Economiste, directeur d'études de
l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Jacques Sapir décortique
les points clés du discours du président russe Vladimir Poutine à
l’Assemblée générale de l’ONU.
Le discours prononcé lundi 28 septembre à l’Assemblée Générale de l’ONU par le Président Vladimir Poutine a été au centre des débats.
Ce discours a même éclipsé celui du Président Obama, et a été suivi, le
fait est suffisamment rare pour être signalé, par une tempête
d’applaudissement venant des délégations de ce que l’on appelait encore,
il y a trente ans, le « Tiers-Monde ».
Un discours de combat ?
Ce discours a été significatif même si, dans son contenu, peu de
choses nouvelles ont été dites. De ce point de vue, il n’a pas la
dimension programmatique du discours de Munich en février 2007. Il faut
ajouter que le cadre de l’ONU ne s’y prêtait guère. Dans un discours
minuté, il faut aller à l’essentiel et l’on ne peut développer tous les
aspects de sa pensée, en particulier en ce qui concerne le droit
international. Ce discours n’a pas la même densité que celui que
Vladimir Poutine a prononcé lors de la conférence du Club Valdaï en octobre 2014.
Dans ce discours Poutine avait posé la question de l’hégémonie. Il
n’était plus question d’une organisation multipolaire du monde, bien que
cela reste un objectif de long terme pour la Russie mais de ce qu’il
appelait alors le « leadership économique ». Or, cette question n’est
autre en réalité que la question de l’hégémonie. Cette question posse
immédiatement le problème de guerre et de paix. La dramatisation des
enjeux correspondait à la nouvelle période qui s’est ouverte avec
l’intervention des puissances occidentales en Libye.
Mais, ce discours est important parce qu’il confirme ce que l’on
savait depuis des années mais qui devient aujourd’hui évident : les
puissances que l’on qualifie « d’occidentales », même si ce terme est
très imparfait et fait implicitement référence à la « guerre froide »,
n’ont plus la maîtrise des affaires internationales. La réception qui
lui a été faite à l’Assemblée Générale des Nations Unies le prouve. Nous
sommes bien entrés dans le monde issu de la chute du Mur de Berlin et
de la fin de l’URSS, ce XXIème siècle issu de l’avortement de la
tentative des Etats-Unis à asseoir leur hégémonie. Mais ce monde n’est
pas celui de l’hyperpuissance américaine. Il est devenu un monde
multipolaire, et il le doit en particulier à l’action constante de la
Russie, et de son Président, depuis le début des années 2000. L’alliance
Russo-Chinoise n’est que l’une des manifestations de ce nouvel état du
monde.
De ce point de vue, le discours de Vladimir Poutine est un discours de combat.
Poutine où le compromis fondateur
Ce discours commence par un rappel des raisons de la constitution et
des principes d’organisation qui régissent les Nations-Unies. Il
rappelle ainsi les conditions qui ont présidées à la constitution de
l’ONU, c’est-à-dire la « Grande Alliance » de la lutte contre le
nazisme : « Le 70e anniversaire de l’ONU est l’occasion d’évoquer le
passé et de réfléchir à l’avenir. En 1945, les pays ont uni leurs
efforts pour penser à l’après-guerre, et c’est dans notre pays, à Yalta,
que se sont réunis les chefs de la coalition antihitlérienne ».
Mais il ajoute immédiatement un point particulièrement important. Les
pays membres de l’ONU peuvent ne pas tomber d’accord sur tous les
sujets. Des divergences, traduisant des intérêts nationaux différents,
peuvent les opposer. C’est pour cela que « le droit de veto a
toujours été appliqué par tous les membres du Conseil de Sécurité. C’est
normal. Au moment de la création de l’ONU, on ne comptait pas sur
l’unanimité mais sur la recherche de compromis ». En mettant en
avant la nécessaire recherche de compromis, Vladimir Poutine ne fait
qu’étendre à la politique internationale un principe que nous avons
hérité de Guizot. Les compromis sont les fondements des institutions, et
le processus d’institutionnalisation du monde n’est autre que le
processus d’extension de la civilisation.
