Les États-Unis ont affirmé «étudier
toutes les options», sans être sûrs d'intervenir en Libye pour stopper
Daesh dans l'immédiat. Interrogé par RT, le Département d'Etat a
également préféré contourner la question de l'invasion de 2011 en Libye.
Jeudi,
le Secrétaire d’État à la Défense américain a déclaré aux journalistes
que le gouvernement américain observait «de très près» la situation en
Libye, tout en développant des «options pour ce qui pourrait être fait à
l'avenir».
Il n'a en revanche pas divulgué de détails spécifiques sur les
options militaires qui pourraient être utilisées en Libye. Les remarques
d'Ashton Carter font écho aux déclaration du Pentagone mercredi, dans
lesquelles le porte-parole Peter Cook a fait savoir que les Etats-Unis
allaient «réagir en conséquence» à la montée de l'extrémisme en Libye.
Interrogé sur la possibilité d'une intervention américaine en Libye,
Peter Cook avait dit : «Nous allons examiner toutes nos options
possibles pour l'avenir. Actuellement c'est quelque chose qui n'est ...
pas à l'ordre du jour».
Le Département d'Etat esquive l'affaire Kadhafi
La correspondante de RT Gayane Chichakyan a tenté de savoir jeudi si
les avions américains déployés pour l'intervention en Libye afin de
stopper Daesh, étaient les mêmes que ceux qui avaient été utilisés pour
les bombardements lors de l'intervention contre Mouammar Kadhafi en
2011.
Cependant, le Département d'Etat a préféré contourner la question,
faisant valoir que le groupe terroriste de l'Etat islamique «n'existait
pas il y a cinq ans» et que le terrorisme dans le pays n'était de fait
«pas la priorité» pour l'armée américaine à l'époque.
«Au lieu de parler des menaces qui en ont suivi, il convient plutôt
de rappeler qu'en 2011, Kadhafi massacrait des milliers de Libyens», a
déclaré le porte-parole adjoint Mark Toner. «Nous sommes intervenus avec
nos partenaires de l'OTAN pour empêcher le massacre du peuple libyen»,
a-t-il ajouté.
Selon Mark Toner, la préoccupation majeure des États-Unis est
désormais le progression du djihadisme de Daesh dans la région.«Nous
sommes préoccupés par la menace d'une progression dangereuse de l'EI en
Libye et nous allons examiner les façons dont nous pouvons arrêter
cela», a-t-il expliqué à la correspondante de RT.
On compte actuellement 5000 djihadistes daéchiens en Libye, et ce nombre va rapidement croître à cause des défaites subies :
- en Syrie suite aux frappes russes et aux avancées de l'armée arabe syrienne,
- en Irak, suite aux attaques des brigades populaires (Al-Hachd-achaabi) et de la réorganisation de l'armée irakienne, et à l'échange de données militaires entre la Russie, la Syrie, l'Irak et l'Iran, grâce au centre commun situé à Bagdad.
Ces défaites amènent les chefs daéchiens à fuir vers leur nouvelle destination, la Libye, qui présente des avantages supérieurs à ceux qui existent en SYRAK :
- profusion de puits de pétrole,
- accès à un plus grand nombre de pays : Afrique du Nord, Afrique sahélienne, Moyen-Orient, Europe,
- Possibilités illimités de trafics en tous genres : pétrole, drogue, êtres humains, armes, ...
- instabilités chroniques et guerres plus ou moins larvées dans la quasi totalité des pays entourant la Libye.
On peut alors identifier trois directions possibles de déstabilisation supplémentaire:
• La première direction est l'expansion vers le Sud : Niger, Nigeria et Tchad. Ces pays ont déjà une grave menace islamo-terroriste et pourraient être déstabilisés dans le chaos par une nouvelle entité terroriste puissante en Libye.
• La deuxième direction est le Maghreb : Algérie et Tunisie. L'Algérie constituant, pour Daech et ses sponsors occidentaux et arabes, une cible de choix, au même titre que la Libye.
• La troisième direction est le Mali et la Mauritanie au sud-ouest, et le Soudan au Sud-Est.
Les citoyens pauvres dans la quasi totalité de ces pays sont, potentiellement, un grand bassin de recrutement pour les groupes terroristes, avec de précieuses ressources nouvellement acquises en Libye. En outre, l'islamisme radical est déjà très populaire dans ces pays. Il n'y a qu'à voir que la Tunisie voisine est gouvernée, en réalité, par des islamistes dont le chantage est le suivant : soit nous gouvernons, soit nous mettons le pays à feu et à sang. L'un de leurs dirigeants a déclaré : si lL’État tunisien dispose de 50.000 policiers et gendarmes, nous (islamistes) disposons d'un million de djihadistes.
Hannibal GENSERIC
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires hors sujet, ou comportant des attaques personnelles ou des insultes seront supprimés. Les auteurs des écrits publiés en sont les seuls responsables. Leur contenu n'engage pas la responsabilité de ce blog ou de Hannibal Genséric.