mardi 19 novembre 2024

La guerre à venir

Zheng Yongniang est conseiller du président chinois Xi Jinping. Un conseiller très écouté, d'ailleurs, et un excellent analyste de notre Occident. Et de ses intentions.
Et Zheng ne mâche pas ses mots pour définir l'état actuel des relations entre sa Chine et cette Amérique qui résout à elle seule toutes les contradictions d'un Occident sans autre guide ni référence.

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Et son analyse, rapportée par divers sites européens, est lucide et froide.

La guerre, une nouvelle guerre mondiale, est inévitable. Et elle aura pour principaux adversaires Pékin et Washington, et pour théâtre privilégié le Pacifique.

Un point c'est tout.

Sec, sec, comme les Chinois savent l'être quand ils parlent des choses vraies. Sans faux-semblants ni langue de bois. C'est-à-dire sans ces tournures de phrases, ces euphémismes qui, malheureusement, caractérisent les déclarations de nos hommes politiques. Toujours plus soucieux de nous raconter le classique « conte de fées de l'ours » que de nous dire la vérité. De nous la dire purement et simplement.

Et la vérité, malheureusement, est une. La véritable confrontation, aujourd'hui, n'est pas celle, permanente et ouverte, entre Washington et Moscou. Qui, peut-être, (mais le conditionnel s'impose) pourrait être résolu par la nouvelle administration américaine dirigée par Donald Trump.

Ce n'est pas non plus celle qui se déroule dans le Moyen-Orient élargi, convulsif et confus. Avec l'affrontement en cours entre Israël et la coalition chiite, dirigée par l'Iran.

Autant de chapitres dangereux, certes, et sanglants de l'histoire contemporaine. Mais pas décisifs pour autant. Parce que la véritable confrontation est plus lointaine. Même si parler d'éloignement est, aujourd'hui, peut-être inapproprié. Notre monde étant devenu, désormais, trop interconnecté, trop petit si l'on veut simplifier, pour nous permettre de considérer une telle tension comme réellement lointaine. D'où pourrait naître (et le conditionnel, ici, n'est qu'un espoir) un nouveau conflit mondial.

Qui voit, en filigrane, l'affrontement entre Washington et Pékin. C'est-à-dire entre ceux qui détiennent, peut-être depuis trop longtemps, une sorte de primauté géopolitique, qu'ils voudraient mondiale et absolue. Et qui cette primauté, désormais, est de plus en plus ouvertement remise en cause.

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La Chine est dirigée par une élite, si l'on préfère une oligarchie, qui est extrêmement réaliste. Qui ne souhaite pas la guerre avec le concurrent américain. Elle préfère une expansion « pacifique » - et les guillemets s'imposent - de sa propre puissance. En premier lieu, bien sûr, sur le plan commercial et économique. Dans le second cas, bien sûr, politique.

Cependant, le réalisme que je viens d'évoquer conduit cette élite à considérer comme inévitable un choc frontal avec les États-Unis. Et cette expansion, ils ne la souhaitent pas. Tout simplement. Parce qu'ils n'entendent pas trouver ou accepter des formes de partage de la puissance mondiale.

Un danger qu'un politologue aussi pointu que John Joseph Mearsheimer avait déjà mis en garde dès les années 1990, aujourd'hui bien lointaines.

Il a été le premier à parler clairement de la tragédie qui se préparait. Parce qu'une seule puissance mondiale pourrait fonctionner dans les séries télévisées futuristes de Star Trek. Pas dans la réalité.

Il n'a pas été écouté. Malheureusement.

Aujourd'hui, Pékin a pris conscience de deux choses.

Premièrement, la confrontation avec Washington et ses élites dirigeantes est inévitable. La Chine n'a pas l'intention de concéder le moindre espace aux ambitions d'autres pays. Quel qu'en soit le prix. Et j'ose dire qu'il coûtera très cher. Pour tout le monde, et pas seulement pour les Américains.

Deuxièmement, et c'est peut-être le plus important, l'hégémonie américaine est désormais entrée dans une crise que l'on peut considérer comme irréversible. Bien qu'elle soit lente.