Ce discours contient une critique radicale de la position américaine
Or, la tentation existe, surtout en politique internationale,
d’adopter des postures de rupture, postures qui très souvent ne font que
masquer l’expression d’intérêts. Il le dit à partir de son expérience
de russe : « Personne ne doit adopter un seul modèle de
développement reconnu par un seul. Nous devons nous rappeler le passé,
l’expérience de l’URSS ». Mais, il en profite pour rappeler
l’importance fondamentale des Etats. Nous vivons toujours dans un monde
que l’on peut qualifier de « westphalien », en référence au traité de
1648. De ce point de vue, ce discours contient une critique radicale de
la position américaine, telle qu’elle s’était exprimée en 2003 lors de
l’invasion de l’Irak : « Nous savons tous qu’à la fin de la Guerre
froide, il n’y a plus eu qu’un centre de domination. Ceux qui se
trouvaient au sommet ont pensé qu’il ne fallait plus tenir compte de
l’ONU, que l’organisation ne mettait que des bâtons dans les roues. Des
rumeurs ont surgi : l’organisation était devenue obsolète et avait
rempli sa mission originale.
Mais si l’ONU disparaît, cela peut conduire à l’effondrement de
l’architecture mondiale et du droit international. C’est la raison du
plus fort et l’égoïsme qui vont primer. Il y aura moins de libertés,
plus d’Etats indépendants mais des protectorats gérés de l’extérieur.
L’Etat, c’est la liberté de chacun ».
Ce dernier point est essentiel.
La crise Syrienne
La question des « protectorats », Vladimir Poutine va la développer à
propos que la crise syrienne. Il commence, bien entendu, par rappeler
les conséquences dramatiques de l’intervention américaine effectuée en
dehors de tout cadre juridique international : « …l’intervention
extérieure a conduit à la destruction de leurs structures étatiques, les
droits de l’homme n’y sont plus respectés ». Il ajoute, à destination des responsables des Etats-Unis : « Je
demande aux responsables de cette situation. Mais ces gens-là n’ont
jamais renoncé à leurs politiques. Nous voyons des zones d’anarchie
apparaître avec l’EI, on y trouve d’anciens combattants d’Irak,
de Libye, un pays détruit, nous voyons aussi les membres de ce qu’on
appelle l’opposition modérée recevoir une formation et puis passer dans
le camp de l’EI ». Cette critique, à peine voilée, de la politique
des Etats-Unis lui permet, ensuite d’avancer les positions de la Russie
sur cette crise. La Russie veut une coalition qui soit capable
d’affronter le danger terroriste que représente l’organisation dite
« Etat Islamique » sur l’ensemble des terrains sur laquelle cette
organisation se construit et se développe. La Russie veut aussi que
cette coalition incluse les forces qui se battent sur le terrain contre
le soi-disant « Etat Islamique », c’est-à-dire le régime de Bachar el
Assad et les miliciens kurdes. Cela est dit explicitement dans un autre
morceau du discours prononcé par Vladimir Poutine : « …c’est un
erreur de refuser de soutenir les autorités syriennes qui se battent :
seuls Assad et les Kurdes se battent réellement contre le terrorisme ».
Le point ici n’est pas tant le soutien aux forces du régime syrien. Ce
soutien était en fait attendu, et l’on sait que c’est ce qui divise la
communauté internationale. Le point véritablement important est la
mention des forces kurdes, car ceci vaut condamnation pour la politique
menée par Erdogan en Turquie qui, sous couvert de lutte contre les
militants de « l’Etat Islamique » à ouvert à nouveau le conflit avec les
organisations kurdes. Cette mention des forces kurdes, même si elles ne
sont pas identifiées avec précision et si l’on reste dans une ambiguïté
toute diplomatique à leur sujet, est ici importante. Elle vaut soutien
de la Russie au mouvement national kurde, qui est aujourd’hui écartelé
entre les différents Etats sur le territoire desquels les kurdes vivent.
Et l’on peut comprendre que ceci est une menace implicite tant à la
Turquie d’Erdogan qu’un avertissement au gouvernement irakien de ne pas
revenir sur la très large autonomie, une quasi-indépendance de fait,
dont jouissent les kurdes en Irak.
