vendredi 26 janvier 2024

En réponse aux bombardements américains au Yémen, les Houthis attaquent les navires de transport du ministère de la défense

Il y a deux jours, j’ai parlé de l’espoir de l’administration Biden d’obtenir l’aide de la Chine dans le conflit entre les États-Unis et le Yémen.

Espérer que la Chine aidera le Yémen est une connerie déliranteMoon of Alabama, 23 janv. 2024

Les navires chinois ne sont pas inquiétés par les forces yéménites. Celles-ci n’ont visé que les navires liés à Israël et, depuis que les États-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé les positions des Houthis, les navires liés à ces pays sont également attaqués.

Nous venons d’apprendre pourquoi les responsables américains avaient exprimé l’espoir d’une aide chinoise. Le Financial Times fait état de discussions en coulisses avec la Chine à ce sujet.

Les États-Unis demandent à la Chine d’aider à freiner les attaques des Houthis soutenus par l’Iran en mer Rouge (archivé) – FT – 24 janv. 2024

Les États-Unis ont demandé à la Chine d’exhorter Téhéran à mettre un frein aux attaques des rebelles houthis soutenus par l’Iran contre les navires commerciaux en mer Rouge, mais n’ont reçu que peu de signes d’aide de la part de Pékin, selon des responsables américains.

Au cours des trois derniers mois, les autorités ont soulevé la question à plusieurs reprises auprès de hauts responsables chinois, leur demandant de transmettre un avertissement à l’Iran afin qu’il n’attise pas les tensions au Moyen-Orient après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie.

Selon des responsables américains, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et son adjoint, Jon Finer, ont abordé la question lors de réunions tenues ce mois-ci à Washington avec Liu Jianchao, chef du département international du parti communiste chinois. Le secrétaire d’État Antony Blinken a également soulevé la question, a déclaré un fonctionnaire du département d’État.

C’est tellement risible que c’en est presque triste.

Encore une fois, les navires chinois ne sont pas dérangés par le Yémen. Le fait que d’autres navires doivent désormais éviter la route de la mer Rouge et prendre 14 jours de plus pour contourner l’Afrique confère un avantage commercial à la flotte de conteneurs chinoise. Alors pourquoi quelqu’un à la Maison Blanche a-t-il même pensé à demander de l’aide à la Chine ?

Comme l’a fait remarquer Lambert Strether, du site Naked Capitalism, à propos de la demande d’aide à la Chine :

Avant d’entrer en guerre contre eux, ou après ?

La nuit dernière, la marine américaine a tenté d’escorter deux porte-conteneurs battant pavillon américain, le Maersk Detroit et le Maersk Chesapeake, à travers le détroit de Bab el-Mandeb en mer Rouge.

Les Yéménites ont répondu en tirant trois missiles anti-navires. Deux missiles ont été interceptés par un navire de la marine américaine, l’USS Gravely, mais l’un d’eux a explosé à proximité de l’un des porte-conteneurs.

Le commandement central américain a confirmé les détails de l’incident dans une déclaration publiée sur “X“.

Le 24 janvier vers 14 heures (heure de Sanaa), des terroristes houthis soutenus par l’Iran ont tiré trois missiles balistiques antinavires depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis en direction du porte-conteneurs M/V Maersk Detroit, battant pavillon américain et exploité par ce dernier, qui transitait dans le golfe d’Aden. Un des missiles s’est écrasé en mer. Les deux autres missiles ont été engagés avec succès et abattus par l’USS Gravely (DDG 107). Le navire n’a pas été blessé ni endommagé“, précise le communiqué.

Il ne s’agissait pas de navires purement civils utilisés pour le transport privé de biens de consommation :

Le Maersk Detroit et le Maersk Chesapeake sont exploités par Maersk Line, Limited (MLL), la filiale de Maersk battant pavillon américain. Les deux navires sont inscrits au programme de sécurité maritime de l’administration américaine et à l’accord de transport maritime intermodal volontaire (VISA) conclu avec le gouvernement américain.

Maersk a déclaré que les navires transportent des marchandises appartenant au ministère américain de la défense, au ministère américain des affaires étrangères, à l’USAID et à d’autres agences gouvernementales américaines et qu’ils “bénéficient donc de la protection de la marine américaine pour leur traversée“.

En conséquence, Maersk Line Limited (MLL) a pris la décision de suspendre les transits dans la région jusqu’à nouvel ordre, ce qui constitue un développement important compte tenu du rôle de MLL dans le transport de marchandises militaires et gouvernementales américaines. MLL n’est pas seulement le plus grand propriétaire et exploitant de navires battant pavillon américain et opérant au niveau international, mais aussi le plus grand participant aux programmes VISA/MSP.

Ces navires transportaient très probablement des munitions pour Israël. La marine américaine a perdu la bataille car les navires n’ont pas pu passer.

L’incident s’est produit douze heures après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé des positions yéménites pour la neuvième fois.

