Le 28 septembre la mission française à l’ONU a
affirmé que deux hôpitaux d’Alep-est avaient été bombardés. Elle a
montré, en fait, dans un tweet une photo de bâtiments détruits à Gaza par Israël. Plus tard, les Français ont supprimé ce tweet.
Ce n’est pas la première fois que des officiels
« occidentaux » se rendent coupables d’allégations mensongères et de
falsification volontaires de la vérité, mais en général, ils évitent les
mensonges trop voyants.
Pas John Kerry, le secrétaire d’État des États-Unis.
Hier, pendant la conférence de presse qui a précédé son entretien avec
le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, au
sujet d’une nouvelle résolution de l’ONU, il a dit ceci ( vidéo @ 1 : 00) sur la Syrie :
Hier soir, le régime a attaqué un autre hôpital, 20 personnes ont été tuées et 100 ont été blessées.
La Russie et le régime doivent plus qu’une explication au monde sur la
raison pour laquelle ils ne cessent de frapper les hôpitaux, les
installations médicales et les enfants et les femmes. Ce
sont des actes qui exigent une enquête pour crimes de guerre. Et ceux
qui commettent ces crimes doivent et devront rendre des comptes .
Aucun groupe d’opposition n’a dit qu’une telle chose,
qui serait extrêmement grave, était arrivée. Aucun. Aucune agence de
presse ne l’ a mentionnée. Le SOHR, l’organe de désinformation du MI-6
en Grande-Bretagne, qui recense de manière très fiable tous les dégâts
signalés et qui est fréquemment cité dans les médias « occidentaux »,
n’en a pas parlé non plus.
Le grave incident que Kerry dénonce n’a pas eu lieu.
Kerry l’a inventé. (Était-il censé se produire, a-t-il été annulé et
Kerry a-t-il raté la note de service ?) Kerry a utilisé ce mensonge pour
appeler à une enquête pour crimes de guerre et à des sanctions. Cela
devant les caméras, lors d’un événement officiel avec un hôte étranger
dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.
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C’est grave. C’est presque aussi
grave que les fausses déclarations de Colin Powell sur les armes de
destruction massive en Irak devant le Conseil de sécurité des
Nations-Unies.
Les premiers rapports, comme celui de CBSNews, relaient l’accusation de Kerry :
Kerry a déclaré que les forces
syriennes avaient frappé un hôpital pendant la nuit, tuant 20 personnes
et en en blessant 100, ce qui constituerait la dernière frappe de Moscou
ou de son allié à Damas sur une cible civile.
Cependant l’ article
du New York Times sur l’événement indique bien que Kerry a demandé
l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre, mais il ne mentionne
pas le bombardement de l’hôpital. Il n’en parle pas du tout. Pour le
« journal de référence » autoproclamé, le mensonge de Kerry n’a pas eu
lieu. De même, le Washington Post, dans son propre article, ne fait aucune mention de l’accusation mensongère de Kerry.
Le dernier article Matthew Lee d’AP omet également
le mensonge. C’est curieux parce que Matt Lee sait très bien ce que
Kerry a dit. Le briefing du Département d’État d’hier y a consacré un long chapitre. Sur la vidéo (@ 3 : 30) on voit que c’est Matt qui pose les questions :
QUESTION : D’accord. Sur la Syrie et
les commentaires du Secrétaire plus tôt ce matin, ma question est :
Savez-vous de quelle frappe il parlait dans ses commentaires cette nuit
concernant un hôpital à Alep ?
M. KIRBY : Je pense que le Secrétaire faisait
référence en fait à une frappe que nous avons vu se produire hier sur un
hôpital de campagne dans le gouvernorat de Rif Dimashq. Je ne suis pas
tout à fait sûr que c’est ce à quoi il faisait allusion, mais je crois
bien qu’il parlait de celle qui a eu lieu à -
QUESTION : Pas à Alep ?
M. KIRBY : Je crois que c’était - je pense que
c’était - je pense qu’il - je suppose – il me semble qu’il a fait une
petite erreur sur le lieu en se référant à une -
...
QUESTION : Mais vous n’êtes pas sûr ?
M. KIRBY : Non. Tout ce que je peux vous dire, au
mieux de mes connaissances, c’est qu’il faisait très probablement
référence à une frappe hier dans ce gouvernorat, mais il probablement
fait cette erreur en toute bonne foi.
QUESTION : Si nous pouvions - si nous pouvions savoir avec précision ce dont il parlait -
M. KIRBY : Je vais faire de mon mieux, Matt.
...
Et ça continue comme ça encore un moment. Mais il n’y
a pas d’attaque d’hôpital ni à Rif Dimashq, ni à Alep. Plus tard,
Kirby, le porte-parole du Département d’Etat, a pratiquement reconnu que
Kerry avait menti en disant : « Je ne peux pas confirmer cela. »
Il apparaît également que Kerry n’a pas de preuve du
moindre crime de guerre ni aucune possibilité de lancer une procédure
internationale officielle à ce sujet. Et à quelle fin de toute façon ?
Intimider la Russie ? Il n’y a aucune chance d’y parvenir, ce serait
parfaitement inutile d’essayer, et Kerry devrait le savoir.
Kerry est désespéré. Il a complètement perdu la
direction des opérations en Syrie. La Russie mène l’affaire et elle fera
tout ce qui doit être fait. En dehors d’entamer une guerre mondiale,
l’administration Obama n’a plus aucun moyen d’influencer de manière
significative le cours des choses.
Kerry est seulement un des outils de l’administration
Obama. Plus tard dans la même journée, le directeur du renseignement
national américain, James Clapper, a porté d’autres accusations contre la Russie :
La communauté du renseignement américain (USIC) pense pouvoir dire
que le gouvernement russe est à l’origine des récents piratages
d’e-mails de citoyens et d’institutions des États-Unis, y compris des
organisations politiques étasuniennes. Les récentes diffusions
d’e-mails, vraisemblablement piratés, sur des sites comme DCLeaks.com et
WikiLeaks, et par Guccifer 2.0, cadrent avec des méthodes et des motivations d’inspiration russe.
Ces vols d’informations ont pour but d’interférer avec le processus
électoral américain. Cela n’est pas nouveau pour Moscou - les Russes ont
utilisé des tactiques et des techniques similaires
en Europe et en Eurasie, par exemple, pour influencer l’opinion
publique. Nous croyons que, du fait de l’importance et de la sensibilité
de l’entreprise, seuls les officiels les plus haut-gradés de la Russie
auraient pu autoriser ces activités.
Traduction : « ON NE SAIT PAS du tout (« pense
pouvoir dire », « nous croyons », « d’inspiration ») qui est responsable
de ces piratages et nous N’AVONS PAS la moindre preuve (cadre avec »,
« du fait de l’importance et de la sensibilité ») que la Russie est
impliquée, alors il ne nous reste plus qu’à essayer de vous embrouiller
et de vous embobiner. »
L’ancien ambassadeur britannique Craig Murray a appelé ça un flagrant mensonge néoconservateur.
C’est clairement le Comité national démocrate qui a manipulé l’élection
américaine en faisant, contrairement à son mandat, la promotion de
Clinton aux dépens de Sanders. C’est cela seulement que les pirates ont
montré. Il est également facile de comprendre pourquoi ces accusations
sont portées maintenant. Murray :
Le fait que l’administration Obama
ait porté une accusation officielle contre la Russie qui ne soit fondée
sur aucune preuve est, d’une certaine manière, étonnant. Mais c’est un
acte de désespoir. WikiLeaks a déjà annoncé qu’ils avaient une énorme
quantité d’autres documents secrets sur les manigances d’Hillary. La
Maison Blanche cherche simplement à les discréditer par avance en les
reliant mensongèrement aux services secrets russes.
L’administration Obama est en train de perdre. Elle
n’arrive plus à imposer ses désidératas, ni en Syrie, ni pour les
élections. Trump, malgré ses gros mots de sale gamin, a une très bonne
chance d’emporter la présidence. Lui (-44%) et Clinton (-41%) sont plus détestés
de l’électorat étasunien que Poutine (-38%). N’importe quelle solution
en Syrie sera plus avantageuse pour la Russie que pour Washington.
Un tel désespoir peut être dangereux. Kerry est aux
abois quand il ment sur la Russie. Mais le président et ses collègues du
Pentagone et de la CIA ont des moyens plus concrets de s’exprimer.
Espérons qu’ils ne se lanceront pas dans quelque chose de vaiment
insensé !
Moon of Alabama
8 octobre 2016
8 octobre 2016
Traduction : Dominique Muselet http://www.comite-valmy.org/sp
ip.php?article7694
Percent of voters with 'very negative' views :
Donald Trump: 44%
Hillary Clinton: 41%
Vladimir Putin: 38%
(Source: WSJ/NBC News polling)
Here's another measure of the dim view that voters take of the two candidates: more people hold a "very negative" view of them than they do of Russian President Vladimir Putin.
ip.php?article7694
Ô douce ironie...les Américains préfèrent Poutine à l'Hilarante ou à Donald !
Avant le débat Trump-Clinton de ce soir, entre les deux candidats
les plus impopulaires de mémoire d'homme aux Etats-Unis dans ce qui est
pourtant l'élection la plus importante de l'histoire de ce pays, ce prodigieux sondage du Wall Street Journal, peu suspect de russophilie : les Américains ont une plus mauvaise image des deux duettistes présidentiels US que de Poutine !
Enfer
et damnation. C'est le ciel qui tombe sur la tête des néo-cons, faucons
ou vrais cons qui hantent les corridors du pouvoir à Washington. Toute
cette propagande, ces tombereaux de désinformation et de diabolisation
pour rien...
Dans le détail, 44% des personnes interrogées ont une
opinion très négative du Donald, 41% de l'hilarante et 38% de
Vladimirovitch.Donald Trump: 44%
Hillary Clinton: 41%
Vladimir Putin: 38%
(Source: WSJ/NBC News polling)
Here's another measure of the dim view that voters take of the two candidates: more people hold a "very negative" view of them than they do of Russian President Vladimir Putin.
Rédigé par Observatus geopoliticus