samedi 31 octobre 2020

Pourquoi les récits anti-russes et anti-chinois sont-ils tellement similaires ?

Après plus de quatre ans de Russiagate, nous apprenons enfin (original payant) d’où proviennent les allégations du dossier Steele sur les relations néfastes entre Trump et la Russie.
Nous entendons maintenant beaucoup parler des accords de corruption de Hunter et Joe Biden avec des entités chinoises.

Une enquête du Wall Street Journal fournit une réponse : Olga Galkina, responsable des relations publiques russe âgée de 40 ans, a transmis des notes à un ami et ancien camarade de classe qui travaillait pour M. Steele. Le journal s'est appuyé sur des entretiens, des dossiers des forces de l'ordre, documents déclassifiés et identification de Mme Galkina par un ancien haut responsable de la sécurité nationale américaine.
En 2016, Mme Galkina travaillait à Chypre dans une filiale de
XBT Holding SA, une société de services Web surtout connue pour son unité d'hébergement Internet Webzilla. XBT appartient à l'entrepreneur Internet russe Aleksej Gubarev.
Cet été là, elle a reçu une demande d'un employé de M. Steele pour l'aider à déterrer des informations potentiellement compromettantes sur les liens du candidat à la présidence de l'époque, Donald Trump, avec la Russie, selon des personnes proches du dossier. Mme Galkina était amie avec l'employé Igor Danchenko, depuis leurs jours d'école à Perm, une ville de province russe près des montagnes de l'Oural.

Mme Galkina venait souvent ivre au travail et a finalement été renvoyée par son entreprise. Elle s’est vengée en alléguant que l’entreprise et son propriétaire Gubarev étaient impliqués dans le piratage présumé du Comité National Démocrate. Un tas d’autres fausses allégations dans le dossier étaient également fondées sur les fantasmes de Mme Galkina.

Mark Ames @MarkAmesExiled - 18:39 UTC · 28 octobre 2020
Ainsi, le dossier Steele qui a lancé 4 ans d'hystérie au Russiagate parmi la classe dirigeante américaine a été concocté par deux alcooliques russes de Perm. Le terme
«Gogolesque» ne suffit pas à décrire la crédulité et la stupidité grotesques des élites américaines.

Les contes du dossier étaient une véritable désinformation de la part de Russes, mais pas de la «désinformation russe» du type variante américaine de Novlangue.

Le FBI et d’autres personnes impliquées ont su très tôt que le dossier Steele était un tas de mensonges. Mais le sujet a été maintenu aux yeux du public par des fuites continues d’absurdités supplémentaires. Tout cela pour pousser Trump à prendre de plus en plus de mesures anti-russes, ce qu’il a fait avec une générosité sans précédent. Les accusations concernant une connexion Trump-Russie étaient le récit de la « mauvaise Russie » qui poussait et permettait à Trump de poursuivre la politique anti-russe de l’administration Obama / Biden.

Une série similaire de politiques, lors du «Pivot vers l’Asie» de l’administration Obama / Biden et tout au long des quatre années de Trump est la campagne anti-Chine.

Nous entendons maintenant beaucoup parler des accords de corruption de Hunter et Joe Biden avec des entités chinoises. Ces accusations viennent avec toujours plus de preuves et sont beaucoup plus plausibles que ne le prétend le stupide dossier Steele. Leur importance est à nouveau double. Elles seront utilisées pour faire pression sur le président potentiel Joe Biden pour qu’il agisse contre la Chine, mais elles seront principalement utilisées pour intensifier un discours public anti-Chine qui crée un soutien public pour de telles politiques.

Comme le souligne Caitlin Johnstone :

Je ne sais pas comment ni à quel niveau, mais nous sommes couillonnés. Un récit est agressivement enfoncé dans nos gorges sur la Chine exactement de la même manière qu'il nous a été agressivement enfoncé dans la gorge il y a quatre ans ; deux nations indociles que le gouvernement américain envisage depuis longtemps d'attaquer et de saper.
Le
Russiagate n'a jamais vraiment concerné Trump. Il n'a jamais non plus été question de la réunion de son personnel de campagne avec les Russes, ni d'une vidéo pipi, ni d'une enquête sur une quelconque forme de loyauté cachée envers le Kremlin. Russiagate était un récit conduisant les États-Unis vers une nouvelle guerre froide avec la Russie, la cible ultime étant son allié bien plus puissant, la Chine, et assurant que Trump suive cet agenda. ...
Si Biden arrive, nous pouvons nous attendre à la même chose : un président qui fait monter la tension contre la Russie et la Chine tout en étant accusé par les partisans de Trump d'être trop indulgents envers la Chine. Les deux partis politiques auront le pied sur l'accélérateur pour entrer en collision avec une nation dotée de l’arme nucléaire, sans que personne ne se trouve à proximité des freins.

Il est ainsi assuré que les attaques verbales contre la Chine, la recherche de nouveaux alliés anti-chinois comme l’Inde hindou-fasciste et la dangereuse militarisation de Taïwan se poursuivront sous une administration Biden.

Par Moon of Alabama − Le 29 octobre 2020

Via le Saker Francophone

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