Vladimir Poutine est très clair sur les principes à adopter : « Respecter
ce qui se fait dans le cadre de l’ONU et rejeter le reste. Nous devons
aider la Libye, l’Irak et les autorités légitimes en Syrie. Nous devons
créer une sécurité indivisible ». Or, c’est bien là une grande part
de la question. Tant que les pays comme les Etats-Unis ou des pays
européens auront l’illusion qu’ils peuvent ne pas s’appliquer les règles
qu’ils veulent faire appliquer aux autres, aucune sécurité
internationale n’est possible. A cet égard, Vladimir Poutine a
incontestablement raison : soit il y aura un cadre permettant une
sécurité globale soit nous connaitrons une multiplications de conflits
locaux, avec toutes les conséquences que ces derniers impliquent. La
sécurité ne se divise pas.
L’hypocrisie occidentale
Ceci permet à Vladimir Poutine de revenir à l’un de ses thèmes de
prédilection, l’hypocrisie occidentale. Ici encore, et sans nommer des
pays, au nom des coutumes diplomatiques, il est réalité des plus
clairs : « …on nous accuse d’avoir des ambitions démesurées. Comme
si ceux qui nous en accusent n’avaient pas d’ambitions du tout. Nous ne
pouvons plus tolérer la situation actuelle, et ce n’est pas une question
d’ambitions : nous nous basons sur les valeurs, le droit international.
Nous devons unir nos efforts pour former une coalition large, comme
celle contre Hitler, pour lutter contre ceux qui sèment le mal ».
En avançant couvert du masque de la morale, les Etats-Unis et la France laissent à penser qu’ils servent d’autres maîtres que les Droits de l’Homme.
L’accusation est claire, et elle a été comprise comme telle que ce
soit à Washington ou que ce soit à Paris. En avançant couvert du masque
de la morale, les Etats-Unis et la France laissent à penser qu’ils
servent d’autres maîtres que les Droits de l’Homme. Car, le gouvernement
russe ne cache pas, que ce soit dans des textes publics ou dans des
rencontres privées, le peu de sympathie que lui inspire le gouvernement
de Damas. Mais, la politique est l’art du possible, et tout conflit
impose de « choisir son camp ». On ne luttera pas contre le soi-disant
« Etat islamique » sans une coalition incluant les forces de
Bachar-el-Assad.
De ce point de vue, l’histoire de l’hypocrisie occidentale sur la
guerre civile syrienne reste à écrire. Qu’il s’agisse de l’opération de
propagande concernant les attaques au gaz d’août 2013 dont on sait
aujourd’hui qu’elles ne sont très probablement pas le fait des forces de
Damas mais bien des insurgés eux-mêmes (et même si des opérations
impliquant l’usage des gaz de combat ont pu être menée par les forces de
Damas), ou qu’il s’agisse de la question des « réfugiés » où l’on est
bien prêt à condamner un pays (la Hongrie pour ne pas la nommer) alors
que l’on érige les même barbelés que ce soit à Calais ou à Ceuta et
Mélilla.
Cette hypocrisie est particulièrement visible sur la Syrie, mais elle
existe aussi sur l’Ukraine. Au lieu de considérer le problème comme
global, les pays de l’Union européenne ont préféré mettre la totalité du
blâme sur la Russie. Ainsi, lors des tragiques événements qui sont
survenus en Ukraine à la fin du mois de février 2014, et dont on sait
désormais qu’ils ont été largement le produit d’une provocation de la
part de l’opposition,
si l’on admet que la norme constitutionnelle avait disparu et que le
Parlement était légitime dans son renversement du Président
Yanoukovitch, il faut aussi admettre que le Parlement de la République
autonome de Crimée était tout aussi légitime dans sa décision de se
séparer de l’Ukraine et de rejoindre la Russie. Soit la règle générale
s’applique à tous soit elle ne s’applique à aucun. La seule chose sur
laquelle il peut y avoir un accord est le fait qu’il ne peut y avoir
d’application partielle de la règle générale. Cela implique
qu’il fallait admettre que la question de la Constitution se posait, et
que l’on ne pouvait faire « comme si » la règle générale s’imposait
alors que l’on venait de la violer. Ce ne sont pas, seulement, des
subtilités juridiques. Pour ne pas les avoir comprises, pour avoir cru
que l’on pouvait faire un coup d’Etat sans remettre en cause la
Constitution, les dirigeants de Kiev ont provoqué et la sécession de la Crimée et la guerre civile. Cela, Vladimir Poutine le constate : « …c’est
toujours la manière de penser en bloc du temps de la Guerre froide qui
domine actuellement en suivant la ligne de l’élargissement de l’OTAN,
qui continue de se développer. Tôt ou tard, cette logique devait mener à
une crise géopolitique, comme avec l’Ukraine où une guerre civile a eu
lieu ». Mais, l’hypocrisie occidentale a encore de beaux jours
devant elle, que ce soit quant à l’Ukraine ou quant à la Syrie, si on en
juge par l‘attitude du Président français, François Hollande.
