Cela n’a rien à voir avec la défaite du
Japon, qui était prêt à se rendre après une défaite catastrophique de l’armée
de Tokyo, forte de un million d’hommes, contre les Soviétiques en
Mandchourie.
Les États-Unis cherchaient à effrayer
l’Union soviétique et voulaient exclure une partition du Japon avec elle, comme
cela avait eu lieu en Allemagne, ils voulaient le Japon pour eux seuls.
Massacrer 200.000 civils innocents
sur des cibles non militaires pour atteindre cet objectif semblait être un
compromis intéressant pour Truman et ses conseillers.
Il y a soixante-dix ans, les bombes atomiques connues
dénommées Little Boy et Fat Man ont été larguées sur Hiroshima et
Nagasaki. Dans Hiroshima environ 90.000 personnes ont été tuées immédiatement ;
40.000 autres ont été blessées, dont un grand nombre sont morts dans
une agonie prolongée par la contamination radioactive. Trois jours plus
tard, une deuxième frappe atomique sur la ville de Nagasaki a tué quelque
37.000 personnes et en a blessé 43.000.
Ensemble, les deux bombes ont finalement tué environ
200.000 civils japonais.
Était-il vraiment nécessaire de créer ce cauchemar?
Cet assaut nucléaire a-t-il vraiment obligé le Japon à se rendre? Il
s’agit d’un sujet trop délicat pour autoriser un débat public aux
États-Unis, ce qui donne au reste du monde le droit de poser à
Washington quelques questions inconfortables.
Question I
Les États-Unis ont lâché deux bombes nucléaires
sur le Japon, une troisième, selon le brigadier-général Leslie Groves,
directeur du Projet Manhattan, aurait
pu être prête pour le 17 ou 18 août, et une quatrième
pour septembre 1945.
L’armée américaine n’a jamais décommandé ses
exercices d’entraînement pour l’opération Downfall – l’invasion terrestre des îles
japonaises [anticipant donc une continuation de la guerre, et non la
capitulation du Japon, NdT]
Combien de villes japonaises auraient finalement été
annihilées par les Américains, si, pendant douze jours, du 9 au 20
août 1945, en Mandchourie, l’Union
soviétique n’avait pas anéanti l’armée du Kwantung, le plus
grand corps d’armée au sein de l’armée japonaise, avec plus d’un million
de soldats, et ainsi forcé la capitulation de l’empereur Hirohito?
Question II
En août 1945, l’US Air Force avait terrorisé les
villes japonaises en utilisant des bombes conventionnelles, pendant plusieurs
mois. Les conséquences ont été aussi calamiteuses que le sort de Dresde et
Hambourg en Allemagne.
Il ne restait déjà plus grand chose de Tokyo longtemps
avant les attaques sur Hiroshima et Nagasaki. Si l’intention était de détruire
des cibles tactiques (et Hiroshima était l’un des plus grands centres
d’approvisionnement militaires de l’armée et de la marine japonaise),
n’aurait-on pas pu utiliser des armes conventionnelles, comme à Tokyo?
Le fait que Nagasaki n’était pas la cible visée à
l’origine par la bombe Fat Man (l’avion a volé d’abord vers Kokura,
mais en raison de la couverture nuageuse, il a été incapable de libérer sa
charge utile et il s’est tourné vers Nagasaki à la place), les bombardements
nucléaires sur le Japon ont été menés dans un but purement terroriste.
A l’origine, les cibles choisies pour l’attaque
étaient Niigata (une base militaire et un centre industriel), Yokohama (un
centre industriel), Kokura (le plus grand arsenal et entrepôt) et Kyoto
(également un centre industriel). La ville de Kyoto a été éliminée de la liste
de la mort en raison de sa valeur historique, grâce à l’intervention de
certains généraux américains qui la fréquentaient avant la guerre.
Question III
Il a fallu longtemps à l’empereur Hirohito et à son
cabinet de guerre pour obtenir une évaluation fiable de l’ampleur de la
catastrophe et prendre une décision politique fondée sur la suite du
premier bombardement atomique. Tokyo a été informée de l’utilisation de ces
armes de destruction massive, jusque-là inconnues, grâce à des émissions de radio
américaines. L’empereur était beaucoup plus préoccupé par l’attitude de l’Union
soviétique en ce qui concerne la guerre en Extrême-Orient.
L’empereur était prêt à se rendre en mai 1945, mais
pas inconditionnellement comme les Allemands. Il voulait une capitulation
honorable qui conserverait son régime (ce qui est arrivé par la suite) et
son armée. Son atout dans le troc politique était l’existence de l’armée
de Kwantung, encore viable.
C’est cela, et non les mythiques centaines de milliers
de pilotes kamikazes, qui posait la plus grande menace pour les Alliés.
Si l’armée du Kwantung n’avait pas subi une défaite
écrasante en Chine, le Japon aurait pu tenir quelques mois de plus. Mais les
Alliés se seraient trouvés mêlés à des opérations massives sur la Chine continentale,
une chose pour laquelle les États-Unis n’étaient pas prêts.
L’entrée en guerre de l’URSS contre le Japon le 9 août
1945 a eu un impact décisif sur la décision du Japon de capituler. Ce même
jour, le Premier ministre du Japon, Kantarō Suzuki, a déclaré lors de la
réunion du Conseil militaire suprême :
«… L’entrée de l’Union soviétique dans la guerre, ce
matin, nous met dans une position complètement impuissante et rend la poursuite
de la guerre impossible …»
(Richard Hart, Vers la décolonisation, p. 313)
(Richard Hart, Vers la décolonisation, p. 313)
Quatre jours plus tard, lorsque le sort de
l’armée du Kwantung était presque scellé, l’empereur Hirohito a
décidé de se rendre. Alors, qu’est-ce qui a le plus influencé sa décision
– les rapports paniqués de ses commandants militaires en Mandchourie ou
une émission de radio américaine?
Question IV
Ni le président Truman, ni l’armée américaine, ni le
reste du monde n’ont fondamentalement compris les conséquences du bombardement atomique.
Bien sûr, les scientifiques qui ont créé la bombe pouvaient théoriquement
imaginer ce que seraient ses effets.
Mais les aspects pratiques de l’utilisation des
armes nucléaires, ainsi que les principes de base sur la façon dont
elles devaient être gérées, ont été élaborés uniquement après avoir vu
l’impact du bombardement de Hiroshima et de Nagasaki. On a compris alors les
mécanisme suivant la propagation du choc : l’aveuglement,
la chaleur, les rayonnements radioactifs, et le rôle de la géographie et
de la météo.
Les effets des rayonnements ont été étudiés des années
plus tard, après les observations sur les Hibakusha
– les plus de 200 000 personnes qui ont survécu aux retombées
radioactives. Ainsi, est-il possible que les États-Unis aient tout
simplement tenté de mener une expérience sur la population civile de son
adversaire pendant la guerre, dans le seul but de faire faire avancer les
connaissances scientifiques?
Question V
Il n’y a pas de véritables raisons de croire que si la
guerre avait continué avec l’utilisation d’armes conventionnelles cela aurait
abouti au nombre catastrophique de victimes prédit par l’état-major
général américain et le président Truman.
Ce n’est que sur deux îles – Saipan et Okinawa –
que les Japonais ont montré la résistance la plus farouche et la plus
fanatique. Bien sûr, les décès kamikazes ahurissants étaient un
casse-tête concret pour les amiraux américains. Cependant,
l’annihilation rapide de l’armée du Kwantung, ainsi que les opérations
amphibies des Soviétiques en Corée et dans les îles Kouriles (ces débarquements
différaient peu de ceux effectués au cours des opérations offensives
américaines, mais elles étaient mieux organisés), ont prouvé que le
fameux moral japonais s’était déjà dissipé.
Alors qui Washington avait-il l’intention de
d’intimider – les Japonais démoralisés ou son futur adversaire dans la guerre
froide, à savoir l’Union soviétique?
Le 7 août 2015 – Source Russia Insider
Pour une excellente explication, voir Oliver Stone, L’Histoire
Cachée des États-Unis. Le torchon néocon The Daily
Beast l’a éreinté, preuve absolue qu’il dit la vérité.