Après le bombardement spatial de la ville de Tianjin, et la riposte modérée de la Chine, la Russie et la Chine ont mis leurs forces militaires en alerte rouge. Un conflit militaire aurait toutes les chances d'avoir lieu dans l'espace. Les USA s'y sentent prêts et menacent aussi bien la Chine que la Russie, sachant que les autres pays ne comptent pas, militairement, pour l'Oncle Sam. Témoignant
devant le Congrès américain début 2015, James Clapper, directeur de la
National Intelligence fit part de l'inquiétude de plusieurs militaires
et de membres du gouvernement concernant la menace grandissante envers
les satellites américains.
Chine : explosion dans un entrepôt de produits chimiques dans la province de Shandong (10 jours après celle de Tianjin)
Une nouvelle explosion s’est produite dans un entrepôt de produits
chimiques dans l’Est de la Chine, et plus précisément dans la région du
Shandong, le site de l’explosion se trouvant seulement à 1 kilomètre
d’un quartier résidentiel comme l’expliquent de manière très concise les
sites Russia Today et Atlantico. Pour l’heure, peu d’informations circulent, mais l’affaire est à suivre de très près. Les sites chinois parlent d'une deuxième bombe spatiale américaine qui visait le plus gros centre de calcul chinois, qui permet, en particulier, de suivre les satellites en orbite.
Des explosions partout ! Cinq, ce mois-ci et quatre en dix jours
Nous sommes en plein feux
d’artifice. Depuis quelques jours, ça n’arrête pas de péter de partout.
Ce sont particulièrement les usines chimiques qui sont visées. Des
accidents dans de telles usines, ça arrive, mais jamais avec une telle
fréquence.
Peut-on incriminer des défaillances
sécuritaires ? C’est possible, mais ce serait un hasard inouï,
l’épidémie d’explosions de ce mois d’Août touchant des pays aussi
différents en matière de normes et de procédures de sécurité que le sont
l’Allemagne, la Russie, la Chine et les États-Unis.
C’est l’Allemagne qui ouvre le bal le 5
août 2015 avec une grosse explosion dans une usine chimique dans la
ville de Krefeld. Une partie d’un bâtiment du complexe chimique s’était
effondrée. Deux jours auparavant, un incendie avait fait rage dans un
complexe chimique à Bitterfeld dans l’est de l’Allemagne faisant deux
blessés et 10 millions d’euros de dégâts. Cela n’a peut-être rien à
avoir, mais rappelons tout de même que quelques jours avant cela,
l’Allemagne s’était opposée aux États-Unis pour le réarmement de
l’Ukraine.
Ensuite ce fut Moscou, le 12 août.
L’explosion eut lieu sur le territoire de l’oléoduc Ryazan-Moscou. Selon
le département de la santé de Moscou cité par les médias, trois
personnes dont un enfant ont été touchées par l’incendie et souffrent de
brûlures, rapporte sputniknews.com
Puis ce fut le tour de la Chine, le même jour, avec la double explosion de Tianjin dont nous avons déjà parlée [1].
La première surprise passée, les autorités chinoises ont réussi à
maitriser l’information, ce qui est dommage pour nous mais coupe l’herbe
sous les pieds à toute la machine de guerre médiatique qui s’était déjà
mise en place.
Le 15 août, une explosion provoque un
incendie gigantesque dans une usine chimique, mais cette fois aux États-Unis, dans la ville de Conroe au Texas. Tous les habitants se
trouvant dans un rayon de 3 kilomètres sont évacués. Curieusement, la
presse ne s’attarde pas trop sur cette explosion. Elle se contente de
rapporter le peu de communiqués jetés du bout des lèvres par les
officiels.
Dix jours après la catastrophe de
Tianjin, la Chine allait à nouveau connaitre une explosion dans une
usine chimique dans la province du Shandong, à l’est du pays. Tout porte
à croire qu’elle a été très forte et qu’il y a eu des dégâts, et des
morts, ou en tout cas des blessés, car elle a été ressentie dans un
rayon de 5 kilomètres et la population alentour a été évacuée. Cette
fois les autorités n’ont pas été prises au dépourvu, le blackout est
presque total.
La guerre mondiale spatiale est peut être en cours. Va-t-elle dégénérer en guerre atomique ?
