Malgré
ses nombreuses visites en Russie, l’homme fort de l’Est libyen n’est pas pour
autant l’homme de Poutine.
Le refus
du maréchal Khalifa Haftar de signer l’accord de cessez-le-feu en Libye
inflige-t-il un camouflet au Kremlin ?
Après avoir imposé avec la Turquie une
trêve sur le terrain depuis dimanche, Moscou espérait pouvoir coucher l’accord
sur le papier lundi en accueillant les délégations du gouvernement d’union
nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et dirigé par Fayez
el-Sarraj, et de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar. Alors que
le texte a été signé par le Premier ministre libyen, son adversaire a
finalement décidé de quitter le sol russe après plusieurs heures de
négociations et sans en faire de même. Sa décision a surpris, tant il semblait
acquis que Moscou avait pris la main sur le dossier libyen et disposait des
leviers nécessaires pour imposer un cessez-le-feu négocié avec la Turquie au
maréchal Haftar. Ce rebondissement pourrait affecter la position russe et son
soutien à l’ANL, à quelques jours de la conférence internationale sur la Libye
qui doit se tenir dimanche à Berlin sous l’égide de l’ONU.
« Le
projet d’accord ignore de nombreuses demandes de l’armée libyenne », a
déclaré le général, cité par la chaîne saoudienne al-Arabiya. Le texte aurait
requis que les hommes de l’ANL se retirent des alentours de Tripoli, condition
non négociable pour le maréchal qui a annoncé une « bataille
décisive » sur la capitale libyenne le mois dernier. « Les
Russes sont mécontents du comportement de Haftar, il y va de leur crédibilité,
surtout après avoir amené tout le monde à Moscou et présenté ce deal »,
confie un diplomate arabe ayant requis l’anonymat. « Ils ont tout
intérêt à faire pression sur Haftar », ajoute-t-il. « Haftar a
été et sera toujours un électron libre », souligne pour sa part
Theodore Karasik, conseiller au Gulf State Analytics, un cabinet de conseil
géostratégique basé à Washington.
Le
maréchal s’est rendu à Amman directement après sa visite à Moscou, un geste qui
remet en question le poids de l’influence du Kremlin sur le commandant libyen
et qui a été interprété par certains observateurs comme un moyen de gagner du
temps pour discuter de
la ligne à adopter avec ses parrains égyptiens et émiratis avant
dimanche. « C’est un jeu d’échecs qui se déroule sous nos yeux
actuellement », estime Theodore Karasik. « Considérant que
Haftar est soutenu par Abou Dhabi et Le Caire, il est nécessaire pour la Russie
d’être impliquée dans ce processus avec eux en fonction de ce qu’il va
ressortir de la conférence de Berlin », ajoute-t-il.
(Lire
aussi :
Les Turcs de retour : le néo-ottomanisme n’explique pas tout)
« Infliger une leçon »
Bien que
l’accord de cessez-le-feu n’ait pas été conclu et malgré la reprise de combats
sporadiques sur le terrain, la trêve semblait tenir au cours de ces derniers
jours. « Si la suspension des combats tient, cela montre que la marge
de manœuvre de Haftar vis-à-vis des Russes n’est pas très grande, même s’il a
refusé de signer le texte à Moscou », observe le diplomate arabe. En
déplacement à Benghazi pour rencontrer le commandant libyen, le ministre
allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a indiqué hier après-midi que le
maréchal Haftar avait confirmé sa présence à Berlin dimanche et a donné son
accord de principe à un cessez-le-feu dans le pays. Le président turc Recep
Tayyip Erdogan avait annoncé un peu plus tôt hier que la Turquie commençait à
envoyer des troupes supplémentaires en Libye pour soutenir le gouvernement
libyen. Selon la presse internationale, 2 000 terroristes islamistes ont
été transférés de Syrie, via la urquie, vers la Libye cette semaine afin de
prêter main-forte aux hommes de Sarraj. Suite à la réunion de Moscou, le dirigeant turc avait menacé
« d’infliger une leçon » au maréchal Haftar.
La
Russie a pour sa part renforcé sa présence au cours de ces derniers mois à
travers des francs-tireurs en faisant appel aux mercenaires du Groupe Wagner,
a rapporté le New York Times en novembre dernier. Les mercenaires de cette
société privée russe, qui entretient des liens étroits avec le Kremlin, ont
également fourni leurs services sur différents terrains à l’instar de l’Ukraine
et de la Syrie. Selon le journal américain, ces snipers feraient partie d’une
troupe de 200 combattants russes arrivés entre octobre et novembre derniers
pour appuyer les hommes du maréchal Haftar. Interrogé à ce sujet samedi
dernier, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que si des combattants russes
étaient présents en Libye, ces derniers ne représentent pas l’État russe et ne
sont pas payés par l’État. « Les Russes veulent se mettre en position
de conciliateur et ne pas être perçus comme soutenant Haftar de manière
inconditionnelle. Cet appui n’est d’ailleurs pas opérationnel de la même
manière dont se manifeste le soutien des Émiratis ou des Égyptiens »,
estime le diplomate arabe.
