lundi 31 octobre 2016

Quatre autres méga-banques rejoignent l’alliance anti-dollar

Ça a été rapide. Hier, je vous ai dit comment un consortium de quinze banques japonaises venait de signer un accord, afin de mettre en œuvre une nouvelle technologie financière pour compenser et régler les transactions financières internationales. Ceci est un grand pas.
À l’heure actuelle, la plupart des transactions financières internationales doivent passer par le réseau des comptes de correspondants du système bancaire américain. Cela donne au gouvernement américain un incroyable pouvoir… Pouvoir qu’il n’a pas hésité à utiliser au cours des dernières années.
2014 a été l’un des premiers grands moments de basculement, quand l’administration Obama a condamné la banque française BNP Paribas à une amende de $9 milliards pour avoir fait des affaires avec des pays que les USA n’aiment pas – à savoir Cuba et l’Iran. Cela n’a pas d’importance que cette banque française ne violait pas les lois françaises, ni que seulement quelques mois plus tard, le président des États-Unis a signé un magnifique accord nucléaire avec l’Iran et s’est envolé vers Cuba pour assister à un match de base-ball avec ses nouveaux meilleurs amis. La BNP a dû payer. Une banque française a payé $9 milliards, parce qu’elle a violé une loi américaine.
Dollar-Ben-Franklin Et si elle ne payait pas, le gouvernement américain la menaçait d’expulsion du système bancaire américain. Neuf milliards de dollars, ça fait mal. Mais être expulsé du système bancaire américain aurait été totalement invalidant. Les grosses banques internationales en particulier ne peuvent pas fonctionner si elles n’ont pas accès au système bancaire américain.
Tant que le dollar reste la monnaie de réserve dominante dans le monde, les grandes banques doivent pouvoir compenser et régler leurs transactions en dollars US, si elles veulent continuer le business. Cela signifie avoir accès au système bancaire américain… le gardien de la porte d’entrée au dollar américain. Mais après avoir vu BNP Paribas subir ce chantage et payer une amende absurde de $9 milliards au gouvernement américain, le reste des méga-banques du monde a compris instantanément que leurs têtes pourraient être les prochaines sur le billot.
Alors elles ont commencé à travailler sur des plans d’urgence. La technologie blockchain fournit une solution élégante.
Au lieu de faire transiter les fonds par l’intermédiaire du réseau du système bancaire américain de comptes de correspondants coûteux et inefficace, la technologie blockchain fournit un moyen facile pour les banques d’envoyer des paiements directement à quelqu’un autre.
Je ne peux pas sous-estimer l’importance de cette technologie.
Blockchain peut très bien être ce qui neutralisera la domination du système financier global du gouvernement américain. De fait, il y a un fort élan dans cette direction, je suis même surpris de voir à quelle vitesse cela bouge.
Aujourd’hui, quatre des plus grandes banques du monde ont annoncé une nouvelle co-entreprise pour créer un nouveau protocole de règlement financier basé sur la technologie blockchain. La Deutsche Bank en Allemagne, l’UBS Suisse, Santander l’espagnole et la Bank of New York – Mellon ont uni leurs efforts pour lancer ce qu’ils nomment du nom pas très sexy de Utility settlement coin.
Comme Ripple, SETL, Monetas, et plusieurs autres technologies concurrentes, Utility Settlement Coin a le potentiel de mettre fin à la dépendance à l’égard du système bancaire américain pour les paiements transfrontaliers et les transactions financières.
Les banques seront en mesure d’envoyer des paiements à une autre banque directement, sans avoir à transiter par le péage financier de Wall Street plaza -Oliver Wyman du Cabinet de conseil mondial estime le coût de la compensation et du règlement des transactions financières internationales à hauteur de $80 milliards par an. Ceci a des implications énormes, en particulier pour les banques américaines.
La Réserve fédérale, par exemple, a déjà averti que la technologie financière pourrait poser des risques pour la stabilité du système financier américain. Et elle a raison. Si les banques étrangères sont en mesure d’effectuer des transactions directement entre elles, sans avoir à passer par le système bancaire américain, alors pourquoi auraient-elles besoin de garder des milliards de dollars aux États-Unis ? Elles ne le feront plus.
L’adoption de cette technologie pourrait provoquer une aspiration gigantesque des dépôts hors du système bancaire américain. Les banques américaines prendraient un grand coup derrière la nuque. Et le gouvernement américain aurait beaucoup moins d’acheteurs étrangers pour vendre ses piles sans cesse croissantes de dettes. Ne vous méprenez pas, l’adoption de cette technologie est un changeur de donne avec des implications profondes. Et ça se passe très vite, maintenant. Si ces méga-banques peuvent avancer à leur rythme, elles vont lancer cette technologie commercialement dans les dix-huit mois.

Marquez cela sur votre calendrier. C’est peut être la fin de la domination financière américaine.

Article original de Simon Black,
publié le 24 Aout 2016 sur le site
sovereignman.com

Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr