samedi 27 mai 2023

Est-ce que les États-Unis poussent l'ours à la guerre ? ou est-ce que l'Ukraine devient état-voyou ? ou est-ce les deux ?

Hier, trois drones fournis par l'Occident ont attaqué un navire russe gardant le pipeline Turkstream. La Russie prétend que tous ont été détruits, mais il y a une vidéo qui suggère qu'un a touché le navire russe. Cette attaque est la dernière d'une série d'événements au cours des trois dernières semaines où l'Ukraine frappe des cibles en Russie avec des armes fournies par les États-Unis et les Britanniques.


En plus de cette attaque de drone maritime, l'Ukraine a effectué ce qui suit :
• Une incursion transfrontalière dans la région de Belgorod avec des véhicules et des armes fournis par les États-Unis. L'attaque a été repoussée avec de lourdes pertes du côté ukrainien.
• Lancement sporadiques d’attaques d'artillerie et de Himars contre des villes civiles russes le long de la frontière
• Une attaque de drone sur le Kremlin.
• L'utilisation de missiles de croisière britanniques Storm Shadow pour atteindre des cibles en Russie.

Aucune de ces attaques ne change la donne en termes de situation stratégique, elles alimentent une vague de colère montante en Russie qui est susceptible de faire monter la pression en faveur d'une réponse militaire plus forte. L'attaque maritime contre le navire russe gardant le pipeline Turkstream est particulièrement déroutante car il s'agit indirectement d'une attaque contre un membre de l'OTAN (c'est-à-dire la Turquie). Exactement ce dont l'OTAN a besoin, aliénant le membre de l'OTAN avec la deuxième plus grande armée de l'OTAN   [1].

Les médias ignorent la possibilité si ces attaques sont cautionnées ou ordonnées par les États-Unis et/ou le Royaume-Uni et suggèrent qu'elles ont été menées par l'Ukraine sans consulter ses partenaires de l'OTAN. Cependant, mon nouvel ami, Steve Bryen, a publié un excellent article dans l'Asia Times sur l'incident du pipeline Turkstream qui explique pourquoi il ne s'agissait pas d'une opération ukrainienne unilatérale :

Il y a un certain nombre de faits troublants au sujet de cette opération.

La première est que les Ukrainiens se préparaient à attaquer le gazoduc Turkstream et devaient couler le navire russe qui le gardait. Turkstream transporte du gaz naturel à une capacité annuelle de 31,5 milliards de mètres cubes et se compose de deux lignes offshore de 930 kilomètres et de deux lignes terrestres distinctes de 142 kilomètres (88,2 miles) et 70 kilomètres de long.

L'un des clients du gaz russe de ce gazoduc est la Hongrie. Cela porterait un coup dur à la Hongrie si Turkstream était détruit, et cela pourrait conduire à une chute t du gouvernement dans ce pays. La Hongrie, sous Viktor Orbán, est considérée par Washington comme pro-russe. . . .

Les Ukrainiens ont mené cette opération dans le Bosphore, à environ 80 miles du continent turc. Il est raisonnable de dire que cette attaque ne visait pas seulement les Russes, mais c'était la première partie d'une attaque contre un allié de l'OTAN, la Turquie et d'autres consommateurs de gaz, en particulier la Hongrie - également un allié de l'OTAN.

La longue distance de l'Ukraine proprement dite suggère que l'Ukraine aurait eu besoin de renseignements en temps réel pour localiser le navire russe et le cibler.

Voici la partie troublante. Il y aurait eu un avion de surveillance télépiloté américain  RQ-4 à proximité de cet incident. Le RQ-4 aurait pu fournir des informations de ciblage en temps réel et aurait également pu relayer les mêmes informations au drone naval ukrainien sans pilote. Bien qu'il n'y ait aucune preuve tangible que le RQ-4 ait joué un rôle, comment l'Ukraine aurait-elle pu gérer cette opération autrement ?

