouvoir est détenu par une infime minorité de l’humanité.

En France comme ailleurs, c’est à quoi nous assistons depuis au moins un an : la constitution est foulée aux pieds et ne vaut plus rien. Il n’y a quasiment plus d’état de droit. Chaque jour, un parlement entièrement corrompu fait passer de nouvelles lois chaque fois encore plus absurdes que celles qui étaient valables la veille : lois dictées par le seul et unique gouvernement, qui lui-même ne fait qu’entériner les caprices d’un président de la république conseillé par un « conseil scientifique » parfaitement opaque, et dont les membres sont perclus de conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique. « Scandale » est un mot très faible pour dénoncer ce qui est en train de se passer.

Qui peut encore sérieusement croire qu’une maladie qui tue, dans le monde entier, 0,14% de la population, pour une moyenne de gens de 82 ans perclus de comorbidités, qui peut encore sérieusement croire que cette soi-disant « pandémie » décidée par l’OMS, massivement financée par Bill Gates et la Chine (Bille Gates a demandé à l’OMS en mars 2020 d’ « étendre » très largement la définition de ce qu’était une « pandémie »…), justifie à ce qu’on tue tous les droits civiques acquis par des siècles de luttes, à ce qu’on assassine les PME, l’hôtellerie et la restauration, à ce qu’on abîme très gravement l’Université, l’école et les hôpitaux (en France, le gouvernement a promis la construction de milliers de nouveaux lits de réanimation, et il en a finalement supprimé des milliers…), à ce qu’on sacrifie non seulement les pauvres et la jeunesse, mais aussi les classes moyennes et les enfants, etc. ? Eh bien, l’hallucinant est qu’une majorité des gens y croit. Il s’agit quasiment d’une nouvelle religion, la religion du « virus », qui fait que, de manière commode, on n’a plus à parler de conflits sociaux, d’économie, de politique et de géopolitique, d’arts et de culture, etc. Il n’y en a plus que pour le « virus ». Mais il suffit d'ouvrir les yeux pour se rendre à l'évidence : ce qui détruit, et en masse, la vie des gens, ce n'est assurément pas cette grippe un peu virulente probablement sortie d'un laboratoire, mais la "politique sanitaire" qui a été un peu partout adoptée pour soi-disant le contrecarrer. Orwell est fréquemment évoqué pour décrire ce qui se passe, et on ne peut que souscrire : les mots, les slogans gouvernementaux et médiatiques, désignent systématiquement le contraire de ce qu'ils signifient. Les mesures les plus malsaines sont présentées comme "sanitaires". On nous dit : "luttons ensemble contre le virus" pour nous assigner à résidence et nous retourner, avec succès, les uns contre les autres, dans une sorte de paranoïa démocratisée. Le Mal est présenté comme le Bien, et le Bien, comme le Mal. Mike Yeadon, biologiste et ex-vice-directeur du laboratoire pharmaceutique Pfizer, de nationalité anglaise, le dit depuis un an : son gouvernement a menti a la population sur tout. Sur absolument tout. La même chose advient en France, et nos "intellectuels médiatiques" ne mouftent pas; les autres se taisent. Rien de ce que nous a raconté le gouvernement français depuis un an n'était vrai, absolument rien. Il s'est sans cesse renié lui-même, sans cesse fait circuler de fausses informations et prescrit des lois délirantes, et les gens n'ont cessé d'obéir de manière exactement proportionnée. Je le répète : jamais je n'aurais cru pouvoir assister à un tel spectacle de mon vivant, qui dépasse les pires scénarios contenus dans les livres ou films d'horreur et de science-fiction. 

 On prend les gens pour des enfants parce qu’au niveau politique, ce sont des enfants. L’irresponsabilité totale dont font preuve les dirigeants mondiaux reflète l’irresponsabilité de populations débilisées par des décennies d’abrutissement par le « totalitarisme technologique ». qui peut croire que les 3.500.000 morts du « CORONAVIRUS » à ce jour dans le monde justifient qu’on jette 150.000.000 d’êtres humains à ce jour dans la famine, c’est-à-dire, demain, des milliards d’êtres humains ? Les gens meurent des mesures anti-« CORONA », et non pas du « CORONA ». Comme le dit le grand avocat Reiner Fuellmich (qui a fait condamner la Deutshbank et Volswagen) : il s’agit, d’ores et déjà, du plus grand crime contre l’humanité jamais perpétré. Véra Sharav fait rigoureusement le même constat, et à vrai dire des dizaines de millions de personnes dans le monde. Une majorité de gens sont rendus proprement somnambules par la propagande d’Etat, mais, fort heureusement, des gens de plus en plus nombreux se réveillent et prennent conscience de tout l’incroyable carnage social qui a été perpétré au nom de la « crise sanitaire ».

Mais le pouvoir a cru avoir trouvé la parade : tous ce gens sont des « complotistes ». C’est un mot qui désigne exactement aujourd’hui ce que la bourgeoisie française reconnaissait comme « anarchistes » au dix-neuvième siècle, ce que le mot « résistant » désignait dans la France vychiste des années quarante du siècle dernier, ou ce que le mot « dissident » désignait dans les dictatures européennes de l’est dans le même siècle. Pourquoi des dizaines de milliers de médecins en Europe, au risque de perdre leur réputation et parfois leur droit d’exercer, se sont-ils érigés contre ce diktat ? Pourquoi, en face, dans les grands médias et pour entourer nos gouvernements, n’a-t-on que des médecins ultra-corrompus par des conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique ? Pourquoi des milliers d’avocats dans le monde, là encore au risque de leur réputation, voire d’être radiés des barreaux, ont-ils lancé la campagne « Nuremberg 2 » pour dénoncer et faire tomber la gigantesque manipulation qui a cours depuis maintenant un an et demi dans le monde ? Mais voilà : lorsque vous dites l’évidence, et que les deux organisations les plus influentes dans cette affaire sont la fondation Bill et Melinda Gates et le Forum de Davos, vous êtes traité de « complotiste ». Lorsqu’on dit que Billa Gates, fort d’une idéologie eugéniste, hygiéniste et « bioéthique » proprement délirante (et de sucroît, bien sûr, « transhumaniste »), rêve depuis des décennies d’une "pandémie mondiale", et qu’il a quasiment acheté l’OMS à cet effet, vous êtes traité de « complotiste ». Lorsqu’on rappelle que le même rêve, depuis des décennies, à vacciner la terre entière (mais pas ses trois enfants...) sous n’importe quel prétexte, on vous traite de « complotiste ». Lorsqu’on signale que le même a professé publiquement, l’année dernière, que « le vaccin est la solution finale contre le virus », on vous traite de « complotiste ». Lorsque vous dites que ne pas prendre aujourd’hui au sérieux The great Reaset, de Klaus Schwab, le porte-parole de ceux que Reiner Fuellmish surnomme « la clique de Davos », est comme ignorer ou ne pas prendre au sérieux Mein Kampf dans les années vingt ou trente ou quarante du siècle qui a précédé, on vous traite de « complotiste ». Lorsque vous montrez que ces personnes ont de gigantesques réseaux d’influence qui décident de tout (gouvernements, grands médias, GAFAM, OMS…), vous êtes traité de « complotiste ». Vous aurez beau citer des dizaines de milliers de documents sourcés et d’innombrables preuves empiriques à l’appui, vous serez de toute façon toujours tamponné « complotiste ».

Bref : « complotiste », d’après ce que j’en comprends et ce que j’en vois, c’est quelqu’un qui, généralement, a le courage de la vérité. Un « complotiste », c’est généralement quelqu’un d’intègre. Un « complotiste », c’est quelqu’un qui n’a pas peur de risquer sa vie symbolique et biologique pour sauver ce qu’il pense être le bien commun. Un "complotiste", c'est quelqu'un qui dit que le roi est nu.

Artaud et la théorie du complot by Mehdi Belhaj Kacem 

J’ai écrit, il y a des années, un livre un peu prémonitoire sur un de mes héros, Antonin Artaud, qui s’appelait Artaud et la théorie du complot. Je préfère, quant à moi, parler de « plus grande manipulation de masse de tous les temps » ; mais il est un autre de mes héros qui, lui, n’avait pas peur du mot "complot". Il s’agit de Guy Debord, dont les Commentaires sur la société du spectacle ont toujours été, pour moi, un « manuel de survie » à chaque phase critique de ma biographie. A chaque fois dans ma vie que j’ai compris que, précisément, c’était ma vie biologique qui était en jeu, j’ai relu ce livre, comme récemment. Je cite ces passages essentiels, écrits il y a déjà trente-cinq ans :

« Autrefois, on ne conspirait jamais que contre un ordre établi. Aujourd’hui, conspirer en sa faveur est un nouveau métier en grand développement. Sous la domination spectaculaire, on conspire pour la maintenir, et pour assurer qu’elle seule pourra appeler sa bonne marche. Cette conspiration fait partie de son fonctionnement même. (…)

Ainsi, mille complots en faveur de l’ordre établi s’enchevêtrent et se combattent un peu partout, avec l’imbrication toujours plus poussée des réeseaux et des questions ou actions secrètes ; et leur processus d’intégration rapide à chaque branche de l’économie, la politique, la culture. La teneur du mélange en observateurs, en désinformateurs, en affaires spéciales, augmente continuellement dans toutes les sphères de la vie sociale. Le complot général étant devenu si dense qu’il s’étale quasi au grand jour, chacune de ses branches peut commencer à gêner ou inquiéter l’autre, car tous ces conspirateurs professionnels en arrivent à s’observer sans savoir exactement pourquoi, ou se rencontrent par hasard, sans pouvoir se reconnaître avec assurance. Qui veut observer qui ? Pour le compte de qui, apparemment ? Mais en réalité ? (…)

Thucydide (…) dit, à propos des opérations d’une autre conspiration oligarchique, quelque chose qui a beaucoup de parenté avec la situation où nous nous trouvons : « qui plus est, ceux qui y prenaient la parole étaient déjà du complot et les discours qu’ils prononçaient avaient été soumis au préalable à l’examen de leurs amis. Aucune opposition ne se manifestait parmi le reste des citoyens, qu’effrayait le nombre des conjurés. Lorsque quelqu’un essayait malgré tout de les contredire, on trouvait un moyen commode le faire mourir. Les meurtriers n’étaient pas recherchés et aucune poursuite n’était engagée contre ceux qu’on soupçonnait. Le peuple ne réagissait pas et les gens étaient tellement terrorisés qu’ils s’estimaient heureux, même en restant muets, d’échapper aux violences. Croyant les conjurés bien plus nombreux qu’ils étaient, ils avaient le sentiment d’une impuissance complète. La ville était trop grande et ils ne se connaissaient pas les uns les autres, pour qu’il leur fût possible de découvrir ce qu’il en était vraiment. Dans ces conditions, si indigné qu’on fût, on ne pouvait confier ses griefs à personne. On devait donc renoncer à engager une action contre les coupables, car il eût fallu pour cela s’adresser soit à un inconnu, soit à une personne de connaissance en qui on n’avait pas confiance. Dans le parti démocratique, les relations personnelles étaient partout empreintes de méfiance et l’on se demandait toujours si celui auquel on avait affaire n’était pas de connivence avec les conjurés. Il y a avait en effet parmi ces derniers des hommes dont on n’aurait jamais cru qu’ils se rallieraient à l’oligarchie.  »

Ces commentaires… se passent de commentaires, tant ils décrivent avec exactitude ce que l’on voit se passer sous nos yeux aujourd’hui. « Le complot est devenu si dense qu’il s’étale quasi au grand jour » : on peut aujourd’hui enlever l’adverbe : il s’étale au grand jour. Au fond, le « complotisme », ce terme inventé par l’Etat pour désigner ses opposants, renvoie à la structure de la lettre volée d’Edgar Poe : le meilleur moyen de dissimuler une preuve judiciaire accablante, c’est de l’étaler au grand jour. La fondation Bill et Melinda Gates ne cache pas qu’elle finance l’OMS et de nombreux médias de masse mondiaux, ni ses accointances « transhumanistes » avec les GAFAM, ni les liens extrêmement amicaux qui lient l’ami Bill aux principaux gouvernants du monde, à commencer par notre misérable président français, ou au président chinois (la Chine est le second bailleur de fonds de l’OMS après la fondation BMG…), ni les conflits d'intérêt faramineux qui le lient aux laboratoires pharmaceutiques : il a avoué dans une interview que rien ne lui a rapporté autant d'argent que cette industrie-là, et pour cause, c'est l'industrie la plus juteuse au monde, au-dessus même de l'industrie immobilière. Cette fondation ne cache pas avoir simulé une pandémie mondiale « CORONAVIRUS », avec la participation du forum de Davos, le 18 octobre 2019, pour aviser aux « moyens d’y remédier » (le confinement mondial, en attendant la « solution finale » du « vaccin »). Le forum de Davos, avec la parution du Great reaset, ne cache en aucune façon, et ce depuis des années, que la démocratie représentative lui devenait embarrassante, et qu’il fallait passer à la « quatrième révolution industrielle », après les trois autres qui ont fait tant de bien à l’humanité : assigner les gens à domicile et ne plus accepter que la « démocratie » de l’Ordinateur et d’Internet. Le « COVID », nous dit Klaus Schwab (c'est-à-dire tous ceux qu'il représente : l'oligarchie mondiale et nos gouvernants) en toutes lettres, est une aubaine : école numérique, Université numérique, « entreprises numériques » donc infédoées aux multinationales, art numérique (« la dernière série de Netflix ! »), amour numérique (les sites de rencontre et le porno), santé numérique. En France, Laurent Alexandre opine docilement du bonnet, bien conscient de la docilité qu’a déjà atteint la population. Oui, Schwab a raison : nous étions déjà dans le « Great Reaset », mais la « crise du COVID », décidée par Bill Gates, a permis de renforcer le processus. Nous avons été pris au piège, et il se refermera implacablement sur nous si nous ne réagissons pas, ici et maintenant.

