mercredi 14 octobre 2015

Témoignage. « Quand Daech nous a attaqué, les avions américains ont survolé la zone sans intervenir »

Mgr Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassaké, au Nord-Est de la Syrie a répondu aux questions de l’agence de presse américaine CNS. Son point de vue est catégorique : la stratégie américaine en Syrie est « ambiguë ».





 

L’intervention russe est « positive » car « elle cible réellement Daech »


Au cours de cet entretien, relayé par le quotidien La Croix, l’archevêque est revenu sur les interventions américaine et russe et raconte ce qu’il a vu. Il témoigne. A son sens, l’intervention de la Russie en Syrie est « positive » car « elle cible réellement Daech ». Effectivement, il assure que les récentes frappes russes ont « démontré leur efficacité contre le groupe Daech » et auraient permis de faire battre en retraite l’organisation terroriste, vers le désert irakien. « Ils ont fui la région dans l’empressement, à bord d’environ 20 véhicules. Ils ont dû abandonner 20 autres voitures sur place. C’est le signe qu’ils ont vraiment dû battre en retraite », raconte-t-il.

Les terroristes continuent d’agir librement, grâce à l’intervention américaine.


S’il affirme que les frappes russes sont utiles et efficaces sont les terroristes de l’Etat islamique, il considère en revanche la stratégie américaine « inefficace et ambigüe ». Selon lui, l’intervention américaine serait faite « pour la galerie ». En outre, Washington ne bombarderait pas les groupes djihadistes mais le gouvernement syrien, assure-t-il. La conséquence ? Les terroristes continuent d’agir librement, grâce à l’intervention américaine.

Par ailleurs, l’archevêque souligne que les Kurdes et les Russes ne peuvent à eux seuls, résoudre le conflit. Il déplore que « les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ne parlent que d’attaquer Daech, mais pas le Front al-Nosra et les autres milices islamistes liées à Al-Qaida ». 
Résultat de recherche d'images pour "archevêque Hassaké" 
Mgr Hindo garde en mémoire les frappes américaines qui n’ont pas permis d’empêcher l’enlèvement de centaines de chrétiens dans la vallée du Khabour : « La nuit du 23 février, quand Daech a attaqué, les avions américains ont survolé la zone pendant longtemps, sans intervenir, raconte-t-il. Ensuite, pendant trois jours, nous n’avons plus vu d’avions. Ils ont laissé le champ libre aux terroristes. Ceci nous fait penser que, d’une certaine manière, les djihadistes ont été aidés par l’attitude ambiguë des Américains ».

« Damas n’a pas accepté leur passage sur son territoire, et voilà le résultat »


Les raisons de l’attitude de l’Europe et des États-Unis ? Les gouvernements sont en réalité en train de« travailler pour la sécurité d’Israël et pour diviser la Syrie et l’Irak, afin de mettre la main sur les richesses de ces pays. Il ne s’agit pas seulement de pétrole, parce que, au large de nos côtes, un très grand gisement de gaz a récemment été découvert. Il existe également un enjeu concernant les pipelines que l’Arabie saoudite et le Qatar voudraient construire vers l’Occident », lance-t-il. « Damas n’a pas accepté leur passage sur son territoire, et voilà le résultat », insiste Mgr Hindo.

« Dans cette guerre, Daech dissimule des intérêts économiques »


De surcroît, l’archevêque revient sur ce que l’Occident a du mal à comprendre : « Dans cette guerre, Daech dissimule des intérêts économiques et a pour but de diviser le pays, contre la volonté d’un peuple, dont une majorité est unie et veut rester unie ».

SOURCE : valeurs actuelles

Frappes US: pourquoi bombarder une centrale électrique?

La coalition internationale menée par les Etats-Unis continue ses frappes aériennes à Alep, en Syrie, ayant tué récemment 52 civils et aucun terroriste de l'EI, a indiqué un groupe de défense des droits de l’homme. Le président russe s'interroge sur les objectifs de ces frappes et sur les cibles visées.

"Dimanche, l'aviation américaine a bombardé une centrale électrique et un transformateur à Alep. Pourquoi ont-ils fait cela? Qui ont-ils puni? Qu'est-ce que cela signifie? Personne ne comprend", a remarqué le président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion avec les membres du gouvernement.