Alors que les États-Unis et le reste de l'OTAN feignent d'ignorer l'attaque, le fait essentiel est que l'Ukraine avait besoin de données de ciblage que seules les sources de renseignement de l'OTAN pouvaient fournir. Cela signifie que les États-Unis ont joué un rôle direct dans cette attaque. Lorsque vous ajoutez cet incident à l'incursion transfrontalière dans la région de Belgorod où des véhicules fournis par les États-Unis ont mené l'attaque, la Russie ne peut que conclure que les États-Unis s'impliquent davantage dans la guerre contre la Russie.

Cela marque une dangereuse escalade de la guerre et il est peu probable que la Russie la considère comme insignifiante. Outre l'attaque par drone maritime, deux bombardiers américains B-1 dans la Baltique ont survolé l'espace aérien russe et ont été interceptés par des avions de combat russes. Ajoutez à cela le récent revirement Biden donnant le feu vert à l'envoi d'avions de combat F-16 en Ukraine et le déploiement fin 2022 d'éléments des 101 et 82e unités aéroportées respectivement en Pologne et en Roumanie. Ces troupes sont toujours là.

La Russie surveille également attentivement le prochain exercice de l'OTAN, Air Defender 23:

Air Defender 23 sera l'exercice militaire le plus important jamais réalisé dans le ciel européen. L'événement aura lieu du 12 juin au 23 juin, impliquant les forces aériennes de 25 nations.

Plus précisément, Air Defender 23 représentera l'exercice de déploiement des forces aériennes le plus étendu de l'histoire de OTAN. L'événement sans précédent impliquera jusqu'à 10.000 participants à l'exercice qui testeront leurs compétences de vol avec environ 220 aéronefs. L'exercice militaire aura lieu dans l'espace aérien européen et sous le commandement de Armée de l'Air allemande ou Luftwaffe.

Alors que l'OTAN peut prétendre qu'il ne s'agit que d'un exercice de routine, une opération « d'entraînement » de cette taille et de cette ampleur dans un contexte de tensions accrues dans la région revient à allumer une allumette dans un réservoir de stockage d'essence. Cela augmente la possibilité que la guerre en Ukraine se transforme en un véritable conflit avec l'OTAN.

Il semble que les États-Unis soient prêts à prendre des mesures plus désespérées et mal avisées à la suite de la défaite ukrainienne à Bakhmut. Aucun geste de conciliation n'émane de Washington. Au contraire, une rhétorique et des actions plus belliqueuses sont de mise.

La Russie, pour sa part, ne reste pas les bras croisés. Dans les premières heures de vendredi, TG-channels ukrainiennes ont rapporté des attaques de drones et de bombardiers aériens Geraniums dans les régions de Soumy, Tchernigov et Zapozhye, ainsi que dans la région de Dnepropetrovsk. Des explosions ont également été signalées dans le district de Kupyanskiy de la région de Kharkov ce soir. Hier, la Russie a bombardé et touché le barrage du réservoir de Karlovskoye, situé à 40 km au nord-ouest de Donetsk et qui constitue une voie d'approvisionnement essentielle pour les forces armées ukrainiennes dans la région de Donetsk. Cela rend plus difficile pour l'Ukraine d'approvisionner ses forces du côté est de la Volcha et crée plus d'obstacles que l'Ukraine doit surmonter si elle espère lancer une contre-offensive réussie.

Il semble que la campagne de bombardement de trois semaines de la Russie - utilisant des bombardiers stratégiques - pèse lourdement sur les forces que l'Ukraine a rassemblées pour leur contre-offensive tant attendue. Les pertes ukrainiennes rendent difficile le rassemblement des effectifs et de la puissance de feu nécessaires pour lancer et soutenir une opération offensive au-delà de quelques jours. Nous le saurons avec certitude dans les semaines à venir.

