« Mercredi
dernier, lors d’une réunion du Deputies Committee à la Maison Blanche,
les fonctionnaires du Département d’Etat, de la CIA et les chefs d’état-major
ont discuté de frappes militaires limitées contre le régime (de Assad)… Pour
contourner l’opposition résolue de la Maison Blanche d’éliminer le régime de
Assad sans une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, il a été
proposé de procéder à des frappes secrètes à l’insu de l’opinion publique ». – Washington
Post
Appelez la « guerre furtive », appelez-la « comment
provoquer l’ours », appelez la comme vous voulez. Le fait est que la guerre en
Syrie est entrée dans une nouvelle et plus dangereuse phase avec de plus en
plus les chances d’une confrontation catastrophique entre les Etats-Unis et la
Russie.
Ce nouveau chapitre du conflit est le fruit du chef de
guerre du Pentagone, Ash Carter, dont l’attaque contre un poste syrien à Deir
Ezzor a tué 62 soldats syriens et rompu le fragile accord de cessez-le-feu.
Carter et ses généraux étaient opposés au cessez-le-feu négocié par Kerry et
Lavrov car il impliquait « une coopération militaire et de renseignement
avec les Russes ». En d’autres termes, les États-Unis devaient obtenir le
feu vert de Moscou pour bombarder des cibles, ce qui aurait miné leur capacité
à aider leurs combattants djihadistes sur le terrain. Une condition totalement
inacceptable pour le Pentagone. Mais le bombardement de Deir Ezzor a réglé le
problème. Il a permis au Pentagone de se sortir de l’impasse en sabotant le
cessez-le-feu et a permis à Carter de lancer son propre concours de tir
personnel sans autorisation présidentielle. Mission accomplie.
Quel genre d’escalade Carter a-t-il à l’esprit
puisque, après tout, la plupart des analystes pensent qu’une confrontation
directe entre les Etats-Unis et la Russie conduirait à une guerre nucléaire.
Est-il vraiment prêt à prendre ce risque ?
Bien-sûr que non, mais il y en a qui pensent qu’une
escalade de violence ne conduirait pas à une guerre nucléaire. Carter, par
exemple, semble penser qu’il peut monter considérablement les enjeux sans
danger réel, et c’est la raison pour laquelle il a l’intention de procéder à
une guerre furtive, de basse intensité, principalement contre des objectifs
syriens, ce qui forcera Poutine à accroître l’engagement militaire de la
Russie. Et plus l’engagement militaire de la Russie sera grand, plus la
probabilité qu’elle se retrouve dans un bourbier sera grande, ce qui est
l’objectif principal du « Plan C », connu aussi sous le nom de « plan Carter ».
Lisez cet extrait d’un article du Washington Post de mardi, qui aide à
comprendre ce qui se passe :
« L’option de frappes militaires US contre le régime
de Assad sera abordée mercredi à la Maison Blanche, où des hauts fonctionnaires
de la sécurité nationale de l’administration Obama doivent discuter des options
pour la voie à suivre en Syrie …
Au sein des agences de sécurité nationales, des réunions
se sont tenues depuis des semaines pour examiner de nouvelles options à
recommander au Président pour répondre à la crise en cours à Alep, … Une
réunion du Conseil national de sécurité, auquel pourrait participer le
Président, pourrait se tenir dès cette fin de semaine.
Mercredi dernier, lors d’une réunion du Deputies
Committee à la Maison Blanche, les fonctionnaires du Département d’Etat,
de la CIA et les chefs d’état-major ont discuté de frappes militaires limitées
contre le régime …
Les options envisagées … comprennent le bombardement
des pistes d’atterrissage de la force aérienne syrienne avec des missiles de
croisière et d’autres armes à longue portée tirées depuis les avions et des
navires de la coalition… Pour contourner l’opposition résolue de la Maison
Blanche d’éliminer le régime d’Assad sans une résolution du Conseil de sécurité
des Nations Unies, il a été proposé de procéder à des frappes secrètes à l’insu
de l’opinion publique, a indiqué le responsable. »
Ne pensez-vous pas que le Washington Post aurait
du préciser que la sordide petite entreprise de Carter est déjà en cours ?
Considérons le bombardement de Deir Ezzor, par
exemple. N’est-il pas conforme à la politique défendue par le Washington
Post de « frappes militaires étasuniennes contre le régime de Assad
» ?
