vendredi 14 octobre 2016

Qui vit et se bat à Alep-Est ?





Alors que les États occidentaux et le secrétaire général de l’Onu évoquent 250 à 300.000 habitants à Alep-Est, les autorités syriennes parlent de 25 à 30 000 personnes, soit dix fois moins.  Alors que les États occidentaux et le secrétaire général de l’Onu assurent que les combattants sur place sont de nationalité syrienne et sont des modérés qui se battent pour la démocratie, les caméras de Russia Today ont montré la présence de drapeaux d’Al-Qaïda et de Daesh dans la zone, et, selon une récente étude effectuée par le centre de recherche allemand Center for German Studies "Firil", il y en aurait eu, depuis le début de "l'invasion" : 360.000 issus de 93 pays,  La majorité de ces mercenaires, payés par les pays du Golfe, sont en provenance d'Europe et d'Amérique : 215.000. Parmi les mercenaires arabes, la majorité de ces malfrats viennent d'Arabie Saoudite (25.000) et de Tunisie (10.000), deux pays étant aux mains d'islamistes "peu modérés".  A ce jour 90.000 auraient été tués, et autant blessés plus ou moins grièvement ; avec évacuation et traitement dans les États limitrophes, essentiellement Israël, qui envoie ses factures au Qatar.


Surtout, personne ne conteste que le chef actuel des mercenaires terroristes d’Alep-Est n’est pas syrien, c’est le "cheikh" Abdullah al-Muhaysini (photo), le juge suprême  du Tribunal de la Charia de l’Armée de la conquête (Jaish al Fatah). Cette dernière est une coalition comprenant officiellement les membres d’Al-Qaïda. Elle est composée de jihadistes étrangers, principalement saoudiens, koweïtiens, tunisiens, russes et chinois, et de quelques collabos syriens.
Dans ses discours, le cheikh saoudien Abdullah al-Muhaysini désigne l’ennemi : ce sont tous les chiites qu’ils soient duodécimans ou pas (c’est-à-dire non seulement les chiites iraniens et le Hezbollah libanais, mais aussi les alaouites et les druzes). En de nombreuses occasions, il a appelé à les massacrer tous, femmes et enfants compris.
Le 18 septembre 2016, en pleine « cessation des hostilités » et alors que 200 civils venaient de s’évader d’Alep-Est avec l’aide des forces russes, le Tribunal de la Charia de l’Armée de la conquête a annoncé que tout habitant d’Alep-Est — sans distinction d’âge ou de sexe — qui tenterait de rejoindre le territoire se trouvant aux mains des troupes gouvernementales serait abattu. Une quarantaine de personnes ont effectivement été assassinées par des snipers en tentant de fuir.
C’est ce que le président français, François Hollande, appelle un « leader syrien modéré », qui , selon son ex ministre des A.E. "font du bon boulot", en oubliant le reste de sa phrase "pour Israël".
Source :http://www.voltairenet.org/article193652.html
 

Avancées loyalistes à Alep Est

Il existe trois axes d’efforts sur la zone contrôlée par les terroristes que l'Occident veut sauver.
- L’un se situe au sud à proximité de l’école d’artillerie et du quartier Ramousseh. Les troupes du Hezbollah et des combattants chiites irakiens se sont emparés d’une colline importante pour la capture complète du quartier Sheik Saeed.
- Le second axe, part du centre ville en bordure du quartier kurde de Sheik Maqsoud en direction Nord/Nord Est.
- Le dernier effort se situe au Nord et a connu d’importants succès. Le camp de réfugiés Handarat a été repris et a entraîné la capture de l’hôpital Kindi aux mains des terroristes depuis décembre 2013.
La position dominante de cet hôpital a permis aux troupes loyalistes de capturer la zone industrielle d’Al-Shokaief ainsi que le quartier voisin d’Owaija. C’est donc toute la zone Nord qui est en passe d’être libérée. Le quartier kurde de Sheik Maqsoud n’aura bientôt plus de frontière commune avec les terroristes islamistes. L’accord tacite de non-agression entre les forces loyalistes et les kurdes est toujours en vigueur. Si l’on considère le « problème kurde » en Syrie, cette entente revêt un caractère d’importance puisqu’il permet à Bachar El-Assad de conserver les kurdes de son coté malgré les menaces de séparatisme de cette minorité en Syrie.