Interview
Question. James Clapper, directeur de la National Intelligence, évoque notamment le développement de programmes militaires - principalement chinois et russes-, qui auraient vocation à neutraliser ces satellites "pendant un conflit". Il mentionne également des essais de missiles anti-satellites débutés en 2007 par l'armée chinoise. Quel intérêt pourrait-il y avoir à s'attaquer à la flotte de satellites de son ennemi ?
Stefan Barensky : Au delà de
l'infrastruct ure spatiale militaire proprement dite qui sert aux
opérations et à la prise de décision des gouvernements et des forces
armées, nos sociétés modernes font un usage permanent et intensif de
moyens spatiaux, le plus souvent sans que l'homme de la rue s'en rende
compte. Cela va des télécommunications au contrôle des récoltes au
niveau mondial pour fixer le cours des céréales. Priver un État de tels
moyens, c'est déstabiliser son économie. Suivant l'ampleur de l'attaque,
cela peut se limiter à aveugler sa capacité de surveillance militaire,
mais aussi à interrompre la quasi-totalité des échanges bancaires.
Évidemment,
toute attaque de moyens spatiaux est considérée en droit international
comme un « casus belli » si elle peut être prouvée et son auteur
identifié.
Quel est le degré de vulnérabilité des satellites -civiles comme militaires- que l'on trouve dans l'espace ? A quels types d'attaques sont-ils exposés ?
Les satellites sont conçus pour fonctionner
dans des environnements hostiles (vide, écarts thermiques considérables,
radiations), ils sont néanmoins fragiles. Différents types
d'attaques sont envisageables, dont certaines peuvent être menées
directement du sol : piratage des télécommandes, brouillage des signaux,
aveuglement des capteurs (par laser), destruction de l'avionique (par
faisceaux de particules) et interception directe (par abordage ou par
projectiles). Toutes ces technologies ont été testées par les États-Unis
et l'Union soviétique durant la « Guerre froide ». Les satellites
gouvernementaux et certains satellites civils sont protégés contre les
attaques électroniques ou électromagnétiques, mais depuis quelques
années, les États-Unis, la Russie et la Chine semblent expérimenter des
petits satellites manœuvrables capables d'aller discrètement « inspecter
» des satellites adverses et qui devraient avoir la possibilité de les
mettre hors service tout aussi discrètement... À l'altitude des
satellites de navigation (22 000 km) ou sur orbite géostationnaire (36
000 km) ils sont virtuellement indétectables du sol.
Outre le fait de détruire une flotte de satellites, certains programmes en lien avec l'espace visent-ils à intervenir sur terre par exemple ?
Le concept de satellites « offensifs » est interdit par les traités.
Tout État qui satelliserait des charges nucléaires, par exemple, serait
mis au ban des nations [c'est le cas actuellement des Etats-Unis, avec leur système "Verge de dieu" qu'ils viennent de lancer contre la Chine [1]]. Le concept a néanmoins été exploré - et
abandonné - par les Soviétiques dans les années 60. Des « bombes
orbitales » factices ont été testées mais sans boucler d'orbite
complète ce qui permettait de détourner la notion juridique de
satellisation.
Jugeant la menace crédible, le gouvernement Obama a concédé à James Clapper un budget supplémentaire de 5 milliards de dollars pour développer à la fois des moyens défensifs, mais aussi offensifs. L'armée française a-t-elle pris conscience de ces nouvelles possibilités ?
Avant de pouvoir intervenir, il faut comprendre ce qui se passe, c'est pourquoi ont été mis en place en France et en Europe des programmes de surveillance de l'espace (SSA : Space Situational Awareness). En France, il existe notamment le radar Graves (Grand réseau adapté à la veille spatiale) mis en place sur le plateau d'Albion par l'Onera et la DGA qui suit tous les objets survolant l'Europe à moins de 1 000 km d'altitude. Il permet ensuite de guider des systèmes d'observation optiques ou radar plus spécifiques en France et en Allemagne. Aucun système antisatellites n'est officiellement à l'étude en Europe mais des programmes d'inspection et de désorbitation d'épaves et de débris existent au Cnes et à l'ESA. Nos satellites gouvernementaux sont également « durcis » contre les attaques électromagnétiques et l'industrie européenne ont développé des technologies pour permettre aux satellites d'isoler et contrecarrer les sources de brouillage.
[1] Bombe spatiale : Les USA bombardent Tianjin pour punir la Chine