Aujourd'hui, en effet, seule l'Europe occidentale semble soumise aux diktats des élites, financières et politiques, basées en Amérique. [voir ci-dessous]

Le reste du monde a commencé à regarder autour de lui. Et à se débarrasser de certains carcans.

Le monde arabe traverse une crise profonde. La guerre entre Israël et les chiites n'est que ce qu'elle semble être pour l'instant.

L'Afrique est en ébullition. Et différents pays sortent d'un sommeil colonial vieux de plusieurs siècles. C'est déjà le cas dans l'ancienne Afrique française, d'où les anciens colonialistes ont été chassés.

En Amérique latine également, les signes d'une volonté de se libérer de l'emprise américaine sont visibles. Surtout dans la région des Andes et aussi, quoique plus prudemment, dans le Brésil de Lula.

Ne parlons pas, bien sûr, de la Russie, où l'affrontement est désormais flagrant.

Mais c'est avec la Chine que se jouera la véritable confrontation. Et les mouvements de la lente partie d'échecs que Pékin et Washington jouent actuellement autour de Taïwan n'en sont que le premier signe.

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-guerra-che-verra/

Via euro-synergies 

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Une nouvelle classe dirigeante européenne est nécessaire pour faire face à la nouvelle Amérique

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Tous les analystes - pro Trump et anti Trump - sont d'accord: de nouvelles politiques européennes sont nécessaires pour faire face au changement lié au vote américain. Bien sûr, les analyses divergent sur ce que peuvent et doivent être ces nouvelles politiques. Et surtout qui doit les conduire. Il est vrai que les larbins installés à Bruxelles n'ont honte de rien et, après avoir soutenu Biden et Harris sur tous les plans, ils annoncent maintenant vouloir travailler avec Trump en renforçant toujours plus la dépendance européenne à l'égard de Washington. Car la collaboration, dont on nous rebat les oreilles avec Ursula, n'est qu'une dépendance.

La présidence Trump promet d'être très problématique pour l'Europe, à commencer par les aspects économiques. Mais la classe dirigeante européenne n'est nullement en mesure de faire face aux nouveaux défis. Ni les larbins de Bruxelles, ni les larbins qui dirigent les gouvernements des différents États. Un changement radical est nécessaire, et le premier pourrait venir d'Allemagne, où l'inepte chancelier social-démocrate Scholz a évincé l'inepte ministre des finances, le libéral Christian Lindner. Cette décision ouvre la voie à d'éventuelles élections anticipées au printemps. Anticipées, en fait, de quelques mois seulement.

Cependant, les favoris en cas de vote, les chrétiens-démocrates, ne disposeraient ni d'une majorité écrasante, ni d'une classe dirigeante particulièrement excitante. Avec le risque, pour faire face aux populistes de l'AfD et à ceux de Sahra Wagenknecht, de devoir créer un gouvernement avec les sociaux-démocrates. Et deux chevaux boiteux ne font pas un champion dans la course.

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Mais si l'ancienne locomotive de l'Europe est dans la boue jusqu'au cou, ce n'est pas que les autres gouvernements soient mieux lotis. Macron ne sait pas comment gérer la situation intérieure après les deux défaites consécutives qu'il a subies en Afrique. En Espagne, le lapin Sanchez joue le politiquement correct puis s'enfuit face aux protestations populaires. En Italie, le gouvernement ne vit que dans des rêves paisibles car l'opposition n'existe plus. Mais à force de dormir et de rêver, les problèmes augmentent et la classe dirigeante qui devrait s'en occuper est embarrassée.

Il est évident que Trump peut et va profiter de cette débâcle de la classe dirigeante européenne. Le seul espoir est que le Sud global décide de sauver l'Europe pour l'utiliser à des fins économiques anti-américaines. Mais, pour paraphraser Moretti, avec une telle classe dirigeante, l'Europe est toujours destinée à perdre.

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/serve-una-nuova-classe-dirigent...

Via euro-synergies

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