Contre-attaque loyaliste au nord d’Hama

La contre-attaque loyaliste au nord d’Hama a eu du mal à s’initier alors que les terroristes avaient dernièrement conquis de larges portions de territoire dans ce secteur en délaissant la ville d’Alep. Une intense campagne de bombardement par l’aviation russe et syrienne ayant permis d’affaiblir les défenses jihadistes, c’est au tour des troupes terrestres d’effectuer leur avancée. Quatorze villages ont été libérés en 72h et l’offensive est toujours en cours. Un élément important que nous avions déjà évoqué est à relever dans ce secteur. Une guerre larvée entre factions rebelles était à l’œuvre depuis longtemps et vient brutalement d’augmenter d’intensité. La brouille intervient entre les groupes Ahrar Al-Sham, salafistes et Jund Al-Aqsa, salafistes adeptes du takfirisme (exécution des apostats supposés). Concurrence, donc entre groupes salafistes réunis dans la lutte contre le gouvernement de Bachar El-Assad mais divisés quant à leurs objectifs et la méthode pour y parvenir. Ahrar Al-Sham, coalition de divers groupes islamistes, accuse Jund Al-Aqsa de soutenir les actions des combattants de l’Etat Islamique. La situation tendue vient de dégénérer en affrontement armé et une douzaine de hauts responsables ont été assassinés. Nous ne sommes pas en mesure de prévoir le vainqueur de cette guerre intestine mais il est certain que l’Armée Arabe Syrienne tire profit des divisions entre terroristes sunnites de diverses obédiences, toutes plus criminelles les unes que les autres. Elles ne sont pas d'accord s'il faut manger le cœur de son ennemi avant de le tuer ou après? Faut-il couper la tête de sa victime orientée vers la Mecque ou vers Al-Qods (Jérusalem)? Le viol d'une gamine est-il légal si elle a 3 ans ou plus ? Comme on le voit, ce sont des considération vitales pour la paix de l'âme du bourreau, bien que très peu islamiques.

Le front Turc

Alors que les premières avancées en territoire syrien se déroulaient de manière plutôt aisée, l’Etat Islamique a tôt fait de se ressaisir et de perturber l’avancée des islamistes soutenues par les troupes turques. La profondeur de la zone libérée est d’une dizaine de kilomètres pour une centaine de kilomètres de longueur entre les deux territoires aux mains des kurdes. Une importante poche de résistance aux couleurs de Daech est en passe d’être réduite. Une fois fait, il sera intéressant d’observer l’attitude qu’adoptera l’armée turque dans le secteur. Les troupes de l’Etat Islamique semblent effectuer une retraite de façon à renforcer leur bastion d’Al-Bab objectif militaire pour toutes les forces en présence dans le secteur. La possession de cette ville revêt en effet une importance vitale pour toutes les parties. Daech joue sa survie dans le nord de la Syrie, Bachar El-Assad, bien que mobilisé sur Alep, est le plus près de la ville; les kurdes veulent effectuer la jonction entre leurs territoires de l’Est et de l’Ouest, et les turcs veulent à tout pris empêcher que cela n’arrive… Une situation complexe dont le déroulement ne manquera pas de surprendre tout le monde. Une constante dans ce conflit…
Deux évidences :
i) A aucun moment les USA et l’OTAN n’allaient abandonner sur le terrain les mercenaires qu’ils recrutent, entraînent, arment, équipent, soignent, et financent (directement, ou indirectement, en puisant dans les caisses de leurs colonies du Golfe). Depuis plus de 5 ans…
Notre ancien ministre des Affaires Etrangères (1984 - 1993), Roland Dumas, confirme que dès 2009 des responsables britanniques lui avaient annoncé "l’invasion de la Syrie". Le sollicitant de participer à cette opération d’envergure pour le "Bloc Occidental".
Avec de gros moyens : financiers, militaires, logistiques, sur fond de "sanctions économiques" pour ceux qui s'y opposeraient et d'une colossale campagne de désinformation couvrant des dizaines de pays.
En comparaison, la destruction de la Libye représenterait des manœuvres militaires de dimensions modestes...
Non pas par scrupules quant au respect de contrats avec des voyous et des tueurs venus de tous les horizons.
Encore moins, par scrupules quant au respect d’engagements à l’égard d’une "coalition" de pays asservis pour lesquels la caste dirigeante des USA n'éprouve que le plus complet mépris ; la France, dans le même sac que les satrapes corrompus du Golfe...
Mais, tout simplement, par stricte application d’une géopolitique idéologiquement coloniale qui est de démanteler et contrôler tous les Etats de la région, en pillant leurs immenses ressources énergétiques (s’arrogeant, de fait, un rôle dominant sur ce marché à l'encontre, plus particulièrement, de la Russie et de la Chine) et les maintenant dans le sous-développement.
Sources diverses dont  : http://www.lengadoc-info.com/4048/international/4048-alep-syrie/



