La
façon dont on doit « renoncer à l'usage de la force contre l'intégrité
territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat » nous est
démontrée encore par les Etats-Unis et l'OTAN. Avec la première guerre
contre l'Irak en 1991, la Yougoslavie en 1999, l'Afghanistan en 2001,
l'Irak en 2003, la Libye en 2011, la Syrie depuis 2013. Et en 2014 avec
le coup d'état en Ukraine, fonctionnel à la nouvelle guerre froide et à
la relance de la course aux armements nucléaires.
De ce fait l'aiguille de l' « Horloge de l'apocalypse », le pointeur symbolique qui sur le « Bulletin of the Atomics Scientists » indique à combien de minutes nous sommes de la minuit de la guerre nucléaire, a été déplacé de minuit moins 5 en 2012 à minuit moins 3 en 2015.
De ce fait l'aiguille de l' « Horloge de l'apocalypse », le pointeur symbolique qui sur le « Bulletin of the Atomics Scientists » indique à combien de minutes nous sommes de la minuit de la guerre nucléaire, a été déplacé de minuit moins 5 en 2012 à minuit moins 3 en 2015.
Ceci non pas tant à cause du « comportement inconscient » de Pyongyang, que du « comportement conscient » de Washington. Après
l'annonce par Pyongyang d'avoir effectué le test souterrain d'une bombe
nucléaire à l'hydrogène, le président Obama, tout en mettant en doute
qu'il s'agisse vraiment d'une bombe à l'hydrogène, demande « une réponse
internationale forte et unitaire au comportement inconscient de la
Corée du Nord ». Il oublie cependant que ce sont justement les USA qui
ont fourni à la Corée du Nord les plus importantes technologies pour la
production d'armes nucléaires. Nous le documentâmes sur il manifesto il y a 13 ans (5 février 2003).
La bombe nord-coréenne issue du transfert de la technologie américaine
L'histoire
commence quand - après avoir été secrétaire à la défense dans
l'administration Ford dans les années 70 et, dans les années 80,
conseiller du président Reagan pour les systèmes stratégiques nucléaires
- Donald Rumsfeld entre en 1996 au conseil d'administration de la firme
ABB (Asea Brown Boveri), groupe leader dans les technologies pour la
production énergétique.Rumsfeld
exerce immédiatement son influence pour faire avoir à ABB
l'autorisation par Washington de fournir des technologies nucléaires à
la Corée du Nord, bien que celle-ci ait déjà un programme nucléaire
militaire. Moins
de trois mois plus tard, le 16 mai 1996, le département étasunien de
l'énergie annonce avoir « autorisé ABB Combustion Engineering Nuclear
Systems, une associée entièrement contrôlée par ABB, à fournir une vaste
gamme de technologies, équipements et services pour la projection,
construction, gestion opérationnelle et entretien de deux réacteurs en
Corée du Nord ». Le Département étasunien de l'énergie -responsable non
seulement du nucléaire civil, mais aussi de la production d'armes
nucléaires- sait que ces réacteurs peuvent être utilisés aussi à des
fins militaires, et que les connaissances et technologies fournies
peuvent elles aussi être utilisées pour un programme nucléaire
militaire. ABB peut ainsi stipuler en 2000 avec la Corée du Nord deux
gros contrats pour la « fourniture de composants nucléaires ». A ce
moment-là Rumsfeld est encore au conseil d'administration d'ABB, dont il
démissionne en janvier 2001, quand il prend la charge de secrétaire à
la défense dans l'administration Bush.
En 2003, la Corée du Nord annonce son retrait du Traité de non-prolifération (Tnp), auquel il avait adhéré en 1985. Les « entretiens à six » (USA, Russie, Chine, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud) pour son retour dans le Tnp, immédiatement lancés, s'interrompent en 2006 quand la Corée du Nord effectue le premier de ses quatre tests nucléaires. Ils reprennent ensuite, mais s'interrompent de nouveau en 2009. La responsabilité n'en incombe pas seulement à Pyongyang.
En 2003, la Corée du Nord annonce son retrait du Traité de non-prolifération (Tnp), auquel il avait adhéré en 1985. Les « entretiens à six » (USA, Russie, Chine, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud) pour son retour dans le Tnp, immédiatement lancés, s'interrompent en 2006 quand la Corée du Nord effectue le premier de ses quatre tests nucléaires. Ils reprennent ensuite, mais s'interrompent de nouveau en 2009. La responsabilité n'en incombe pas seulement à Pyongyang.
Comme
le Traité de non-prolifération continue à être violé avant tout par les États-Unis, premiers signataires, à Pyongyang on en est arrivé à la
conclusion nue et crue qu'il vaut mieux avoir des armes nucléaires que
ne pas en avoir.
Le Tnp oblige les états dotés d'armes nucléaires à ne pas les transférer à d'autres (Article 1), et les états ne possédant pas d'armes nucléaires à ne pas en recevoir (Article 2). Il oblige, en même temps, tous les états signataires, à commencer par ceux qui ont des armes nucléaires, à adopter « des mesures efficientes pour la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire » jusqu'à « un Traité qui établisse le désarmement général et complet » (Article 6). Il oblige en outre tous les états signataires à « renoncer, dans leurs relations internationales, à l'usage de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout état » (préambule).
Le Tnp oblige les états dotés d'armes nucléaires à ne pas les transférer à d'autres (Article 1), et les états ne possédant pas d'armes nucléaires à ne pas en recevoir (Article 2). Il oblige, en même temps, tous les états signataires, à commencer par ceux qui ont des armes nucléaires, à adopter « des mesures efficientes pour la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire » jusqu'à « un Traité qui établisse le désarmement général et complet » (Article 6). Il oblige en outre tous les états signataires à « renoncer, dans leurs relations internationales, à l'usage de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout état » (préambule).
Les USA relancent la course aux armes nucléaires et choisissent l'Europe comme première cible
L'exemple
de la façon dont on doit opérer pour le désarmement nucléaire est donné
surtout par les États-Unis. Ils ont lancé un plan, d'un coût de 1000
milliards de dollars, pour potentialiser leurs forces nucléaires avec 12
sous-marins d'attaque supplémentaires, chacun armé de 200 têtes
nucléaires, et 100 bombardiers stratégiques supplémentaires, chacun armé
de plus de 20 têtes nucléaires. Simultanément, violant le Tnp, ils sont
sur le point de stocker dans cinq pays Otan - quatre européens plus la
Turquie, qui violent eux aussi le Tnp - environ 200 nouvelles bombes
nucléaires B61-12, dont environ 70 en Italie avec une puissance
équivalente à celle de 300 bombes d'Hiroshima. Les forces nucléaires
USA/OTAN, y compris françaises et britanniques, disposent d'environ 8000
têtes nucléaires, dont 2370 prêtes au lancement, face à autant de
russes, dont 1600 prêtes au lancement. En ajoutant celles chinoises,
pakistanaises, indiennes, israéliennes et nord-coréennes, le nombre
total des têtes nucléaires se trouve estimé à 16300, dont 4350 prêtes au
lancement. Et la course aux armements nucléaires continue surtout avec
la modernisation des arsenaux.
Source Edition de vendredi 8 janvier 2016 de il manifesto
http://ilmanifesto.info/tecnologia-usa-nella-bomba-di-kim/
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio