J’avoue qu’il est très frustrant de devoir
expliquer à ses proches ce qui se passe dans des endroits comme l’Ukraine et le
Donbass. Comme en septembre dernier, cet homme qui me répliquait : «Les
Russes ont envahi la Crimée, j’ai vu les chars de mes propres yeux!» Pas la
peine d’essayer d’expliquer qu’aucun char russe n’a bougé, que 16 000
hommes étaient légalement présents puisqu’ils se trouvaient dans leur base
militaire, l’interlocuteur vous regarde avec de plus en plus d’incrédulité
puisqu’il connaît déjà les réponses.
Mais la pire des choses que l’on peut faire
actuellement c’est de parler d’actions sous faux drapeaux. Essayez seulement de
mettre en question la vérité de l’avion Malaisien MH17 "abattu par les
Russes"…
Pas de doute possible : «Jefke, tu est bien gentil,
mais là, tu vas trop loin avec tes théories du complot, et puis, entre nous, ce
Poutine que tu adores, il a une sale gueule non? Il vient du KGB, non non,
arrêtons-nous là!»
C’est une reprise d’un article de Global Research, dont la première
publication remonte à novembre 2013, qui m’a fasciné et qui détaille
l’impensable : «Les Américains découvrent finalement la terreur des
actions sous fausse bannière.»
Oui : ce sont bien nos propres
gouvernements qui sont capables de telles horreurs!
Est-il si difficile de croire que nos
gouvernements ont tous, à un moment ou un autre, commis délibérément des actes
parfois horribles contre leurs propres peuples, pour pouvoir soit
déclarer une guerre, soit promulguer des lois liberticides qui ne
passeraient jamais dans d’autres situations?
Fausse
bannière
Les opérations sous fausse bannière (ou sous faux pavillon, parfois
désignées sous l’anglicisme false flag) sont des actions menées avec
l’utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi.
Des gouvernements des quatre coins du monde admettent
qu’ils sèment la terreur sous fausse bannière.
Cette tactique est si commune qu’on lui a donné
un nom depuis des centaines d’années.
Un événement
affreux organisé en accusant un ennemi politique et utilisé comme prétexte
pour commencer une guerre ou imposer des lois draconiennes au nom de la
sécurité nationale.
Le terme vient de l’époque de la marine à voile,
quand un bateau hissait le drapeau de son ennemi avant l’attaque.
En effet, ce concept est si bien accepté que les
règles d’engagement naval, aérien et la guerre au sol interdisent les
attaques sous faux drapeaux.
Quelques exemples par pays
Allemagne
Contre la Pologne…
Un commandant SS Nazi à admis
durant le Procès de Nuremberg que – sous les ordres du chef de la Gestapo – lui
et quelques autres agents secrets nazis ont simulé des attaques sur leurs
propres peuples, qu’ils ont imputées aux polonais, justifiant l’invasion de la
Pologne. Le général nazi Franz Halder a aussi témoigné durant le procès de
Nuremberg que le leader nazi Hermann Goering a admis avoir mis le feu au parlement
allemand [le Reichstag] pour pouvoir ensuite accuser les
communistes pour l’incendie criminel.
L’URSS contre la Finlande…
Le leader soviétique Nikita Khrouchtchev a admis par écrit que l’armée Rouge soviétique
a bombardé le village russe de Mainila en 1939 et a déclaré que les coups
de feu venaient de la Finlande. Ceci à servi comme prétexte pour lancer la
Guerre d’hiver quatre jours plus tard.
Israël contre l’Égypte
Israël admet qu’une cellule terroriste israélienne
opérant en Égypte a posé des bombes dans plusieurs bâtiments, y compris des
installations diplomatiques américaines, laissant
des preuves impliquant les Arabes comme coupables (une des bombes
avait explosé prématurément, permettant aux Égyptiens d’identifier les poseurs
de bombes et plusieurs Israéliens l’ont avoué par la suite, ici et là.
Contre les Palestiniens
Les Services secrets israéliens ont admis en 2005 avoir lancé
des pierres sur d’autres soldats israéliens pour pouvoir
l’imputer aux Palestiniens, prétexte pour sévir contre des protestations
palestiniennes pacifiques.
Les États-Unis
Contre le Vietnam…
Incident du golfe du Tonkin : (incident de l’USS
Maddow)
Le ministre de la défense américaine Robert McNamara
admet le 6 août 1964, que l’incident n’a pas eu lieu.
