Une
confrontation directe entre Téhéran et Riyad se soldera inévitablement
par l'effondrement, voire l'anéantissement de l'Arabie Saoudite, et ce,
malgré les immenses richesses du royaume, a estimé Evgueni Satanovski,
président de l'Institut russe du Proche-Orient.
L'Arabie saoudite a exécuté samedi 47 personnes condamnées pour
"terrorisme", dont le haut dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure
de la contestation contre le régime. Il s'agit des premières exécutions
de l'année 2016 dans ce royaume ultra-conservateur qui avait exécuté 153
personnes l'année dernière.
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour
"sédition", "désobéissance au souverain" et "port d'armes" par un
tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Son
arrestation en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et
deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations
qu'elle avait provoquées.
"Si l'Iran et l'Arabie Saoudite entrent en
confrontation directe, l'Arabie Saoudite disparaîtra tout simplement et
très rapidement. Bien que le royaume soit riche, l'Iran est un pays
sérieux", a déclaré l'expert à la télévision.
Et d'expliquer qu'en cas de conflit direct, Téhéran trouverait
suffisamment d'alliés dans la région, alors que Riad, certain du soutien
américain, risquerait de ne pas le recevoir.
"Riad ne se rend pas compte que les sympathies des Etats-Unis à son égard sont plutôt imaginaires", a indiqué M.Satanovski.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a annoncé
dimanche 3 janvier la rupture des relations diplomatiques de l'Arabie
saoudite avec l'Iran, après l'attaque de son ambassade à Téhéran et la
violente réaction iranienne à l'exécution d'un chef religieux chiite.
Source: http://fr.sputniknews.com/i
l’Iran dévoile une nouvelle base souterraine de missiles de longue portée
La
télévision iranienne a montré mardi les images d’une nouvelle base
souterraine contenant des missiles d’une portée de 1.700 kilomètres.
Sur
les images diffusées par la télévision d’Etat Irib, le président du
Parlement Ali Larijani est vu en train de visiter une base souterraine
où sont entreposés différents types d’engins, dont des missiles Emad.
La télévision n’a pas révélé la localisation de cette base souterraine.
La
présence de bases souterraines avait été révélé pour la première fois
par les gardiens de la Révolution, les Pasdarans, en octobre dernier, où
l’Iran avait également effectué un essai réussi du missile balistique à
longue portée Emad. Auparavant, la décision de tester des missiles a
été approuvée par le leader de la Révolution islamique, sayed Ali
Khamenei, en août.
Selon
les Pasdarans, la plupart des régions iraniennes disposent de bases
similaires que «l’ennemi ne pourra jamais découvrir et qui seront
utilisées en cas de besoin», a rapporté la chaîne de télévision
iranienne arabophone al-Alam.
Selon
le commandant de l’armée de l’air des Pasdarans, le général Ali Haji
Zadeh, ces bases ont été édifiées à quelques 500 mètres de profondeur et
sont équipées de missiles de longue portée.
«Je
tiens à rassurer le peuple iranien que l’ennemi ne pourra jamais rien
faire contre l’Iran qui saura lui – une leçon inoubliable. Au cas où il
lance l’agression, des missiles seront tirés du sous-sol et frapperont
l’ennemi dans son cœur», a-t-il menacé, assurant toutefois que son pays
«ne sera jamais le déclencheur d’une guerre».
En
outre, Ali Larijani a récemment indiqué que le Parlement soutiendrait
lors de la présentation prochaine du plan quinquennal, le renforcement
du programme balistique souhaité par le président Hassan Rohani,
rapporte l’AFP.
Ce
dernier avait dénoncé jeudi dernier les «interventions hostiles et
illégales» des Etats-Unis qui venaient d’annoncer une nouvelle série de
sanctions économiques liées à des récents essais de missiles par l’Iran.
Il
avait ordonné à l’armée d’intensifier son développement de missiles et
de prendre toutes les mesures nécessaires pour lancer de nouveaux
programmes s’ils permettaient d’améliorer la défense du pays.
Que peut faire l'Iran ?
C’est le moment idéal pour l’Iran pour se livrer à son tour à
l’escalade. L’Iran dispose de la technologie et du savoir-faire
nécessaire pour doter les Houthis de sérieuses capacités de missiles.