Voilà, pour résumer de manière très concrète, la différence entre « anarchisme par le haut » - les oligarques multimilliardaires, les grands médias, les gouvernements, les GAFAM – et « anarchisme par le bas » -. J’ai toujours pensé, - je n’entre pas ici dans le détail car c’est trop complexe – que l’anarchisme authentique était un « dépassement par bas ». Le « communisme », par exemple, était un tel « dépassement par le haut » : comme dans toutes les « grandes hégémonies » au sens où en parle Schürmann, le « communisme » aura dit : « oubliez vos expériences individuelles et égoïstes ! Pensez en très grand, pour l’intérêt commun majeur ! » L'anarchiste, tant au sens politique qu'au sens ontologique de Schurmann, rétorquera toujours : "Pour savoir ce qu'est la bien commun, examinez avant tout où se trouve votre intérêt individuel "égoïste", examinez les traits qui constituent votre quotidienneté, rompez avec les injonctions qui vous poussent à vous dépasser "par le haut"".  

Badiou, Zizek, Rancière, auront mis un poins d’honneur à ne rien comprendre à la « crise du COVID ». Badiou, qui nie la crise écologique et n’a rien voulu comprendre non plus à l’insurrection des gilets jaunes, a même ouvertement avalisé les « mesures sanitaires », jusqu’à blâmer les manifestants contre la loi de réforme retraite en France en tant que dangers pour le restant de la population, lors même que la fameuse "pandémie" n'avait pas encore été déclarée ! Et les gens se demandent encore pourquoi j’ai rompu avec lui… Badiou a passé sa vie à poser à la « résistance » au sens de la période de Vichy en France, en avançant que son père avait été résistant et que donc, en quelque sorte, ça se transmettait génétiquement. Hélas ! Au moment historique où il aurait fallu entrer en résistance radicale, au sens de Vichy, Badiou aura claironné un diagnostic totalement erroné, voire collaborationniste. L’histoire le jugera de manière extrêmement sévère. Ma rupture avec Badiou m’a énormément coûté au niveau social et symbolique, tant il représentait, en grande partie grâce à moi, la « gauche radicale » en France. Je n’ai jamais regretté ma rupture. Et, depuis ce texte désastreux et stupide, je le regrette moins que jamais.

Agamben, lui, a tout de suite compris de quoi il s’agissait, car cela faisait des années qu’il fourbissait les armes contre une telle catastrophe, qu’il ne pouvait imaginer comme telle (il n’y a pas de philosophe-prophète, mais j’y reviendrai). En ce sens, nous sommes dans un nouveau « dévoilement de la vérité », comme aurait dit Heidegger : il y a nombre de philosophes et d’intellectuels dont les thèses apparaissent visiblement comme fausses, du fait que, tout « rebelles » et « critiques » qu’ils soient envers le système, ils aient entériné sa propagande et sa politique proprement criminelle, et de rares philosophes et intellectuels qui sortent grandis de cette crise, du fait d’avoir annoncé de longue date ce qui risquait de se passer, puis d’avoir immédiatement alerté l’opinion sur ce qui était en train d'arriver.

Moi je dis : observez d’abord votre situation « individualiste et égoïste », et jugez ensuite. Les gouvernements vous veulent-ils du bien ? Les grands médias et les GAFAM vous veulent-ils du bien ? Les oligarques vous veulent-ils du bien ? Les industries pharmaceutiques vous veulent-elles du bien (toutes celles qui ont fabriqué des « vaccins » ont été condamnées, du temps où l’état de droit existait, à des peines très lourdes, à commencer par Pfizer) ? Si vous répondez : « oui », c’est que vous avez cessé de penser. Si vous répondez : « non », c’est que vous pouvez encore penser. Je n’aurais jamais cru, de mon vivant, que le pouvoir pourrait atteindre un tel niveau de décervelage des populations. Je n’aurais jamais cru assister, de mon vivant, à la naissance d’un totalitarisme d’une telle envergure. Je me répète, mais on ne répète assez jamais les choses importantes.

On appelle aujourd’hui « complotiste » quelqu’un qui se contente de rapporter des faits, dûment sourcés et vérifiés, et de les mettre en relation les uns avec les autres. Debord l'avait diagnostiqué : ce que la "société du spectacle" détruit en premier lieu, c'est l'aptitude à la simple logique.  Les « anti-complotistes », sont ceux qui écoutent aveuglément les ordres absurdes de nos gouvernements et les informations totalement incohérentes de nos grands médias. Bientôt, sera accusé de « complotiste » quiconque ose mettre deux neurones en contact. Mais les puces électroniques implantées dans nos cerveaux arrivent…

Je citerais ici Wittgenstein : "Ce qui est caché ne nous intéresse pas". Je suis "complotiste" tendance Debord : là où le "présent perpétuel" de la propagande médiatico-comportementale a détruit toute capacité logique dans les cerveaux de ceux qui reçoivent ce que j'appelle la "désinformation en continu", il s'agit, simplement, de relier les faits les uns aux autres, d'interroger les chiffres, et de dégager, à travers le discours proprement délirant qui nous est tenu en haut lieu depuis un an et demi, de dégager, à point nommé, la logique de tout cela.

- What does it mean Anarchists want to increase intrinsic functioning and decrease extrinsic power. -- do you have a story? 

C’est à peine une question pour moi. J’y ai répondu de diverses manières par ce qui précède. La démocratie représentative, quand elle n’est plus appuyée sur un corps législatif stable et un état de droit fonctionnel, ne veut plus rien dire. Soit nous reprenons le pouvoir à un niveau local – comme avec le municipalisme libertaire -, soit nous serons des esclaves planétaires pour des décennies et des décennies. Il y a eu quatre tentatives de prise de pouvoir anarchiste « en grand » : la Commune de Paris, la Révolution espagnole, mai 68, les gilets jaunes. Toutes ont échoué et je reconnais que nous nous retrouvons là face à une aporie. Je suis, depuis longtemps, un anarchiste mélancolique : je pense que l’anarchisme est une excellente solution à échelle locale, mais qu’il n’a rien à dire à échelle globale, contrairement au « communisme » de Badiou et de tant d’autres. La réponse de l'anarchisme aux "globalismes" en tous genre, c'est tout simplement la déconstruction au sens que j'ai précisé plus haut, voire la destruction. Mais cette déconstruction-destruction des grandes instances globalisantes (Etats, "gouvernance mondiale", institutions supranationales, entreprises mondiales, etc.) prendra des siècles à s'accomplir : je ne me fais aucune illusion sur ce point, et l'anarchisme politique ne peut tout au mieux qu'agir locelement dans le monde où nous sommes. Il ne peut que résister à la mondialisation et non pas l'abattre de but en blanc. 

Mais la « crise sanitaire », par son degré d’imposture et de criminalité sans précédent, m’a ouvert les yeux sur ce qui était en jeu. Jusqu’ici, nous étions tous culpabilisés par une sorte de « Surmoi » historique, qui nous disait, en gros : « Vous êtes rebelles, d’accord. Le système démocratico-capitaliste laisse à désirer, d’accord. Mais enfin, c’est toujours mieux que le nazisme ou le stalinisme… » Ce que la « crise sanitaire » a révélé, c’est que ce temps était révolu : ce qui se passe est pire que le nazisme ou le stalinisme, car à échelle mondiale. Le capitalisme n’a plus besoin de démocratie. Bien plus : il a désormais un besoin vital de supprimer la démocratie, et c’est ce qu’il fait depuis un an et demi. Vital, parce que s’il ne l’avait pas fait, c’est lui qui n’aurait pas survécu : la crise économique mondiale serait devenue si visiblement grave que des gens seraient venus demander des comptes à ses principaux responsables. Lesquels ont justement avalisé la « crise sanitaire mondiale »….

Je suis un anarchiste mélancolique. Je suis persuadé que l’anarchisme, littéralement et en tous sens, est la seule politique viable pour l’humanité : au fond, Proudhon est un prophète qu’on commence à peine à découvrir. Mais j’ai bien conscience que l’anarchisme ne peut répondre aux problèmes à l’échelle globale, sauf sur le mode auquel nous assistons en ce moment : le fascisme oligarchique mondialisé, qui détruit les populations au nom de leur « santé ».  C’est vraiment « anarchisme par le haut » - état d’exception mondial perpétué – ou « anarchisme par le bas » - inventer des règles de coexistence civique toujours circonstanciées -.

Je ne pose, au fond, qu’une seule et unique question en philosophie : pourquoi est-ce que l’être humain, d’être le seul animal capable de technologie et de science, c’est-à-dire le seul étant capable de s’approprier les lois de ce qui est, est-il incapable, sauf à échelle locale, de se donner des règles civiques de coexistence à peu près viables ? C’est ce qui éclate au grand jour avec la « crise sanitaire » : jamais nous n’aurons été aussi avancés au niveau de la science et de la technologie – la « techno-science », c’est la science au service du Capital -, et jamais nos régimes politiques n’auront été si précaires et si délirants. Ils ne savent plus comment garder le pouvoir, donc ils terrorisent à grande échelle et exterminent par procuration. Voilà le réel de ce qui se passe aujourd’hui.

Ici il me faut donc saluer le philosophe précurseur de ce qui nous arrive aujourd’hui : Giorgio Agamben. Cela fait trente ans qu’il annonce que la différence entre démocratie et dictature risquait de s’estomper de manière irréparable. Cela fait trente ans qu’il alerte sur les risques du « biopouvoir », c’est-à-dire du moment, expérimenté pour la première fois par les nazis, où la « médecine » devient une politique d’Etat (Véra Sharav dit exactement la même chose). La lucide et loyale Naomi Wolf appelle l’installation actuelle « biofascisme », mais ce qu’Agamben nous a de longue date montré, c’est qu’à partir du moment où une politique devenait biopolitique, vous pouviez être sûr que le fascisme n’était pas bien loin. « Biofascisme » est donc un pléonasme. Cela fait trente ans qu’Agamben nous annonce que l’état d’exception pourrait bien devenir la règle : tout s’est réalisé très au-delà de ses prédictions (la question étant pour moi : l’humanité comme telle n’est-elle pas, dès ses origines, un état d’exception ?). Agamben a beaucoup scandalisé, quand son livre-référent, Homo sacer, est paru, d’avoir tenu que « le paradigme de la biopolitique moderne était le camp de concentration ». Davos et l’OMS décident qu’il faut « confiner » ? Les trois quart de la planète s’exécute ! La vérité est que nous vivons dans le rêve de Gates et de Davos, comme d’autres ont vécu dans le rêve de Hitler et Staline. Et ce rêve est, pour presque tout le monde, un cauchemar éveillé. Et ça risque de n’être que le début, s’il n’y a pas quelque part un soulèvement à grande échelle et même, osons le mot, une révolution.

L’état d’exception mondiale. L’anarchie mondiale. Nous y sommes. Le « nouvel ordre mondial », c’est l’état d’exception permanent : des règles parfaitement arbitraires et chaque jour changeantes de coexistence civique. L’anarchie est à présent au sommet de l’Etat, des Etats. Il faut que les gens se réapproprient l’anarchie et posent leurs propres règles de coexistence civique. C’est ça que j’entends par le mot « pléonectique » : un régime d’appropriation monstrueux qui se solde par un régime d’expropriation monstrueux jamais vu sur terre. Celui-ci n’a fait que se renforcer depuis un an et demi au nom de la « crise sanitaire » : le nombre de milliardaires chinois a explosé pendant la soi-disant « pandémie » redéfinie par Bill Gates, tous les oligarques du monde se sont enrichis sans exception, tandis que des milliards d’êtres humains se sont appauvris. Combien de temps allons-nous continuer comme ça ? De même que Schurmann ne croyait pas si bien dire avec « totalitarisme technologique », je ne croyais pas si bien dire, depuis dix ans que j’ai forgé le concept, avec « pléonectique ». La maladie de l’être humain, de l’animal humain et lui seul, c’est d’avoir toujours plus. Ce qui ont déjà presque tout veulent aller plus loin : posséder nos pensées, posséder nos corps (le « vaccin » !).

-How is it possible to live without a state and without armies? Who will protect us from our enemies? 

Question très complexe, mais il y a plus que des éléments de réponse dans ce qui a précédé. Tu touches là, pour sûr, à mon « anarchisme mélancolique » : à mesure que l’Etat se mondialise, sur un mode para-hégélien, nous nous nous voyons davantage expropriés de notre pouvoir de décision politique.

La réponse simple est, à point nommé, la réponse anarchiste : demandez-vous pourquoi il n’y a ni armée, ni police, ni prisons, ni hôpitaux psychiatriques dans les tribus de chasseurs-cueilleurs. J’ai beaucoup d’affinités avec les « anarcho-primitivistes » sur ce point. Mais, je le répète, je suis un anarchiste mélancolique : je ne crois pas vraiment à une solution immédiate aux problèmes à quoi nous sommes confrontés, car nous sommes allés trop loin dans la totalisation, l’universalisation, la « mondialisation » qui en réalité est en cours depuis les origines strictes de l’humanité, 30.000 ou 40.000 ans. Mais on peut constater une chose : plus on va vers la totalisation, plus c’est l’état d’exception, comme dit Agamben, qui devient la règle : car personne ne sait, surtout pas Bille Gates ou "la clique de Davos", comment « gérer » sept milliards d’êtres humains (avant eux, Hitler ou Staline ont fait le même rêve et ont tout aussi catastrophiquement échoué). Là réside le peu d’espoir qu’il nous reste. J’ai toujours été catastrophiste et négativiste, « collapsologue » avant la lettre, mais, quand on sait ce qui s’est passé à échelle planétaire depuis un an et demi, il y a de quoi être plus désespéré que jamais. Le « seul » espoir qui nous reste, c’est que les classes mondiales dirigeantes « veulent » la guerre civile totale, sans même forcément s’en rendre compte (en voulant le contrôle absolu sur nos vies). Eh bien, s’ils la veulent vraiment, ils l’auront. Mon diagnostic est simple : ils l’ont en réalité déjà. C'est nous contre eux. Si on n'est pas conscient de ça, il est inutile de parler encore de "politique". Et je suis accablé par le fait que, parmi tant d'intellectuels qui nous ont sans cesse intimidés avec la chanson du "plus jamais ça", - plus jamais de nazisme, de stalinisme-, au moment même où quelque chose de pire est en train de se mettre en place et d'exterminer de manière sournoise sous leurs yeux, eh bien, vous n'avez plus personne. Le silence des intellectuels est assourdissant pendant cette "crise sanitaire". Ils seront jugés très durement par l'histoire, et c'est bien fait. Ils n'avaient déjà pas compris grand-chose à la "crise de gilets jaunes"...  

Qui va nous protéger de nos ennemis ? Me demandes-tu. Ici je ferais une réponse parfaitement circonstanciée : depuis au moins un an et demi, de façon de plus en plus visible, la question n’est pas : est-ce que la police va nous protéger de l’ennemi de l’extérieur, mais de l’intérieur. En France, les Gilets jaunes sont au courant depuis plus de trois ans : la police ne veut pas notre bien, elle a obéi au Gouvernement et au Président. Elle a traumatisé et mutilé la population de façon à ce que tous y regardent à deux fois avant de se soulever une seconde fois. Que dire de l’armée aujourd’hui partout dans le monde ? que dire de ce qui reste, en Europe par exemple, de l’Etat-nation ? Ce que tu pointes sans le savoir par ta question, c'est quelque chose qui court depuis des années dans les débats politiques, et dont la "crise des gilets jaunes" est le révélateur : ce n'est plus le clivage gauche/droite qui est le plus structurant des débats politiques toutes échelles confondues, mais le clivage souverainisme/mondialisme. Je ne peux ici entrer dans les subtilités infinies qu'induit ce nouveau clivage. Je me contente ici de dire : ça a tout à voir avec la question d'une position anarchiste aujourd'hui en politique. Et, si on traverse les subtilités infinies, la position anarchiste ne peut pas être autre, aujourd'hui, que souverainiste. 

Nous sommes en état de guerre civile généralisée. De quelle armée parle-t-on, de quel pays ? Par exemple, chez vous, aux Etats-Unis, que penserez-vous quand l’armée viendra vous forcer chez vous à vous faire « vacciner » ? Qu’elle vous défend contre vos « ennemis » ? Que ferez-vous si elle vient vous obliger à "vacciner" votre bébé? Souvenez-vous du nazisme : d’abord, les handicapés et les malades mentaux ; ensuite, les juifs ; enfin, le reste de l’humanité pour l’avènement de la race « aryenne ». Aujourd’hui, c’est : d’abord, les « porteurs du COVID » ; plus tard, toute l’humanité, pour l’avènement de la « race » « transhumaniste », ceux qui sont déjà au pouvoir et qui aspirent, de manière délirante, à l’« immortalité ».

Telle fut l’une des promesses de la métaphysique : l’immortalité. Tel est l’un des sens tout à fait concret de la déconstruction de la métaphysique depuis Kant : accepter la finitude. L’endurer. La « pâtir », dirait Schürmann. Il y a eu un débat intéressant, entre ce sujet, entre Jean-Luc Nancy, avec qui je co-dirige la collection « Anarchies », et Agamben. Jean-Luc a opposé à Agamben qu’à la faveur de la « crise sanitaire », nous n’assistions pas tant à l’avènement de l’état d’exception, mais à une nouvelle modalité d’exposition collective à la finitude. Je m’abstiens ici de commenter plus avant cette polémique passionnante entre deux grands philosophes. Je me contenterai de poser une question à Jean-Luc : es-tu bien sûr que cette question de l’exposition à la finitude ressortisse du seul « virus » ? Ou s’agit-il, sous couvert de « virus », de tout autre chose, d’une toute autre modalité d’exposition à la finitude et donc à la mort, qui s’appelle la guerre civile ? En attendant celle-ci, qu'est-ce qui a fait le plus de mal : le "virus", ou la peur du "virus"? Une grippe un peu virulente, ou les politiques mondiales délirantes qui ont été mises en place pour y "remédier"? La réponse, pour quiconque est encore capable de penser, coule de source.

Elle est là, la guerre civile entre « l’anarchie par le haut » et « l’anarchie par le bas ». Il faut au moins créditer les religions monothéistes d’avoir été démocratiques sur ce point : l’immortalité, c’est pour tout le monde, pourvu que vous acceptiez la Loi prescrite par le Livre Sacré. Même le nazisme était plus démocratique que le « transhumanisme », puisqu’il voulait sauver le peuple allemand de tout le reste du monde, qui avant la prise de pouvoir d’Hitler lui faisait effectivement beaucoup de Mal. Solution ? Identifier l’ennemi « de l’intérieur ». Le « juif », qui n’était pas seulement l’agent de la « mauvaise idéologie », mais véritablement un agent infectieux porteur de plein de maladies physiques. Exactement le type de discours que nous avons en ce moment, sic Véra Sharav. Et Hitler a « réussi » à sauver la « nation allemande »… en restructurant l’économie, en refusant les diktats financiers de son époque, en restaurant le plein emploi. Le résultat, on le connaît. Le « troisième Reich millénaire » a duré quinze ans. C’est à cette profondeur-là qu’il faut lire Schurmann, parce que celui-ci savait très bien que Heidegger avait été nazi, mais il a essayé de comprendre pourquoi il l’avait été, et pourquoi il a assez vite compris qu’il avait fait « la plus grosse erreur de sa vie ». Il a répondu plus tard cartes sur tables : « je croyais que le nazisme était une réponse adéquate à la toute-puissance de la technologie ». Et, à la fin de sa vie, Heidegger n’en a pas démordu : « Je ne crois pas que la démocratie soit le meilleur moyen d’administrer la technologie ». Tout ça, c’était des questions, et, en philosophie, il n’y a que des questions. C’est ce qui la différencie de la politique, qui n’a que des solutions. Généralement « finales »… la République de Platon, la somme théologique de Saint Thomas d’Aquin, l’individu génial autonome de Kant, l’Etat universel de Hegel, la dictature du prolétariat de Marx, reprise par Lénine, pour soi-disant abolir l’Etat à niveau universel, le « surhomme » de Nietzsche… Heidegger a compris quelque chose de très important en qualifiant Nietzsche de « dernier métaphysicien ». 

Je marque ici ma solidarité avec Malabou et Agamben, car ils sont les seuls philosophes contemporains qui ont compris tout ce qui était en jeu dans cette affaire. Moi, pendant huit ans, j’ai cru en une « perpétuation de la métaphysique » en la personne d’Alain Badiou. Un jour, j’ai compris que tout cela n’allait nulle part, sauf vers le massacre de masse, qui ne fera jamais sourciller le maoïste Alain Badiou. Ce qui se passe en ce moment, il s’en fout complètement, ses prises de positions publiques le prouvent. Ce qu’il veut, c’est le « communisme » divin, déjà en place et en état de constat avancement depuis 30.000 ou 40.000 ans : la collectivisation planétaire de l’humanité aux moyens de la technologie. Je le soupçonne (Badiou) d’être extrêmement complaisant envers les « transhumanistes », dont il ne touche jamais mot dans ses livres. Je suis sûr que, "l'immortalité" technologiquement assistée, il est pour. Le "surhomme" de la Silicon Valley. Le fait que le monde soit en train de se « chiniser », il serait plutôt pour, puisqu’il l’a défendu publiquement. Peu importe nous a-t-il toujours dit, qu’il y ait des camps de concentration (les logoai chinois) et des camps d’extermination. L’important, c’est l’avancée de l’humanité vers les vérités über alles. J’ai exprimé mon profond désaccord avec cette vision dans Système du Pléonectique, je ne peux y revenir avec toute la profondeur nécessaire ici. J’attends avec gourmandise la prochaine intervention publique de Badiou, après son texte inepte sur la « crise sanitaire » et un an de silence. Il dira : « vaccinez-vous ! ». « Vacciner »… contre qui, contre quoi ? Le « grand » Badiou a posé toute sa vie à l’héroïsme et à la résistance héritée de son père sous Vichy : et, comme Zizek, au moment même où il faut résister, collectivement, à un ennemi beaucoup plus puissant encore que ne le fut le nazisme, il n’y a plus personne. Zizek, presque pareil. Rancière, il porte un masque quand il passe à la télévision. Voilà pour ce que j’appelle depuis dix ans le « gauchisme universitaire ». Ils ne voient pas ce qui est en jeu avec l’état d’exception mondial qui a été mis en place depuis un an. Et, ce qui se passe, c’est qu’il y a un tel désespoir au sujet de l’Universel positif que les détenteurs du monde n’ont plus qu’une chose à dire : « vaccinez ! ». C’est le nouvel universel, qui demain sera remplacé par un autre. "Anarchie par le haut". 

Je mets le verbe « vacciner » entre guillemets car ces « vaccins » n’ont suivi aucun des protocoles sanitaires et de pharmacoviligance usuels courants pour être utilisés. Là encore, état d’exception délirant. Les contrats signés avec les industries pharmaceutiques – Pfizer, Moderna, Astrazeneca, etc. – sont à moitié opaques au grand public et, pour le peu qu’on peut en lire, se déchargent de toute responsabilité en cas d’effets secondaires plus ou moins graves. Ce sont les Etats qui devront en répondre, d'où le peu d'empressement de ceux-ci à faire état, c'est le cas de le dire, des effets secondaires plus ou moins graves liés à ces soi-disant "vaccins", qui sont en réalité des thérapies géniques expérimentales. Là encore, c'est lettre volée sur table : ceux qui sont "vaccinés" sont dans la phase d'expérimentation dite de "phase 3", c'est-à-dire qu'ils sont tous des cobayes. Comment peut-on accepter de se faire « soigner » quand on dispose de si peu de garanties, c’est-à-dire aucune ? Mais l’hypnose médiatique a atteint des sommets de sophistication qui font passer les totalitarismes du vingtième siècle pour des amateurs. C’est-à-dire : pour des précurseurs. Comme je l’ai dit dans un texte pour les gilets jaunes : « les totalitarismes n’étaient pas un accident ». Goebbels était le grand précurseur de tout ce qui est en train de se passer. « Plus c’est gros, plus ça marche ». Il y a une histoire avec Goebbels que je tiens à raconter, avec le grand cinéaste Fritz Lang (qui définissait Goebbels comme « very clever »). Goebbels invite Fritz Lang pour lui dire que le Führer, adorant de manière générale le cinéma, considérait Lang comme le plus grand cinéaste vivant, et qu’il voulait qu’il soit le cinéaste officiel du régime nazi. Lang répond : « Il y a un petit problème ici : je suis juif. » Goebbels rétorque : « Nous décidons de qui est juif et de qui ne l’est pas. » Et la question qu’en ce moment je pose à tout le monde, c’est : qui décide de ce qu’est une pandémie et de ce qui ne l’est pas ?

Toujours « l’anarchie » au triple sens que j’entendais plus haut : il n’y a plus de règles arrêtées, et surtout pas « sanitaires » (les règles « sanitaires » qu’on prescrit depuis plus d’un an et demi à échelle mondiale sont les plus malsaines de toute l’histoire de l’humanité). Comment peut-on leur faire confiance ? C’est comme si vous achetiez une voiture en signant un contrat qui vous stipule que le volant n’est pas sûr, que la pédale de frein n’est pas sûre, que le moteur n’est pas sûr. Acheteriez-vous cette voiture ? C’est pourtant ce que des centaines de millions de gens font, totalement abrutis par la propagande d’Etat incessante. « Je veux être libre, donc je me vaccine ! ». « Je veux êtres libre, donc j’accepte le passeport vaccinal qui me tracera partout et fera que le pouvoir saura tout de moi ! » Agamben avait raison : à partir du moment où la "médecine" s'invite dans les débats politiques et prétend prendre les rênes pour le bien commun, vous pouvez être sûr que le fascisme n'est pas bien loin. 

On marche sur la tête. Voilà pour « l’anarchie par le haut » : vous ne l’avez pas seulement au niveau de Gates et Davos, pas seulement au niveau des gouvernements, mais au niveau des industries pharmaceutiques, et ce depuis longtemps. Sauf que, désormais, tous ce gens marchent ouvertement la main dans la main. « L’anarchie couronnée », disait Artaud à propos d’Héliogabale. Le plus souvent, je suis totalement désespéré par ce à quoi j’assiste. Il va falloir un sérieux réveil de nos populations, sans quoi nous entrerons dans la période la plus sombre de toute notre histoire. Et je suis d’ores et déjà persuadé que les atrocités qui ont rempli l’histoire du vingtième siècle étaient des jeux d’enfant par rapport à ce qui nous attend dans celui-ci, tant au niveau des guerres que de la torture, tant au niveau de la santé que des inégalités sociales, tant au niveau du développement des techniques de contrôle que des chaos civiques sans nom qu’ils produiront.

C’est ce fascisme oligarchique qui a imposé cet état planétaire d’exception, où on ne sait pas qui est l’ami ou l’ennemi. C’est pire que l’Etat d’exception fasciste théorisé par le nazi Carl Shmidt, où l’ami et l’ennemi sont clairement définis (le juif, l’étranger, le communiste, le bourgeois…). C’est la guerre civile larvaire, entre « vaccinés » et anti-« vaccins », entre pass-sanitaire et non-pass sanitaire… on essaie de créer un apartheid mondial. Les Etats-Nations se disloquent tous de l’intérieur. Et, quand un Etat se disloque de l’intérieur – en d’autres termes : la guerre civile – la seule question que doit se poser une armée est : sommes-nous du côté du peuple ? Ou des irresponsables qui le gouvernent ?

Donc je réponds, pour finir, à ta question, de manière parfaitement circonstanciée au moment précis où nous parlons : en France, des rumeurs persistantes parlent d’une volonté de coup d’Etat par l’armée contre l’atroce Marcon. Eh bien, tu veux que je te dise ? Je pense que ce serait une bonne chose. Je préfère vivre dans une dictature militaire « à l’ancienne », avec un minimum de règles civiques stables, que dans le fascisme oligarchique psychopathe de la Silicone Valley ou de Davos, qui retournent les peuples contre eux-mêmes et essaient de les rendre fous en dictant aux gouvernements, chaque jour, de nouvelles règles du jeu. En Australie, on va en prison sans procès si on ne porte pas le masque à l’extérieur, ou si on le porte pas correctement. Aux Philippines, c’est une balle dans la tête sans sommation pour le même délit. Alors qu’il est prouvé que le masque en extérieur ne sert rigoureusement à rien. En France, ça fait six mois qu’on le sait, mais l’Etat ne fait rigoureusement rien. Bon, la moitié des gens, dont moi, s’en foutent, du masque à l'extérieur, et ne le portent pas… c’est un timide début…

Ce qui arrive est terrible. Terrible. Le monde est devenu totalement fou. Tout ce que je peux faire, en tant que penseur, c’est donner les outils pour comprendre ce qui nous arrive. Et force m’est de constater que, sur bien des points, mon Système du pléonectique était prémonitoire… Par exemple, je parle, à un moment, du “quatrième Reich transhumaniste". Je plaisantais à moitié, je n’arrivais pas à y croire. Et, désormais, ça se déroule sous nos yeux… je n’en peux plus d’avoir même autour de moi des gens censément cultivés, intelligents, ayant une connaissance minimale de l’histoire, ne pas se rendre à l’évidence : nous assistons à la tentative d’imposition de la plus grande tyrannie de toute notre histoire, ce qui n’est évidemment pas peu dire. Il n’y qu’un philosophe vivant, à ma connaissance, qui soit en accord avec moi sur ce point précis : il s’appelle Pierre-Henri Castel et il prévoit, comme moi, de nouvelles formes du Mal qui relégueront celles qui ont existé jusqu’ici au rang d’enfantillages.

