Confrontation au coucher du soleil : la dernière guerre de l’Empire

Le monde traverse un bouleversement géopolitique tectonique alors que l’Empire tente désespérément de prolonger sa survie. Comme cela a été expliqué à plusieurs reprises dans des articles précédents et dans Why The West Can’t Win,[1] (Pourquoi l’Occident ne peut pas gagner), la référence à l’Empire n’est pas l’empire américain, mais plutôt l’empire des puissances monétaires.

Cela se reflète dans tous les domaines, il suffit de mentionner quelques problèmes :
-  Guerres : Ukraine, Palestine, Liban et Syrie.
-  Tentatives de déstabilisation : Bangladesh, Géorgie, Myanmar et Venezuela.
-  Dédollarisation : en mode accéléré.
-  La construction des monnaies fiduciaires en est à ses derniers instants : chute de 40 % en glissement annuel du dollar américain et des autres monnaies fiduciaires par rapport aux métaux précieux.
-  Puissance maritime : l’Empire a perdu le contrôle des deux points d’étranglement les plus critiques, Ormuz et Bab El Mandab.
-  Totalitarisme rampant en Occident : répression draconienne de la liberté d'expression.
-  Montée des États civilisationnels souverainistes du RIC : chute de l'URSS et montée de la Russie civilisationnelle souveraine sous Poutine, renversement du shah vassal Mohammad Reza Pahlavi (MRP) et création de la République islamique d'Iran, libération de la Chine des puissances coloniales et reconquête de son leadership économique mondial précolonial, ont donné lieu à un formidable front de résistance géopolitique à l'empire.

L'Asie du Sud-Ouest est une situation géopolitique historiquement critique, en particulier depuis le 20e siècle en raison de la découverte de réserves de pétrole et de gaz dans la région. Le contrôle de cette région a été crucial pour l'Empire avec la découverte de ses ressources énergétiques. Naturellement, cette région a été déstabilisée par l’Empire depuis plus d’un siècle, par les guerres, l’occupation, la fragmentation, l’insertion d’une colonie de peuplement juif, l’imposition de dictatures vassales (EAU, Arabie, Koweït, Oman, Jordanie, Qatar, Bahreïn), les révolutions de couleur (Printemps arabe), etc. Ainsi, bien qu’elle soit l’une des régions les plus riches du monde, elle reste l’une des régions les moins développées scientifiquement, technologiquement et industriellement.

La perte de contrôle de l’Asie du Sud-Ouest porterait un coup mortel à l’Empire. Ainsi, lorsque le soleil se couchera sur l’Empire, la confrontation finale aura lieu en Asie du Sud-Ouest.

Une série d’études abordant ces questions ont été présentées dans plusieurs essais.

Le Grand Dessert : La Fin de partie géopolitique et financière

Cet essai en trois parties révèle que l’Empire a pris un retard irréversible dans tous les domaines, y compris économique, scientifique, technologique et militaire, face à la Russie, l’Iran et la Chine (RIC) qui forment le noyau des États souverainistes et civilisationnels. Cela s’est réalisé en 2014, et la stratégie de l’Empire depuis lors a été celle des « Deux Mondes », divisant le monde en deux. Dans la période de transition actuelle, l’objectif est d’inclure le plus grand nombre possible de pays riches en ressources dans le Royaume occidental.

Sur le plan financier, à partir de 1994, les codes commerciaux relatifs aux titres d’investissement, à la détention de titres par le biais d’intermédiaires, aux transactions garanties et aux sûretés, ont été modifiés. En 2014, le cadre juridique était complet, de sorte que lors de l’implosion de « la bulle de tout », les garanties seront balayées à grande échelle. La certitude juridique a été établie que les garanties peuvent être prises immédiatement et sans contrôle judiciaire, par des entités décrites dans les documents judiciaires comme la « classe protégée »[3], la classe protégée étant les propriétaires des principaux fonds spéculatifs qui sont les principaux actionnaires du secteur financier mondial.[4]

Israël : la colonie de peuplement juive au Levant, un pronostic

Cette étude identifie les exigences de viabilité des colonies de peuplement comme étant :
-  Idéologie raciste suprémaciste
-  Suprématie militaire
-  Différentiel démographique favorable.

