dimanche 4 octobre 2015

Syrie. 10 appareils russes de plus. Des Daéchiens tunisiens liquidés


Davantage d’avions russes sont arrivés en Syrie, au moment où les raids russes ont poussé les milices, toutes tendances confondues  à déménager leurs positions vers les régions frontalières avec la Turquie. L'Irak, à son tour, appelle la Russie à l'aider contre DAECH, en constatant que "la coalition internationale" est non seulement inefficace, mais qu'elle est plutôt nocive, car elle "bombarde" Daech en lui larguant armes et munitions.
C’est le porte-parole de l’armée de l’air russe qui a annoncé à la presse l’arrivée de 10 appareils supplémentaires à la base militaire de Hamimim, située à proximité de la ville de Jablé dans la province de Lattaquié. Leur mission consiste d'après lui à approvisionner dans l’air les bombardiers russes, qui pilonnent les positions des milices takfiristes dans ce pays.
Selon les médias, ce sont 50 avions et hélicoptères russes qui avaient été initialement dépêchés en Syrie. Ils ont bombardé ces derniers jours les positions de la milice wahhabite takfiriste Daesh, celles de la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra et de la coalition Jaïch al-Fateh (Armée de la Conquête) dans laquelle elle combat avec les autres milices islamistes takfiristes, dont le parti islamique turcoman.

La Russie a recommandé aux Etats-Unis d’arrêter leurs vols dans les régions opérationnelles russes.
Le chef d'état-major des forces russes Andrey Kartapolov a annoncé que l’armée russe avait conseillé aux Américains de suspendre leurs vols dans l’endroit opérationnel de forces aériennes russes. Il a souligné que son pays poursuivrait et intensifierait ses raids aériens contre les terroristes en Syrie. Ce haut responsable militaire russe a ajouté que les récentes frappes aériennes avaient, considérablement, réduit les capacités de combat des terroristes. Par ailleurs, le commandement du quartier général de l’armée russe a affirmé que les services de renseignement militaire russes supervisaient les agissements de Daech, enregistrant ses évasions collectives.

Fuite des milices

Selon la chaine de télévision arabophone al-Mayadeene, les raids russes ont poussé les milices sur place à transférer, quand elles le peuvent, leurs dépôts d’armes et de munitions vers les régions qui se trouvent aux confins avec la Turquie. Des centaines de camions ont été vus se dirigeant vers la frontière, assure la correspondante de la télévision, selon laquelle près de 100 raids ont été réalisés ces derniers jours contre Khan Chaïkoune, Maaret al-Noemane, Jabal al-Zawiyet, Ariha, Salama, l’aeroport de Tabakat et qui ont empêché les groupuscules armés de prendre leur souffle pour réorganiser leurs rangs.
Selon le ministère de la Défense russe, une série de frappes ces dernières 24 heures ont détruit un poste de commandement et un bunker de Daech près de la ville de Raqqa, ainsi qu’un entrepôt de munitions et un camp d'entraînement dans la province d'Idleb (nord-ouest).

Les Russes : nous allons continuer

Pour sa part, la Russie a affirmé que ses frappes aériennes avaient semé la panique chez Daech et a forcé 600 de ses membres à abandonner leurs positions.
 
"Nous avons réussi à réduire significativement le potentiel militaire des terroristes (...). La panique et la désertion ont commencé dans leurs rangs", a affirmé un haut responsable de l'état-major russe, le général Andreï Kartapolov.
"Environ 600" militants de l'EI "ont abandonné leurs positions et tentent de s'enfuir vers l'Europe", a-t-il ajouté.
 
Depuis mercredi, "l'aviation russe a effectué plus de 60 frappes en Syrie visant plus de 50 sites d'infrastructure de l'organisation terroriste Etat islamique", parmi lesquels des entrepôts de munitions et d'explosifs et des camps d'entraînement de Daech, a précisé M. Kartapolov, cité dans un communiqué de l'état-major.
Compte tenu des premiers résultats, "non seulement nous allons poursuivre les frappes aériennes, mais aussi les intensifier", a souligné le responsable.
Il a également répété que les frappes russes ne visaient que les "terroristes" en Syrie.