- If we abolish prisons, will we be attacked by criminals?

Mais ne sommes-nous pas déjà en prison depuis plus d’un an ? Sous « liberté conditionnelle », expression dont on pourrait facilement montrer qu’elle est un pléonasme : je renvoie à ce que j’en ai dit dans notre livre avec David et, pour aller plus en profondeur dans la nature du problème, à mon Système du pléonectique, à l’entrée éponyme. Comme dit David : « tout commence par le fouet ». On pourrait ajouter : la liberté commence par la capacité à asservir et emprisonner. C’est ça la définition de la liberté depuis Kant : la capacité à poser des règles qui ne sont pas dans la nature. La liberté a donc une définition d’abord négative, à partir de laquelle seulement on peut parler de « liberté positive », de liberté au sens où on l’entend communément. Je développe cela longuement dans mon travail. Tout commence par les prisons de toutes sortes, comme l’habillage (aucune espèce animale n’éprouve le besoin de se vêtir, ce n’est par excellence pas une loi inscrite dans la nature), le travail, les impôts et les factures… la liberté positive, c’est la marge étroite laissée entre les mailles de ce filet législatif où, nous humains, nous nous sommes pris nous-mêmes pour coexister civiquement sans trop de dégâts. Mais souvent, comme aujourd’hui, la peine appert comme perdue, et c’est la guerre civile qui gagne à nouveau. La liberté, c’est d’abord le fouet, c’est d’abord la prison, c’est d’abord ces règles non-naturelles que nous nous imposons à nous-mêmes.

Mais je ne vais pas jouer au plus fin et prendrai le mot « prison » au sens strict du terme. J’ai, d’une certaine façon, répondu plus haut : il n’y a pas de prisons dans les sociétés par ailleurs si diverses des chasseurs-cueilleurs. Maintenant demande-toi ce qui se passerait si les drogues étaient légalisées. Eh bien, tu dépeuplerait les prisons de 80% de ses effectifs!

C’est la question fondamentale, dans mon travail, du jeu de la transgression et la législation. C’est trop complexe pour que j’entre ici dans le sujet comme il faudrait. J’appelle ça le « transcendantal législatif-transgressif ». A savoir que nous, animaux humains, et nous seuls, sommes constamment pris dans des jeux sans cesse changeants de transgressions et de législations. S’il fallait que j’applique cette méthode transcendantale à la seule « crise sanitaire » sur la base de tout ce que je sais, j’écrirais un livre d’au moins dix mille pages. J’essaie, à la faveur des questions que tu me poses, d’aller à l’essentiel. Regarde ce que font nos gouvernements. Transgression des règles de la constitution. Transgression de toutes les règles de la démocratie. Des milliers de brevets falsifiés. Des contrats pharmacologiques violant toutes les lois de l’éthique médicale et de la parmacovigilance jusqu’ici admises, à commencer par le code de Nuremberg. « L’anarchie par le haut ». « Nous sommes les vrais anarchistes. » Port du masque à l'extérieur. "Distanciation sociale". Pas de réunions à plus de six personnes. En France, l'Académie de médecine, qui veut désormais rendre le "vaccin" obligatoire, a conseillé, pendant les repas, de remettre son masque après chaque bouchée, ce qui revient à rendre les gens totalement fous. La même "Académie" de charlatans stipendiés a conseillé aux gens de ne pas parler dans le métro, derrière leurs masques (ils risqueraient, sacrilège! de s'informer un peu à contre-courant médiatico-politico-académique....). Au Canada, pays aux taux de mortalité au "COVID" ridicule, les équivalents des cette "Académie" ont prescrit aux gens de faire l'amour avec masque.  On voit des gens mettre le masque tout seuls dans leur voiture (se poser une règle). On nage en pleine démence. 

Bon, la prison. Je me contente de redire ce que j’ai dit plus haut : pourquoi l’homme, d’être l’animal susceptible de science, est-il de plus en plus incapable d’instaurer, à échelle mondiale, des règles de coexistence civique pérennes ? Pourquoi les « vaccins » improvisés de Pfizer, Moderna, Astrazeneca, etc., sont-ils par un putsh parlementaire déclarés « légaux » - et même bientôt obligatoires - alors que la marijuana ne l’est pas ? Où sont les pires criminels ? En prison, ou au sommet de l’Etat ? C’est un problème vieux comme l’humanité. Comme disait Deleuze, la philosophie est l’art de bien poser les questions, et non pas d’apporter des réponses péremptoires. Sur l’armée, la police, la prison, etc., je n’ai aucune réponse « solutionniste » à apporter à tes questions. Mais j’ai une manière inédite, qui s’appelle philosophie, de reformuler la question : de bien la poser.

Et la question, ici, est à la fois immémoriale et relativement inédite. Pourquoi est-ce que l’animal susceptible de virtuosité technologique et de science est-il aussi l’animal obligé de se poser des lois de coexistence civique qui ne sont pas dictées par la nature, comme les autres animaux ? C’est ça la définition de la liberté depuis Kant : je me pose une règle qui n’existe pas dans la nature. Mais Kant n’a pas vu que cette règle ne venait jamais entièrement « de moi-même ». Elle vient toujours d’un Autre qui me l’impose : s’habiller, par exemple. Ca devient, comme on dit si bien, une « seconde nature », où je m’impose quotidiennement de me vêtir avant de sortir dehors (sans quoi je finirais… en prison !). Ici j’aimerais tant que David soit encore là, car je lui demanderais, lui qui s’y connaît tellement mieux que moi : mais, même dans n’importe quelle tribu de chasseurs-cueilleurs, n’y a-t-il pas des règles de coexistence qu’on s’impose en commun que tout le monde accepte sans être menacé d’aller dans une prison qui n’existe pas ? Ce consensus est-il créé par le fait que ces sociétés vivent plus à proximité de la Nature que nous, et doivent donc d’abord aviser aux règles de leur survie ? Que pouvons-nous, aujourd’hui, retirer pour nous de ces innombrables expériences de coexistence civique positive ?

La question concrète, aujourd’hui, est : comment avons-nous pu accepter si passivement des règles aussi absurdes que celles qui nous sont imposées depuis plus d’un an ? Comment vous, new-yorkais, pouvez-vous accepter le « confinement », dont toutes les études sérieuses ont démontré qu’il ne servait rigoureusement à rien au niveau épidémiologique, alors que New York est depuis si longtemps l’une des plus grandes villes des libertés positives ?

Tout ceci, paradoxalement, pourrait s’avérer une chance tout à fait inouïe pour la renaissance à échelle mondiale de l’anarchisme politique. Car la leçon de la « crise du Covid » est tout de même très claire : les gouvernements ne nous veulent pas du bien. Les Etats ne nous veulent pas du bien. La mondialisation ne nous veut pas du bien. Les grands médias ne nous veulent pas du bien. Les démocraties représentatives ne nous veulent pas du bien. Les organisations internationales, comme l’OMS, ne nous veulent pas du bien. Tout ce qui pourra déconstruire ou détruire ces grandes entités ira dans le bon sens. Nous n’avons, de toute façon, plus le choix. Toutes ces macro-organisations ont démontré, par les trésors de coercitions, de manipulations et de propagande qu’elles ont déployé depuis un an et demi, qu’elles étaient là pour nous faire le plus de Mal possible. Dans des pays comme le Pérou, la Colombie, le Chili ou les Philippines, la situation est d’ores et déjà politiquement atroce, et ce sera partout pareil si les peuples ne réagissent pas. 

A ce sujet Agamben parle depuis quelques temps de « capitalo-communisme », à la chinoise. Le diagnostic me paraît tout à fait juste. Nous aurons le pire du capitalisme (le maximum de pouvoirs et de richesses concentré dans le minimum de mains) et le pire du communisme (l’aliénation totale de nos libertés individuelles et collectives positives). Donc, quelque part, ce cataclysme planétaire est une “bonne” nouvelle pour l’anarchisme politique, en ce qu’il appert raisonnablement comme la seule alternative possible au système terrifiant qui est en train de se mettre en place. En France, les gilets jaunes, la plupart du temps (mais pas toujours) sans s’en rendre compte, sont les héritiers directs de l’anarchisme. L’espoir, chez nous, viendra de là. Ce n’est pas un hasard si l’écrasante majorité des gilets jaunes ont très vite compris ce qui était en jeu sous couvert de « crise sanitaire », lors même que l’extrême-gauche classique dans son écrasante majorité, pour ne rien dire de la gauche parlementaire (je l'appelle "la France soi-disant insoumise"), a complètement embrayé sur la Grande Terreur propagée par la propagande médiatico-gouvernementale.

- We were told in school that political parties and elections are the foundation of our democracy, and democracy is the foundation of prosperity and freedom. What is this story about when anarchists reject the state? With the polite excuse that he is from New York, David never voted. New Yorkers always elect Democrats anyway.

Eh bien, je t’ai déjà en grande partie répondu. Le mythe de la démocratie libérale et représentative est définitivement mort avec la « crise sanitaire », - qui est la plus grande opération de manipulation politique de tous les temps -. Nous étions nombreux à nous douter que quelque chose n’allait pas avec ce modèle – celui de la démocratie représentative libérale -. Au moins les choses sont aujourd’hui claires : il n’y a plus de « démocraties », nulle part, il n’y qu’une oligarchie mondialiste qui tire toutes les ficelles des gouvernements et des médias. C’est ce que j’appelle le « stade terminal du pléonectique » : quand une poignée d’êtres humains, en plus de posséder des comptes en banques chiffrés en centaines de milliards d’eurodollars, veut encore s’approprier non seulement les esprits, mais les corps du restant de l’humanité. Nous assisterons à l'imposition d'un nouvel esclavagisme si nous ne réagissons pas. 

Je suis comme David, je n’ai jamais voté. « Élections, piège à cons », disait-on en France en mai 68 [1]. Quant aux « démocrates » américains, je préfère m’abstenir de dire ce que j’en pense.

-What might political life look like for a collection of singular people?

A l’anarchisme tel qu’il a toujours existé ! Je pense tous les jours à jeter mon ordinateur et mon smartphone, et à aller vivre dans une ZAD : à fuir le totalitarisme oligarcho-technologique chaque jour grandissant. Pense aux kibboutzs… Je souffre beaucoup de ma solitude, mais l’avantage de cette soi-disant « crise sanitaire », c’est que les gens recommencent à se parler à échelle locale pour résister au totalitarisme inédit qui s’est mis en place. Je vis dans un village et, pour la première fois, je parle à pas mal de mes voisins. Nous songeons à aller envahir la mairie. Municipalisme libertaire… Il y a beaucoup de moyens d’action. Les gilets jaunes sont très actifs en ce moment, et très souvent efficaces, mais les grands médias, bien sûr, n’en parlent jamais… parce que leurs actions sont très souvent dirigées contre les grands médias! Et leurs mensonges gros comme des maisons.

La question de la singularité, qui est au cœur de mon travail philosophique, est trop complexe pour que je l’aborde ici comme il faudrait. Je me contenterai de quelques grandes lignes : comme le disait Schopenhauer (le plus grand nom, à mon avis, de réelle « sortie de la métaphysique »), seul l’être humain s’individue, l’animal ne fait que se caractériser. Qu’est-ce que ça veut dire ? Dans mon vocabulaire, « singulier » signifie exactement ce que veut dire Schopenhauer par « individuation » (et, plus tard, Simondon, qui verra très bien que « l’individuation » n’existe que pour l’animal capturé par le dispositif technologique, à savoir nous).

Que faire à l’époque de l’avènement du techno-oligarchisme mondial devenu fou ? Résister, autant que possible, aux règles sans cesse changeantes qu’il nous impose. Imposer ses propres règles de coexistence civique qui échappent au « modèle » dominante, qui n’a même plus de modèle mais des stratégies de modélisation toujours plus poussée de l’ingéniérie sociale. Créer des tribus, des villages, faire la fête, faire communauté. Ne pas avoir peur de mourir pour la liberté. « La liberté ou la mort », « la révolution ou la mort » : tous ces vieux slogans anarchistes sont redevenus pleinement d’actualité. Je préfère mourir libre que vivre en esclave, surveillé dans le moindre de mes faits et gestes, empêché dans mes déplacements et mes rencontres, « vacciné » contre mon gré, et bientôt directement déshumanisé par une puce électronique sous-cutanée. Je préfère mourir dans la vérité que vivre dans le mensonge.

Et, si on ne peut plus rien faire de tout ça (sortir, se déplacer, rencontrer autrui : vivre, tout simplement) : écrire, comme je fais en ce moment. Foucault décrivait déjà très précisément comment l’écriture pouvait se constituer en « création de soi » dans la marge de manœuvre étroite que, déjà, son époque laissait au sujet constitué par les dispositifs de savoir/pouvoir. Il n’avait pas vu notre époque…

Pour l’instant, je fais d’ores et déjà partie de ceux dont le fascisme oligarchique mondial a décidé qu’ils seraient du mauvais côté de l’apartheid planétaire qu’ils veulent mettre en place. De ceux que les transhumanistes appellent les "inutiles". Si le « vaccin » devient obligatoire, je n’aurai plus le droit de sortir de chez moi. Je vais voir, à Paris, la semaine prochaine, des gilets jaunes très radicaux pour réfléchir à des moyens d’action. Donc je ne peux pas t’en dire plus pour l’instant sur « l’action collective », au-delà des vagues indications que j’ai posées… Dans une vidéo que j’ai faite sur la situation, j’ai comparé l’état actuel de la France à un « Vichy biopolitique ». Eh bien, il va sans aucun doute falloir aviser à des moyens de résistance comparables à ceux employés pendant la période de l’occupation nazie en France. Je n’en dirai pas plus.