Le CENTCOM a publié un compte rendu de la frappe :

Le 24 janvier à environ 2h30 (heure de Sanaa), les forces du Commandement central des États-Unis ont mené des frappes contre deux missiles antinavires houthis qui étaient dirigés vers le sud de la mer Rouge et prêts à être lancés. Les forces américaines ont identifié les missiles dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis et ont déterminé qu’ils représentaient une menace imminente pour les navires marchands et les navires de la marine américaine dans la région. Les forces américaines ont donc frappé et détruit les missiles en état de légitime défense. Cette action protégera la liberté de navigation et rendra les eaux internationales plus sûres pour les navires de la marine américaine et les navires marchands.

Il s’agit là encore d’une preuve évidente que les bombardements sur les forces gouvernementales houthies du Yémen n’ont aucune incidence sur leurs capacités et leur motivation. En fait, cela les encourage à redoubler d’efforts.

La politique américaine consistant à “aider Israël” en contrant (sans succès) le blocus des navires israéliens par les Houthis était erronée dès le départ. L’échec à éviter le blocus des transports du ministère américain de la défense prouve que cette politique a échoué.

Mais toute cette opération a augmenté le coût du transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie et met en danger des navires qui n’ont rien à voir avec le conflit.

Les Houthis ont annoncé leur blocus des navires liés à Israël dans la mer Rouge le 9 décembre 2023. Les États-Unis ont annoncé, le 21 décembre, la mise en place d’une coalition pour protéger les navires israéliens en mer Rouge. Ce n’est qu’après cela que le trafic par le canal de Suez a diminué.

Demandez-vous maintenant ce que les populations d’Europe (et d’Asie) penseront de l’opération américaine lorsque l’inflation des prix, induite par les actions américaines, les frappera à nouveau là où cela fait le plus mal.

Par Moon of Alabama – Le 25 janvier 2023

Via le Saker Francophone.

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Menace concrète

Un marin de l'USS Bataan surveille le navire d'assaut amphibie qui passe du canal de Suez à la mer Rouge pour aider à faire respecter la loi et l'ordre. (Photo : DVIDS/AFP)
Un marin de l'USS Bataan surveille le navire d'assaut
amphibie qui passe du canal de Suez à la mer Rouge

Un autre navire, le Al Jasrah, porte-conteneur battant pavillon du Liberia détenu par la société allemande Hapag-Lloyd, a lui été touché par un drone «lancé du territoire contrôlé par les Houthis» et un incendie s'est déclenché avant d'être éteint, a aussi fait savoir le Centcom dans un communiqué sur X.

Un porte-parole de Hapag-Lloyd a confirmé l'attaque à l'AFP, en précisant qu'il n'y avait pas eu de blessés et que le bateau avait poursuivi sa route vers Singapour, depuis le port grec du Pirée.

Selon Ambrey, l'armateur allemand a des bureaux dans les ports israéliens d'Ashdod, Haïfa et Tel-Aviv.

Hapag-Lloyd a lui aussi annoncé vendredi qu'il suspendait au moins jusqu'à lundi les traversées de ses porte-conteneurs sur la mer Rouge.

Jeudi, les rebelles ont revendiqué une attaque contre le porte-conteneurs Maersk Gibraltar, mais le missile a raté sa cible, selon un responsable américain.

«Les attaques des Houthis contre des navires marchands civils en mer Rouge doivent s'arrêter immédiatement», a réagi vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

En visite en Israël, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a dénoncé «une menace concrète pour une libre navigation» en mer Rouge.

«Les Etats-Unis travaillent avec la communauté internationale et leurs partenaires dans la région pour faire face à cette menace», a-t-il ajouté à Tel-Aviv, après avoir rencontré des responsables israéliens.

Escalade

Le ministre iranien de la défense, Mohammed Reza Ashtiani, avait mis en garde mercredi contre un éventuel déploiement de forces multinationales en mer Rouge, que Téhéran considère comme sa zone d'influence. «S'ils prennent une décision aussi irrationnelle, ils seront confrontés à des problèmes extraordinaires», a-t-il déclaré à l'agence officielle ISNA.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, s'est pour sa part dit préoccupé par «la possibilité d'une escalade», en soulignant que la région «n'avait pas besoin d'un autre conflit», lors d'une conférence de presse à Oslo.

Quelque 20.000 navires circulent chaque année sur cette route maritime reliant la Méditerranée à l'Océan Indien.

Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique et par lequel transite 40% du commerce international

Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains et français qui patrouillent dans la zone.

Les Houthis ont affirmé vendredi que les bateaux ne seraient pas visés au large du Yémen s'ils répondaient à leurs directives, mais que les navires à destination des ports israéliens seraient «empêchés de naviguer en mer d'Arabie et mer Rouge jusqu'à l'entrée de la nourriture et des médicaments dont nos frères de la bande de Gaza ont besoin».

Selon Mohammed Albasha, spécialiste du Moyen-Orient au centre d'analyse américain Navanti Group, les derniers incidents montrent toutefois que «les Houthis sont prêts à viser tout ce qui est associé à Israël», quelques soient les liens.

Hannibal Genséric

4 commentaires:

  1. Pour les Occidentaux, il serait plus simple d'exercer des pressions sur l'Etat juif, pour qu'il cesse son carnage en Palestine. Ces nations oublient que la complicité avec la politique criminelle des sionistes, est également punissable selon le droit international. Peut-être le début de la fin pour la caste mafieuse vu les manifestations en Europe.

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