L'Histoire est décidément un éternel recommencement... Qu'un empire vienne
à décliner et le vieux schéma reprend, invariable : perte de légitimité et de
puissance, hystérie, corruption, cupidité et brigandages en tout genres.
A cet égard, l'Amérique de Donaldinho, sans masque et sans scrupules, fait
très fort, portant un coup terrible au prestige de Washington, donc à sa
légitimité internationale.
Certes, les administrations précédentes ne faisaient
pas fondamentalement autre chose, mais subsistait toujours un vernis moral
qui prétendait faire illusion, enrobé de belles phrases propres à convaincre la
ménagère de moins de cinquante ans. Désormais, on ne prend plus de gants et la
vérité crue apparaît aux yeux de tous.
Assad ne
disait pas autre chose il y a quelques mois, lorsque l'occupant de la Maison Blanche
sortait ses gros sabots et assurait benoîtement rester en Syrie pour le pétrole
:
Trump est le
meilleur président américain de l'histoire. Non pas que sa politique soit bonne
mais parce qu'il est le plus transparent. Tous les présidents américains commettent
des crimes. Ils finissent par remporter le prix Nobel et se posent en
défenseurs des droits de l'homme alors qu'ils ne sont que des criminels
représentant seulement les intérêts des lobbies pétroliers, d'armement ou
autres. Trump, lui, dit clairement les choses : "Nous voulons le
pétrole". Que pourrions-nous rêver de mieux qu'un ennemi transparent ?
On se
rappelle que cette franchise d'ailleurs exagérée (le pétrole syrien n'est qu'un
prétexte) avait mis mal à l'aise le Deep State impérial. Si ce dernier
est évidemment d'accord sur le fond, il a toujours été très soucieux sur la
forme, habitué qu'il est à habiller ses intrigues/invasions d'élégants concepts
: liberté, démocratie etc. C'est avant tout une question de
légitimité. Si l'hyperpuissance US n'a pas fondamentalement été remise en
cause durant des décennies malgré ses turpitudes, coréenne ou vietnamienne
entre autres, c'est qu'elle conservait un certain magistère moral face à une
URSS totalitaire. Cette bonne conscience est maintenant en train de s'écrouler
et le monde entier assiste au spectacle d'un empire rapace et déclinant qui ne
lutte plus que pour ses intérêts.
L'on a vu
dans le dernier billet que le parlement irakien avait voté le
départ des troupes américaines et que la décision était entre les mains du
gouvernement. Sentant le danger venir, Washington a pris les devants et proféré
une folle menace qui relève carrément du grand banditisme
: si Bagdad ordonne le retrait US, l'Irak n'aura plus accès à ses comptes
de la Federal Reserve Banque de New York (la banque centrale américaine) où
sont partiellement déposés ses revenus pétroliers ! De la piraterie à l'état
pur...
Si, à court
terme et localement, ce chantage peut rapporter, il
est évidemment catastrophique à long terme pour le système financier des
Etats-Unis, pilier incontournable de leur puissance. La force
d'un empire réside dans la confiance qu'il inspire aux autres pays, qu'ils
soient vassaux, alliés ou neutres. Celle-ci doit actuellement avoisiner le zéro
absolu. Comme le disait Poutine dans un autre registre, à propos de la
sanctionnite aiguë de Washington : « Ce n'est
pas nous qui quittons le dollar, c'est le dollar qui nous quitte. Ceux qui
prennent de telles décisions ne se tirent pas une balle dans le pied, mais plus
haut. »
Source : Chroniques du Grand jeu
Le gangster Al Capone-Trump
Voici le le récit (non diffusé à la télévision) du
Premier ministre irakien Abdul-Mahdi, qui, sous les menaces physiques de
Trump-Al-Capone, a démissioné...
» “Ce sont les Américains qui ont détruit le
pays et qui l'ont ravagé. Ils ont refusé de terminer la construction du système
électrique et les projets d'infrastructure. Ils ont négocié la reconstruction
de l'Irak en échange de l’abandon par l’Irak de 50 p. 100 des importations de
pétrole. J’ai donc refusé et j’ai décidé d’aller en Chine et de conclure avec
elle une entente importante et stratégique. Aujourd'hui, Trump essaie d'annuler
cet important accord.”