Celui-ci a eu comme conséquence le passage par le congrès
américain de la Résolution du Golfe du Tonkin, donnant l’autorité au président
Lyndon B. Johnson d’assister n’importe quel pays de l’Asie du sud-est qui était
mis en danger par l’agression communiste . La résolution à servi comme excuse
légale à Johnson pour déployer des forces conventionnelles et commencer une
guerre ouverte contre le Vietnam du Nord.
«Quatre ans plus tard, McNamara admettait au Congrès
que les navires américains avaient en fait coopéré avec les Sud-vietnamiens
contre le Nord. Le 30 novembre 2005, la National Security Agency a rendu
publiques des centaines de pages de documents secrets sur l’incident du Golfe
du Tonkin de 1964. Les information obtenues par la suite indiquent
qu’il n’y a pas eu d’attaque nord-vietnamienne, or les autorités américaines et
tout l’équipage ont affirmé à l’époque qu’une attaque avait eu lieu. En
conséquence, les chasseurs des porte-avions Ticonderoga et Constellation ont
été envoyés pour frapper des bases de torpilleurs et des installations de
carburant.»
Contre l’Iran
La C.I.A. admet qu’elle a recruté des Iraniens
dans les années 1950 se faisant passer pour des communistes pour
mettre en scène des attentats à la bombe en Iran afin de retourner le
pays contre son premier ministre démocratiquement élu.
Contre Cuba
Comme admis par le gouvernement américain, des
documents récemment déclassés montrent que dans les années 1960, les chefs
d’état-major américains avaient préparé un plan pour détruire des
avions américains et commettre des actes de terrorisme sur le sol
américain pour l’imputer ensuite aux Cubains pour justifier une invasion de
Cuba.
Voir le bulletin d’informations d’ABC ; les documents officiels ; et regardez cet entretien
avec l’ancien producteur de recherche pour l’ABC-World-News Tonight avec Peter
Jennings.
Deux ans auparavant, le Sénateur américain George
Smathers avait suggéré que les États-Unis réalisent «une
fausse attaque sur la base américaine de Guantánamo qui donnerait le
prétexte pour entrer et renverser Castro».
Contre la République dominicaine
Des documents officiels du Département d’État montrent
que le chef d’état-major et d’autres fonctionnaires de haut niveau
envisageaient un attentat contre le consulat US en République
dominicaine pour justifier une invasion de ce pays. Les plans n’ont pas été mis
en œuvre, mais ils ont tous été discutés comme des propositions sérieuses.
Contre l’Irak
Bien que le FBI admette maintenant que les attaques à
l’anthrax en 2001 ont été l’œuvre d’un ou plusieurs scientifiques travaillant
pour le gouvernement américain, un ancien fonctionnaire du FBI dit que des
fonctionnaires de la Maison Blanche ont en réalité imposé au FBI d’imputer les attaques
d’anthrax à al-Qaïda (rappelez-vous à quoi ressemblaient ces lettres d’anthrax). Les
représentants du gouvernement confirment aussi que la Maison Blanche a essayé de lier l’anthrax à l’Irak
pour justifier le changement de régime dans ce pays.
En Irak, contre des civils
Des soldats américains ont admis que
s’ils tuaient des civils irakiens et des Afghans, ils devaient «mettre des
armes automatiques près de leur corpsÉ pour pouvoir justifier leur assassinat.
En Italie
L’ancien Premier ministre italien, un juge italien et
l’ancien responsable du contre-espionnage italien ont admis que l’Otan, avec l’aide du Pentagone et de
la CIA, a organisé des attentats terroristes à la bombe en Italie et dans
d’autres pays européens dans les années 1950 et accusé les communistes, pour gagner le support
des populations à leurs gouvernements dans leur combat contre le
communisme. Ainsi un participant à ce programme, auparavant secret, à déclaré : «Vous avez dû attaquer des civils,
le peuple, des femmes, des enfants, des gens innocents, des inconnus très loin
de l’action politique.» (Chapter Six : The secret war in Italy)
La raison était tout à fait simple. Ils étaient
censés inciter le public italien à se tourner vers l’État pour
demander plus de sécurité, et à se détacher du Parti communiste très
puissant électoralement à cette époque en Italie. Voir ici et ici.
