L'écrivain Michel Collon analyse les
liens paradoxaux qu’entretient Israël avec les mouvances radicales
ukrainiennes Svoboda et Pravy Sektor.
Une
fois, le premier ministre israélien a surpris tout le monde en
prétendant que l’inspirateur du génocide contre les juifs ne serait pas
Hitler, mais les Palestiniens, collectivement coupables pour les
égarements du grand mufti de Jerusalem, il y a 80 ans !
Chaque fois qu’un dirigeant ou un pays dérange Israël, il se retrouve assimilé à Hitler ou coupable d’avoir pactisé avec lui
Cette déclaration-choc ne nous apprend rien sur l’Histoire, mais
beaucoup sur la panique régnant à Tel-Aviv et l’hypocrisie de
Netanyahou. Tel est bien le fonds de commerce du gouvernement
israélien : l’idée que le peuple israélien serait menacé par le monde
entier, qui aurait oublié le dramatique précédent nazi. Chaque fois
qu’un dirigeant ou un pays dérange Israël, il se retrouve assimilé à
Hitler ou coupable d’avoir pactisé avec lui. Un procédé classique de la
diabolisation.
En contradiction totale avec ces belles déclarations, nous avons vu dans l’article précédent que
le camp israélien n’avait pas hésité à soutenir en Croatie le raciste
anti-juifs d’extrême droite Franjo Tudjman. Mais ce n’est pas un cas
isolé.
Les États-Unis, appliquant la doctrine Brzezinski, font tout pour encercler la Russie et dans cet encerclement l’Ukraine est un pion majeur
Plus récemment, en 2014, Israël s’est compromis avec des nazis en
Ukraine. Le contexte ? Les États-Unis, appliquant la doctrine
Brzezinski, font tout pour encercler la Russie et dans cet encerclement
l’Ukraine est un pion majeur. Ayant échoué à en prendre le contrôle par
une «contre-révolution colorée» en 2004, Washington a joué une carte
plus violente dix ans plus tard. Un véritable coup d’État utilisa comme
troupes de choc les milices nazies Svoboda et Pravy Sektor. Deux
champions du racisme envers les juifs, les Russes, les Noirs et tout qui
n’est pas «pur» à leurs yeux.
Svoboda (Liberté), nouveau nom adopté après un lifting est en fait le «Parti national-socialiste d’Ukraine» : de purs nazis. Son chef Oleg Tyahnybok appela à «libérer l’Ukraine de la maffia moscovite – juive». Quand
John Demjanjuk fut condamné en 2010 pour son rôle de gardien du camp de
la mort de Sobibor (trente mille victimes), Tyahnybok se rua en
Allemagne pour soutenir ce «combattant pour la vérité». Selon Shimon Samuels, directeur au Centre Simon Wiesenthal : «Svoboda
est composé des mêmes éléments que les auxiliaires ukrainiens des Nazis
qui ont commis des massacres de masse de Juifs, de Russes et de
Polonais».
Pravy Sektor, a repris comme logo la «Croix d’Odin», symbole du «pouvoir blanc»
Autre groupe pronazi et anti-juif, encore plus violent, Pravy Sektor,
a repris comme logo la «Croix d’Odin», symbole du «pouvoir blanc». Il
se réclame aussi de Stepan Bandera, collabo des nazis, qui massacra des
dizaines de milliers de juifs et de catholiques dans l’Est de la
Pologne. Tout ceci n’empêcha pas Bernard-Henri Lévy, lobbyiste en chef
d’Israël, d’aller solennellement à Kiev appuyer ce coup d’Etat opéré par
ces groupes racistes !
Comme en Croatie, le gouvernement israélien ne se mouilla pas trop
ouvertement. Il y a partagé des tâches entre ce gouvernement, les
lobbies pro-Israël aux USA ou en France et des personnalités qui
s’affichent en première ligne comme Bernard-Henri Lévy ou Bernard
Kouchner. Mais cette fois le rôle joué en coulisses par Tel-Aviv a quand
même transpiré dans la presse israélienne elle-même.
L’intérêt de soutenir des nazis anti-juifs ?
On apprit que Reuven Din El, ambassadeur d’Israël en Ukraine, s’était
réuni avec Dmytro Yarosh, un des chefs de Pravy Sektor, pour conclure
un accord de coopération. Alyaexpress, agence de Presse israélienne, et le quotidien Haaretz
signalèrent que plusieurs militaires liés à l’armée israélienne et
d’origine ukrainienne avaient constitué une petite unité israélienne
surnommée «les casques bleus». Leur leader avouant : «Je n’appartiens pas à Svoboda bien que j’ai servi sous leurs ordres. Pour moi, ils sont comme des frères». Le quotidien conservateur Jerusalem Post confirma que «des jeunes juifs d’organisations internationales ont apporté un appui logistique et collaboré à l’organisation des barricades».
L’intérêt de soutenir des nazis anti-juifs ? Plusieurs objectifs
possibles :
1. Aider le parrain US contre la Russie.
2. Favoriser un
«changement de régime» pour se créer des opportunités de business.
3.
Favoriser l’émigration de juifs vers Israël qui en a un besoin crucial
pour maintenir son économie et sa démographie à flots.
Un régime qui se prétend «un pauvre petit pays en légitime défense» et qui est en réalité un «serial exportateur de violences»
Bref, Israël n’est pas gêné de collaborer avec des nazis anti-juifs.
Ni avec Daesh contre la Syrie. Ni d’envoyer des mercenaires en diverses
régions du monde : contre-révolutions en Géorgie et en Ossétie du Sud, mais aussi en Afrique et en Amérique latine. Curieux évidemment de la part d’un régime qui se prétend «un pauvre petit pays en légitime défense» et qui est en réalité un «serial exportateur de violences».
https://francais.rt.com/opinions/13647-israel-nazis-anti-juifs