En disant qu'il avait "aidé à créer ISIS», un vétéran des « Marines »
américains de la guerre en Irak revient sur les atrocités et les activités
criminelles auxquelles lui et ses camarades se livraient durant la guerre en
Irak, affirmant qu'il savait que ces crimes provoqueraient un terrible
boomerang au Moyen-Orient. Ce boomerang, dit-il, s’appelle Daech ou ISIS ou Etat
Islamique.
La reconnaissance par l'ancien Marine Vincent Emanuele de sa responsabilité
vient dans un article qui a été publié en anglais sur le site Web de Telesur
(ici vidéo), dans lequel il espère
répondre à la question souvent soulevée de "D’où vient ISIS?""Quand j’étais en poste en Irak avec le 1er Bataillon, 7e Marines, 2003-2005, je ne savais pas ce que les répercussions de la guerre seraient, mais je savais qu'il y aurait un règlement de comptes", écrit-il à TeleSUR. «Ce châtiment, autrement dit ce retour de bâton, est actuellement en cours dans le monde entier en Irak, en Afghanistan, au Yémen, en Libye, en Égypte, au Liban, en Syrie, en France, en Tunisie, en Californie, et ailleurs), sans aucune fin en vue."
"Je voyais mes camarades Marines tuant des gens innocents, torturer des civils innocents, détruire des biens, mutiler des cadavres, courir et pisser sur des corps morts, tout en riant et en photographiant" Je me suis demandé: "Comment aurais-je réagi si je me trouvais à la place du peuple irakien?""
Dans son article, Emanuele décrit comment lui et son peloton ont littéralement saccagé la Mésopotamie tout en jetant des ordures de toutes sortes de leur Humvee. Ils bombardaient les enfants, comme dans un jeu de quilles, avec des bouteilles pleines d'urine, des gros cailloux et des débris en tout genre. Il se souvient des histoires racontées par des soldats des tortures effectuées sur les détenus dans les centres de détention de fortune.
«Je me souviens très bien des Marines me parlant d’Irakiens malmenés comme des punching ball, des gifles, coups de pied, coups de coude, coups de genou et coups de tête sur les Irakiens. Je me souviens des récits de torture sexuelle; forçant les hommes irakiens à des actes sexuels sur d’autres hommes irakiens tandis que les Marines tenaient des couteaux contre leurs testicules, parfois en les sodomisant avec des matraques ", a écrit Emanuele.
Cela était du niveau du scandale de la prison d'Abou Ghraib en 2003, qui est venu à l'attention du public lorsque Amnesty International a publié des rapports de violations des droits de l'homme par l'armée américaine et par ses partenaires de la coalition dans les centres de détention et les prisons en Irak. L’un des anciens prisonniers des États-Unis qui a survécu s’appelle Abou Bakr al-Baghdadi, qui est maintenant le chef de l'Etat islamique.
Emanuele dit qu'il a commencé sa rééducation et son autocritique en parlant de ce qu’il a vécu en Irak à sa famille, à ses amis et en s’engageant dans le militantisme anti-guerre avec des intellectuels comme Howard Zinn, Noam Chomsky, et Amy Goodman, ainsi que dans l'apprentissage sur les activités de groupes tels que Veterans for Peace, Iraq Veterans Against the War, et Vietnam Veterans against the War.
«Je savais que ce que je voyais était mauvais, je savais qu'il était immoral, je savais qu'il était injuste, je savais qu'il était illégal, et je savais que nous aurions à en payer de lourdes conséquences comme un retour de bâton, comme nous le voyons en ces jours avec des groupes comme ISIS. ".
Il a dit qu'il devait se réconcilier et se repentir de ses
anciennes activités militaires, et qu'il considérait la guerre comme faisant
partie intégrante de la longue histoire guerrière et d'agression américaines, non
seulement à propos de l'Irak et de l'Afghanistan, du Vietnam ou de la Corée, mais aussi en remontant aux pratiques génocidaires employées contre les Amérindiens, les
esclaves afro-américains et les latino-américains.
Emanuele dit qu'il espérait que son article devrait mieux informer les gens - en particulier aux États-Unis - sur ce que les États-Unis faisaient et ce qu'ils font actuellement partout dans le monde. Il dit que son article a eu un effet cathartique.
«Beaucoup de ce que je vous écris, beaucoup de ce que je pense, est fait non seulement pour des raisons politiques, non seulement l'espoir de sensibiliser et mieux informer les gens, mais aussi pour aider moi-même. D'une manière très égoïste, c'est ma façon de me garder en vie, en restant motivé et intéressé ", a-t-il déclaré.
"Toutes ces guerres en Irak, en Afghanistan, au grand Moyen-Orient et en Afrique du Nord, toutes ces frappes de drones, sont en train de détruire la vie des gens. Je pense que les anciens combattants étasuniens et ceux de l'Occident le plus large doivent se montrer et parler ouvertement et honnêtement de leurs expériences à l'étranger. Ainsi pourrions-nous espérer que nos pays ne participent plus à ces horreurs et à ces guerres d'agression. "
Emanuele dit qu'il espérait que son article devrait mieux informer les gens - en particulier aux États-Unis - sur ce que les États-Unis faisaient et ce qu'ils font actuellement partout dans le monde. Il dit que son article a eu un effet cathartique.
«Beaucoup de ce que je vous écris, beaucoup de ce que je pense, est fait non seulement pour des raisons politiques, non seulement l'espoir de sensibiliser et mieux informer les gens, mais aussi pour aider moi-même. D'une manière très égoïste, c'est ma façon de me garder en vie, en restant motivé et intéressé ", a-t-il déclaré.
"Toutes ces guerres en Irak, en Afghanistan, au grand Moyen-Orient et en Afrique du Nord, toutes ces frappes de drones, sont en train de détruire la vie des gens. Je pense que les anciens combattants étasuniens et ceux de l'Occident le plus large doivent se montrer et parler ouvertement et honnêtement de leurs expériences à l'étranger. Ainsi pourrions-nous espérer que nos pays ne participent plus à ces horreurs et à ces guerres d'agression. "
Source : http://yournewswire.com/i-helped-create-isis-iraqi-veteran-claims-us-killing-innocent-people/
Traduction : Hannibal GENSERIC