Bien sûr que oui.
Et les deux ponts syriens sur l’Euphrate que les
avions américains ont détruits la semaine dernière ? (Ce qui rend plus
difficile une attaque contre les bastions de Daesh dans le quadrant est du
pays) Est-ce qu’ils ne comptent pas ?
Bien sûr que oui.
Et il ne faut pas oublier le fait que les copains
djihadistes de Carter sur le terrain ont lancé mardi dernier une attaque au
mortier contre l’ambassade de Russie à Damas. Voilà un autre aspect de cette
guerre de basse intensité qui est déjà en cours. Donc, tout ce fatras d’Obama
ressassant de « nouvelles options » pour des « frappes militaires » n’est que
foutaise. Le Plan Carter est déjà en plein essor. La seule chose qui manque est
l’autorisation présidentielle qui n’est probablement pas nécessaire car Il
Duce Carter a décidé que son tour était venu de diriger le pays.
Maintenant lisez cet extrait d’une note au Président
rédigée par un groupe d’ex- agents du renseignement US qui se sont sentis dans
l’obligation d’avertir Obama à propos de (entre autres) « le contrôle civil de
la Maison Blanche sur le Pentagone ». Voici un extrait :
« Dans des remarques publiques frisant
l’insubordination, de hauts responsables du Pentagone ont exprimé de manière
inhabituellement ouverte leur scepticisme à propos des principaux aspects de
l’accord Kerry-Lavrov. On peut supposer que ce que Lavrov a dit à son patron en
privé est proche de ses propos inhabituellement crus à la télévision russe NTV
le 26 septembre :
« Mon cher ami John Kerry… est l’objet de
critiques féroces de la part de l’appareil militaire américain. Malgré le fait
que, comme toujours, [ils] nous aient assuré que le Commandant en Chef
américain, le président Barack Obama, le soutenait dans ses contacts avec la
Russie … apparemment l’armée n’écoute pas vraiment le Commandant en Chef »
Les paroles de Lavrov ne sont pas de la simple
rhétorique … les différents politiques entre la Maison Blanche et le Pentagone
s’expriment rarement aussi ouvertement que dans le cas présent à propos de la
Syrie ».
N’est-ce pas choquant ? À quand remonte la dernière
fois que vous avez lu une note d’agents de renseignement à la retraite
avertissant le Président que le Pentagone était en train d’usurper son autorité
constitutionnelle ? Cela semble assez grave, non ?
En clair : ceux du Pentagone sont en train de mener
leur propre petite guerre en Syrie pour ensuite aller papoter de politique avec
Obama lorsque bon leur semble.
Voici un autre extrait du Washington Post :
« La CIA et les chefs d’état-major … ont exprimé leur
soutien à ces options « cinétiques », a dit le fonctionnaire… Cela marque une
augmentation du soutien pour frapper Assad par rapport à la dernière fois que
ces options ont été envisagées. » (Washington Post)
Bien sûr qu’ils veulent bombarder Assad. Ils sont en
train de perdre ! Tout le monde veut bombarder quelqu’un lorsqu’il perd. C’est
dans la nature humaine. Mais ce n’est pas pour autant une bonne idée. C’est
même une très mauvaise idée. Tout comme le soutien aux extrémistes sunnites est
une mauvaise idée. Tout comme la livraison de lanceurs de missiles portables
sol-air (MANPADS) a des cinglés fanatiques est une mauvaise idée. N’est-ce pas
fou ? Combien de temps avant que l’un de ces cinglés religieux n’utilise leurs
nouveaux jouets pour abattre un avion de ligne israélien ou américain ?
Pas très longtemps, je parie. L’idée de complaire à
des maniaques meurtriers (en leur fournissant des armes plus meurtrières) est
vraiment l’une des idées les plus stupides de tous les temps, et pourtant le
Pentagone et la CIA semblent penser que c’est de la stratégie militaire de
haut-vol. Voici un dernier extrait de l’article Washington Post :
« L’adjoint de Kerry, Antony Blinken, a témoigné la
semaine dernière que le moyen de pression des Etats-Unis sur la Russie vient de
l’idée que la Russie finira par se lasser du coût de son intervention militaire
en Syrie. « Le moyen de pression sont les conséquences pour la Russie de se
retrouver coincée dans un bourbier qui aura un certain nombre d’effets
profondément négatifs », a déclaré Blinken devant la Commission des
Affaires étrangères du Sénat » (Washington Post)
Vous voyez ? C’est écrit noir sur blanc. « Bourbier ».