Le projet de création d'une colonie de peuplement juive au Levant a été lancé au tournant du XXe siècle par les principales puissances coloniales, la Grande-Bretagne et la France, avec la bénédiction du Vatican. Le projet a été repris par les États-Unis et l'URSS, les superpuissances émergentes après la Seconde Guerre mondiale, et par les États-Unis après la guerre de 1967.

L'idéologie raciste et suprématiste est inhérente à la Torah. En 1947, l'armée des colons juifs avait une suprématie militaire écrasante au Levant et au-delà. La faiblesse résidait dans le différentiel démographique, 32 % des résidents de la Palestine. Cette faiblesse a été comblée par le nettoyage ethnique génocidaire entre janvier et mai 1948, qui a fait que l'État autoproclamé d'Israël était à 82 % juif.

En 2024, les trois piliers d'une colonie de peuplement viable ont été inversés :
-  Idéologie raciste suprémaciste : En empêchant les dirigeants israéliens d'évaluer les faits de manière objective, l'idéologie raciste suprémaciste est devenue une faiblesse pour la colonie, entraînant de graves erreurs stratégiques.
-  Suprématie militaire : A été perdue au profit de l'Axe de la Résistance composé de l'Iran, de la Syrie et des acteurs non étatiques Hezbollah, Ansar Allah, Unités de mobilisation populaire irakiennes (PMU) et factions de la Résistance palestinienne.
-  Différentiel démographique favorable : A été grandement inversé en reconnectant le Levant via l'Axe de la Résistance, le différentiel démographiqueLe différentiel ne concerne plus les Juifs contre les Arabes en Palestine, mais plutôt les Juifs contre les Arabes en général et les Arabes du Levant en particulier :

*  7 millions : Juifs en Israël.

*  87 millions : Arabes dans le Levant « maudit ».

*  127 millions : Arabes au Levant et au Yémen.

*  228 millions : Population de l’Axe de la Résistance.

Il a donc été conclu que le projet de colonie de peuplement, le « puissant porte-avions »[6], est en train de s’effondrer. C’est dans ce contexte qu’Israël est autorisé à commettre un génocide à Gaza et des crimes de guerre au Liban tout en bénéficiant du soutien total de l’Empire par l’intermédiaire de ses États vassaux de l’OTAN. La perte du « porte-avions insubmersible »[7] entraînerait l’expulsion de l’Empire et de ses vassaux arabes « la bénédiction » de l’Asie du Sud-Ouest. La perte de contrôle sur les ressources énergétiques de la région porterait un coup dévastateur à la construction financière de Bretton Woods, principal instrument de l’hégémonie mondiale de l’Empire. Ce serait donc le coup fatal porté à l’Empire.

Netanyahou : Malédiction de l’Axe de la Résistance contre bénédiction des vassaux

Suprématie militaire de l’Axe de la Résistance

Les systèmes d’armes et la doctrine de guerre d’Israël sont essentiellement identiques à ceux des puissances occidentales, et plus particulièrement des États-Unis, avec une stratégie de guerre consistant à attaquer les pays sans systèmes de défense aérienne significatifs, à bombarder les bases militaires, les infrastructures clés et les institutions gouvernementales de l’ennemi. Toute victime civile ou destruction de zones résidentielles est considérée comme un dommage collatéral. Après avoir « bombardé en miettes », des brigades blindées et de l’infanterie entrent pour occuper le pays ciblé. Toute résistance ultérieure est sanctionnée par une punition massive pour terroriser la population et la faire se soumettre, et pour l’éloigner des forces de résistance.[9],[10].

Malgré le fait que cette « manière américaine de faire la guerre » ait échoué au Vietnam et dans toutes les guerres depuis, à l’exception de Grenade (population de 98 000 habitants en 1983), rien n’a changé. La même « stratégie » de guerre a été mise en œuvre un demi-siècle après la guerre du Vietnam en Irak et en Afghanistan, qui ont toutes deux abouti à des défaites retentissantes des armées impériales. Israël a adopté la même stratégie lors de la guerre du Liban en 1982, et le Hezbollah a finalement forcé Israël à se retirer sans conditions du Liban le 25 mai 2000. La même stratégie de guerre a été adoptée lors de la guerre de 2006 contre le Liban, qui a également abouti à la défaite de l’armée israélienne par le Hezbollah. Il convient de noter que cette guerre a été marquée par l’incapacité d’Israël à occuper un hameau ou un village pendant les 33 jours de guerre, malgré les bombardements massifs et les attaques répétées des colonnes blindées. La même « stratégie » de guerre a été mise en œuvre lors de la guerre de 2023-2024 contre Gaza, au cours de laquelle l’armée israélienne, forte de 500.000 hommes[11], n’a pas réussi, après onze mois, à maîtriser la Résistance palestinienne à Gaza. Deux facteurs ont contribué au déclin militaire d’Israël et de l’Occident en général, à savoir la mentalité idéologique pour laquelle « l’autre » est un sous-homme et donc incapable de toute pensée créative. Le deuxième facteur est la renaissance de la Oumma par la République islamique. Tout comme la République islamique a libéré le potentiel humain des Iraniens dans les domaines de la science et de la technologie, réalisant de grands progrès comme indiqué ci-dessus, la même chose s’applique dans les domaines de la technologie militaire et de la stratégie militaire. 

Certains des aspects clés sont les suivants :
-  Neutralisation de la puissance aérienne : Les puissances coloniales comptent sur la puissance aérienne pour anéantir l’ennemi avant de lancer des attaques terrestres. Cela a été neutralisé en ayant tous les moyens et le personnel militaires dans des tunnels souterrains profonds, bien hors de portée des bombardements aériens.
-  Développement de systèmes d’armes innovants et efficaces : Des systèmes d’armes innovants, efficaces et peu coûteux ont été développés dans plusieurs domaines, notamment les missiles antichars, les missiles de haute précision à courte, moyenne et longue portée, les drones, la guerre électronique, les systèmes de défense aérienne, les vedettes rapides d’attaque en essaim et les sous-marins de taille mini et moyenne.
-  Stratégies opérationnelles créatives : Avec des ressources très limitées par rapport aux puissances coloniales, l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, Hezbollah, Yémen, Résistance irakienne et Résistance palestinienne) a toujours été capable de vaincre les colonialistes, qu’il s’agisse des États-Unis et de ses alliés ou d’Israël.[12] Un exemple récent reflétant la créativité de l’Axe de la Résistance face à l’état d’esprit « dinosaure » de l’Empire est la paralysie d’un groupe aéronaval par Ansar Allah, en neutralisant simplement le navire de ravitaillement USNS Big Horn.[13]
-  Armée idéologique : Comme indiqué dans le préambule de la constitution de la République islamique :[14]

Dans la formation et l’équipement des forces de défense du pays, une attention particulière doit être accordée à la foi et à l’idéologie comme critères de base. En conséquence, l’Armée de la République islamique d’Iran et le Corps des gardiens de la révolution islamique doivent être organisés conformément à cet objectif, et ils seront responsables non seulement de la garde et de la préservation des frontières du pays, mais aussi de l’accomplissement de la mission idéologique du djihad dans la voie de Dieu ; c’est-à-dire, l’extension de la souveraineté de la loi de Dieu à travers le monde (ceci est conforme au verset coranique

« Préparez contre eux toute la force que vous êtes en mesure de rassembler, et des escadrilles de chevaux, effrayant l'ennemi de Dieu, votre ennemi et d'autres en plus d'eux. »

Guerre contre opérations clandestines

« Les assassinats et autres opérations clandestines de l’Empire ne nient pas la suprématie militaire, mais la confirment. C’est la défaite militaire des États-Unis en Irak qui les a conduits à assassiner le général Qasem Soleimani alors qu’il arrivait en mission diplomatique. De même, l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, est dû à la série de défaites infligées par le Hezbollah à l’armée israélienne, notamment la libération du Sud-Liban en 2000, la guerre de 2006 et, plus récemment, l’expulsion des colons juifs du nord de la Palestine. Il convient de noter que l’Empire est aidé dans ces opérations clandestines par des structures étatiques vassales. Lors de l’assassinat du général Soleimani, la sécurité de l’aéroport de Bagdad était gérée par la société britannique G4S ![15]