Multiplicité des acteurs
L’homme
fort de l’Est libyen a effectué plusieurs voyages à Moscou au cours de ces
dernières années. Il n’est pas pour autant l’homme de Poutine. « Les
objectifs de Moscou vont au-delà de son soutien à Haftar : la Russie cherche à se
positionner comme un médiateur-clé, lui permettant d’accéder aux
ressources énergétiques et aux ports libyens », note Anna
Borshchevskaya, chercheuse au Washington Institute for Near East Policy,
interrogée par L’OLJ. « La Libye est un pays important sur le plan
géostratégique, offrant une marge de manœuvre plus large sur le flanc sud de
l’OTAN en Méditerranée, un tremplin pour le reste de l’Afrique du Nord et le
Moyen-Orient », poursuit-elle. Le Kremlin ne cache pas sa volonté de
s’imposer comme un acteur incontournable dans le jeu diplomatique libyen,
espérant y dupliquer le scénario syrien où Moscou est devenu le parrain de
Damas, profitant du vide laissé par la politique américaine de désengagement
dans la région. « Si la Libye pouvait devenir une “seconde Syrie”,
je crois que le peuple libyen en bénéficierait », a déclaré mardi
le ministre russe des Affaires étrangères sortant, Sergueï Lavrov. Il a
également mis en avant « l’attitude responsable de toutes les parties
syriennes et le soutien des acteurs extérieurs » qui ont permis de
lancer des négociations politiques et a assuré que la Russie œuvrait pour que
les parties libyennes agissent de la même manière pour l’avenir de leur pays.
La
multiplicité des acteurs aux intérêts divergents dans le dossier libyen rend
toutefois la tâche difficile pour Moscou alors qu’il doit préserver les
positions de chacun pour se poser en médiateur crédible. « Il y a une
superposition de conflits par-dessus la guerre civile libyenne, comme la compétition entre les EAU et le Qatar, entre les EAU et la Turquie ou encore entre la Russie et l’Ukraine. Cela complique
les négociations », précise Theodore Karasik. « Moscou ne
cherche finalement pas une véritable résolution des conflits ; le Kremlin est
plutôt très bon pour créer et gérer ce qu’on appelle des “conflits gelés” »,
remarque Anna Borshchevskaya avant d’ajouter que « lorsque Moscou gère
des conflits, cela crée des situations où tout le monde dépend du Kremlin et où
il n’y a pas de combats à grande échelle ni de paix véritable ».
L’Orient-Le-Jour
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« Il y a
en Algérie une grande peur de la partition libyenne »
Le chercheur Jalel Harchaoui décrypte le
pragmatisme diplomatique d’Alger et son « scepticisme profond » à
l’égard du maréchal Khalifa Haftar.
Jalel Harchaoui est chercheur à
l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas), spécialiste
de la Libye. Il est notamment l’auteur d’une étude sur la perception du conflit
libyen par l’Algérie, « To
close for comfort. How Algeria faces the libyan conflict », écrite
pour le compte de l’organisation Small Arms Survey.
Alors que l’Allemagne s’apprête à
accueillir à Berlin, dimanche 19 janvier, un nouveau sommet international
sur la Libye, M. Harchaoui décrypte dans un entretien au Monde Afrique
le regain d’intérêt pour le rôle de l’Algérie dans les tentatives de médiations
diplomatiques autour d’une crise en proie à une escalade des ingérences
étrangères.
Quelle est la marge de manœuvre de l’Algérie face au risque d’aggravation de la guerre à Tripoli ?
Jalel Harchoui Elle est très étroite. Quoi qu’il arrive, l’Algérie
ne va pas participer d’une manière officielle à une intervention militaire hors
de ses frontières. La sacro-sainte doctrine de non-intervention sera respectée,
surtout dans l’actuelle période de transition. Une controverse polarisante
comme un plongeon dans le conflit libyen lancerait une onde de choc au sein de
l’Etat en ce début de présidence Tebboune. Il convient donc de ne pas
avoir une imagination trop vive en pensant que, d’un seul coup, l’Algérie peut
se lancer dans une aventure étrangère.
Cela étant dit, plusieurs philosophies
coexistent et s’opposent au sein de l’appareil d’Etat algérien. Certaines
factions sont tentées de suivre une stratégie populiste en instrumentalisant la
haine ressentie par la population pour les élites et le système en place.
D’autres factions tiennent à l’ordre avant tout, redoutent les réformes et
rejettent le mouvement de protestation du Hirak. Cette dichotomie est une
simplification grossière, mais elle fait écho aux divisions qui existent à
l’étranger concernant la Libye. Aider Haftar et les Émirats arabes unis (EAU) à
continuer leur offensive contre Tripoli est perçu comme un acte
antidémocratique. Par conséquent, sur le plan de la rhétorique et de
l’apparence au moins, le président Tebboune sait qu’il a intérêt à apaiser la
partie contestataire du public algérien et donc à brider tout tropisme
pro-Haftar. Cependant, l’establishment pris dans son ensemble ressent tout de
même une petite préférence pour la philosophie émiratie, conservatrice, ce qui
explique que l’Algérie ne
va certainement pas s’associer d’une manière trop ostentatoire ou trop intense
avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Que peut donc faire l’Algérie ?
Si sa marge de manœuvre est étroite,
elle n’est pas nulle pour autant. Un réveil de la diplomatie algérienne
s’opère. C’est un pays qui a une tradition des affaires étrangères. Ce n’est
pas un poids plume. Il y a une gravité diplomatique qui fait que quand Angela
Merkel invite le président Tebboune, les autres pays conviés à la conférence de
Berlin se demandent ce que va dire l’Algérie. Les Etats invités aux pourparlers
de dimanche sont divisés. Chaque petite nuance véhiculée par la diplomatie
algérienne a son importance. Alger en a conscience. Après une longue absence,
l’Algérie orchestre son retour dans l’espace diplomatique à travers le dossier
libyen. Il y a d’ailleurs un certain opportunisme : la Libye offre à
l’Algérie l’occasion de se faire remarquer sur la scène internationale et d’y
être courtisée.
La préoccupation première d’Alger n’est
pas géopolitique, mais économique. L’Algérie a cruellement besoin
d’investissements étrangers et, très bientôt, aura sans doute besoin de prêts.
De ce point de vue, la Turquie lui est peu utile puisqu’elle est elle-même en
proie à une crise économique grave. Pendant ce temps, les EAU conservent leur
image de bolide financier. Cette réputation s’est confirmée récemment lorsque
Abou Dhabi a annoncé l’injection de 23 milliards de dollars (21,7
milliards d’euros) dans l’économie indonésienne pour aider à financer des
projets d’infrastructure et d’énergie. La realpolitik la plus
élémentaire indique qu’Alger doit commencer par afficher une certaine complicité
avec Ankara sur le dossier libyen, et ensuite négocier avec les États du Golfe.
En attendant, l’Algérie entend profiter de la compétence de ses diplomates qui
ont pris soin, depuis 2014, de nouer un contact avec presque toutes les
factions du conflit libyen. L’Algérie est un mastodonte sécuritaire, démographique et géographique.
Quelqu’un comme Haftar ne va pas chercher à couper les ponts avec elle comme il
a pu le faire avec la Turquie. Ou être méprisant, comme avec la Tunisie.
Comment l’Algérie perçoit-elle le risque d’une intervention turque en Libye ?
Il faut évoquer la dernière session de
la Ligue arabe convoquée en urgence le 31 décembre 2019 par l’Égypte,
qui en assure la présidence cette année. Le texte poussé par Le Caire
énonçait en substance que les interférences étrangères sont absolument
inacceptables en Libye, surtout celle de la Turquie. Or ce projet de texte a
complètement échoué face à un texte concurrent soutenu par Alger, qui a réussi à rallier dans son
camp beaucoup d’entités arabes, dont la Palestine, l’Irak, la Tunisie et même
le Soudan. Cette version comportait une nuance subtile, mais aux
ramifications importantes. Ce que l’Algérie a fait accepter, c’est le fait que toutes les interférences étrangères en Libye sont
inacceptables. Je trouve que c’est un excellent résumé de
l’attitude algérienne. Un alignement est en train de se dessiner sur cet esprit
finalement assez pragmatique, à rebours du faux-semblant niant la réalité de
l’intervention militaire des EAU au côté de Haftar. C’est pourtant la position
de Paris et même de Washington.
La raison pour laquelle la chancelière
allemande Angela Merkel a perdu autant de semaines précieuses dans la
préparation du sommet de Berlin, c’est que son idée initiale consistait à
traiter des violations émiraties au même titre que les violations turques.
L’initiative allemande fut ralentie et quelque peu dénaturée cet automne, car
il y avait une résistance de la part des Français et, dans une moindre mesure,
une certaine inertie très complaisante de la part des Américains. Les deux pays
refusent d’émettre la moindre critique à l’égard des EAU. Donc finalement le
camp de Merkel va être renforcé par la présence algérienne. C’est avec cette
petite différence-là que l’Algérie entend s’exprimer. Notons d’ailleurs que le sommet raté de Moscou, le
13 janvier, a révélé une Russie plutôt tentée de pencher quelque peu vers
la position turque sur la Libye. Cela
laisserait entrevoir un alignement russo-algérien à Berlin.
Un soutien algérien à la Turquie est-il envisageable si Haftar devait persister dans son ambition de conquérir Tripoli ?
Au début, certains craignaient de voir
des F16 turcs décoller de la Tunisie vers la Libye. Rien de cela ne se fera, et
certainement jamais du sol algérien. De manière concrète, tant que la Turquie
n’est pas la partie la plus agressive, ou la plus brutale, dans le théâtre de
la Tripolitaine, l’Algérie la tolérera sans doute, voire l’aidera un petit peu,
du point de vue du renseignement, de l’action diplomatique et aussi peut-être
sur certaines questions logistiques non létales. Parce que Haftar est vu par Alger comme
synonyme d’une longue guerre urbaine à Tripoli, on retrouve une
espèce d’accommodement avec les Turcs. D’autant que la présence turque en Libye
est pour le moment limitée et concentrée sur la défense de Tripoli. En
revanche, si la Turquie devait demain réaliser plusieurs victoires d’affilée et
gagner une situation de suprématie en Tripolitaine, je peux vous garantir que
les Algériens se retourneraient contre sa présence.
Comment l’Algérie perçoit-elle Haftar ?
Lorsque Haftar a commencé sa campagne
en mai 2014, l’Algérie le voyait d’un bon œil, n’aimant pas du tout les milices islamistes de
Tripoli. En mai 2014, juste avant le début de la fameuse opération
« Al-Karama » [« dignité »] de Haftar, les
islamistes les plus durs avaient même menacé l’ambassade algérienne. Quand
Haftar, soutenu alors par l’Egypte et l’Arabie saoudite, a entamé une campagne
militaire, relativement organisée, contre les acteurs islamistes de Benghazi, il
a suscité une certaine sympathie de la part d’Alger. Là où le bât a blessé,
où l’Algérie a commencé à décrocher, c’est quand, d’un seul coup, fin août 2014, des avions de chasse émiratis ont
bombardé l’aéroport de Tripoli. Cela était absolument intolérable du
point de vue de la présidence Bouteflika de l’époque, malgré son amitié avec
les EAU. A partir de ce moment, l’offensive « Al-Karama » a fait peur
à Alger. La réflexion était alors : « Ça ne marche pas comme ça. Bombarder une ville
libyenne à moins de 200 km de la frontière tunisienne va saboter tout le
travail que nous avons réalisé pour éviter la déstabilisation de la Tunisie. »
Les Libyens pro-Haftar aiment parfois
accuser les Algériens d’être des islamistes déguisés, d’être complices du
Qatar, de la Turquie. Il y a à Alger des décisionnaires qui aiment bien Haftar,
il faut le reconnaître. Mais, dans l’ensemble, ce qui ressort est un
scepticisme profond à son sujet car, à de nombreux égards, il n’est pas ce qu’il
prétend être. Haftar ne dispose pas de l’armée
puissante et régulière dont il projette l’image. Ce décalage
contraint le maréchal à déployer une forte agressivité, à causer beaucoup de
destructions sans forcément atteindre ses objectifs. L’antipathie algérienne
n’a rien à voir avec la question idéologique de savoir si on aime ou pas les
islamistes. Les Algériens se disent plutôt : « Si Haftar
prétend avoir une vraie armée, pourquoi ne réussit-il pas à avancer ? Où
sont ses bataillons disciplinés ? Pourquoi a-t-il besoin de recruter tant
de mercenaires étrangers ? Pourquoi y a-t-il tant de civils déplacés ? »
Que ce soit en 2017, en 2018 ou aujourd’hui, il y a toujours eu à
Alger ce grand scepticisme à l’égard du maréchal Haftar.
Que Haftar soit appuyé par les Égyptiens et bénéfice du soutien discret des Français participe-t-il à la défiance des Algériens ?
Les Algériens savent bien que ces États-là,
en cas de victoire de Haftar, ne quitteront jamais la Tripolitaine. A Alger, on
pense donc qu’il y a malheureusement
une internationalisation des conflits de la région. Dès lors, le job
des sécuritaires, c’est de retarder ce phénomène-là en employant les moyens du
bord. Tout cela s’inscrit d’ailleurs dans une grande peur de la partition
libyenne. Car les Algériens sont obsédés par la
possibilité de leur propre partition. Quand ils voient la séparation
du Soudan, le séparatisme kurde, les problèmes libyens, ils ont très peur que
cela réveille à l’intérieur de l’Algérie des velléités de sécession. Cela est
vécu comme une obsession très aiguë, une sorte de paranoïa.
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