Il ne reste plus qu’à espérer que les discours théologiques des uns et des autres cèdent du terrain et que la voix de la raison soit enfin entendue.
Vladimir Poutine a donc prononcé un discours important. Ce discours
contient aussi d’autres point, comme des engagements précis, quoique
probablement trop limités, sur la COP-21. Il prend position comme l’une
des personnes qui, en politique internationale, incarne une forme de
raison. On peut en juger dans ce passage ou il dit : « Mais les
sanctions unilatérales sont devenues la norme et servent à supprimer des
concurrents. Des unions se créent sans consulter les habitants des
différents pays ». Au-delà de l’allusion, très claire, au mécanisme
des sanctions voulu par les Etats-Unis et mis en place par l’Union
européenne, comment ne pas percevoir une critique de la zone Euro et de
l’UE dans cette référence à des unions imposées contre la volonté des
peuples ?
Il ne reste plus qu’à espérer que les discours théologiques des uns
et des autres cèdent du terrain et que la voix de la raison soit enfin
entendue.
Source : russeurope.hypotheses.org
Commentaire
D'après la BBC, les événements ont eu lieu de la façon suivante: "Tout a commencé par un coup de téléphone d'un diplomate russe basé à Bagdad à un confrère américain. 'Nous avons quelque chose d'intéressant à raconter'. Un peu plus tard, un général russe trois étoiles quitte l'ambassade russe et se rend à l'ambassade américaine, où il demande à parler à l'attaché militaire. Il explique au militaire que les bombardements commencent dans une heure et que les Américains ont intérêt à quitter l'espace aérien syrien et évacuer tous les soldats au sol". Soixante minutes plus tard, les bombardements commencent effectivement.
Cependant, le ton s'est rapidement durci. Alors que les Russes annonçaient avoir mitraillé 20 cibles de l'EI, les analystes américains et les opposants syriens ont déclaré qu'il s'agissait de mensonges. The New York Times déclare que, d'après des blogueurs et des analystes, les images diffusées par les Russes de leurs attaques aériennes ne montraient pas les cibles de l'EI qu'ils prétendaient attaquer. The Washington Post cite plusieurs hauts fonctionnaires qui affirment que les Russes ont surtout bombardé d'autres opposants, et pas l'EI. "Parmi les opposants touchés, il y avait des unités entraînées et armées par la CIA".
Le Times donne la parole à un activiste issu de Homs, où selon les sources de l'opposition, il y a eu 36 civils tués lors des bombardements russes. "La Russie est complice des crimes d'Assad qui peut nous tuer avec l'approbation des États-Unis et de la communauté internationale", estime l'activiste Khoodair Khusheif. "Je ne comprends vraiment pas comment un grand pays comme les États-Unis laisse la Russie bombarder la Syrie". D'après le journal, il s'agit d'une question récurrente en Syrie : de quel côté sont les États-Unis ?
À en croire la BBC, Poutine développe une stratégie claire au Moyen-Orient. Il souhaite préserver son port en eau profonde dans la ville syrienne de Tartous. Il désire jouer un rôle au Moyen-Orient, garder Assad au pouvoir. Et dans cette perspective, l'opposition modérée constitue une cible au moins aussi légitime que l'EI. À présent, la question se pose : que font les États-Unis ?
Lundi, dans son discours aux Nations Unies, Obama a déclaré: "Choisissez la coopération plutôt que le conflit. Ce n'est pas de la faiblesse, mais de la force".
D'après la BBC, Poutine ne partage pas cet avis: "À présent, il semble que le gouvernement américain doit faire un choix: va-t-il risquer une confrontation avec les Russes ou acceptera-t-il qu'Assad reste où il est et pour longtemps? Ce ne sont pas des choix faciles".