La nouvelle stratégie du « Plan C » est conçue pour créer un bourbier pour
Poutine en augmentant progressivement le niveau de violence pour le forcer à
prolonger son séjour et approfondir son engagement. C’est un piège intelligent
et il pourrait même fonctionner. Le seul hic est que Poutine et ses alliés
semblent accomplir des progrès réguliers sur le champ de bataille. Ce qui
rendra la tâche beaucoup plus difficile aux ennemis de la Syrie pour se livrer
à des provocations sans déclencher des représailles massives.
Mais peut-être que Carter n’a pas encore réfléchi à
ça.
Mike Whitney
Counterpunch
Bombardements sous faux drapeau
Mike Whitney
Counterpunch
Bombardements sous faux drapeau
Les militaires US ont été vus en train de repeindre certains de leurs avions bombardiers et de combat aux couleurs de la Force aérienne russe. |
Serait-ce juste pour améliorer l'expérience de formation ou pourrait-il y avoir quelque chose de plus sinistre qui se trame ?
Préparent-ils des bombardements en Syrie sur des cibles civiles,
comme des colonnes d’aide humanitaire ou des hôpitaux pour faire accuser et blâmer
les Russes ?
Moon of Alabama rapporte:
Il y a une curieuse coïncidence d'une remarque
que le secrétaire d'État Kerry a faite à des « militants de
l'opposition syrienne » et un nouveau système de peinture appliqué sur
certains avions militaires américains.
Les commentaires de Kerry sont venus lors d'une réunion qui
a eu lieu à la mission néerlandaise à l'Organisation des Nations Unies en marge
de l'Assemblée générale de l'ONU, où Kerry allait de session en session dans un
effort frénétique pour ressusciter un cessez-le-feu qui semblait sur le point
de s’effondrer.
Un enregistrement audio complet de la rencontre entre Kerry,
une partie de son personnel, et certains Syriens est disponible sur youtube.
Les trois premières photos sont des avions américains F / A-18 de combat et d'attaque dans la coloration russe. (Les wingtips sont élevés pour le stockage car cela est un plan de support activé. Les fenêtres de la hotte de cockpit surélevé sont couvertes de draps blancs de protection solaire.) En bas à droite est une image d'un SU-34 Russe dans le schéma habituel de couleur russe comme il est également utilisé par le contingent russe en Syrie.
Il serait extrêmement difficile de distinguer ces avions
comme couleur de l'autre dans un "bombardement" vidéo fly-by et
fragile.
Les USA utilisent régulièrement des avions peints en
"ennemis" comme "force agresseur" lors de l'entraînement et
des manœuvres. Il
aide les pilotes américains à s’habituer à des cibles «ennemies» lors de la
formation au combat air-air Donc, tout cela peut être une "formation
standard".
Mais il y a aussi le discours de Kerry avec l'opposition
syrienne et sa demande explicite des vidéos de jets "russes" bombardant
des cibles civiles en Syrie.
Cela peut être une coïncidence innocente: Le Secrétaire
Kerry demande aux artistes-escrocs que sont les Casques Blancs de lui fournir
des vidéos de jets russes "bombardant des civils" en Syrie et, comme par
hasard, l'armée américaine met de la peinture sur ses jets pour ressembler aux Su-34
"russes "
strike fighter comme ceux déployés en Syrie.
Mais de nombreux incidents en Syrie, l'attaque au gaz
Ghouta, la récente attaque du convoi d'aide
humanitaire attribuée à la Russie ou au gouvernement syrien sans aucune preuve
(ou même en dépit des preuves contraires) montrent que les USA sont déjà en
pleine campagne sous faux drapeau. Les
médias avalent toujours ces mensonges basés simplement sur l’on-dit, sur quelques
photos non vérifiées ou sur des vidéos fabriquées par certains officiels et
sans poser d'autres questions. Une
"attaque russe" sur des grandes cibles civiles comme un camp de
réfugiés, documentée sur la vidéo serait
très facile à vendre. Le
"vacarme" de la propagande sur une telle attaque pourrait facilement
être utilisé pour lancer une guerre plus large. L'attaque
de la Radio tour Gleiwitz, l’incident du golfe du Tonkin, et «les armes de
destruction massive de Saddam» viennent à l'esprit. Kerry n’est pas timide pour sortir un
tel gros mensonge. Aujourd'hui,
il a inventé une nouvelle attaque d’un grand hôpital, a dit qu'il était un
crime de guerre et que la Russie et la Syrie devraient être poursuivies pour
cela. Les médias français ont suivi comme un seul homme. Le hic, c’est qu’aucune attaque contre
un hôpital n’a eu lieu.