L’Afrique du Sud contre l’ANC
Le South African Truth and Reconciliation Council
(Conseil de vérité et de réconciliation de l’Afrique du Sud) a constaté qu’en 1989, le Bureau de
coopération civil (une branche secrète de la Force de défense sud-africaine)
s’est approché d’un expert en explosifs et lui a demandé de «participer à
une opération visant à discréditer l’ANC [le Congrès national africain] en
piégeant à la bombe un véhicule de police», impliquant ainsi l’ANC
dans un attentat à la bombe.
La Russie
D’anciens militaires russes et d’anciens officiers du
renseignement admettent que le KGB a fait sauter des
immeubles d’habitation russes et l’a faussement imputé aux Tchétchènes, pour justifier une invasion de la Tchétchénie.
L’Indonésie
Selon le Washington
Post, la police indonésienne admet que les militaires indonésiens
ont tué des professeurs américains en Papouasie en 2002 et ont imputé les
meurtres à un groupe séparatiste papou pour faire inscrire ce groupe comme
organisation terroriste.
Un ancien président indonésien très respecté
admet aussi que le gouvernement avait
probablement un rôle dans les attentats à la bombe à Bali.
La Macédoine
Comme rapporté par la BBC,
le New York Times et Associated
Press, les fonctionnaires macédoniens admettent que le gouvernement
a assassiné de sang froid sept immigrants innocents et a fait
croire qu’ils étaient des soldats de al-Qaïda essayant d’attaquer la
police macédonienne, pour rejoindre «la guerre contre le terrorisme».
Le Canada
La police du Québec a admis que, en 2007, les voyous
portant des cailloux à une protestation pacifique étaient en réalité des policiers du Québec.
Le Royaume-Uni
Lors des protestations contre la tenue du G20 à
Londres en 2009, un député britannique a vu que des policiers en
uniforme essayaient d’inciter la foule à la violence.
La Colombie
Un colonel de l’armée colombienne a admis que son unité a assassiné 57 civils,
les a ensuite revêtus d’uniformes et prétendu qu’ils étaient des rebelles tués
dans le combat.
Et pour clore ce fastidieux florilège, les
aveux d’un spécialiste en coups tordus et atrocités diverses, Hermann
Goering, le leader nazi, le 18 avril 1946 dans sa cellule
à Nüremberg :
«Oui,
d'accord, bien sûr que le peuple ne veut pas la guerre.
Pourquoi
un pauvre travailleur agricole aurait-il envie de mettre sa vie en danger? Bien
sûr que les peuples ne veulent pas la guerre, ni en Russie, ni en Angleterre,
ni aux États-Unis et pas plus en Allemagne. C'est très clair… Mais après tout
ce sont les leaders du pays qui déterminent la politique et c'est toujours
facile d'entraîner les gens, peu importe s'il s'agit d'une démocratie, d'une
dictature fasciste, d'un Parlement ou d'une dictature communiste… Le peuple
peut, avec ou sans droit de vote, toujours être amené à obéir aux directives du
dirigeant. C'est très facile. Tout ce que vous devez faire c'est leur dire
qu'ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour leur absence de
patriotisme en affirmant qu'ils mettent le pays en danger. Cette méthode
fonctionne dans n'importe quel pays.»
Les gens prennent lentement conscience de ces
manipulations par les gouvernements qui veulent justifier la guerre.
L’expression «sous fausse bannière» est utilisée comme
jamais auparavant.
Et la France dans tout cela ? Wikipédia donne bien timidement l’exemple douteux de «La Main Rouge».
Mais nous avons pu constater que notre président était
au plus bas dans les sondages en janvier 2015, quand soudain un événement
sinistre s’est produit dans les locaux de Charlie Hebdo. Sans faire d’amalgame
facile entre l’un et l’autre, mais l’occasion faisant le larron, il s’en
est suivi une série de lois draconiennes, pour la sécurité du pays,
bien sûr. Et une remontée assez nette, bien qu’éphémère de la popularité du
président.
Par Jefke – Le
20 août 2015
http://lesakerfrancophone.net/les-coups-montes-on-commence-a-en-parler-sans-honte-mauvais-signe/
http://lesakerfrancophone.net/les-coups-montes-on-commence-a-en-parler-sans-honte-mauvais-signe/
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