Le
25 juillet 2016, après plus de deux années de sanctions occidentales
qui ont partiellement atteint l’économie russe, notamment sur le plan
monétaire avec un taux d’intérêt des banques centrales sur le rouble à
plus de 10%, Vladimir Poutine a finalement donné son feu vert au club
Stolypine contre les libéraux d’Alexeï Koudrinequi avaient amené la
Russie dans une récession politiquement et économiquement dangereuse
avec leur idéologie de libre marché “à l’occidentale”.
Cette
évolution radicale dans le positionnement de la Russie actuelle doit
beaucoup au philosophe russe Alexandre Douguine qui œuvre depuis de
nombreuses années pour briser l’influence occidentale en Russie. Avec
cette prise de décision, le camp de la multipolarité et du renouveau de
la Sainte Russie vient de marquer un point décisif contre les agents de
la cinquième colonne.
Le club Stolypine, principalement animé par
Sergueï Glaziev, un proche conseiller de Vladimir Poutine, s’inspire
largement de Friedrich List (1789 – 1846), économiste allemand de génie,
critique d’Adam Smith et qui fut à l’origine de la théorie du «
protectionnisme éducateur ». Les idées de List ont créé au XIXème siècle
la croissance économique la plus impressionnante dans toute l’Europe en
seulement trois décennies. Le nouveau modèle de développement de
l’économie russe est basé sur les théories de Friedrich List qui fut à
l’origine du « miracle allemand ».
Derrière cette information apparemment anodine,
vient de se mettre en place pour la première fois depuis 1991, une
alternative idéologique totale au Système occidental – Système que l’on
peut qualifier aussi d’idéologie anglo-saxonne -.
Jusqu’à la disparition officielle de l’Union
soviétique sous Gorbatchev en 1991, le monde se divisait officiellement
en deux camps idéologiques : le libéralisme occidental, auto-proclamé «
camp de la liberté » et le communisme auto-proclamé « défenseur des
opprimés ».
Lors de la mise à mort de l’expérience soviétique,
s’effondra en même temps l’alternative idéologique que représentait le
marxisme face au libéralisme anglo-saxon. Depuis lors - et c’est à
partir de ce moment que se développèrent la théorie sur la fin de
l’histoire et la promotion de la pensée unique - les meneurs du Grand
Jeu anglo-saxon crurent la partie gagnée car ils n’avaient plus
d’adversaire idéologique susceptible de leur opposer une autre vue du
monde que la leur.
C’était sans compter sur le réveil de la grande
Russie, qui après avoir tâtonné durant un quart de siècle pour redéfinir
une alternative au Système, vient d’opter pour un nouvel affrontement–
question de vie ou de mort pour elle - avec l’idéologie anglo-saxonne en
lui opposant le concept de multipolarité qui n’est en quelque sorte que
le retour de la conception westphalienne des rapports entre les
nations. Autrement dit, la Russie vient de ramasser le gant avec lequel
elle fut souffletée par les sectateurs de Mammon et elle vient de les
gifler à son tour, notamment par l’ultimatum que vient d’adresser
Vladimir Poutine aux États-Unis dans le cadre de la guerre en Syrie, le
premier que recevait Washington depuis 1861.
Pour ceux qui se posent encore des questions au
sujet de l’affrontement entre l’Ukraine et la Russie, notamment à
travers le conflit meurtrier du Donbass, une seule question se pose :
Dis-moi qui te soutient, et je te dirais qui tu es. La réponse est
limpide : le régime de Kiev est soutenu par l’occident et il est destiné
à créer un abcès de fixation dans le cœur de la Russie –ainsi que
l’avait préconisé Zbigniew Brzezinsky – Au-delà de Kiev, la dernière
grande capitale du monde eurasiatique qui n’est pas encore tombée dans
l’escarcelle des anglo-saxons est Moscou. A partir de ce constat
basique, aucune hésitation n’est possible : perfida Albiona delenda est !
ceux qui défendent Kiev et ses bataillons de Galiciens ou Moldo-valaques
identitaires sont, volens, nolens, dans le camp du mondialisme. Ceux
qui défendent Moscou et les patriotes du Donbass sont dans le camp de la
liberté des peuples. En ce qui me concerne, mon choix est fait. Ce
n’était d’ailleurs même pas un choix, c’était une évidence.