Ces missiles leur permettraient de réaliser des attaques ciblées sur des
cibles saoudiennes. Tout le sud de l’Arabie Saoudite deviendrait alors
un champ de tir houthi. L’Arabie Saoudite serait alors obligée de faire
la paix ou d’évacuer des parties importantes de son territoire.
L’exécution
d’al-Nimr et la diversion de l’attention publique saoudienne vers la lutte contre
l’Iran aideront les dirigeants saoudiens à apaiser les tensions
internes. Mais l’escalade a des coûts politiques importants au niveau
international et elle pourrait finalement augmenter, par le biais des
missiles houthis, ces mêmes problèmes internes que les Saoudiens ont
tout fait pour éviter.
Commentaire
La guerre entre l'Axe impérialiste (OTAN, Israël, Pays du Golfe, Tunisie, Maroc, etc) et l'Axe de la Résistance (Russie, Chine, Iran, Syrie, Irak, Hezbollah), justifiée par le gaz et le pétrole, se double d'une vieille animosité des sunnites envers tous ceux qui ne leur ressemblent pas. Les Sunnites ont déjà exterminé toutes les tendances de l'Islam qui ne leur conviennent pas. C'est ce qu'on appelle le takfirisme : on accuse d'apostat l'Autre, et on se donne le droit de la trucider. Mais les chiites ont l'immense tort de résister.
Mais qui sont les chiites ?
Il est utile de s'arrêter sur les différences qui séparent sunnites (environ 80% des fidèles musulmans dans le monde) et chiites (environ 15%). À la mort du prophète Mahomet, en 632, le musulmans se divisent autour de sa succession. La majorité des croyants, les sunnites, se sont rangés derrière Abou Bakr, compagnon de Mahomet. Les autres, les chiites, suivent Ali, le gendre du prophète.
Mais qui sont les chiites ?
Il est utile de s'arrêter sur les différences qui séparent sunnites (environ 80% des fidèles musulmans dans le monde) et chiites (environ 15%). À la mort du prophète Mahomet, en 632, le musulmans se divisent autour de sa succession. La majorité des croyants, les sunnites, se sont rangés derrière Abou Bakr, compagnon de Mahomet. Les autres, les chiites, suivent Ali, le gendre du prophète.
- Pour les sunnites, le chef de la communauté musulmane est le calife, un homme élu par la communauté des fidèles et seulement doté de compétences politiques. Les chiites accordent davantage d'importance à leurs dirigeants religieux: ils considèrent que les imams sont des guides qui ont accès au sens caché du message divin.
- Les sunnites prennent exemple sur la "sunna" –gestes et paroles du prophète, et développent l’idée que le croyant doit rester fidèle à la loi immuable, ce qui laisse moins de place à l’interprétation. Pour les chiites en revanche, le Coran est une œuvre humaine, ils accordent plus d'importance à la liberté individuelle.
- Selon les sunnites, le cycle de la prophétie est clos, tandis que les chiites attendent et préparent l'arrivée sur terre du "douzième imam". "Cette attente, qui implique souvent chez les chiites un rejet de l'ordre actuel et la préparation de l'arrivée du Mahdi, est un facteur de déstabilisation", écrit L'Internaute.
Aujourd’hui, sunnites et chiites se confrontent, indiquent Les Clés du Moyen-Orient,
ces derniers tentant de s’imposer sur la scène politique et de sortir
de leur marginalisation, notamment en Irak, où le pouvoir a été aux
mains des sunnites (minoritaires) depuis la fin de l’Empire ottoman
jusqu’à la chute du régime de Saddam Hussein; au Liban où le Hezbollah
chiite entre pour la première fois au gouvernement à la suite des
élections législatives de 2005.
Pour leur part, les États
sunnites du Golfe craignent les répercussions de la politique iranienne,
dans le domaine nucléaire notamment. Prenant systématiquement position aux côtés des États-Unis, d'Israël, de la Turquie, les États du Golfe sont en fait des colonies gérées pour le compte de l'Empire anglo-sioniste. Il en est de même de la plupart des États sunnites (Tunisie, Égypte, Oman, Afghanistan, Pakistan...). Seules exceptions notoires : l'Algérie et la Syrie. Par contre les États ou groupes à direction chiite sont plutôt du côté des opprimés et des révolutionnaires. La bataille en cours est donc la continuation des guerres de Syrak et du Yémen. L'Axe de la Résistance (Russie, Hezbollah, Syrie, Irak, Iran) contre l'Axe de la réaction et de l'Impérialisme.
Hannibal GENSERIC