Hannibal GENSERIC
Fiche signalétique des Casques blancs
À propos des Casques blancs, voici quelques faits que vous
devez connaître. Partagez-les avec votre famille et vos amis qui croient
encore en les médias commerciaux occidentaux.
* Les Casques blancs, aussi appelés Défense civile syrienne,
ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Le groupe n’est pas syrien ; il a
été créé avec des fonds étasuniens et britanniques, sous la supervision
d’un entrepreneur d’armes britannique en 2013, en Turquie.
* Le nom «Défense civile syrienne» a été volé à
l’organisation syrienne légitime du même nom. L’authentique Défense
civile syrienne avait été fondée en 1953 et est un membre fondateur de
l’Organisation internationale de défense civile (1958).
* Le nom de «Casques blancs» a été improprement repris de
l’organisation de secours argentine légitime Cascos Blancos / White
Helmets. En 2014, Cascos Blancos / White Helmets a été honoré par les
Nations unies pour 20 ans d’aide humanitaire internationale.
* Les Casques blancs de l’OTAN sont d’abord une campagne médiatique
pour soutenir les objectifs de changement de régime des États-Unis et de
leurs alliés. Après avoir été fondé par l’entrepreneur en sécurité
James LeMesurier, la «marque» Casques blancs lui a été attribuée en 2014 par une société de marketing nommée «La campagne syrienne», gérée depuis New York par des non-Syriens comme Anna Nolan. «La Campagne syrienne» avait elle-même été «incubée» par une autre société de marketing nommée «Purpose» .
* L’affirmation des Casques blancs qu’ils sont «neutres, impartiaux et humanitaires» et «au service de tous les habitants de Syrie» est
fausse. En réalité, ils ne travaillent que dans des zones contrôlées
par l’opposition violente, principalement des terroristes associés avec
Nusra/al-Qaïda (récemment renommé Jabhat Fath al Sham).
* Les Casques blancs affirment être sans armes, mais c’est faux. Il y
a des photos montrant leurs membres portant des armes et célébrant des
victoires militaires de Nusra/al-Qaïda.
* Les Casques blancs affirment être apolitiques et non alignés, mais
c’est faux. En réalité, ils promeuvent activement et font pression en
faveur de l’intervention des États-Unis et de l’OTAN, violant ainsi les
règles du travail humanitaire authentique.
* La description de Right Livelihood [dit «prix Nobel alternatif» en français, NdT] selon laquelle la «Défense civile syrienne» a sauvé 60 000 personnes et «soutient la fourniture de services médicaux à près de 7 millions de personnes»
est fausse. En réalité, il reste peu de civils dans les zones
contrôlées par les terroristes en Syrie. C’est pourquoi nous voyons ces
vidéos choquantes représentant les Casques blancs.
* Les Casques blancs de l’OTAN sapent et détournent d’elles le
travail d’authentiques organisations comme la VRAIE Défense civile
syrienne et le Croissant-Rouge arabe syrien.
* Le récent film Neflix sur les Casques blancs n’est pas un
documentaire ; c’est une auto-publicité promotionnelle. Les réalisateurs
n’ont jamais mis un pied en Syrie. La vidéo syrienne, réelle ou mise en
scène, a été fournie par les Casques blancs eux-mêmes. Depuis le début,
avec les scènes montrant un acteur Casque blanc disant à son petit
garçon de ne pas faire la vie dure à sa maman et jusqu’à la fin, la
vidéo est artificielle et manipulatrice. La vidéo a été produite par une
société de marketing commerciale, Violet Films/Ultra Violet Consulting,
qui fait de la publicité pour ses services dans la «gestion de médias sociaux», la «gestion de foules» et la «mise en œuvre de campagnes médiatiques».
Par Simon Wood – Le 5 octobre 2016 –
Source Off Guardian
Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone
Source Off Guardian
Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone