Les frappes visent à briser le blocus maritime sur la mer Rouge que les autorités de facto du Yémen ont mis en place pour faire pression sur Israël et ses alliés afin qu'ils mettent fin à l'attaque génocidaire à Gaza.
Lors d’un point de presse lundi, le porte-parole adjoint principal du Département d’État, Vedant Patel, a prononcé une phrase désormais familière de l’administration Biden lorsqu’on lui a demandé si la guerre allait s’intensifier et impliquer les troupes américaines sur le terrain.
«
Premièrement, en ce qui concerne les Houthis, les États-Unis ne sont
pas intéressés par une escalade, mais il n’est jamais acceptable que des
acteurs malveillants ciblent des navires internationaux, ou ciblent le
commerce légitime qui transite par la mer Rouge », a déclaré Patel.
« Nous parlons d'eaux internationales qui permettent à 30 % du transport mondial de conteneurs de circuler dans ces eaux, soit 15 % du commerce maritime. Il s’agit d’une voie navigable vitale. Et nous prendrons toujours les mesures appropriées pour demander des comptes à ceux qui mettent en danger des choses comme le commerce légitime, les civils, le personnel américain. »
Depuis que l’administration Biden a commencé à bombarder le Yémen, ses interprètes officiels ne cessent de bavarder sur le commerce et le transport mondial de conteneurs pour le justifier. La prémisse tacite derrière cette justification est qu’un génocide actif devrait pouvoir se poursuivre sans aucune répercussion économique d’aucune sorte, pour Israël ou pour quiconque.
Les dirigeants de l’empire et leurs défenseurs considèrent simplement que l’argent doit continuer à affluer et que les rouages du capitalisme doivent continuer à tourner au même rythme qu’avant qu’Israël ne commence à massacrer des dizaines de milliers de civils palestiniens, sinon plus vite. Que les horreurs qui se déchaînent à Gaza ne devraient avoir aucun impact matériel sur le reste du monde.
L’empire vous permettra de réfléchir et d’éprouver des sentiments à propos de la boucherie à Gaza tranquillement, dans l’intimité de votre propre tête, et dans les bonnes circonstances, il vous permettra même d’assister à des manifestations pro-palestiniennes et de partager vos opinions sur les réseaux sociaux. Mais dès qu’il s’agit de gêner physiquement les rouages de la machine impériale, ils vous explosent les tripes.
C'est bien sûr absurde. Les horreurs de Gaza devraient affecter le monde entier. Nos vies ne devraient pas se dérouler normalement, et c'est bizarre et obscène qu'ils le fassent. C'est le signe d'une civilisation profondément malade que tant d'entre nous en Occident soient capables de se perdre dans des divertissements inutiles, de rire, de se gaver de collations et de sortir en ville pendant que le cauchemar à Gaza continue de se dérouler.
Gaza devrait nous arrêter net. Bon sang, devrions-nous perturber l'économie nous-mêmes ? Nous ne devrions pas avoir à attendre que les Yéménites pauvres le fassent à notre place.
Nous devrions organiser des grèves générales, arrêter les navires et perturber tout ce que nous pouvons perturber afin de forcer la civilisation occidentale à examiner ce qu'elle soutient à Gaza et à mettre fin à ces atrocités de masse. Au lieu de cela, nous sommes simplement somnambules dans la vie, comme nous le faisons toujours, tandis que les habitants du pays le plus pauvre du Moyen-Orient mènent courageusement notre bataille pour nous.
L’empire n’est pas en droit d’attendre que tous les échanges commerciaux continuent à se dérouler normalement pendant un génocide actif. Israël n’a pas le droit de subir des conséquences nulles pour ses actes, et ses partenaires commerciaux n’ont pas le droit d’être épargnés par ces conséquences. L’idée selon laquelle il est normal et approprié d’utiliser toutes les mesures pour empêcher les atrocités d’Israël d’avoir un impact matériel sur le commerce – jusqu’à et y compris le déclenchement d’une nouvelle guerre américaine ? – est évidemment ridicule.
Ces 100 derniers jours ont été incroyablement épuisants pour ceux d’entre nous qui ont suivi les événements à Gaza. Il y a eu des jours où je n'arrivais pas à croire que le soleil osait briller. L’hypothèse selon laquelle il ne devrait même pas y avoir un léger ralentissement économique à la suite de cette folie, et qu’il n’y a rien de mal à déclencher une guerre pour s’assurer qu’il n’y en ait pas, mérite d’être rejetée avec un extrême dédain.
Nous vivons dans un monde dystopique où il est complètement normal de transformer les intérêts humains en intérêts commerciaux, de jeter des dizaines de milliers de vies dans l’incinérateur pour plus de richesse et de commodité.
Où les profiteurs de guerre engrangent d’immenses fortunes en vendant des instruments de massacre à des gouvernements génocidaires, et où l’empire le plus puissant de l’histoire déclare une guerre pour défendre les conteneurs maritimes au prix de vies humaines.
Par Caitlin Johnstone
CaitlinJohnstone.com.au
Source : CaitlinJohnstone.com.au
quand les peuples arrêteront de faire les cons au point où chacun d'entre eux préfère soit "toucher pour participer" ou "la boucler parce que j'ai pas les moyens de riposter" on commencera peut-être à y voir plus clair mais apparemment j'ai jamais vu autour de moi autant de lâches ou de "je suis un guerrier parce que je deale" mais disposant tous d'une volonté délibérée de surtout ne pas se mêler de leurs propres affaires, autrement dit des "affaires communes"....quels sont les héros qui défendent ceux qui sont menés de force sur le front Ukrainien ? et je ne parle pas de Gaza ni de ceux qui sont censé protéger leurs frères de religion et de race. requind'air.
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