mercredi 12 août 2015

Drones US : Les « tueurs » sont fatigués

Le colonel James R. Cluff, commandant la base aérienne de Creech - située dans le Nevada, à une soixantaine de km de Las Vegas - se plaint des conditions de travail des pilotes de drones-tueurs.
 
Il explique les « erreurs de tirs » et les « dommages collatéraux » par la fatigue des 1 066 « droneurs » sous ses ordres. Ils travaillent 12 heures par jour, dit-il, cinq jours par semaines, sans prendre de repos, alors que par le passé ils n’occupaient le poste que six mois dans l’année. Certains « droneurs» de drones totaliseraient 1 281 heures de vols, quatre fois plus que les pilotes normaux.
Drones US : Les « tueurs » sont fatigués
 Un “droneur” en action
Il faut savoir qu’un tir de missile, à des centaines de milliers de kilomètres, mobilise des dizaines de personnes - techniciens au sol, informaticiens, analystes – et requiert des centaines d’heures de vol de drones. A titre d’exemple, les tirs de 875 missiles de MQ-1 Predator et de MQ-9 Reaper sur des cibles en Irak et en Syrie, ont nécessité 3 300 vols. Or, de Creech décollent, tous les jours, une centaine de drones vers l’Irak, la Syrie, le Yémen, le Pakistan, l’Afghanistan et la Somalie…
Pour remplir le nombre toujours plus important de missions demandées aux « droneurs » par Barack Obama, l’US Air Force recrute maintenant des « contractors » - généralement des pilotes de chasse retraités -, au double du salaire perçu par les militaires, et alloue des primes mensuelles de 650 à 1 500 $ aux « droneurs » engagés pour des durées dépassant 6 ans.
Ombre au tableau : le taux de suicides du au stress, aux remords, à la vue en direct des massacres provoqués par les missiles, est plus élevé que dans les bases aériennes militaires traditionnelles.
 
Aux États-Unis, les manifestations pour interdire l’utilisation de drones-tueurs se font plus nombreuses. En mars 2015, des militants se sont réunis devant la base de Creech pour réclamer sa fermeture. Dernièrement, une organisation de vétérans a demandé aux « droneurs » de refuser d’accomplir leurs missions.