Il a envahi l'Ukraine. Essayez de faire valoir qu’il a signé deux accords avec l’Ukraine pour tenter d’éviter une guerre, et votre auditeur se renfrognera rapidement. Rapportez que, à peine deux mois après le début du conflit, il a failli signer un accord de paix avec l'Ukraine- et une sorte de doute amusé assombrit le visage de l'auditeur. Tel est l’avantage du contrôle du message des GMM (Grands Médias Menteurs) : toute information provenant d’autres sources est automatiquement suspecte.
Il engloutit du territoire. Il n'a pas hésité à avaler la Crimée, n'est-ce pas ? Eh bien, il a hésité suffisamment longtemps pour que les habitants locaux votent massivement en faveur de l'adhésion à la Russie, mais plus pertinent encore, il souhaitait y conserver la seule base navale à eau chaude de Russie, un point que les Américains et les Britanniques peuvent certainement comprendre : il suffit de demander aux gens qui ont été expulsés de Diego García . Et dans l’accord de paix sur le point d’être signé (cité ci-dessus), Donetsk et Lougansk seraient restées en Ukraine. De toute évidence, Poutine n’a pas envie de gagner du territoire.
Mais à présent, votre interlocuteur est devenu bleu en écoutant tant d’histoires. Au mieux, il sera sceptique : CNN-TF1-LCI-.. n’en a jamais parlé.
C'est un menteur . N'a-t-il pas menti sur le fait de ne pas envahir l'Ukraine, puis l'a-t-il envahi quelques jours plus tard ? Eh bien, c'est vrai, mais dire que vos troupes vont faire une invasion surprise jeudi prochain gâche le plaisir. Le fait que ce soit l’Occident qui ait menti à Poutine n’entre jamais dans la conversation. Comme il le dit correctement :
«Ils nous ont d'abord provoqués dans le Donbass, nous ont menés par le bout du nez pendant huit ans, nous ont trompés en nous faisant croire qu'ils allaient résoudre le problème de manière pacifique et nous ont obligés à tenter de ramener la situation à la paix par des moyens armés. Ensuite, ils nous ont trompés pendant le processus de négociation, ont décidé de vaincre la Russie sur le champ de bataille et de lui infliger une défaite stratégique. Ensuite, nous les avons prévenus : n'entrez pas sur notre territoire, ne tirez pas sur Belgorod et les autres territoires adjacents, sinon nous devrons créer une zone de sécurité.
« Regardez tous les reportages de vos collègues occidentaux. Après tout, personne ne parle du bombardement de Belgorod et d’autres territoires adjacents, tout le monde parle seulement du fait que la Russie a ouvert un nouveau front en attaquant Kharkiv. Pas un mot. Quelle est la cause de cela ? Ils l'ont fait de leurs propres mains. Eh bien, ils récoltent alors les fruits de leur créativité. La même chose peut se produire dans le cas de l’utilisation d’armes à longue portée de haute précision dont vous avez parlé.»
Il semble que l'Occident en général ait récolté les fruits de la créativité des médias. C'est vraiment une réussite que de faire croire aux gens qu'ils obtiennent toutes les informations pertinentes sur un problème alors qu'en réalité ils n'en voient qu'un seul côté. À la télévision en réseau, lorsque deux ou trois « experts » sont convoqués pour discuter d’une question de politique étrangère, les divergences d’opinions ne sont que des nuances – mais les téléspectateurs ont l’impression que les aspects pertinents du débat ont été représentés.
Cette tromperie est similaire à celle des films de science-fiction futuristes, qui ajoutent toujours juste assez d’éléments reconnaissables pour que leur public s’accroche à l’histoire. Ainsi, le tireur qui tire sur son ennemi avec un laser du 25ème siècle (ou autre) appuie sur une gâchette du 18ème siècle avec son index. Un capitaine de Star Trek se laisse tomber dans un fauteuil de direction aux coussins épais sur le pont (je pensais qu'il n'y avait pas de gravité dans l'espace - ou est-ce que cela a changé ?), et son méchant adversaire est assis sur un trône orné, tout comme le faisaient les rois de France il y a des siècles.
Et il en va de même avec Poutine. Il n’a jamais maîtrisé l’art de l’extrait sonore et, en traduction, cela ressemble à un bibliothécaire austère. Il dit : « Ils devraient garder à l’esprit que leurs pays sont petits et densément peuplés, ce qui est un facteur dont il faut tenir compte avant de commencer à envisager d’attaquer profondément le territoire russe. » Les médias décrivent simplement cela comme une nouvelle menace nucléaire, se tordant les mains journalistiques à cause de la partie sur les « petits pays à forte densité de population » – ce qui fait la une des journaux. Plus précisément : cela renforce le récit construit autour de Poutine. Ainsi, lorsqu’un hérétique comme moi dit que Poutine est provoqué, qu’il ne fait que réagir aux attaques occidentales – et avec beaucoup de retenue – la réaction est un déni agacé. Les gens détestent voir leurs croyances fondamentales violées.
Cela ne plaît pas non plus aux élites qui finissent par croire à leur propre rhétorique. Voici Peter Dickinson, de l'Atlantic Council, qui affirme que Poutine ne prend pas au sérieux la possession des terres ukrainiennes conquises par les forces russes ni ses avertissements voilés concernant une réponse ferme aux provocations : « Pendant ce temps, les multiples retraits de la « terre historiquement russe » menées par l’armée d’invasion de Poutine depuis 2022 suggèrent que les chances d’une apocalypse nucléaire ont été largement exagérées. Cela devrait aider les partenaires occidentaux de Kiev à surmonter leur peur de l'escalade, qui est vouée à l'échec, et les inciter à fournir enfin à l'Ukraine les outils, ainsi que les mains libres, pour achever sa tâche consistant à vaincre la Russie.»
L’expression « derniers mots célèbres » vient-elle à l’esprit de quelqu’un d’autre ?
Comme l’a souvent observé Alistair Crooke , les élites américaines n’ont pas actualisé leur vision du monde. Il écrit : « Le problème avec les solutions occidentales à tout problème géopolitique est qu’elles comportent invariablement une grande partie de la même chose . » L’Amérique envoie toujours des porte-avions pour montrer sa force, indépendamment de leur nouveau statut de cibles faciles sur les eaux libres. Elle bombarde les Houthis sans se soucier de la futilité de cet acte. Elle injecte davantage d’argent et d’armes dans le puits sans fond qu’est l’Ukraine, alors que les négociations avec la Russie seraient bien plus fructueuses. Et son engagement envers Israël reste « à toute épreuve », même si elle risque elle-même de se retrouver sur le banc des accusés devant la CPI aux côtés de son amie.
Poutine envisage clairement et très sérieusement de riposter à l’OTAN. Mais les auteurs des médias grand public estiment que les habitants de Peoria n’ont pas besoin de s’inquiéter davantage. Ils n’ont pas non plus besoin de savoir que l’Amérique et l’OTAN attaquent la Russie, et d’une manière qui n’a rien à voir avec la guerre. Les GMM ne font jamais sortir leurs publics de leur zone de confort. Mieux vaut qu’ils pensent que, comme le Hamas à Gaza, Poutine envahit, tue et bombarde parce qu’il n’a rien de mieux à faire.
Ron Unz a récemment lancé l'idée d'un bombardement télégraphié du quartier général de l'OTAN à Bruxelles : environ 48 heures d'avertissement préalable. Est-ce que cela sortirait le public européen et américain de sa transe suffisamment longtemps pour voir la réalité d’une Russie puissante, capable et qui se défend ? Ou est-ce que ces présentateurs traditionnels le présenteraient comme une preuve du même vieux du-pareil-au-même ? C’est-à-dire la menace croissante de Poutine, la nécessité pour les Européens de dépenser toujours plus pour la défense, l’intention de Poutine d’envahir l’Europe de l’Est, etc.
Peut être. Tout dépendra de la capacité de Poutine à concevoir l’attaque comme une réponse aux attaques de l’OTAN contre la Russie depuis le sol ukrainien ; le public doit y voir une action défensive et non offensive. Autrement, ce geste serait une débâcle en matière de relations publiques pour la Russie, et entraînerait probablement des conséquences qu'elle n'avait pas anticipées.