Une chose est sûre : nous sommes dans la guerre totale. La marge de manœuvre que nous laisse le néofascisme oligarchique mondial est très étroite. L’ennemi n’est pas trop difficile à définir. Ce qui est difficile, c'est de traverser la division délirante que le système a introduit au sein des peuples eux-mêmes "COVID"-croyants et "COVID"-sceptiques, "vaccinés" et non-"vaccinés", pro-masques et anti-masques, pro-distanciation sociale et anti-... Là encore, il y a des stratégies concrètes à mettre en place. Là encore, je n'en dirai pas beaucoup plus. Tout ne peut pas être étalé sur la place publique. Je n'ai pas peur d'entrer dans la clandestinité s'il le faut.

Mais, en somme : tout ce que vous pouvez faire pour détruire l’installation de ce totalitarisme mondial, faites-le.  Le mensonge, la manipulation, le chantage, la corruption ont atteint un point critique de non-retour avec la soi-disant "crise sanitaire". Chacun, de là où il est, doit faire tout son possible avec ce qu'il a. Nous avons face à nous des pouvoirs qui agissent hors de tout cadre légal et juridique préexistant. A chacun d'en tirer les conclusions qui s'imposent. 

- Talk about God and how anarchism relates to metaphysics. 

Ah, j’ai bien senti dans nos entretiens avec David et Assia que cette question vous « titillait » !  Eh bien, j’ai publié il y a quelques années un livre qui s’appelait « Dieu », et qui soutenait que le vrai signifié du signifiant « Dieu », depuis qu’on l’utilise (surtout dans sa guise monothéiste), c’était la technologie. Presque personne n’a parlé de ce livre, et pourtant tous les théoriciens transhumanistes ont repris depuis cette idée ! Ai-je déjà une puce dans le cerveau ? Les Maîtres du monde sont-ils au courant de tout ce que je pense depuis des années ? Étions-nous déjà dans un fascisme planétaire dont la « crise sanitaire » ne sert qu’à renforcer de plusieurs crans l’emprise ?

« Dieu » désigne, depuis l’invention de son concept, une entité omnisciente, omnipotente, immortelle.  Or, la technologie contemporaine satisfait à tous les réquisits par lesquels on définit le mot « Dieu ». Sur ce point, les oligarques transhumanistes sont dans une ambivalence : oui, Dieu, c’est la technologie. Or, nous contrôlons la technologie. Donc, « nous » sommes Dieu. Mais nous ne pouvons pas tous être « Dieu ». Donc : nous sommes « des » dieux (paganisme plutôt que monothéisme : cyborg). La technologie va nous permettre d’être immortels demain. Donc il faut trier, et drastiquement : entre ceux qui ont « droit » à l’immortalité, qui sont comme par hasard ceux qui détiennent déjà les richesses, le pouvoir et l’information de masse (le pléonectique en un mot), et ceux qui n’ont « droit » qu’à la mortalité : nous tous (« nous sommes les 99% » était un slogan prophétique, mais au sens cette fois de Véra Sharav…).

Je suis du côté de ceux qui ont « droit » à la mortalité. C'est ce que j'aurais à répondre à Jean-Luc, Nancy du nom, sur la crise que nous traversons (qui n'a de "sanitaire" que le nom de propagande). Je développerai tout ça dans un livre plus fouillé à l'avenir, ici je te réponds en catastrophe, je vide mon sac trop plein d'informations, un peu en vrac. Blanchot parlait de "la littérature et le droit à la mort". Et nous devons désormais faire de ce droit un devoir. Le grand philosophe David Bowie me disait il y a des années : « faites quelque chose de votre mort. Ne la laissez pas traîner dans un coin. Moi, j’enregistrerai ma mort. » Et il l’a enregistrée, c’est son dernier disque… David était déjà un anti-transhumaniste convaincu. « David », nom du roi d’Israël, est un prénom qui porte bonheur !

Dieu, c’est l’information. L'être humain est un big-bang informationnel et cognitif sans équivalent dans le restant du règne vivant. Aucun animal n'a de "connaissance" qui dépasse celle de la symbiose de ses sens avec son milieu. Kant et Schopenhauer disaient : ils ont de l'entendement (la "connaissance" des liens causaux qui les entourent), mais pas de raison. La raison est ce qui dépasse le milieu symbiotique immédiat. Aucune espèce animale ne sait qu’elle habite sur une planète qui s’appelle la terre. Un tigre du Bengale est inconscient de l’existence d’un tigre en Afrique. Une fourmilière est inconsciente de la fourmilière qui existe à un kilomètre de distance d’elle. Seul l’animal humain, par la science, sait qu’il habite une planète miraculeuse située dans une infinité cosmique de non-vie ; qu’il fait partie d’une espèce animale commune qui s’étend à la planète entière (c’est pourquoi je suis néo-humaniste et anti-anti-spéciste) ; qu’il a sept milliards de congénères…

Dieu, c'est cette extraordinaire explosion d'informations qui circulent à travers nos consciences, mais que seule la technologie peut stocker dans son entièreté en permanente expansion. Aucune conscience individuelle n'est aussi peu que ce soit à la mesure de toutes les connaissances qu'il y aurait à engranger. Et c'est ce que croient avoir "compris" les transhumanistes : si nous parvenions à "augmenter" la conscience par la technologie, alors nous pourrions accoucher de véritables dieux "incarnés". Je montrerai ailleurs comme il s'agit d'un sophisme. 

La question qui se pose en ce moment, depuis un an et demi, est quasi-théologique, au sens des gnostiques. L'information, comme chacun sait, est en guerre. Le véritable "virus" n'est pas la grippe virulente qui sert à terroriser toutes les populations, mais l'information frelatée que font circuler les médias de masse et les gouvernements à ce sujet. Oui, la question est quasi-théologique. Au sens d’un démiurge mauvais qui nous dissimulerait le « vrai » Dieu plein de bonté et de vérité. Depuis un an et demi, c’est le mensonge, la manipulation éhontée et le Mal qui se sont emparés de l’écrasante majorité de l’information. Là est le vrai « virus » : celui de la falsification et de la Terreur de masse.

C’est une question très complexe, que je pose dans mon travail : et si le mensonge était plus originaire que la vérité ? Je m’explique : pour manipuler les autres animaux et la nature, dès l’invention de la chasse et de l’agriculture, nous avons dû apprendre à être les animaux menteurs, pour prendre les ures ou les mammouths à nos pièges diaboliques. Telle est la question : et si la folie était plus originaire que la Raison glorifiée par la tradition métaphysique ? Je vais bientôt écrire un livre là-dessus. Si nous voyions un chimpanzé frotter deux silex, nous serions terrifiés et serions tentés de l’abattre. Nous le considérerions comme "fou". En ce sens, oui, la folie est plus originaire que la Raison glorifiée par la métaphysique. Et la folie n'est pas l'Autre de la Raison, mais, en un sens bien précis, elle est au cœur de la raison elle-même : dans l'acte insensé par lequel l'animal humain a, comme on dit, dépassé sa condition par l'invention de la Science. Nous savons au fond de nous-mêmes ce que dit l’Ancien Testament : que la technologie et la science sont des cadeaux empoisonnés. Si nous voyions une autre espèce que la nôtre se rendre capable de ce que j'appelle la "virtuosité techno-mimétique", nous considérerions, à juste titre, cette espèce comme extrêmement dangereuse. Au fond, nous ne sommes pas dupes de nous-mêmes. 

Pareil avec le partage du mensonge et de la vérité. En un sens, l'animal humain a inventé la science grâce à sa capacité à leurrer des animaux mille fois plus puissants que lui, donc grâce au mensonge. On pourrait facilement prouver qu'il en va de même avec la sexualité : l'homme est le seul mammifère à être capable de manipuler de bout en bout sa sexualité. Tout commence à vrai dire par la manipulation : par l'aptitude à s'approprier les lois de la nature pour en faire un usage détourné, perverti : ce que j'appelle donc le pléonectique.

Heidegger a réinventé la notion même de vérité en revisitant la notion grecque de l’alétheia : c’est-à-dire que la vérité est toujours un mélange inextricable de voilement et de dévoilement, c’est-à-dire de vérité et de mensonge. Schürmann parlera de « la conflictualité sans accord qu’est la vérité ». Lacan dira que « rien n’est incompatible avec la vérité : on crache dedans, on pisse dedans ». Badiou parlera de la vérité comme d’une entité incorporelle, indiscernable et infinie : la « somme » de tous les énoncés qui peuvent se tenir de véridique et de faux sur une situation donnée. Ce qui veut dire : il faut distinguer rigoureusement la question de la vérité de celle du savoir. Badiou crédite Heidegger d'avoir été le premier à distinguer les deux. Mais, en réalité, vous trouvez cette distinction énoncée très nettement dans le Thétèète de Platon. Socrate, dans ce dialogue, dit à son interlocuteur : tout citoyen athénien a un savoir. Le mathématicien a un savoir, le médecin a un savoir, le cordonnier a un savoir. Il ajoute : moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant le savoir (même si je me renseigne), mais la vérité. La vérité, c'est ce qui résulte du savoir. Qu'est-ce que ça veut dire? Ce que disent Heidegger (qui, en effet, a redécouvert de fond en comble le problème), Lacan, Schurmann ou Badiou. Nous, animaux humains, sommes des êtres de savoir. Nous savons comment fonctionnent les formes ontologiques, par les mathématiques, nous savons comment fonctionnent les particules élémentaires, par la physique mathématisée, nous savons comment fonctionnent les plantes et les animaux, par la biologie (et ça a commencé avec l'agriculture et la chasse...), nous savons comment fonctionnent les précessions des équinoxes... nous savons, nous savons, nous savons. La question que je pose est toujours la même : pourquoi n'arrivons-nous pas, à mesure même que nous nous approprions tous ces savoirs, à savoir la chose qui serait la plus essentielle : comment fonctionnons-nous nous-mêmes? Et ça va de mal en pis, comme la "crise sanitaire" l'aura prouvé d'abondance. Plus nous avançons dans la conquête des savoirs, moins nous comprenons comment nous fonctionnons nous-mêmes. C'est ça, le coeur de la crise de la métaphysique initiée par Kant : "critique de la raison pure" veut dire : la Raison autonome, ça n'existe pas. Oui, nous sommes, et nous seuls, comme l'a dit la métaphysique à son envoi, des êtres doués-de-raison. Chasse et agriculture : nous instrumentalisons les lois de la Nature pour un bénéfice purement égoïste, ce que j'appelle le pléonectique. Plus nous instrumentalisons, plus nous devenons opaques à nous-mêmes (ce que Freud a appelé "l'inconscient", et aucun autre animal n'a d'"inconscient").  Mais la "crise sanitaire" marque un point de non-retour absolu sur cette question. Quand ce sont des gouvernements corrompus, des grands médias corrompus (pléonasme), des industries pharmacologiques corrompues, qui nous disent quoi dire et quoi faire, eh bien je pense qu'on touche vraiment du doigt, si tu me passes l'expression, ce qu'on appelle "fin de la métaphysique". Et ce qu'il faut entendre, à la fois par "anarchie", dans tous les sens du terme, et par "anarchisme" au sens politique. 

Donc, tu vois que tout ça est lié : le savoir n'est pas la vérité (Socrate, plus honnête que Platon, mourra en disant : "je sais que je ne sais rien", et c'est ça la philosophie). Quand Heidegger te dit que la vérité, c'est toujours un mixte de mensonge et de savoir (la chasse, l'agriculture...), il dit ce que tous les grands anthropologues de notre temps ont dit après lui. Quand Lacan te dit, en réponse à la question, "en quoi savoir et vérité sont-ils compatibles?", et qu'il répond, en très grand dialecticien : "Pour vous répondre comme ça me vient, rien n'est incompatible avec la vérité : on crache dedans, on pisse dedans." Le mensonge est compatible avec la vérité : on le voit parfaitement bien aujourd'hui. Quand Badiou vous fait un schème - génial, et trop peu étudié encore aujourd'hui, à part par moi - de la "vérité indiscernable" comme étant un ensemble infini qui "reçoit" sans moufter les énoncés à la fois véridiques et mensongers qui peuvent se recevoir autour d'une même situation, il ne fait que radicaliser la conception de Lacan, qui ne fait que radicaliser la conception de Heidegger. Et Schurmann, sans rien comprendre à Lacan ni Badiou, dira donc : "la contradiction sans accord qu'est la vérité".

