Deux ultimatums russes - "plutonium" et
"nucléaire" ont causé un choc aux États-Unis. «C’est
une véritable tragédie parce que nous avions une coopération réussie dans ces
domaines » - Forbes a déclaré Mark Toner (du Département d’État) à Forbes.
Qu’est-ce qui a fait que Vladimir Poutine monte si soudainement
et si brutalement les enchères dans le jeu géopolitique?
La confusion des Américains était évidente presque
immédiatement après la publication du décret de la Russie suspendant l'accord
intergouvernemental avec les États-Unis sur le plutonium de qualité militaire.
«Je lis le troisième paragraphe du décret du Président de la
Russie, qui a clairement montré que ces matériaux ne seront pas utilisés pour
la production d'ogives nucléaires, ou pour toute recherche dans cette direction.
Pour moi, c’est un grand soulagement." – a
déclaré à Interfax Rose Gottemoeller, la sous-secrétaire d'État chargé de la
non-prolifération et du désarmement.
A en juger par la réaction, c’était vraiment un coup de
poing dans l'estomac, soigneusement planifié et pensé. Beaucoup
ont remarqué que le décret sur le plutonium était accompagné par des exigences
apparemment impossibles, ayant l’apparence d’un ultimatum: l'annulation de
toutes les sanctions, le désarmement complet en Europe orientale et - cerise
sur le gâteau – des compensations pour les pertes subies à cause des sanctions.
Je suis surpris que Poutine n'ait pas demandé la restitution
de l’Alaska. Cependant,
la confrontation globale n’est pas encore terminée, donc nous aurons encore
beaucoup de surprises.
Mais les Américains ont pris l'ultimatum au sérieux. Cela
fait longtemps que Washington n’a pas connu une telle humiliation. Pour
laquelle il n'a tout simplement rien à répondre.
Il existe de nombreux rapports que les Américains sont
toujours derrière les Russes dans la technologie du plutonium. Très probablement, cela
est vrai - je ne suis pas un juge. Mais
je ne pense pas que la raison de l'ultimatum soit le retard technique des États-Unis.
À mon avis, la raison est autre. Dans
le décret présidentiel, la partie clé n’est pas dans les demandes faites aux États-Unis, mais dans les
mots complètement différents : le contrat est suspendu dans le cadre du «changement
fondamental de circonstances, la menace pour la stabilité stratégique à la
suite d'actions hostiles."
Il est douteux que les «changements fondamentaux de
circonstances" soient la violation par Washington de ses obligations. Est-ce la première fois?
Le 20 Septembre, trois jours après l'attaque américaine
sur les positions syriennes, les "Kalibers" russes ont détruit le
poste de commandement de la coalition occidentale à Deir ez-Zor, tuant 30
officiers américains, israéliens, britanniques, turcs, saoudiens et qataris des
services de
renseignement.
Autrement dit, les Russes ont délibérément et méthodiquement
attaqué des troupes de l'OTAN et leurs alliés, causant des dommages très
graves.
Cependant, les Américains pour une raison quelconque n'ont
pas dit un mot au sujet de leurs pertes.
Les Russes non plus. Pourquoi?
Il me semble qu’il n'y a qu'une seule explication logique
pour le silence russe à propos de l'attaque contre le quartier général de la
coalition, et de la forte détérioration des relations avec les Américains: des soldats russes ont été tués dans le bombardement perfide
par la coalition des positions syriennes le 17 Septembre.
Dans ce cas, tout se met en place - la mort de 30 espions
occidentaux était un acte de représailles, que les États-Unis ont été forcés d’avaler,
ne laissant aucune réponse.
Mais en même temps, Poutine est arrivé à la conclusion qu’il
n'y a plus rien à négocier avec ses «partenaires» américains. Et,
tout de suite, a fait monter les enchères à un niveau inacceptable pour
Washington, présentant son ultimatum. Ce
sont les changements fondamentaux de circonstances, l'émergence de «menaces à
la stabilité stratégique à la suite d'actions hostiles, » comme l'affirme
le décret sur la suspension de l’accord sur le plutonium de qualité militaire.
Une tragédie américaine n’est pas que les Russes suspendent la coopération dans des secteurs
sensibles pour les US. Apparemment, le premier affrontement direct entre la
Russie et l'OTAN a eu lieu en Syrie. Et
l'OTAN, devant tout le monde avait perdu cette bataille locale, mais si
importante pour le prestige des États-Unis.
Le halo de puissance n ° 1 autour de la maison blanche s’est
désintégré.
***
KK: Que cette explication soit vraie ou non, Poutine possède
certainement des informations plus précises sur les actions américaines qui
avaient franchi la ligne rouge. Nous
ne pouvons que deviner et supposer qu'ils justifient la réponse, compte tenu de
la patience notoire de Poutine ...
Pas étonnant que tout ce qui est arrivé a fait que l’Occident
dépêche le ministre français des Affaires étrangères pour une visite imprévue urgente
au Kremlin.
Traduction : Hannibal GENSERIC
Hollande avait vertement critiqué Poutine pour avoir frappé ceux qu'il qualifiait de " rebelles modérés" quand le Président russe a laissé éclater sa colère en affirmant qu'il "n'existe aucun rebelle modéré en Syrie puisque tous les rebelles agissent en interaction sur le terrain".
Et le Président Poutine d'ajouter :" le fait d'attribuer aux terroristes le qualificatif "modéré "est méprisable" !
En réponse à Hollande qui demandait l'arrêt des frappes aériennes russes contre les positions des terroristes d'Al-Qaïda et de l'ASL à Alep, Poutine aurait fulminé :" Vous n'avez plus aucun autre choix, si ce n'est le fait d'abattre les avions russes et là vous allez tout bonnement déclencher une nouvelle guerre mondiale. Si la France, la Grande Bretagne et les États-Unis veulent la guerre, ils l'auront"
Poutine aurait évoqué par la suite l'intervention de 2011 de l'Otan en Libye pour demander à son homologue français : " Quand vous avez décidé d'attaquer la Libye, avez-vous demandé la permission de la Russie?"
Le clash Hollande/Poutine!
Les médias font état d'une très
vive altercation entre le Président russe, Vladimir Poutine et son
homologue français, François Hollande autour de la Syrie.
Le contact téléphonique entre les deux hommes a tourné à une
passe d'arme verbale, avec en toile de fond un approfondissement des
divergences de part et d'autre. Hollande qui tentait de dissuader
Poutine de la prolongation des raids aériens russes contre les
terroristes islamistes à Alep, s'est trouvé confronté à la grande colère du
Président russe.Hollande avait vertement critiqué Poutine pour avoir frappé ceux qu'il qualifiait de " rebelles modérés" quand le Président russe a laissé éclater sa colère en affirmant qu'il "n'existe aucun rebelle modéré en Syrie puisque tous les rebelles agissent en interaction sur le terrain".
Et le Président Poutine d'ajouter :" le fait d'attribuer aux terroristes le qualificatif "modéré "est méprisable" !
En réponse à Hollande qui demandait l'arrêt des frappes aériennes russes contre les positions des terroristes d'Al-Qaïda et de l'ASL à Alep, Poutine aurait fulminé :" Vous n'avez plus aucun autre choix, si ce n'est le fait d'abattre les avions russes et là vous allez tout bonnement déclencher une nouvelle guerre mondiale. Si la France, la Grande Bretagne et les États-Unis veulent la guerre, ils l'auront"
Poutine aurait évoqué par la suite l'intervention de 2011 de l'Otan en Libye pour demander à son homologue français : " Quand vous avez décidé d'attaquer la Libye, avez-vous demandé la permission de la Russie?"