Quel que soit le geste qu’il fera, Poutine ne devrait pas s’attendre à un changement dans la perception de lui ou de la Russie : les pays occidentaux vivent sous une profonde hypnose, et il est peu probable de s’attendre à des changements autres que des plus modestes. Ces écrivaillons des GMM sont bien plus agiles avec une phrase que Poutine.
Philippe Kraske • 8 juin 2024
https://www.unz.com/article/change-perceptions-of-putin-and-russia-dont-count-on-it/
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L'insulte débile du demeuré Borrel
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L'intitulé de cet article est étonnant, voir naïf. Si on ne devait se baser que sur leurs discours, beaucoup de tyrans seraient canonisés. Or c'est bien les actes qui valident ou invalident le discours d'une personne.
RépondreSupprimerIl est inévitable que la personne Poutine interroge :
C'est un ancien du KGB qui n'a jamais renié cette institution bolchévique.
Il y a la disparition troublante de personnalités russes, jamais élucidée, Sergueï Magnitski, Boris Berezovski, Stanislas Markelov, Anastassia Babourova, Anna Politkovskaïa, Alexandre Litvinenko et d'autres.
Il serait fastidieux de faire la liste d'éléments prêtant à interrogation.
Donc oui, à moins d'un repentir évident aux yeux de tous, on est en droit de s'interroger !
Et la forêt dans ton œil....
Supprimer"Et la forêt dans ton œil...." est un argument qui force le respect !
SupprimerDans votre liste beaucoup sont des juifs. On dirait un résumé des réglements de comptes entre mafieux juifs. Vos avez omis des militaires et politiques RUSSES (Non juifs)qui risquaient de faire de l'ombre à Poutine.TOUS ÉLIMINES. Prigozine se croyait immunisé.... car étant juif lui aussi.
SupprimerVive La Grande Russie
RépondreSupprimerVotre slogan ne dit rien, quelle grande Russie ?
SupprimerLa Russie actuelle ?
La Russie chrétienne orthodoxe dirigée par un monarque chrétien qui n'a pas frayé avec le communisme ?
Pour certains la grande Russie c'est l'époque soviétique, alors laquelle ?
La "grande Russie" devait surement faire référence à son IMPÉRIALE immensité toujours d'actualité, et non à grandeur.Jamais elle ne fut VRAIMENT puissante ou importante dans le monde, jusqu'à l’événement de l'URSS et un personnage extraordinaire à sa tête! Staline,celui que les oligarques qui squattent le Kremlin tentent d'effacer de la mémoire Russe! ** OUI je sais qu'il y a le Bolchoï ,Tolstoï,Gogol,Dostoïevski, et tant d'autres femmes et hommes de valeur. En exagérant juste un peu,on pourrait dire que c'est le caporal Napoléon qui a fait entrer par mégarde la Russie dans l'Histoire de l'Europe.
SupprimerAyons le courage de nos propos mm sous pseudo ! Je crois entendre des gluksman répétant sans cesse l'histoire du goulag omettant volontairement les camp de concentration français en Algérie. Des Lara Fabian refusant de chanter en Russie des chansons LGBT qu'elle n'oserait jamais chanter en Arabie Saoudite. Il est facile l'ordre fondé sur des règles illégal quand celui ci est fondé sur le droit....bref du bla bla inaudidle sans réel arguments fondé sur le factuel tant à la mode....la propagande est partout tant en Russie qu'ici.
RépondreSupprimerLes pro Poutine et les pro Trump ont été leurrés par les discours:
RépondreSupprimerils croient que ces deux personnages représentent le monde traditionnel, celui d'avant, celui explicité avec brio dans les ouvrages de René Guénon. Ce n'est pas le cas, loin loin de là !
Pour avoir une idée claire de ce qu'était la gouvernance dans le monde traditionnel, je recommande vivement la lecture de l'ouvrage de René Guénon "AUTORITÉ SPIRITUELLE ET POUVOIR TEMPOREL", disponible gratuitement en PDF, en ligne.
Dans le monde réel, il y a les intellectuels qui analysent et conceptualisent LE pouvoir et ses diverses formes. Il y a des hommes d'état au pouvoir qui eux tentent de faire au mieux avec les moyens du bord et les circonstances. D’où vouloir les mettre en compétition ou comparaison est erroné. Les uns observent l'histoire, les autres la font.
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