J’ai radicalisé toutes ces conceptions en démontrant qu’en un sens précis, le mensonge et la falsification étaient la condition de la vérité. La vérité n’est pas le véridique ou l’exact (par exemple : « le mur en face de moi est vert », « j’habite un village qui s’appelle Turenne », « j’écris sur un ordinateur PC et non pas Mac Intosh »). La vérité est la guerre entre le véridique et l’exact , d’un côté, et le faux et le mensonge, de l’autre. Par exemple, depuis un an et demi, nous assistons à une guerre pure et simple entre les scientifiques et les médecins intègres, et les scientifiques et les médecins corrompus. La vérité, c’est le résultat de cette guerre à échelle mondiale. La vérité, c’est tout simplement cette guerre elle-même. Et il est très naïf de croire qu’il ne s’agit pas, d’ores et déjà, d’une véritable guerre, et la plus terrible qui ait secoué l’humanité depuis ses origines, ce qui n’est évidemment pas peu dire. Il est naïf de ne pas voir que cette guerre, d’ores et déjà, va se chiffrer en milliards de morts. Les « trois cent cinquante millions de morts-du-COVID » ne sont qu’une devanture trompeuse, qui cachent le plus grand crime de masse de toute l’humanité. Et derrière ce chiffre lui-même, se cache sans doute une énorme quantité de mensonges. Je t'ai déjà parlé de la confusion "savamment" entretenue entre morts avec "COVID" et morts du "COVID". Mais l'imposture va en réalité encore plus loin. Car même pour être diagnostiqué avec "COVID", il faut avoir été testé. Avec quoi? Avec les fameux "tests PCR". Or, ceux-ci relèvent de la pure et simple escroquerie, à l'instigation d'un charlatan en grand, le professeur Drosen, conseiller principal en "santé" pour Mme Merkel. Les "tests PCR" ont déjà été condamnés comme étant de l'imposture pure et simple par des tribunaux portugais, autrichiens et allemands. Comme le dit Reiner Fuellmich, c'est le point stratégique de toute l'affaire. Si vous démontrez que les "tests PCR" sont de l'escroquerie, c'est tout le chaeau de cartes de la prétendue "pandémie" qui s'effondre. On estime jusqu'à 97% de faux positifs à cause de ces tests! Je te laisse déduire toute la suite, et à quel point cette "crise du COVID" est la plus grande manipulation de masse à avoir été pratiquée de toute l'histoire de l'humanité. Pour l'anecdote : Elon Musk a fait le "test PCR" quatre fois en une journée. La première fois, il était positif. La seconde fois, il était négatif. La troisième fois, il était positif. La quatrième fois, il était négatif. Tout cela ne serait que burlesque, si les conséquences n'avaient été si tragiques sur des milliards d'êtres humains. Mais voilà pourquoi cette "crise" montée de toutes pièces illustre parfaitement la crise moderne qu'endure la philosophie sur la question de la vérité, telle que je te l'ai exposée plus haut. En un sens, si nous parvenons à réagir avec toute la force populaire nécessaire, cette "crise du COVID" aura été une aubaine : le mensonge voulu et concerté par les plus hautes instances du pouvoir nous aura permis d'entrer dans la vérité de ces instances. On peut interpréter en mille sens mon "le mensonge est la condition de la vérité", y compris en ce sens-là. La mythomanie publique de la "crise sanitaire" aura révélé la vérité profondément mortifère du système politique où nous vivons. Quelque part, nous devrions lui en savoir gré.

Revenons, sur l’entrefaite de toutes ces considérations, sur ma question peut-être centrale en philosophie : pourquoi est-ce que, à mesure que la techno-science accroît ses pouvoirs (c’est-à-dire la science et la technologie au service des plus voraces « animaux » pléonectiques qui composent notre espèce, mais qui ne se considèrent plus comme des êtres humains), la politique devient-elle d’autant plus… anarchique, il n’y a pas d’autre mots ? Pourquoi est-ce que le « nouvel ordre mondial », qui se réclame partout dans la propagande de la « science », accouche-t-il du plus grand chaos planétaire auquel on aura jamais assisté ? Pourquoi n’y a-t-il décidément pas de « transition », comme l’a cru à son envoi la métaphysique (Platon et Aristote), entre la science et la politique (surtout, évidemment, quand la "science" officielle devient indigne de cette appellation)? Pourquoi, est-ce qu’à mesure même que nous devenons davantage capables d’épeler, par la science, l’ordre des étants inanimés et animés, sommes-nous d’autant plus incapables de mettre de l’ordre dans notre coexistence civique ? La question que pose mon concept de pléonectique, c’est : pourquoi, à mesure que nous nous approprions davantage les lois de l’être et de la nature, créons-nous, de manière exactement proportionnée, un régime monstrueux d’expropriation tel qu’on n’en a jamais vu sur terre ? Et la "crise sanitaire", c'est le summum du summum de ce processus. En un an et demi, on a assisté au plus grand transfert de richesses jamais observé sur terre, ce qui n'est pas peu dire. Les 3000 plus grandes fortunes du monde se sont enrichies, le reste de l'humanité s'est appauvrie, jusqu'à la famine, concernant 150.000.000 d'êtres humains à ce jour, mais le chiffre va s'accroître vertigineusement demain. La famine va être à nos portes "occidentales" très bientôt. Les transhumanistes avancent lettre volée sur table : l'humanité elle-même est à déconstruire. Il s'agit, au fond, d'un cancer évolutionniste, qu'il est temps, sinon d'éliminer, du moins d'élaguer drastiquement. Au profit, bien entendu, d'eux. Comment déconstruire cette pseudo-déconstruction? (Il y a beaucoup de pseudo-ententes du mot "déconstruction" aujourd'hui, mais je ne peux m'y arrêter).

Sur l’entrefaite, encore, de toutes ces considérations, tu peux mieux saisir l’affinité profonde qui existe entre mes trois définitions principales du mot « anarchie » : la déconstruction de la métaphysique, c’est le démantèlement de la technologie. Plus celle-ci prétend « gouverner » le monde, plus celui-ci s’enfonce dans le chaos.  

Je me demande de plus en plus si le jugement de Heidegger, que j’ai longtemps contesté sous l’influence de Badiou (qui est terriblement "scientiste", comme les transhumanistes au fond), n’était pas juste : « la science ne pense pas ». La science calcule et constate. Le domaine de la science authentique, c’est le savoir : c'est le véridique. La vérité, c’est autre chose. C’est ce qui échappe à la science. Les scientifiques intègres disent le véridique, quel que soit leur domaine. Laissons donc le conflit entre les scientifiques intègres et les « scientifiques » corrompus, entre Didier Raout et Jérôme Salomon, entre Ioannidis et le Dr Fauci, entre Maître Reiner Fuellmish et Mr Drosten (combat décisif, qui décidera de l’avenir même de l’humanité). Les premiers disent le véridique, les seconds mentent. La philosophie est plus importante que la science, car elle examine le résultat de ce conflit intra-scientifique, qui est en réalité en cours depuis les origines mêmes de l’humanité. Nous ne devons plus nous préoccuper de la "crise sanitaire", cette imposture mondiale "décidée", à l'aveugle, par Bill Gates et Davos. Nous devons aviser au résultat des "solutions finales" proposées contre le "virus" depuis un an et demi désormais. 

Et le résultat est accablant, annoncé par Agamben et surtout rappelé par Véra Sharav : à partir du moment où vous mettez le « médecin » aux postes de commande (en France, le plus grand infectiologue du monde, Didier Raout, a immédiatement démissionné du « conseil scientifique » qui s’est mis en place autour de notre lamentable président de la république), l’atrocité politique est garantie. Nous y sommes. « Le vaccin est la solution finale pour le virus », a dit publiquement le « médecin du monde » selon CNN, nommément Bill Gates. Le Mal absolu est aux postes de commande, et jamais je n'aurais cru de ma vie pouvoir dire ça. Le mensonge est Roi, mais peut-être à cause de ce que j'ai dit : la vérité scientifique elle-même, au fond, doit sans doute plus, originairement, au mensonge qu'à la vérité. Nietzsche est sans doute devenu fou d'avoir été le premier à pressentir que le partage classique de la vérité et du mensonge était en train de défaillir.  

- You and David talked a lot about the nature of evil. Why do people care at all about the violence which is not affected them directly?

Question éminemment complexe, là encore ! Mais je peux donner une réponse simple : le Mal, c’est la collectivisation. Le Mal, c’est l’universalisation forcée (le colonialisme par exemple). Le Mal, c’est la transition « simple » de la science à la politique. Ou, depuis un an et de demi, de la pseudo-science et de la politique... Le Mal, c’est de dire « puisque nous pouvons universaliser les lois qui régissent les animaux, les planètes et les particules élémentaires, nous pouvons universaliser les règles de coexistence civique de l’humanité tout entière ». Et c’est exactement le contraire qui a lieu… C’est ça, dans mon travail, la singularisation : c’est chacun de nous pris individuellement, tel qu’il échappe aux règles de coexistence civique imposées par les hiérarchies de toutes sortes. Parfois, on se singularise collectivement : les tribus de chasseurs-cueilleurs, les anarchistes. Ils sont presque toujours éliminés, exterminés. Adorno : « l’histoire de l’humanité n’est pas l’histoire du Bien, mais de l’horreur ». L’humanité est l’espèce suicidaire (il y a eu plus de suicides dans le monde en 2020 que de « morts-du-COVID »). L’humanité est l’espèce exterminatrice. C’est une insulte aux autres espèces que de dire : « les oligarques mondiaux sont des prédateurs ». Un lion n’extermine personne, il tue une biche isolée pour se nourrir, il n’extermine pas l’espèce « biche ». Nous, nous exterminons à tour de bras, depuis 30.000 ou 40.000 ans. Désormais, nous nous exterminons nous-mêmes. Les commanditaires : les transhumanistes possesseurs du monde, les « champions » du pléonectique. Ils pensent ouvertement qu’ils sont des dieux, qu’ils sont le Dieu technologique qui domine tout. Le reste : une sous-espèce qu’il faut au mieux esclavagiser, au pire supprimer.

Sur cette bonne base, je réponds à la seconde partie de ta question, qui est la question, dans mon travail, de la katharsis dans l’art depuis Aristote. Aristote demandait : « nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d’animaux les plus méprisés et des cadavres ». Ce diagnostic, pour moi le plus profond jamais fait de toute l’histoire de l’art, ne s’est pas démenti depuis : il s’est, au contraire, sans cesse renforcé. Pourquoi prenons-nous un tel plaisir, par exemple, à lire Sade, alors que, si ça arrive sous nos yeux, nous serions à jute titre horrifiés ? Question plus profonde en ce moment : pourquoi prenons-nous autant de plaisir à regarder des films qui décrivent un monde proche du monde où nous vivons depuis un an et demi, comme mettons le film Infection ou la série bien nommée Black Mirror, mais qu'évidemment nous ne prenons aucun plaisir à vivre tout à coup dans la situation effective que décrit un tel film ou une telle série ? 

J’ai déjà répondu, en un sens, à la question. Le mensonge est plus originaire que la vérité. La vérité ne transparaît que par le mensonge. Nous mentons aux ures et aux mammouths pour les prendre au piège. Nous nous sommes approprié les lois de leur fonctionnement, pour les exproprier de leurs vies. C’est ce que font actuellement les oligarques, les gouvernements, les GAFAM, et les grands médias avec nous depuis un an et demi, et sans doute beaucoup plus longtemps. "Charité bien ordonnée commence par soi-même", dit un proverbe français. L'humanité étant l'espèce exterminatrice, il n'y a aucune raison rationnelle ultime pour qu'elle n'en fasse pas autant avec elle-même. Nouveau pli définitionnel que tu peux donner à l'expression "anarchie par le haut"....

Nous sommes fascinés par les images du Mal car nous croyons que ces images nous protègent du Mal réel. Nous avons raison. Tant que ces images sont créées par Sophocle ou David Lynch, le Mal est tenu à distance. Mais que se passe-t-il quand les images du Mal sont diffusées par les gouvernements, les grands médias, etc. ? Alors il n’y a plus aucune distance. Le Mal est là. Mais justement les choses s’inversent, de manière saisissante : là où l’œuvre d’art met le Mal à distance en nous montrant quel est le Mal réel, de Sophocle à Sade, les dictatures de toutes sortes nous cachent le Mal réel en nous montrant sans cesse un Mal fictif (le « virus », le « Juif », les lits de réanimation, les images tronquées du Brésil ou de l'Inde…). Au fond, la plupart des gens sont « philosophes » au mauvais sens du terme : il croient plus facilement à des abstractions (la propagande médiatique expliquant que la seule chose qui existe, c’est le « virus »), qu’à ce qu’ils voient autour d’eux : la destruction de tout leur mode de vie antécédent : the great reset. La solution finale de Davos. C'est ma fidélité à la phénoménologie sur ce point, telle que je l'ai revistée plus haut : pour juger d'une situation, partez de ce que vous pâtissez personnellement, et non pas de ce que les pouvoirs vous présentent comme le "bien publique". Vous verrez beaucoup plus clair dans la situation générale elle-même que si vous partez de ce que dit le consensus du moment. 

Ma définition du Mal est liminaire : il s’agit de la création de souffrances innombrables, incommensurables et gratuites, non nécessitées par les besoins strictement animaux. Seul l’animal humain est susceptible d’une telle création. Des philosophes tels qu’Adorno, Anders, Schurmann ou Lacoue-Labarthe auront eu beau tirer la sonnette d’alarme, « pourquoi nous infligeons-nous de telles souffrances à une telle échelle ? », rien n’y a fait : ce que nous vivons actuellement est pire encore que ce qui est advenu sous le nazisme, sous le stalinisme ou sous le pol-potisme. Tout le monde en sera conscient très vite : malheureusement, et comme d'habitude, sans doute quand il sera trop tard, quand l'atrocité sera visiblement à nos portes. C'est pourquoi les quelques personnes déjà éveillées doivent combattre de toute leur force, jusqu'à la mort s'il le faut, pour que le pire ne s'installe pas trop impunément. Comme le dit le mathématicien Vincent Pavent, qui a réfuté les modélisations absurdes d'un autre escroc notoire, Niels Ferguson, sur lesquelles s'est basé notre président français de la République, et bien d'autres dans le monde, pour décréter l'absurde "confinement" : il s'agit d'une lutte à mort entre la vérité et le mensonge (entre le véridique et le mensonger, dans mes termes). Ceux qui ont menti dès le début sont désormais dans une fuite en avant désespérée, une surenchère criminelle, pour ne pas dire génocidaire. Ceux qui défendent coûte que coûte le véridique et donc la vérité au sens neuf où je la définis, savent qu'ils seront diffamés, persécutés, peut-être éliminés. Tant pis. 

Je suis très fier de la définition que je donne, dans Système du pléonectique, de la tristesse : "Les vérités gagnent toujours. Presque jamais ceux qui les défendent." La nouvelle hégémonie, au sens de Schurmann, qui s'organise autour du complexe "pandémie"-oligarchie-gouvernements-médias de masse-transhumanisme, s'effondrera tôt ou tard, comme toutes les autres. La question que posent des gens comme Schurmann ou moi, c'est : quand tirerons-nous enfin les leçons qui s'imposent du massacre à grande échelle qui définit quasiment à lui seul l'humanité depuis sa naissance (bien plus que la "rationalité"...). 

- What does « technological totalitarianism » mean, and how can it be stopped? Can it be?

 J’ai déjà un peu répondu à cette question, mais on peut approfondir, en enchaînant avec ce que je viens de dire. Ce seront comme des variations sur un thème musical déjà familier.

Malabou a raison de dire que personne, pas même Kant, n’a « décidé » de la déconstruction de la métaphysique. C’est un processus immanent à son histoire. La métaphysique est immunodéficiente. Si mon hypothèse est bonne, et que le nom phénoménologique, le nom de « l’effectivité » de la déconstruction de la métaphysique, c’est le démantèlement de la technologie, et qu’à son tour le nom effectif de ce démantèlement, c’est la vie politique, alors le constat s’impose : nous sommes déjà dans l’anarchie. Le moment actuel du « totalitarisme technologique », la « crise sanitaire » commandée par des oligarques mégalomanes et psychopathes, relayés par des gouvernements, des médias de masse hyper-contrôlés et une « science » corrompue, accouche du contraire de ce qu’il escomptait : non pas un « nouvel ordre mondial », mais un nouveau désordre mondial, une guerre à échelle planétaire comme on n’en avait jamais vue. 

Or, ça a toujours été comme ça. Toutes les prophéties de la métaphysique se sont réalisées, en échouant. La République de Platon a mis plus de deux millénaires à se réaliser ; je ne pense pas que Platon aurait été satisfait du résultat. Descartes a annoncé le règne de « l’homme maître et possesseur de la nature » : je ne pense pas qu’il se serait réjoui outre mesure du résultat. Hegel a annoncé l’Etat de droit démocratique et universel, dont le réel était le progressisme de la démocratie libérale-bourgeoise depuis deux siècles : je ne pense pas qu’il aurait sauté au plafond en constatant ce que ça a donné, surtout aujourd’hui. Marx, c’est encore plus évident. Nietzsche ne se serait pas beaucoup réjoui de ce qu’en on fait les nazis, et je pense qu’il se réjouirait encore moins de voir que le cœur de ses thèses sur le « surhomme » sont reprises par aujourd’hui par qui de droit : l’apartheid des « transhumains » technologiques et des « sous-hommes » planétaires, exterminés par procédés plus sournois, mais plus rapidement efficaces, que ceux du nazisme.

Nietzsche est mon adversaire favori en philosophie, pour cette raison et pour quelques autres. Mais faisons-lui crédit de ceci : il a été le premier grand philosophe anti-universaliste de l’histoire de la philosophie. Métaphysique, universalisme, technologie : ces concepts recoupent un seul et même phénomène, celui de l’avènement, effectivement « totalitaire », de l’espèce animale Cro-Magnon il y a 30.000 ou 40.000 ans.

Il y a d’abord eu les grands philosophes anti-universalistes « de droite », voire fascistes : Nietzsche, Heidegger notamment, mais aussi Wittgenstein (aux tendances fascisantes près). Il y a eu, en France, un anti-universalisme « de gauche » : Derrida, Deleuze, Foucault. Il y a un regain, comme je l’ai montré, de l’universalisme positif récemment avec Badiou, Zizek ou Meillassoux (les "matérialistes"). Comme je l’ai montré, ça ne peut plus marcher. Mais c’est là que le cercle est vicieux. C’est que même la « déconstruction de la métaphysique », elle est vouée à fonctionner en échouant. C'est en abyme. « L’auto-déconstruction de la métaphysique » dont parle lucidement Malabou, c’est peut-être tout simplement l’auto-suppression de l’espèce humaine comme telle : une simple impasse évolutionniste, à ceci près qu’elle risque d’entraîner avec elle la disparition de la quasi-totalité du vivant sur terre. En transgressant toutes les règles de la survie animale simple, l’espèce humaine a simplement passé son temps (et « l’histoire de la métaphysique » ne serait rien d’autre) à tresser la corde pour se faire pendre. Il s’agit de l’espèce suicidaire. Seul l’animal humain se suicide (même s’il y a un doute sur les baleines et les orques). Et elle ne se suicide pas qu’individuellement. Elle se suicide collectivement (et là, le doute n'est plus permis avec les baleines et les orques : eux ne se suicident pas collectivement, comme nous sommes en train de le faire).

J’ai trouvé une autre piste que le grand flux moderne de la philosophie anti-universaliste. Mon travail s’est surtout nourri de philosophes un peu « maudits », peu connus, qui ont été des philosophes négatifs. Adorno, Schürmann et Lacoue-Labarthe, hantés par les atrocités qui se sont perpétrées au vingtième siècle : notamment Auschwitz.

J’en ai déduit ceci : on ne peut pas être simplement « anti-universaliste ». L’universalisme est notre élément inné. Je ne te parlerai pas en ce moment s’il n’y avait pas cet élément d’universalité qui nous unifie planétairement en tant qu’espèce, avec tous les prix à payer qu’on sait. Un anthropologue ne pourrait pas aller étudier une tribu amazonienne sans ce minimum d’universalité qui le relie à elle. L’universel est l’élément « inné » de l’animal technologique (techno-mimétique, comme j’aime mieux dire).

Universalisme négatif, donc : telle est ma voie. Ce que je démontre, dans mon travail, c’est qu’il n’y aurait pas de singularisation de chacun d’entre nous si nous n’appartenions à l’universel positif révélé par la science : « le carré de la de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés », "l'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite reproduit sous la forme d'un oeuf", tandis que les mammifères "sont une classe d'animaux vertébrés qui ont pour caractéristiques principale que les représentants femelles allaitent leurs juvéniles à partir d'une sécrétion cutanéo-glandulaire spécialisée appelée "lait"", "la précession des équinoxes est le décalage progressif de la direction où sont vues les étoiles, d'un siècle à l'autre, à raison d'une rotation complète, tous les 26.000 ans environ, effet produit par un lent changement de direction de l'axe de la direction de la Terre, dans la même durée") : des millions et des millions de lois de la nature et de l’être ont ainsi été appropriées par la science au cours de notre courte histoire. Le "phénomène humain", comme disait le bon père Teilhard de Chardin? Un big-bang cognitif sans équivalent dans l'histoire de l'évolution. Nous sommes censés "tout" savoir. Aucun d'entre nous, surtout pas ceux qui nous manipulent (les oligarques), nous dominent (les gouvernements) et nous "informent" (les médias de masses), aucun, dis-je, ne sait tout. C'est devenu matériellement impossible, parce que ça l'a toujours été (Debord, avec ses moyens propres, constatait strictement la même chose : la masse d'informations disponibles aux mains du pouvoir est sans cesse grandissante, mais il n'y a personne qui puisse singulièrement en faire le tour). C'est ce que voulait dire Lacan quand il disait : je dit toujours la vérité, mais pas toute. La dire toute, c'est matériellement impossible.

La science nous dit tout de la manière dont tout fonctionne, des planètes aux particules élémentaires en passant par les autres animaux que nous et par la logique. "Nous" sommes censés "tout" "savoir". Et aucun de nous, pour diriger sa vie quotidienne concrète, ne sait quoi que ce soit. Chacun de nous, à sa manière, échappe aux catégorisations que ces lois universelles imposent à l’étant, ce qu’en philosophie on appelle : subsomption. Soumettre un cas particulier à la loi universelle du concept scientifique. Comme ça ne marche pas, on a depuis longtemps aussi inventé des lois qui ne se trouvaient pas dans la nature et dans l’être : les lois politiques et civiques qui elles aussi se comptent par millions. Comme le sait tout anthropologue, ce sont déjà des lois de singularisation.

C’est ce que veut dire Schopenhauer quand il parle de la différence entre caractérisation et individuation. Il y a eu des millions et des millions d’espèces animales sur terre, d’une extraordinaire variété entre elles. Mais aucune n’est capable de se différencier à l’intérieur d’elle-même comme l’espèce humaine présente de différences à l’intérieur d’elle-même. C’est ce que mon travail apporte aux « philosophies de la différence » du vingtième siècle, si volontiers « anarchisantes » : je démontre, de façon quasi mathématique, que la capacité qu’a l’animalité humaine de s’approprier les différences des autres étants aboutit à une capacité à se différencier que ne connaît aucun autre étant. J’ai pu appeler ça le « queer » ontologique. Preuve de plus que l’espèce humaine, par sa capacité presque illimitée à se singulariser, est en quelque sorte intrinsèquement « anarchiste ».

 -Tell us about the technology and the destruction of metaphysics. Maybe a short sentence or two about Descartes and Leibniz? 

 J’ai déjà répondu sur Descartes. Leibniz, quant à lui, est une sorte de prophète du « transhumanisme » : Dieu est un Grand Ordinateur. Là encore, il n’est pas sûr que, s’il ressuscitait, il se réjouirait outre mesure de la « réalisation » de Dieu que sont en train d’opérer les GAFAM et le big data, pour ne rien dire du délire hygiéniste réalisé de Bill Gates et du great reaset programmé par ce que Reiner Fuellmich la "clique de Davos". Là encore, le résultat est tout sauf l’Ordre impeccable escompté, mais un chaos sans nom : une véritable guerre de l’information, par exemple en ce moment sur la « crise sanitaire », avec une censure sans précédent (« jamais censure ne fut si parfaite », disait déjà Debord de la « société du spectacle » il y a trente-cinq ans, quand il n’y avait pas d’Internet) : une guerre sans merci entre le véridique et le mensonger, qui donne cette « conflictualité sans accord qu’est la vérité ». Si on a un peu de mémoire historique, il convient de se poser une question simple pour choisir son camp dans la guerre en cours : de manière générale, sont-ce les persécuteurs qui disent la vérité ? Ou sont-ce les persécutés ? Réfléchissez bien. Actuellement, sont-ce les centaines de milliers de médecins intègres, qui risquent leurs carrière, qui disent la vérité, ou sont-ce les médecins que tu vois sur les plateaux télévisés? Réponds à cette questions, et fais ensuite des déductions à l'avenant. Car tout est comme ça. La vérité, c'est ce qui résulte du conflit entre le véridique et le mensonger. Tu as des médecins, assez tard venus dans la discussion, à part quelques collabos patentés (en France : Jérôme Salomon, Karine Bertrand, des gens qui méritent la potence), qui disent : "le vaccin est la seule solution! Oui il y a une pandémie mondiale! Il faut confiner, ça sert à quelque chose!", et d'autres qui disent : "il y a des traitements précoces, et la "pandémie" n'est qu'un mythe monté de toutes pièces, le confinement ne sert à rien". Les premiers mentent éhontément depuis le début, les seconds disent le véridique depuis le début. L'affaire du philosophe, sur ces bonnes bases, c'est la vérité, c'est-à-dire ce qui résulte de tout ça. Et le résultat, au bout d'un an et demi de propagande médiatico-gouvernementale insultante pour l'intelligence humaine, n'est pas beau à voir.    

Sur la destruction de la métaphysique et la technologie, j’ai déjà abondamment répondu. Mais pose-toi cette fois cette question : si l’humain est l’animal suicidaire, la technologie n’est-elle pas le nom global de ce suicide ? N’est-ce pas à ce spectacle atroce (pour revenir à la question de « l’art », c’est-à-dire de la représentation) que nous sommes en train d’assister ? Dans un livre d’entretien avec Jean-Luc Nancy, celui-ci me dit, à un moment : mais est-ce si grave que l’espèce humaine disparaisse ? Je lui ai dit (je laisse aux curieux le soin de reprendre le fil de nos arguments dans ce livre d’entretiens sur la sexualité, qui s’appelle Immortelle finitude) : mais alors, tu veux dire que la technologie est le suicide de la vie ? Il a répondu affirmativement. Donc je reviens au débat que j’ai évoqué plus haut entre lui et Agamben : si la « crise sanitaire » est une occasion d’expérimenter à nouveaux frais notre communauté d’exposition à la mort et à la finitude (mais orchestrée par qui...?), devons-nous pour autant accepter les conditions que les pouvoirs de toute sorte (oligarques, gouvernements, médias de masse, médecins corrompus, etc.) imposent à cette communauté ? Mais, « contre » Agamben, je repose une question que j’ai déjà soulevée : certes, sa « prophétie » s’est définitivement accomplie : l’état d’exception est devenu la règle. Mais ce qui se révèle à nous, n’est-ce pas le fait que l’humanité a toujours été un état d’exception, par la science et la technologie, aux règles pléonectiques « faibles » du restant du règne animal sans… exception ? A savoir : les animaux ont des capacités limitées d’appropriation (prédation et broutage, notamment). Nous, nous sommes l’espèce de l’appropriation illimitée. C'est ça le pléonectique.

Question donc à Jean-Luc, Nancy du nom : que devrions-nous faire s’il s’avérait que le « confinement » mondialisé fait infiniment plus de morts que le « virus » ? Si les « vaccins » s’avéraient un « remède » bien pire encore que le Mal qu’ils sont censés combattre ? Et si cette histoire de « virus » nous faisait replonger dans les pages les plus sombres de notre histoire, comme le démontre à mes yeux Véra Sharav, et comme Jean-Luc lui-même l’a magistralement démontré, avec Philippe Lacoue-Labarthe, dans un livre qui s’appelle Le mythe nazi, que je conseille à tout le monde. J’ai proposé à Jean-Luc d’écrire ensemble, comme il l’avait fait avec Lacoue-Labarthe, un livre qui s’intitulerait Le mythe transhumaniste. Mais il faudrait beaucoup de courage aujourd’hui pour faire ça. C’est-à-dire une exposition littéralement guerrière à la mort. Et je m’empresse de préciser l’essentiel : ce n’est pas à Nancy, Jean-Luc, du prénom, que je jette la pierre, mais d’abord à moi-même. Depuis deux ans et demi, je n’écris presque pas, et, depuis un an, je me suis tu sur la « crise sanitaire ». C’est toi, Nika, qui m’aura poussé à m’exprimer là-dessus pour la première fois. Et, comme tu le vois, « j’en ai gros sur la patate », comme on dit en français.

Je conclus sur une variation encore différente de la question. J’admire immensément, comme tout le monde, Spinoza, mais au fond j’ai toujours été en désaccord avec lui. Je ne peux évidemment résumer ce désaccord en quelques lignes, mais je peux pointer sur un sujet qui nous intéresse, et qui est justement la question du… sujet. Spinoza dit : « c’est un empire dans l’empire », ça n'existe pas. Pourquoi ? Parce que Spinoza est un philosophe de la Nature. Il ne croit, au fond, qu’aux rapports de force (c’est pourquoi Schopenhauer jugeait sa philosophie, à juste titre, « immorale »). Je pense que Spinoza – peut-être le plus grand métaphysicien, à point nommé, de toute l’Histoire de la philosophie -, plus qu’à son tour, s’il revenait parmi nous, se rétracterait : le sujet, non au sens individuel mais au sens global de l’espèce humaine, est effectivement un « empire dans l’empire ». Le suicide écologique, qui est au « virus » ce qu’un incendie forestier est à une étincelle, le prouve par l’absurde. Par exemple, en discutant avec Bernard Stiegler, je lui ai demandé : d’accord, le « sujet » (individuel, de Descartes à Husserl) a été « déconstruit ». Mais n’en reste-t-il pas quelque chose ? Et je lui ai là-dessus avancé la question de l’inflation de l’autisme dans nos civilisations dites « avancées » (en quoi ? Nul ne le sait). Il m’a répondu, fort pertinemment, que lui assistait à l’inflation de l’autisme infantile due à la technologie, notamment aux smartphones : il travaillait directement sur ces questions-là. Les dirigeants des GAFAM veulent que tout le monde utilisent leurs outils, mais ils envoient leurs enfants dans des écoles privées où il n'y a pas de GAFAM. Eux aussi se singularisent, "par le haut". Le problème, c'est que nous, ils nous singularisent "par le bas", en posant des règles universelles d'une parfaite absurdité "sanitaire", économique, politique, psychologique, et tout ce qu'on voudra. Le Mal se fait passer pour le Bien, le mensonge pour la vérité, la transgression pour la législation. 

J'en tire un enseignement qui en est à l'état embryonnaire, mais précieux : je deviens presque "manichéen". Et j'attribue ça au fait d'avoir fait le contraire de ce que fait le gros des philosophes professionnels : j'ai essentiellement travaillé sur la question du Mal, non du Bien. J'ai toujours considéré, à la lecture de toute la tradition qui va de Platon à Badiou en passant par Saint Thomas et Descartes, que la question du Bien était très confuse, ce qui innerve jusqu'au moindre de nos actes quotidiens. La question "Qu'est-ce qui est bien? Qu'est-ce qui est mal?" est obscurcie par la simplification de la question par la métaphysique : "Qu'est-ce qui est bien, et seulement bien?" La réponse est toujours "prescriptive", comme dit Badiou : il faut faire ceci, il faut faire cela. Tout mon travail est une pure et simple démolition de cette manière immémoriale de procéder en philosophie.  Ce que la soi-disant "crise sanitaire" m'a fait comprendre, c'est que, en effet, mon travail était nécessaire et salutaire : nous devons d'abord identifier où est le Mal avant de parler de "Bien". Le Bien ne surgit qu'à la lumière du Mal, savoir des milliards de souffrances inutiles que nous nous infligeons à échelle planétaire. Démontez le mécanisme du Mal, et vous aurez une petite idée de ce qu'est le Bien. Il ne faut surtout pas procéder en sens inverse : définir, de manière unilatérale, ce qu'est le Bien, pour ensuite dire que le Mal, c'est ce qui n'obéit pas aux prescriptions que vous délivrez sans compter pour que le Bien Universel advienne. C'est précisément cette procédure qui donne le Mal à grande échelle (pléonasme...). Il faut, à chaque fois, partir des cas singuliers. Qu'est-ce qui me fait du Mal? Est-ce le "COVID", ou sont-ce les "mesures anti-COVID"? Il faut partir  du singulier pour aller vers l'universel, et pas le contraire. Quand l'Universel, c'est devenu cette organisation criminelle qu'est l'OMS et ce débile mental de Bill Gates, vous savez, au moins, à quoi vous en tenir : au pire. Comme le dit Rabbi Weismann : aucune tyrannie ne se présente à vous en disant : "nous voulons que vous disparaissiez". Elle se présente toujours à vous en disant qu'elle veut votre Bien. 

Aujourd’hui, le « virus » fait de nous tous des autistes. A titre personnel, cela fait vingt ans que je suis « autiste » : que j’essaie de me protéger de la société, des grands médias, des réseaux sociaux, et de je ne sais quoi encore. Schizophrénie, paranoïa, autisme, Alzheimer, dyslexie, aphasie, anorexie… tous ces phénomènes singuliers n’adviennent qu’à l’espèce humaine. Pourquoi ? Mon travail fournit de larges réponses à cette question, mais je les approfondirai dans ce livre sur la folie que je compte écrire bientôt.

Mais mon minuscule cas personnel prouve qu’on n’en sort pas : j’ai voulu résister à l’universalisme positif, à la « mondialisation », à la propagande des mass médias, à à peu près tout. J’ai échoué. Mais, dans cet échec, je me suis singularisé. Ce n’est pas « contre », mais grâce à ces pouvoirs effarants de la « technologie comme auto-destruction de la métaphysique », que je me suis singularisé. Tout le propos de Schürmann, qui met en échec toute « dialectique », est là. C’est une philosophie qui est encore extrêmement peu comprise aujourd’hui. C’est dommage, attendu ce qui nous arrive. D’où ma rupture avec Badiou, que “parachève” la “crise sanitaire » où nous sommes : il n’y a plus d’« universel positif » (« le vaccin pour tous ! ») : toutes les hégémonies sont brisées et continueront à l’être. C’était soit Badiou, soit Schürmann. J’ai compris que la vérité de notre époque était du côté de Schürmann (il dit quelque part à peu près : « le philosophe critique est incapable de prendre la pose du philosophe-Roi »), non des grandes prescriptions de Badiou (« le communisme ! »). Comme le disent aussi bien Nancy que Graeber (et, désormais, Agamben) : le communisme est déjà là, technologiquement organisé par les « réseaux sociaux » (demain, ça sera autre chose). Je soupçonne fort Badiou et Zizek d’envier Gates et Schwab, comme ils ont envié Mao et Staline… le grand Timonnier qui dicte tout… Problème, et là Heidegger les avait d'avance réfutés avec ce qu’il a compris de sa méprise quant au nazisme : aujourd’hui, seul celui qui contrôle la technologie « contrôle tout ». Certainement pas un philosophe professionnel, qui est même incapable d'organiser la résistance armée quand ça s'impose, à l'époque où ça s'impose : Vichy ou la nôtre. Mais, comme nous l’a appris Badiou lui-même; le Tout n’existe pas, et surtout pas dans la clôture anthropologique. Toute totalisation est un « phantasme », comme dit Schürmann. Toute hégémonie a pour destin d’être brisée. La question de l’anarchisme politique doit être uniquement et seulement celle-ci : à quelles conditions allons-nous perpétuer l’emprise incontournable de la science et de la technologie sur nos vies ? Peut-on penser un usage « non totalitaire » de la science et de la technologie ? Telle est la question aporétique que nous pose « l’anarchie » au sens large.

Je pense à présent avoir été suffisamment clair sur les raisons pour lesquels je suis un « anarchiste », littéralement et en tous sens. Quand le message de Jésus, « je suis la resurrection et la vie » est repris par une marchandise, le « vaccin », c’est que la situation est très grave, et que nous sommes effectivement dans l’anarchie, au sens large que nous aurons parcouru jusqu’ici.

- Let's talk about the difference between "game" and "play"? Do you have a story about coming up with the rules of a new game? How do you even make up the rules if we don't have One Big rule anymore? Is it Freedom? Or does it mean we are abundant and never be safe and happy?

Aïe, j’ai mal à la tête ! Il y a trop de questions à la fois ! Essayons de procéder par ordre.

La distinction entre « game » et « play » m’a passionné dans nos discussions avec David, car elle n’existe pas en français. Le "game" est un jeu dont les règles sont fixées une fois pour toutes. Le « play » un jeu dont les règles ne préexistent pas au jeu lui-même, et sont donc constamment changeantes. La réponse est « simple » par rapport à la situation présente : déjouer les règles du jeu sans cesse changeantes que les régimes d’exception actuels nous imposent. C’est clairement le « play » contre le « game ». Chaque jour le système nous impose de nouvelles règles coercitives du jeu social. Chaque jour nous devrons les déjouer. C’est loin d’être gagné. Cela fait des mois que, sachant ce que je sais, j'ai refusé d'avance d'être "vacciné" par des thérapies géniques expérimentales. Et je ne te dis rien du "passeport vaccinal" : il y a six mois, quand on disait qu'il y aurait un "passeport vaccinal", tout le monde vous traitait, à poins nommé, de "complotiste". Et le "passeport vaccinal" arrive, sous un nom plus avenant, le "pass sanitaire". Il y a une blague sur Internet que j'aime bien : "Quelle est la différence entre une théorie du complot et le vérité? Entre six et douze mois...". Une autre blague que j'aime bien : "Quelle est la différence entre un complotiste et un génie? Un génie a un coup d'avance. Un complotiste en a deux." Tout ce que les "complotistes" du "COVID" ont annoncé depuis en an s'est réalisé, systématiquement, implacablement. Là, nous touchons à un des points-clés de ce que décrivait Debord dans les Commentaires sur la société du spectacle : une des plus grandes victoires de celle-ci sur le citoyen moyen est la destruction totale de la logique dans le cerveau de celui-ci. Les gens ont beau avoir du bon sens, le fait simple d'être constamment en contact avec les médias de masse fait qu'ils ne sont plus capables d'établir des raisonnements de continuité entre ce qu'on leur dit un jour et ce qu'on leur dit le lendemain. Le gouvernement leur dit un jour ceci? Ils le font. Le lendemain, cela? Ils le font aussi. Ils sont comme des moutons, comme des poulets en batterie. "Les français sont des veaux", disait le Général de Gaulle. Toujours l'illusion de dresser l'humanité comme nous avons dressé, puis exterminé, les mammouths ou les ures. Ca ne marche pas et ne marcherai jamais. La révolte est désormais un devoir, un "impératif catégorique" au sens de Kant, car, si nous les laissons faire, ils exterminerons des milliards d'êtres humains. Et c'est déjà ce qu'ils sont en train de faire, au nom d'une grippe un peu virulente dont les chiffres officiels nous disent que 99,85% de nous échapperont. Ou auraient échappé s'il n'y avait pas eu le "vaccin"... Astrazénéca? Des milliers de morts dans la seule Angleterre. Des centaines de milliers d'effets neurologiques graves. Des centaines de problèmes visuels tout aussi graves, et déjà cinquante aveugles recensés. 63 enfants entre 0 et 3 ans morts après l'injection. Tout ça pour sauver d'une grippe saisonnière un peu virulente... Comme le dit le résistant israélien Rabbi Weissman, en toute simplicité : le gouvernement israélien a menti sur la grippe saisonnière, à savoir qu'il a dit qu'il n'y avait aucun cas de grippe saisonnière en 2019-2020. En France, on nous a raconté presque la même chose : 7 morts de la grippe saisonnière 2019-20. Ca fait des décennies que la grippe saisonnière fait entre 20.000 et 30.000 morts par an en France. Où sont-ils passés cette année? La réponse coule de source : classés "COVID". Et, comme le dit encore Rabbi Weismann, s'ils mentent là-dessus, c'est qu'ils mentent sur absolument tout. Et c'est effectivement ce qu'on fait les gouvernements de quasiment le monde entier. On nous a menti sur absolument tout depuis un an et demi. Qu'est-ce que la philosophie peut déduire de cet "événement" négatif? C'est une très vaste question. Force est d'avouer que, si la situation est dramatique, comme peut-être jamais à ce point dans notre histoire, elle est intellectuellement passionnante. 

Nous jouons tous, depuis un an et demi, un jeu extrêmement pervers, imposé par le néo-totalitarisme présent "au jour le jour" : ils jouent avec nous, avec nos âmes et avec nos corps. Je ne peux pas, dans ces conditions, proposer de « nouveau jeu », car par définition un jeu se joue à plusieurs, et donc fixe collectivement ses propres règles, par exemple une nouvelle communauté anarchiste. Je verrai dans quelques jours avec les groupes de gilets jaunes radicaux ce que nous pourrons faire. Il semble que nous soyions condamnés à être seulement réactifs au néo-totalitarisme présent, mais peut-être trouverons-nous le moyen d’être proactifs collectivement et d’inventer un « nouveau jeu ».

J’en profite pour dire que, depuis que nous avons fait l’entretien avec David, je souscris entièrement à son affirmation selon laquelle la vraie pensée est dialogique. La preuve : c’est la première fois depuis deux ans et demi que j’écris quelque chose de substantiel depuis mon Système du pléonectique. Je souffre beaucoup de ma solitude depuis plus de deux ans mais ne veux pas me satisfaire des fausses communautés des réseaux sociaux. J’ai besoin de me mettre en contact, penser et agir avec des communautés réelles. Les lois d’exception qu’on nous impose depuis un an ont pour finalité ultime de rendre impossible toute communauté réelle. Les nouveaux tyrans veulent que nous n’entretenions de rapports que sous leur contrôle numérisé. La communauté est devenue, comme telle, révolutionnaire.

Je suis, tu le vois, un peu parti dans tous les sens. Je me suis un peu répété, car j'écris comme au coeur d'une catastrophe, d'un bombardement. Mais si j'ai, par rapport à ce qui nous arrive, une conviction absolue, c'est bien celle-là. Communauté contre transhumanisme, telle est ma "philosophie politique".

Mehdi Belhaj Kacem ; samedi 5 juin 2021

Mehdi Belhaj Kacem  est un philosophe, écrivain et acteur franco-tunisien.

Notes de H. Genséric

Les mises en gras, soulignages et surlignages sont de H. G.

[1] VOTER [élire des maîtres], C’EST ABDIQUER

Elections...piège à cons

Illusion démocratique: le suffrage universel comme soporifique social…

7 commentaires:

  1. Hannibal, il est temps de s'organiser.
    Pour ce faire, il importe au préalable de veiller à ce qu'il n'y est pas de taupe.
    Ensuite seulement nous pourrons agir.

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    1. Je ne sais pas qui est une taupe et qui veut vraiment un avenir meilleur pour tous.

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  2. Go R e V o L u T i o N mes amis.Tuons tous les riches, Juifs, Musulmans, CHrétiens et athées.

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    1. Il n'est pas question d'enlever des vies ni d'inciter a la haine. Organisation et non revolution du style 1789.

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  3. Trés bonne entrevue, peut-on avoir un lien pour la partager svp vu que La Cause du Peuple est censurée par fesse de bouc ....

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    1. MBK m'a envoyé directement cette entrevue. Faites du copier / coller, car effectivement, nous sommes un site conspirationniste, donc puni par les 1%.

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