samedi 15 août 2015

L’Arche de Poutine et l'Exodus [1] Arabe


Poutine aurait dû accepter les navires Mistral désarmés pour ensuite les utiliser au transport vers Kaliningrad des harragas [2] Tunisiens, Libyens, Égyptiens, Syriens, Irakiens et Yéménites, qui ont été "libérés" par « le printemps arabe »,et, en conséquence, frappés par les guerres et le terrorisme qui vont avec. Dans cette enclave russe au cœur de l’Europe, Poutine pourrait créer un "État Arabo-Russe", EAR, au nez et à la barbe de l’OTAN. Kaliningrad pourrait être rebaptisée Assadgrad, en hommage à la résistance héroïque des Syriens. A l’exemple de l'OTAN qui arme et finance aussi bien Israël qu’Al-Qaïda/Daech/Al-Nosra, Poutine menacerait de donner à cet État les meilleures armes russes, et de lui fournir une aide annuelle de plusieurs milliards de dollars. Des millions d’Arabes et d'Africains seraient volontaires pour migrer vers cet État. L’Occident serait aux abois, et demanderait  à signer immédiatement un traité de paix, d'amitié et de coopération avec Poutine.

Soulager le chaos provoqué par
les drones US, le Big Business du
pétrole et les néocons de Washington
L’information selon laquelle la Russie a obtenu un dédommagement pour l’échec du contrat d’achat à la France de deux navires de guerre Mistral révèle une immense occasion manquée. En effet, le président Vladimir Poutine a laissé passer une occasion de détente de proportions bibliques. Transformer deux navires de guerre médiocres en instruments de miséricorde pourrait bientôt devenir le modèle d’une nouvelle stratégie politique de « machiavélisme humanitaire », et cela à grande échelle.
En effet, si M. Poutine avait demandé à son homologue en France de désarmer les deux Mistral, alors un gâchis pour la Marine russe aurait pu se terminer par un événement qui change le monde, l’Arche de Poutine. Je vais m’expliquer dans une minute, mais d’abord permettez-moi de questionner la sagesse de la conception navale française destinée d’abord à défendre la Grande Russie.
Soyons franchement brutaux ici : les Français n’ont jamais été des créateurs de navires de guerre redoutables. La plupart des vaisseaux de leurs diverses armadas se sont distingués pour avoir été coulés ou capturés par leurs adversaires. La Russie aurait tout aussi bien pu commander la construction de canoës de bois ébréché creusés dans un tronc d’arbre par le dernier des Bouriates ou des Gagaouzes.
En regardant la silhouette de ces navires Mistral, il n’est pas difficile de visualiser ce que les Russes ont pu envisager avec cet accord. Si l’Arche de Noé ressemblait vraiment à un bouchon de liège lourd et maladroit, roulant et tanguant sur les mers agitées de la damnation, le Mistral est son sosie propulsé par deux moteurs Rolls Royce poussifs.
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Il y a une autre tâche pour laquelle ces vaisseaux seraient l’idéal malgré tout. Transporter des naufragés fuyant le satané "Printemps Arabe" loin des camps de détention qui les attendent en Europe du Sud! Ainsi, Vladimir Poutine irait plein gaz écraser l’alliance occidentale depuis le pont d’un paquebot de croisière Mistral pour réfugiés, à la tête d’une mission anti Printemps arabe.
Que le lecteur imagine, même un instant, des dizaines de milliers de gens à la dérive à cause des machinations des dirigeants occidentaux en Afrique du Nord et au Moyen-Orient traversant la Méditerranée à bord d’un bateau de croisière de luxe! 
La carte ci-dessous explique quelle route il faut suivre.
La route vers Kaliningrad de l’Arche de Poutine
En déployant les Mistral nouvellement réaménagés pour leur mission de sauvetage au large des côtes de Tunisie et de Libye, Poutine pourrait facilement asséner le coup de grâce d’abord à la Pologne, puis à l’Allemagne et finalement à l’hégémonie des États-Unis et du Royaume-Uni qui ont déclenché le Printemps arabe [3]. En sauvant les Arabes de la noyade, de la famine ou de la prison, le dirigeant russe pourrait sûrement obtenir un prix Nobel et détruire de manière insidieuse l’idée que lui et toute la Russie sont des racistes. Car qu’est-ce que le racisme, sinon l’imposition malfaisante du fascisme à la sauce wahhabo-islamiste. Des révolutions, voudrais-je ajouter, où aucune solution démocratique n’a été planifiée ni prévue, car , c’est bien connu, islamisme et démocratie sont comme "l'huile et l'eau": ils ne se mélangent pas. Et pour la Pologne et les Pays Baltes, qui perpétuent la russophobie avec véhémence, quel meilleur contre-coup que d’installer 100.000 Arabes aux portes de Gdansk et à quelques coudées de Vilnius ? Sûrement, les chaînes de Washington qui maintiennent ces nations en esclavage seraient brisées par les Polonais et les Baltes se ruant à l’Ouest!