Chantage et bluff


La libération d’Alep déplacerait de manière irréversible la guerre contre la Syrie vers son stade final, en mettant le peuple syrien et son gouvernement démocratiquement élu et légitime sur le chemin de la victoire et les États-Unis sur celui de leur pire et plus embarrassante défaite dans l’Histoire
Welcome to the Souk
Bienvenue au Souk d'Alep
C’est la raison pour laquelle les États-Unis invoquent frénétiquement le spectre de la guerre nucléaire finale, alors que la Syrie et la Russie n’ont jamais été plus proches de la libération d’Alep qu’elles ne le sont maintenant et, ironiquement, seulement parce que le Pentagone a saboté le «cessez-le-feu» et a libéré par inadvertance Damas et Moscou de leurs contraintes militaires restrictives.
Les États-Unis pourraient tirer leur révérence à cette guerre et laisser l’histoire se faire librement, mais les idéologues néo-conservateurs zélés qui ont capturé le contrôle des forces armées américaines semblent vouloir mettre en scène un dernier grand show avant la retraite épique des États-Unis de ce conflit. C’est la raison pour laquelle ils ont réalisé le coup d’État par l’État profond, en allant à l’encontre de leur dirigeant Obama et en bombardant l’AAS à Deir ez Zor, dans la perspective maintenant démystifiée qu’il s’agissait en quelque sorte d’intimider la Russie et la Syrie, et donc de les obliger à faire des concessions pour changer le jeu. Pour un observateur rationnel, un tel système est voué à l’échec, mais il faut comprendre que les personnalités derrière ce complot voient le monde d’une manière complètement différente de la plupart des gens, en grande partie en raison de la pensée de groupe auto-illusionnée imprégnant leur faction. L’idée est de ne pas argumenter sur l’absurdité de ce gambit, mais de montrer au lecteur comment les comploteurs conçoivent le monde et de lui donner un aperçu lui permettant de prédire leur prochain plan d’action possible dans la guerre contre la Syrie.

Il n’y a aucune chance que la Russie cède jamais au chantage des États-Unis et cesse ou réduise ses opérations anti-terroristes autour d’Alep, uniquement parce que le Pentagone menace d’un tir de missiles contre l’AAS. Moscou et Damas préféreraient évidemment la voie pacifique pour résoudre le conflit que les États-Unis ont jeté sur la République Syrienne. Pour l’instant, cependant, les deux ont passionnément l’intention de libérer Alep le plus tôt possible et sont maintenant à deux doigts d’atteindre cet objectif monumental. 
Par conséquent, le coup d’État profond de la faction néo-conservatrice représentée par le secrétaire d’État à la défense, Ashton Carter, pourrait en fait passer à l’étape précédemment impensable de lancer des attaques contre l’AAS afin de compenser cette éventualité ou de «punir» les Syriens pour avoir écrasé les terroristes. 
Carter et son clan idéologique tentent de comprendre si l’annonce rédigée avec soin par la Russie d’abattre des avions de combat ou des missiles de croisière en approche qui poseraient une menace plausible à ses militaires est un bluff, ou s’ils pourraient exploiter la nature technique de la déclaration et la présence militaire russe en Syrie, afin de «contourner les règles» et voir ce qu’ils peuvent en tirer.
Nous croyons qu’il est de la responsabilité morale de la Russie de préserver l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne de toutes les menaces extérieures. C’est une nécessité absolue, afin de soutenir les succès anti-terroristes impressionnants qui ont été atteints jusqu’ici, un an après le début de la mission russe dans le pays.


Hannibal GENSERIC