Nous vivons à une époque où le progrès informationnel incarné par la
toile omniprésente et omnipotente a gratifié le quatrième pouvoir d’une
dimension illusoire sans précédent, au point que le journaliste,
normalement en quête de vérité, s’est subitement transformé en
illusionniste. Il ne se passe pas un jour sans que nous ne voyions
apparaître des mensonges gros comme des maisons, que ce soit au niveau
du traitement qui avait été réservé au massacre de la Ghouta en Syrie,
traitement symptomatique à bien des égards, ou que ce soit, contraire au
bon sens le plus élémentaire dès ses débuts, celui du dossier
ukrainien.
Il m’est bien triste de le reconnaître, mais la désinformation
russophobe qui gangrène les médias atlantistes est originellement
française.
S’il est vrai qu’internet permet des manipulations sans nom, il est
non moins vrai que l’antidote s’extrait du poison lui-même : autant que
de mentir, internet permet de rétablir la vérité ou du moins de s’en
rapprocher. Le cas du MH-17, exemple type de désinformation
multilatérale, anti-russe et fondée sur des accusations totalement
arbitraires, est d’une grande force démonstrative.
Les sanctions sont plus néfastes à l'UE qu'à la Russie |
Il est, d’une part, facteur d’enlisement pour les politiques
occidentales puisque le téléguidage américain a donné lieu à des
sanctions insensées et au dénouement honteux des Mistral. Petit détail
croustillant : non contente d’avoir dû rembourser 1,3 milliards d’euros –
encore que Poutine a fait un rabais pour des raisons que nous ignorons –
la France constate aujourd’hui que la NASA a signé un contrat de 490
millions de dollars avec la Russie. Pourtant, dès le début de la partie,
il était clair que l’UE, sous l’impulsion loyaliste germanique,
tomberait elle-même dans le piège des leurres américains.
D’autre part, le traitement dévié du dossier a exacerbé une guerre
extrêmement dangereuse pour l’Europe car menée en pleine Europe, aux
frais du FMI et du contribuable européen. N’oublions pas non plus le
fond tactique et symbolique les tireurs de ficelle ayant bien capté
qu’il était facile de déstabiliser un État européen en l’espace de
quelques misérables mois en dressant des peuples frères les uns contre
les autres, aussi bien dans les frontières du pays concerné qu’en
dehors.
Enfin, sur un plan global, le semblant d’enquête mené discrédite
totalement le droit international en achevant de démolir ses fondements.
Françoise Compoint
extrait de l'article : MH-17 : LE SILENCE DES COMPLICES