L’Arche de Poutine pourrait transporter jusqu’à 4000 réfugiés
par voyage et par semaine jusqu’à la base aérienne nazie
abandonnée près de Gdansk
De même, pour la micro-planification de Poutine, un aérodrome nazi abandonné juste au sud de Baltiysk sur l’estuaire de la Vistule à Kaliningrad est immédiatement adjacent à la frontière polonaise. Ce qui fut une fois la fierté des Chevaliers teutoniques, Königsberg, pourrait bien être le sujet de quelque futur film sur l’Exodus d’un peuple en lutte, les Arabes, fuyant la persécution et les massacres en masse. Qui sait, M. Poutine et les Russes pourraient-ils même créer un pays, là, quelque chose de comparable à Israël, un refuge et une Mecque spirituelle pour des gens chassés par les drones US, les compagnies pétrolières et les cercles de réflexion néocons de Washington.
Transformer la vieille base aérienne de la Seconde Guerre mondiale en un refuge pour des milliers de boat people ne serait une affaire coûteuse. Il suffirait d’une modernisation des infrastructures et il faudrait installer une ville de tentes.
Ainsi, Poutine et la Russie pourraient fournir un point de départ aux rêves arabes de citoyenneté européenne. Les réfugiés n’auraient qu’une clôture usagée et un estuaire peu profond entre eux et une vie cosmopolite en Pologne. Et imaginez l’effet ricochet d’un afflux de travailleurs à bas prix sur les voisins, l’Allemagne, puis le Danemark, la Hollande, la Belgique, et ensuite encore sur les fertiles terres agricoles de la France.
La frontière entre la Russie et
la Pologne près de Kaliningrad
Juste en face de la barrière formant la frontière russo-polonaise (voir ci-dessus), la capitale de la voïvodie poméranienne et principal port maritime de Pologne, de nouveaux pionniers attendent, dans l’intention d’accéder à une vie nouvelle et meilleure. Quant à la résistance à accepter ceux qui seraient les passagers de l’Arche de Poutine, Gdansk est peut-être la meilleure destination de toutes pour ceux qui se sentent réprimés et opprimés. Impossible que les officiels de cette ville tolèrent l’agression ou même la déportation de Libyens ou de Tunisiens, alors qu’une répétition de la manifestation anti-régime contre la violence de décembre 1970, qui avait conduit à la chute du dirigeant communiste polonais Gomułka, doit certainement être évitée. La police, appuyée par l’armée, avait alors ouvert le feu sur les manifestants, par conséquent la Pologne serait mal avisée de châtier les réfugiés politiques, mêmes arabes ou africains.
Les familles aiment la plage et les installations
du camping Piaski Club juste à la frontière
de la Russie (via le site internet de la station).
Depuis la ligne de la frontière montrée ci-dessus, les gens de l’Arche de Poutine pourraient facilement arriver à pied à Gdansk en 14 heures. Le long du chemin, il y a de nombreux pâturages et des champs pour se reposer ou pour en tirer de la subsistance. Si les Russes fournissent aux réfugiés quelques « T-shirts Poutine » et des bananes ornées du drapeau russe contenant 10 euros, quelques sandwiches et une bouteille « d’eau Poutine », alors chaque nouveau citoyen de l’UE aura eu un bon départ pour sa nouvelle vie. De plus, certains réfugiés tunisiens ou égyptiens, habitués au tourisme, seraient capables d’obtenir un emploi à la station balnéaire Piaski Club, à quelques centaines de mètres seulement de l’ancienne base nazie sur le territoire russe. Nul doute que l’été demande plus de personnel de cuisine et de restauration dans de telles destinations de vacances. Ce dont certains chômeurs tunisiens et égyptiens se sentiraient absolument ravis, quel que soit le salaire offert.