Il faudra que les États-Unis tranchent. Il y a en effet un groupe croissant de parlementaires et d'Américains qui ne comprennent plus la stratégie du gouvernement Obama.
En savoir plus :
D'après la BBC, les événements ont eu lieu de la façon suivante: "Tout a commencé par un coup de téléphone d'un diplomate russe basé à Bagdad à un confrère américain. 'Nous avons quelque chose d'intéressant à raconter'. Un peu plus tard, un général russe trois étoiles quitte l'ambassade russe et se rend à l'ambassade américaine, où il demande à parler à l'attaché militaire. Il explique au militaire que les bombardements commencent dans une heure et que les Américains ont intérêt à quitter l'espace aérien syrien et évacuer tous les soldats au sol". Soixante minutes plus tard, les bombardements commencent effectivement.
"De l'huile sur le feu"
La presse américaine, qui se base sur des sources au sein du gouvernement, a d'abord réagi d'un ton assez modéré en parlant d'une aggravation du chaos. Le ministre des Affaires étrangères John Kerry a rapidement annoncé des entretiens de coordination entre militaires russes et américains tout en se montrant très inquiet. Le ministre de la Défense Ashton Carter a déclaré que les Russes avaient jeté de "l'huile sur le feu".Cependant, le ton s'est rapidement durci. Alors que les Russes annonçaient avoir mitraillé 20 cibles de l'EI, les analystes américains et les opposants syriens ont déclaré qu'il s'agissait de mensonges. The New York Times déclare que, d'après des blogueurs et des analystes, les images diffusées par les Russes de leurs attaques aériennes ne montraient pas les cibles de l'EI qu'ils prétendaient attaquer. The Washington Post cite plusieurs hauts fonctionnaires qui affirment que les Russes ont surtout bombardé d'autres opposants, et pas l'EI. "Parmi les opposants touchés, il y avait des unités entraînées et armées par la CIA".
"De quel côté se trouvent les États-Unis ?"
The New York Times écrit que les effets des bombardements sur les opposants syriens sont considérables même s'ils ont plus ou moins l'habitude de se faire mitrailler. Le quotidien donne la parole à Jamil Saleh, le leader d'une milice modérée soutenue par les États-Unis dans la province de Hama, qui comptait 8 blessés après ce qu'il décrit comme un bombardement russe. Le groupe a diffusé une vidéo de 2 chasseurs à réaction russes. Ensuite, la dénotation a été si forte que la caméra s'est éteinte. "Nous nous trouvons sur la ligne de front avec l'armée de Bachar el-Assad. Nous sommes des rebelles modérés sans liens avec l'EI. L'EI est situé à au moins 100 kilomètres d'ici".Le Times donne la parole à un activiste issu de Homs, où selon les sources de l'opposition, il y a eu 36 civils tués lors des bombardements russes. "La Russie est complice des crimes d'Assad qui peut nous tuer avec l'approbation des États-Unis et de la communauté internationale", estime l'activiste Khoodair Khusheif. "Je ne comprends vraiment pas comment un grand pays comme les États-Unis laisse la Russie bombarder la Syrie". D'après le journal, il s'agit d'une question récurrente en Syrie : de quel côté sont les États-Unis ?
À en croire la BBC, Poutine développe une stratégie claire au Moyen-Orient. Il souhaite préserver son port en eau profonde dans la ville syrienne de Tartous. Il désire jouer un rôle au Moyen-Orient, garder Assad au pouvoir. Et dans cette perspective, l'opposition modérée constitue une cible au moins aussi légitime que l'EI. À présent, la question se pose : que font les États-Unis ?
Lundi, dans son discours aux Nations Unies, Obama a déclaré: "Choisissez la coopération plutôt que le conflit. Ce n'est pas de la faiblesse, mais de la force".
D'après la BBC, Poutine ne partage pas cet avis: "À présent, il semble que le gouvernement américain doit faire un choix: va-t-il risquer une confrontation avec les Russes ou acceptera-t-il qu'Assad reste où il est et pour longtemps? Ce ne sont pas des choix faciles".
Il faudra que les États-Unis tranchent. Il y a en effet un groupe croissant de parlementaires et d'Américains qui ne comprennent plus la stratégie du gouvernement Obama.
En savoir plus :