Je vais le dire simplement - nous vivons la période la plus dangereuse de l'histoire du monde depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis ne montrent aucun signe de recul dans leurs efforts pour maintenir la guerre en Ukraine dans le vain espoir d'affaiblir la Russie. Et la Russie intensifie ses opérations pour décimer les capacités militaires de l'Ukraine. Cela semble être une recette toxique pour une collision horrible. J'espère que je me trompe.

Par Larry Johnson - SONAR 26 mai 2023   Source

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NOTES

[1] les USA n’ont pas hésité à priver l’Europe en général et l’Allemagne en particulier du gaz et du pétrole russes bon marché, alors que tous ces pays sont membres de l’OTAN. Alors plusieurs conclusions sont possibles et ne s’excluent pas mutuellement :
-  Les pays européens sont masochistes, et sont prêts à se faire hara-kiri pour plaire à leur seigneur et maître américain
-  Les pays européens sont gouvernés par des traîtres, qui sont là pour se remplir les poches et qui n’ont « rien à cirer » du bien être de leurs peuples ;
-  Les pays européens sont en fait des colonies américaines et ne peuvent qu’exécuter ce que leur dicte l’occupant yankee ;

Je laisse aux lecteurs le soin de suggérer d’autres explications…

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Hannibal Genséric

5 commentaires:

  1. La troisième guerre mondiale est voulue pour accélérer la mort voulue du dollar.
    Sans cette guerre, la mort du dollar serait trop lente aux yeux des initiés.

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  2. Les évènements vont se précipiter. Il n’y a guère que la population occidentale complètement abrutie qui va passer directement dans la fosse sans qu’elle ne comprenne quoi que ce soit, l’attitude de ce troupeau d’une docilité épouvantable et abyssale devant les vaccins l’a amplement démontrée. De l’autre côté, on comprend le peu d’empressement de hâter quelque chose qui finira par arriver d’une manière ou d’une autre. On peut bien sûr s’interroger sur cette insistance à s’avancer toujours plus vers la destruction. Est-ce un jeu de répartition des rôles ? ou bien tout simplement la stupidité infinie de certains et leurs aveuglements crasses qui les guident, nous ne le saurons peut-être jamais . Kubrick avait fait Dr Folamour à une époque ou les technologies étaient bien moins développées qu’aujourd’hui . Le film apparaissait pour ce qu’il est, une satire cynico-apocalyptique, une sorte de « cartoon nucléaire » auxquels peu de spectateurs pouvaient adhérer, tout ceci ne semblait pas sérieux, ce qui n’empêcha nullement le film d’avoir du succès. Aujourd’hui le grotesque omniprésent dans le film est devenu une quasi réalité. Kubrick n’exagérait pas, en fait, il nous montrait non pas l’état du monde à son époque, mais celui qui est aujourd’hui le nôtre.

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    1. Malheureusement oui, la majorité de la population en Europe reste aveugle aux menaces qui pèsent sur le vieux continent. Il y a même encore des idiots pour apporter une caution morale aux Etats-Unis. Merci BFMTV et LCI.

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    2. Ça va aller très vite et prendre les serfs par surprise.
      On peut même dire que ce sera un carnage.
      Une stratégie de sauvegarde individuelle est toujours possible à organiser, mais c'est déjà un peu tard.
      Bon courage à vous tous

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  3. Larry Johnson et ses ancêtres ont activement et orgueilleusement contribué à la construction de la moderne Babylone, qui est en train de plonger toute l'humanité dans le gouffre d'une catastrophe unique dans l'histoire, comme il ecrit justement, mais non pas d'après la seconde guerre mondiale, mais d'après le déluge.

    Ceci il ne l'écrit pas parce qu'il est mentalement aveuglé par la préesomption innée des Américains et aussi parce qu'elle serait une admission trop honteuse et humiliante. Mais c'est la réalité que les Américains découvriront et comprendront, comme d'habitude, quand il sera trop tard pour y remedier.
    Dans cette vie, mais surtout, helas, dans l'au de là.

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