Maintenant, j’espère que vous avez apprécié le sens de l’humour et le cynisme de cet article.
Washington, avec ses partenaires du Royaume-Uni et de l’Union Européenne, a provoqué une grande partie du chaos qui frappe le bassin méditerranéen aujourd’hui.  
C’est un sujet sur lequel il n’est pas nécessaire d’argumenter plus longtemps. 
Les sanctions contre la Russie, l’assaut de négativité et de suppositions déversé quotidiennement sur Vladimir Poutine et la Russie relèvent de l’hystérie. 
Le dirigeant russe est accusé sans l’ombre d’une preuve de tout et de n’importe quoi pour le vilipender et le diffamer, à la fois lui et le peuple qu’il représente. Le sort de millions de personnes torturées et prises au piège sans espoir n’offre pas matière à rire, mais la satire que vous êtes en train de lire jette une lumière blanche et chaude sur la bigoterie et l’égoïsme de nombreuses nations "civilisées".
Bien sûr, la fable ci-dessus est une fantaisie amusante qui n’arrivera jamais.
Toutefois, si ridicule que l’idée puisse paraître, ce dont le monde a vraiment besoin est une réalité alternative où les relations internationales sont concernées. Des centaines de millions sont actuellement engloutis dans le creuset de cette nouvelle "guerre froide".
Les médias occidentaux sont impitoyables, tout comme les psychopathes de Washington. Des vies humaines sont en jeu, et pas seulement des musulmans pauvres livrés à la mendicité aux portes de l’Europe. Une attitude du colonialisme européen censé être mort depuis longtemps relève aujourd’hui sa tête hideuse.
L’Allemagne et la France, tirées à hue et à dia par une hégémonie américaine en train de sombrer, ne servent pas leurs peuples ni le monde. 
Ma maman, que Dieu la protège, avait coutume de dire: «Ils vont avoir ce qu’ils méritent.» Et Maman avait toujours raison.
Comme il serait approprié que Vladimir Poutine serve à la Pologne, la Lituanie, et au reste de l'Europe, ce qu’elles méritent dans les cales d’une Arche sacrée d’un nouveau genre. Le vent Mistral est une tempête.
Prions que le vent de la tempête providentielle accable ceux qui le méritent, ceux qui ont bouleversé la vie de tant de gens.

Texte original en anglais de Phil Butler
– Le 3 août 2015 –
Source Russia Insider
Traduit par le Saker francophone
Adapté par Hannibal Genséric

[1] Exodus 1947 est un bateau qui transporta en 1947 des Juifs émigrant clandestinement d'Europe vers la Palestine, alors sous mandat britannique. Le bateau quitta le port de Sète (à côté de Montpellier) en France, le 11 juillet 1947.

[2] Un Harrag (Harraga au pluriel) est un migrant clandestin, qui prend la mer depuis les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) à bord d’embarcations de fortune (bateaux de pêche, bateaux pneumatiques à moteur) ou clandestinement dans des cargos, pour rejoindre illégalement les côtes andalouses, Gibraltar, la Sicile, les îles Canaries, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, l’île de Lampedusa, Malte ou les côtes grecques (voir ICI une vidéo des gardes côtes grecs coulant un radeau de migrants syriens).