jeudi 6 octobre 2016

Vue de France. La bataille d'Alep et ses antécédents historiques



La bataille d'Alep, que l'armée syrienne est en train de libérer, est présentée par nos médias comme une conquête d'une ville étrangère. Les bombardements liés à cette opération militaire sont dénoncés comme des actes de barbarie...
Comment qualifier alors les bombardements de nos villes normandes par l'US Air Force en cet été 44, si ce n'est, d'après leurs auteurs, à la préparation de ces villes ?
Nos médias à l'unisson évoquent comme précédent historique l'écrasement de la ville espagnole de Guernica par l'aviation nazie en 1937, et aussi le siège de Sarajevo.
Il est bon alors de rétablir la vérité.
Mai 1936, le peuple espagnol vient de porter au pouvoir par voie électorale une majorité "Frente popular".
Le 18 juillet 1936, les forces armées se soulèvent contre la République. Elles sont écrasées par le peuple descendu dans la rue à  Madrid et  Barcelone. Mais des unités débarquent du Maroc et prennent pied sur le continent. Ainsi commence une guerre civile qui va durer trois ans. Très rapidement, des contingents des armées régulières italiennes et allemandes interviennent en faveur des troupes du général Franco, le "caudilo" du putsch armé. Les gouvernements de France - de front populaire - et de Grande-Bretagne déclarent la non-intervention, laissant libre champ aux fascistes, ne respectent même pas les accords antérieurs de livraison d'armes au gouvernement légal...
Face à la barbarie des forces franquistes, soutenues massivement par Hitler et Mussolini - la destruction de la ville basque de Guernica par l'aviation allemande en constitue un épisode sanglant - des volontaires venus de nombreux pays au secours de la République espagnole,  de France en particulier à l'appel du Parti communiste, constituent les Brigades internationales (d'où sortiront peu d'années après, les cadres des FTP, fer ce lance de la résistance armée contre l'Occupant allemand),  Mais face aux armées de métier allemande et italienne et à leur matériel, le peuple espagnol succombe en mars 1939. Les combattants républicains se réfugiant en France sont immédiatement internés dans des camps de concentration par les derniers gouvernements de la IIIème République. 
Six mois après, c'était la guerre avec l'Allemagne, puis la débâcle militaire préparée de longue date par la bourgeoisie française, le coup d'état du 10 juillet 40 installant l'état français à Vichy, une occupation du sol national durant quatre longues années, et la Résistance animée par nombre d'anciens des Brigades internationales.

Et aujourd'hui...

Ce rapide retour en arrière de ces  tragiques années s'inscrivent en faux contre le scandaleux amalgame qu'ose faire le pouvoir PS en assimilant les héros des Brigades internationales aux éléments terroristes soutenus par la France et les Etats-Unis, engagés dans la lutte contre le gouvernement légal de Syrie et de son président Bachar al-Assad !
Aussi les propos tenus avec frénésie par les journalistes, entre autres sur France Inter, concernant la situation militaire en Syrie, lors de ce dernier week-end, sont très inquiétants. 
En clair, nous serions en face d'un véritable génocide de la population d'Alep soumis à un déluge de feu d'une ampleur inédite, déversé par l'aviation syrienne (encore que on nous sous entend qu'il pourrait s'agir de bombardements effectués par des appareils russes...). Les immeubles s'écrouleraient comme des châteaux de cartes sur leurs habitants écrasés par les bombes et les missiles. Et cet enfer dure, nous dit-on, depuis quatre jours et quatre nuits... Vidéo Alep côté Ouest, que l'on ne vous montrera jamai.
Bilan annoncé : des centaines de victimes, et l'info relaie qu'il s'agit de civils, femmes et enfants de préférence...  De quoi secouer les cœurs les plus endurcis. Si ces nouvelles étaient vraies, on pourrait se poser la question sur le professionnalisme des aviateurs syriens, qui négligeraient de viser les forces djihadistes adverses... 
Les journalistes, des radios et télés en particulier, décrivent donc un climat d'apocalypse programmé froidement par le gouvernement de Damas, particulièrement par Bachar al-Assad, comparé à "un boucher qui massacre son propre peuple", comme l'aiment à le répéter nos ministres.

Bombarder une ville occupée que l'on veut libérer, est-ce un crime ?

Les journalistes se désespèrent, en duo avec les plus hautes autorités de la République de la non réaction des Occidentaux, bloqués au Conseil de sécurité par le veto russe. 
Le nom de Vladimir Poutine est voué aux gémonies.
Et le recours au souvenir de la guerre civile espagnole se retourne contre ceux qui osent l'évoquer. Car, s'il y avait comparaison entre les deux situations, elle serait en faveur de la République syrienne qui se défend, comme hier celle d'Espagne, contre ses "rebelles", armés et secondés par l'étranger, 
A l'inverse, les volontaires des Brigades internationales pourraient être assimilés à ceux du Hesbollah libanais, [aux volontaires venant d'Irak et d'Iran,] venant au secours de leur voisin, victime d'une agression internationale. Et Franco, de son côté, réunit des volontaires d'autres pays, de France entre autres, des éléments acquis au fascisme, qui deviendront peu d'années plus tard, les Kollabos de l'Occupant allemand. Tels les fanatiques de l'Organisation islamique rejoignant le camp anti-Assad... avant de s'occuper de la France...
Nos journalistes, et le gouvernement PS encore davantage, connaissent fort bien cette histoire. Et s'ils la triturent de la sorte, c'est en connaissance de cause. 
Alors pourquoi mènent-ils  cette campagne avec une telle violence ?
Par haine des Russes, de la Russie et de leur allié syrien ? 
Poutine - le diable - représente pour la gente politique aux Affaires, celui qui reconstruit la souveraineté d'un état menacé de dislocation après la défaite de l'Union soviétique. C'était du temps béni de Boris Elsine au Kremlin, le pantin ivrogne des Occidentaux, alors qu'il vendait son pays aux plus offrants. Ceux-ci ne supportent pas, aujourd'hui, que Vladimir Poutine y ait mis bon ordre et dote son pays d'une force militaire capable de faire face à toute provocation. 
Raison de voir le président russe comme l'ennemi.
Pourquoi ce déferlement médiatique hystérique, téléguidé de l’Élysée, pourquoi une telle violence, de tels mensonges répandus dans l'opinion ?
Qui croirait à l'humanisme de nos dirigeants, qui seraient heurtés par le coût humain de ces opérations militaires ?
Nous devons nous rappeler, il y a trois ans, François Hollande se désespérait du refus de la Chambre des Communes britannique d'intervenir militairement en Syrie, et du peu d'empressement d'Obama de se lancer dans une nouvelle aventure. Pourtant, le président français, lui,  avait déjà le doigt sur le bouton pour lancer ses missiles sur Damas ...Peu soucieux à l'occasion, des pertes civiles syriennes que ce geste aurait occasionnées. Et quand il vend des Rafales au gouvernement de l'Arabie saoudite, peu lui chaut des nombreux civils au Yémen assassinés par ces mêmes Rafales.
Alors, pourquoi cette déferlante campagne contre les dirigeants syriens et contre la Russie ?
On peut s'inquiéter des objectifs du pouvoir, à quelques mois d'une élection présidentielle plus que difficile. François Hollande aime parader comme "chef de guerre" au milieu des troupes françaises, engagées au Mali ou ailleurs. 
Mais il y a plus grave. 
La crise économique et sociale déferle et, en France comme au sein de l'Union européenne, des fissures, deviennent fractures. Le pouvoir oligarchique tremble sur ses bases. Aux États-Unis, un phénomène de même nature pousse au  rejet des "élites" et menace "l'establishment". Et cela au moment où la Chine est en passe de les détrôner sur le podium des puissances de ce monde...
Et on peut légitimement se demander si tout ce sinistre cirque médiatique ne s'inscrit pas dans un scénario de fin du monde, où la guerre mondiale serait le joker de l'impérialisme en perdition.
La deuxième guerre d'Espagne a précédé la Seconde guerre mondiale de six mois...
Soyons non seulement vigilants, mais aussi à l'initiative pour défendre la Paix.

TITRE ORIGINAL :
De la Syrie à la Normandie en passant par l'Espagne, par Jean LEVY

Cela n’a rien à voir avec la défaite du Japon, qui était prêt à se rendre après une défaite catastrophique de l’armée de Tokyo, forte de un million d’hommes, contre les Soviétiques en Mandchourie. Les États-Unis cherchaient à effrayer l’Union soviétique et voulaient exclure une partition du Japon avec elle, comme cela avait eu lieu en Allemagne, ils voulaient le Japon pour eux seuls. Massacrer 200.000 civils innocents sur des cibles non militaires pour atteindre cet objectif semblait être un compromis intéressant pour Truman et ses conseillers.
Il y a soixante-dix ans, les bombes atomiques connues dénommées Little Boy et Fat Man ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Dans Hiroshima environ 90.000 personnes ont été tuées immédiatement ; 40.000 autres ont été blessées, dont un grand nombre sont morts dans une agonie prolongée par la contamination radioactive. Trois jours plus tard, une deuxième frappe atomique sur la ville de Nagasaki a tué quelque 37.000 personnes et en a blessé 43.000.
Ensemble, les deux bombes ont finalement tué environ 200.000 civils japonais.

Vidéo : les rebelles "peu modérés" coupant  la tête des "modérés"
Hannibal GENSERIC