» Abdul-Mahdi a poursuivi ses remarques,
notant que la pression exercée par l'administration Trump sur ses négociations
et ses transactions ultérieures avec la Chine s'est considérablement accrue au
fil du temps, entraînant même des menaces de mort contre lui-même et son
ministre de la Défense :
» “Après mon retour de Chine, Trump m'a
appelé et m’a demandé d'annuler l'accord, j'ai également refusé, et il a
annoncé sous forme de menace [qu'il y aurait] des manifestations massives pour me
renverser. En effet, les manifestations ont commencé, puis Trump a appelé de
nouveau, menaçant d’une escalade en cas de non-coopération et de refus de ses
demandes, expliquant que des éléments extérieurs [présumés
être des mercenaires ou des soldats américains]
tireraient pour tuer à la fois des manifestants et des forces de
sécurité du haut des plus hauts bâtiments et de l'ambassade américaine, pour
faire pression sur moi, pour me soumettre à ses souhaits et annuler l'accord
avec la Chine”.
» ”Je n'ai pas répondu et j'ai remis ma
démission, et les Américains insistent encore aujourd'hui pour obtenir
l’annulation de l'accord avec la Chine. Quand le ministre de la défense a dit
que ceux qui avaient tué les manifestants étaient des éléments extérieurs, Trump m'a appelé immédiatement et m'a menacé physiquement,
ainsi que le ministre de la défense, au cas où l’on parlerait encore de ces
éléments extérieurs”.
» Très peu de médias de langue anglaise ont
rapporté les commentaires d'Abdul-Mahdi. Tom Luongo, un analyste indépendant
basé en Floride et éditeur de la Lettre d’Information The Gold Goats’n Guns, a
déclaré à MintPress que les raisons probables du “surprenant” silence médiatique
à propos des affirmations d'Abdul-Mahdi venaient de fait que “cela n'a jamais
vraiment été diffusé sur les chaînes officielles...” en raison de la coupure du
flux vidéo pendant la session parlementaire irakienne et aussi du fait que
“c’est très gênant et quant aux médias... [ils se
taisent] puisque Trump fait ce qu'ils
veulent qu’il fasse, c’est-à-dire l’affrontement avec l’Iran et la protection
des intérêts d’Israël là-bas”.
» “Ils ne vont pas le gêner sur ce
point [l’Irak] s’il
joue leur jeu”, a ajouté Luongo, avant de poursuivre que les médias “garderont
néanmoins [ces informations] pour une utilisation future... Si cela se fait, ils
l’utiliseront contre lui plus tard s’il tente de quitter l’Irak.” “A Washington, tout est utilisé comme levier [de chantage]”,
a-t-il ajouté. »
C’est un sentiment qui va se généraliser : l’action contre Soleimani montre
que les USA ne reculent désormais devant aucune action extrême de liquidation,
– et l’on peut conjecturer que cela vaudra certainement pour leurs
“alliés”, y compris les vertueux Européens, – sans aucun souci des
lois internationales et de la légalité, et en revendiquant hautement ces actes,
au plus haut niveau de ce qui ne peut être nommé en aucune façon un
État, – pour que chacun sache exactement ce qu’il risque...
Il s’agit d’une “brutalisation” extrême de
la diplomatie US qui n’est plus aujourd’hui qu’une activité de gangstérisme le
plus cru : au-delà de la “militarisation”
de la diplomatie qu’on constate depuis des années, il s’agit de la
“gangstérisation” de toute l’activité extérieure US (diplomatie dans son sens le
plus large, économie et commerce, forces militaires et guerres extérieures,
etc..).
Nous voulons
mettre en évidence la radicalisation extrême, quasiment au plus extrême
possible, des méthodes du gangstérisme le plus illégal et le plus sauvage
possible en ce qui concerne ce qu’on ne peut plus nommer en aucun cas la
“diplomatie” US (et tout le reste de l’action extérieure). Cela ne signifie pas
non plus une orientation particulière de Trump (belliciste, neocon ou
pas), cela signifie que dans les circonstances qui lui conviennent et comme il
est le partisan convaincu de ces méthodes, il est l’exécutant idéal. Il n’a
aucune crainte de “se mouiller” à cet égard, ce qui intronise le fait de la
brutalisation absolue du Système et des méthodes complètes de gangstérisme. Le
“crime organisé” règne, de façon officielle et affirmée.
Dans le cas irakien, son attitude très dure, voire
l’assassinat de Soleimani également [en plus d’un acte anti-iranien],
constituent un avertissement pour ceux qui n’exécuteraient pas ses consignes,
notamment en Irak, et dans ce cas c’est dans la logique du personnage Trump qui
a pris la Chine comme cible principale et adversaire mortel de la puissance US,
alors que l’Irak veut se tourner vers la Chine... Rien d’idéologique, tout
du businessman qui emploie évidemment les
méthodes du crime organisé qui constitue l’organisation parfaite
pour le businessman. Bien entendu, tout cela ne présage rien
d’apaisé on s’en doute, à terme plus ou moins rapproché, pour ce qui est de la
situation des relations entre les USA et l’Irak, et plus particulièrement de la
situation des forces militaires US en Irak.)
Source : Dedefensa.org
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Hannibal GENSERIC
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