 Aider l'armée syrienne dans ses avancées    

Désormais, la capacité des terroristes takfiristes à mener des attaques terrestres contre les positions de l’armée régulière s’en trouve profondément réduite.
Pour l’expert militaire syrien Turki Hassan, les raids russes seront suivis par des assauts terrestres réalisés par l’armée syrienne et devront aider les forces gouvernementales durant leur avancée pour nettoyer les régions bombardées.
Il est question entre autre que l’armée syrienne se prépare à une attaque de grande envergure au sud de la province de Hama, avec l’aide de l’aviation russe chargée de sécuriser la route menant de Homs à Hama.

Le captureur de Kassasbeh tué

Dans la ville de Raqqa, des sites proches de Daech ont annoncé la mort du chef de l’Instance religieuse, (organisme juridique) le tunisien connu sous le sobriquet d’Abou Bilal al-Tounsi et de tous les membres de son escorte, des Tunisiens également.
Selon des médias syriens et l’agence Russia Today, ils ont péri dans le raid aérien effectué par les avions de l’armée syrienne, contre leur siège situé dans l’enceinte du Lycée Jawad Anzour.
Abou Bilal s’est fait remarquer lors de la capture du pilote jordanien, Moaz al-Kassasbeh, après l’écrasement de son appareil.  C'est lui qui l'avait brûlé enfermé dans une cage.

L'Irak appelle les Russes à la rescousse


Le Premier ministre irakien Haïdar Al-Abadi a donné son feu vert à la Russie pour bombarder les positions de  Daech en Irak.
« Nous n’avons aucun problème à ce que la Russie effectue des raids aériens contre Daech après les avoir coordonnés avec nous », a-t-il assuré lors d’un point de presse organisé dans la capitale irakienne ce samedi. Et de poursuivre : «  l’Irak acceptera toute assistance de n’importe quelle alliance et ne sera pas au cœur du conflit entre les Américains et la Russie ».
Durant son intervention, le Premier ministre irakien a critiqué la position de certains responsables irakiens qui ont exprimé leurs réserves quant à une collaboration avec la Russie, leur reprochant de se comporter « comme si Obama était l’un de leurs proches parents». Jeudi 1er octobre, Abadi avait accordé un entretien à la chaine de télévision française France24 dans laquelle il s’est dit prêt à étudier toute proposition de la Russie pour bombarder l’EI sur son territoire.
Ce jour même, les Russes ont déclaré être prêts à examiner une telle option. "Si nous recevons une demande en ce sens du gouvernement irakien, ou s'il y a une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU [...], nous en considérerons la pertinence politique et militaire", a indiqué un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité par l’AFP.
"La Russie veut vraiment combattre et diriger sa machine de guerre contre Daech", a dit Abadi durant l’interview, "car il y a plus de 2.000 Russes qui combattent aujourd'hui avec Daech"

"S'ils rentrent en Russie, ils y provoqueront le chaos. Je crois donc qu'il est dans l'intérêt de la Russie de combattre Daesh, et je souhaite qu'elle le fasse", a-t-il souligné.
Le site web « Foxtrot Alpha » a prétendu qu’un groupe de chasseurs ultra-modernes F-22 américains, appartenant à l’unité 154 de la garde aérienne d’Hawaï avait été déployé au Moyen-Orient, simultanément à l’escalade de la tension entre la Russie et les Etats-Unis.
« Foxtrot Alpha » a prétendu qu’il n’était pas en mesure de s’informer auprès du Commandement militaire américain en charge du Proche-Orient (Centcom), sans toutefois nier avoir à sa possession des images de ce déploiement. Il a écrit que l’installation de ces chasseurs furtifs F-22 au Moyen-Orient n’était pas chose nouvelle et que durant ces 5 dernières années, ces chasseurs s’y étaient déployés en permanence. Selon ce rapport, il n’est pas encore clair que si le déploiement de l’unité 199 de chasseurs F-22 au Moyen-Orient s’inscrivait dans le cadre d’un programme à long terme visant à remplacer les actuels F-22 ou bien il visait à renforcer les capacités de l’armée américaine. En tout état de cause, l’installation des chasseurs furtifs F-22 a pour mission de contrer le renforcement rapide des forces aériennes russes en Syrie. 
H. GENSERIC