De même au Liban, les structures étatiques, y compris l’armée, sont infiltrées par les services de renseignement occidentaux.[16] Il suffit de mentionner que dans la nuit du 27 septembre 2024, alors que des avions de guerre israéliens de fabrication américaine bombardaient un quartier résidentiel de Beyrouth avec des bombes de 2000 livres fournies par les États-Unis,[17] l’armée libanaise, plutôt que de contribuer à protéger la capitale et sa population des attaques aériennes d’Israël, a jugé plus important de déployer ses troupes autour du périmètre de l’ambassade américaine pour la protéger de toute réaction populaire !

Malheureusement pour l’Empire, comme les dernières décennies l’ont confirmé à maintes reprises, les opérations clandestines ne modifient pas les réalités sur le champ de bataille.

La guerre entre l’Empire et l’axe de la Résistance ?

L’incapacité de l’armée israélienne à soumettre le Hamas dans l’enclave de Gaza et son incapacité à protéger les colonies de peuplement du nord de la Palestine contre le Hezbollah, couplée à l’incapacité des marines de l’OTAN à briser le blocus imposé par Ansar Allah aux navires israéliens et occidentaux dans la mer Rouge, dans une voie de communication maritime cruciale, dominée par l’Empire depuis 155 ans, depuis 1869.

Tout ce qui précède est révélateur de l’état pitoyable dans lequel se trouve l’Empire. Il n’est pas étonnant qu’il se fiche complètement de maintenir une façade humanitaire. C’est une guerre de survie, qui ne peut être laissée à l’inefficace armée israélienne, elle nécessite une intervention directe des armées de l’Empire. L’intervention à Gaza étant impossible en raison à la fois des limitations géographiques et de la menace posée par le Hezbollah. En conséquence, il a été conclu le 29 juillet 2024 qu’une guerre contre l’Axe de la Résistance, en particulier le Hezbollah et peut-être même l’Iran, est probable.

Inévitabilité de la guerre

Depuis la guerre de 2006, l’influence de l’Empire en Asie du Sud-Ouest s’est affaiblie, avec une augmentation proportionnelle de la puissance de l’Axe de la Résistance dans la région. Le « porte-avions insubmersible » ayant perdu sa viabilité en tant que colonie de peuplement, prend l’eau depuis 2006 et est en passe de couler et d’emporter avec lui ses jumeaux siamois, les vassaux arabes. Si la perte du « porte-avions insubmersible » serait une défaite stratégique pour l’Empire, la perte de ses jumeaux siamois porterait un coup mortel à l’empire millénaire. Par conséquent, malgré la série d’échecs militaires au Liban, en Irak, en Afghanistan, en Syrie et en Ukraine, l’Empire n’a d’autre choix que de s’engager dans une guerre pour maintenir son contrôle sur l’Asie du Sud-Ouest. Toutes les ressources disponibles seront mobilisées, y compris Israël, l’OTAN et les vassaux arabes. Cela a déjà été démontré le 14 avril lorsque l’OTAN et les vassaux arabes ont participé à la défense d’Israël contre les drones iraniens et les représailles de missiles. Cela est également démontré par les vassaux arabes des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et de la Jordanie qui ont fourni un pont terrestre pour contourner le blocus d’Ansar Allah sur le port d’Eilat. L’OTAN et la Turquie ont fourni de la nourriture, du ciment, de l’acier et surtout du carburant à Israël pendant la guerre de Gaza.

Issue de la guerre

Ayant la suprématie militaire en Asie du Sud-Ouest, l’Axe de la Résistance l’emportera. Les bases de l’Empire dans la région, y compris le « porte-avions insubmersible », seront démantelées. La péninsule arabique sera enfin libérée de l’emprise de l’Empire. La seule question est de savoir si MBS et MBZ obtiendront des visas pour les États-Unis, ou s’ils recevront le traitement de paria que le MRP (Mohammad Reza Pahlavi), le fidèle vassal de l’Iran, leur a accordé ?

Par Fadi

29 septembre 2024

Traduction machine non révisée