mardi 4 août 2015

L'ex Premier Ministre libyen: Sarkozy a bien reçu 50 millions d'Euros pour sa campagne de 2007

Condamné à mort lors d'un procès inique, l’ancien premier-ministre de Kadhafi, Baghdadi Ali Al-Mahmoudi, évoque ses conditions de détention. Et confirme que Sarkozy a reçu 50 Millions d'Euros de son "ami" Kadhafi.

C’est un homme amaigri et diminué. Vêtu de la combinaison bleue des prisonniers, Baghdadi Ali Al-Mahmoudi, l’ancien premier ministre de Mouammar Kadhafi, a perdu de sa splendeur passée. Nous l’avons rencontré mercredi dernier dans la prison où il est détenu, au lendemain de sa condamnation à mort.

«Je suis triste. Je trouve le verdict trop dur. Je ne mérite pas la peine de mort. Je n’ai pas compris comment le processus judiciaire a fonctionné», explique Baghdadi Al-Mahmoudi, qui semble apprécier le fait de pratiquer son anglais.

Bien traité ou torturé?

Sous les yeux du directeur de la prison, Khaled el-Chérif, le dernier premier ministre de la Jamahiriya libyenne dit avoir été bien traité tout au long de sa détention. Des paroles que l’on a du mal à croire, puisque le 20 mai, lors de la dernière audience du procès, il accusait encore le Ministère public de l’avoir torturé.

Selon son avocat tunisien, Mehdi Bouaouja, Baghdadi Mahmoudi se serait même plaint, il y a huit jours, lors d’une visite de sa famille, d’avoir été «à nouveau torturé»: «On lui a fait inhaler un gaz par le nez et la bouche. Il a failli suffoquer.»

Un membre de sa famille affirme que l’ancien premier ministre est sous Valium et morphine depuis des années. «Nous avons peu d’information sur sa santé. Il est isolé; nos proches toujours sur place ne peuvent pas le voir régulièrement», explique cet exilé libyen.

Être rejugé à l’étranger

Dénonçant un procès bâclé, sa famille, comme ses avocats, aimeraient relancer le processus judiciaire à l’extérieur de la Libye: «On pourrait organiser un procès ailleurs, avec des juges libyens et basé sur la loi libyenne. Mais il faut un endroit neutre où chacun peut travailler sans pression. Tripoli (ndlr: où a eu lieu le procès) n’est pas sous contrôle, il n’y a pas de gouvernement (les autorités ne sont pas reconnues par la communauté internationale)», assure sa famille, qui redoute que la peine soit exécutée rapidement. La présence de cas de tuberculose au sein de la prison inquiète également ses proches.

Atteint d’un cancer, Baghdadi Mahmoudi apparaît affaibli. Il explique lui-même souffrir d’«une dizaine de maladies chroniques et de problèmes psychiques»: «J’ai une sévère dépression», reconnaît cet ancien médecin, qui dit recevoir tous les traitements nécessaires. Selon un de ses avocats, ce trouble mental s’est déclenché après qu’un des fils de Kadhafi l’a «violenté» en 2011.

Un livre sur Sarkozy

Le rythme des paroles de l’ancien premier ministre se fait plus rapide lorsque Nicolas Sarkozy est évoqué. Khaled el-Cherif n’intervient pas alors qu’il est notoirement connu que les gardes de sa prison n’apprécient pas que les journalistes posent des questions sur celui qui est toujours considéré comme un héros par les révolutionnaires libyens.

En 2012, avant son extradition de la Tunisie vers la Libye, Baghdadi Mahmoudi avait affirmé que Nicolas Sarkozy avait touché 50 millions d’euros de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne de 2007.

Maintient-il aujourd’hui ses affirmations sur l’ancien président français? «Ce n’est pas le bon moment pour en parler. J’envisage d’écrire un livre pour raconter tout cela si on me laisse le temps», répond-il avant d’ajouter: «Sachez que je connais très bien Claude Guéant (conseiller de Sarkozy à l’époque) et Cécilia Sarkozy. D’ailleurs, elle a une meilleure connaissance de la Libye que Sarkozy lui-même.» La question est reposée: «Sarkozy a-t-il pris de l’argent?» Le prisonnier jette un œil à son geôlier et souffle: «Oui.»


Les suspects dans l’affaire de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi


L’extradition illégale de l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi continue à faire couler de l’encre et on s’attend à plusieurs révélations au cours des prochains jours.
Le comité de défense de M. Mahmoudi a annoncé au début de la semaine qu’il va intenter un procès contre une série de personnalités politiques.
Des plaintes seront officiellement déposées au début de la semaine, apprend-on, aussi bien auprès de la justice tunisienne qu’étrangères, notamment britannique, et ce après avoir ficelé les derniers éléments de preuves.  
Le syndicaliste des forces de sécurité, Walid Zarrouk, sorti cette semaine de prison après avoir été acquitté dans une affaire montée de toutes pièces par l’islamiste Maher Zid, a publié une liste de suspects dans l’affaire de l’extradition.
Pour lui, il ne s’agit même pas de suspects, mais de personnes impliquées. Et de citer Moncef Marzouki, Samir Ben Amor, Noureddine Bhiri, Hamadi Jebali, Rachid Ammar, Saïd Ferjani, Habib Sbouï et toute autre personne qui sera découverte durant l’instruction.
Quelques unes de ces personnalités politiques citées ont essayé de démentir leur implication en rejetant la responsabilité sur l’autre. C’est le cas de Hamadi Jebali, bien sûr, mais également de Moncef Marzouki, alors qu’il a été dévoilé que son conseiller à la présidence, Samir Ben Amor, a touché de l’argent dans cette affaire. Ce dernier a d’ailleurs avoué ce fait, précisant que c’était juste pour trouver un logis à la famille de l’ancien Premier ministre.


La sinistre farce du "printemps arabe"

L’homme d’affaires franco-libanais, Ziad Takieddine,  a affirmé sur France2 qu’après avoir été corrompu par les Libyens, Nicolas Sarkozy a été manipulé par le Qatar pour envahir la Libye et assassiner Kadhafi. Il a laissé entendre que la France a fait disparaître un témoin gênant et n’a pas exclu que, comme le dit la rumeur, le colonel Kadhafi ait été abattu par un membre des services spéciaux français, après sa capture.

Il affirme avoir reçu la visite du fils de l’ancien premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi, détenu dans les geôles libyennes qui lui a confié des documents écrits et vidéos prouvant l’implication de Sarkozy et de son entourage dans une affaire de corruption de Sarkozy. Il a parlé de 400 millions d’euros de versements libyens, non seulement pour la campagne électorale de 2007, mais jusqu’en 2011, date du déclenchement de l’offensive en Libye. Baghdadi Mahmoudi, qui a cru trouver refuge en Tunisie après la chute de Kadhafi, a été livré aux islamistes libyens par Rached Ghannouchi et avec l’aval de Moncef Marzouki contre le versement dans les caisses d’Ennahda de 100 millions de dollars.

Voici pourquoi et comment Sarkozy a assassiné Kadhafi

Kadhafi aide son "ami" Sarkozy,
ce dernier le liquide pour
ne pas laisser de traces
Le premier à avoir accusé Sarkozy d’avoir accepté les millions provenant de Tripoli pour se faire réélire avait été Saïf el Islam, le fils – encore en vie – du colonel, trois jours avant l’assaut de l’OTAN. Le 25 octobre 2011, l’ex premier ministre libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, qui s’était enfui en Tunisie avant d’y être arrêté, puis vendu aux islamistes libyens (*)  admettait lors d’un interrogatoire : « J’ai supervisé personnellement le dossier du financement par Tripoli de la campagne de Sarkozy. »




Un an après l’attaque de l’OTAN à la Libye, entre plaintes et démentis, on apprend que Brice Hortefeux, qui fut ministre pendant la présidence Sarkozy, avait conclu l’accord le 6 octobre 2006 lors d’une réunion entre Abdullah Senussi, beau-frère du colonel, et le trafiquant d’armes Ziad Takieddine. L’accord figurait dans un document signé par Mussa Kussa, alors chef des omniprésents services secrets libyens, aujourd’hui réfugié au Qatar. L’argent aurait été versé en secret par Bashir Saleh, chef de cabinet du colonel. Ce récit est confirmé par Moftah Missouri, l’interprète personnel du leader libyen.


À cette époque, Sarkozy accueillait à Paris le Kadhafi des années d’or, et l’appelait le "frère leader".