samedi 14 septembre 2024

Les directeurs de la CIA et du MI6 affirment que “l’ordre mondial est menacé comme jamais” par la Russie et la Chine

Pour une première apparition publique commune en près de 80 ans de partenariat, plus de solennités que de révélations marquantes. Auteurs d’une chronique commune dans le Financial Times, les chefs de la CIA et du MI6 se sont rencontrés le samedi 7 septembre à Londres lors du FT Weekend Festival pour évoquer la situation géopolitique internationale actuelle. Les déclarations ont essentiellement porté sur la Russie et la guerre en Ukraine, beaucoup moins sur la Chine, mais rien sur le génocide en cours  commis par l'Empire anglo-sioniste en Palestine. Aux yeux des deux responsables des agences de renseignement britannique et américaine, le “tyran Poutine va continuer à faire des coups d’éclats” et la Chine est le “principal défi géopolitique du 21e siècle en termes de renseignement”. 

Le britannique Richard Moore et l’américain William Burns ont d’abord co-écrit une chronique dans le Financial Times pour expliquer comment les deux agences “gardaient une longueur d'avance dans un monde incertain”. “Il ne fait aucun doute que l'ordre mondial international [1], le système équilibré qui a conduit à une paix et une stabilité relative et a apporté une amélioration du niveau de vie, des opportunités et de la prospérité, est menacé d'une manière que nous n'avons pas connue depuis la guerre froide”. 

Un discours essentiellement porté sur la Russie   

La première menace n’est autre, à leurs yeux, que la Russie. “La CIA et le SIS (Secret Intelligence Service, NDLR) s'unissent pour résister à une Russie agressive et à la guerre d'agression de Poutine en Ukraine. Nous l'avons vu venir et avons pu avertir la communauté internationale afin que nous puissions tous nous rallier à la défense de l'Ukraine. Nous avons soigneusement déclassifié certains de nos secrets dans le cadre d'un effort nouveau et efficace”, écrivent-ils encore.  

Les deux directeurs se rencontraient dans la foulée pour une première apparition publique commune entre un patron du MI6 et celui de la CIA, plus de 70 ans après le début de leur collaboration. Tout comme leur article sur le Financial Times, la quasi-totalité de leurs déclarations ont porté sur Moscou et le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Ce dernier “est un tyran. Il va continuer à faire des coups d’éclat de temps en temps", a déclaré William Burns, qui faisait référence aux menaces d’escalade nucléaire brandies par le Kremlin, la dernière en date étant la révision la doctrine nucléaire russe.  

"Il y a eu un moment à l’automne 2022 où je pense qu’il y avait un réel risque d’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques par la Russie", poursuit le chef de la CIA. Mais ces inquiétudes “ne seraient plus d’actualité aujourd’hui”, puisque ces appréhensions étaient liées à une avancée des troupes ukrainiennes à Kherson, qui pouvait pousser Moscou à utiliser une arme nucléaire. La situation est pourtant similaire actuellement avec l’intrusion de forces ukrainiennes dans le territoire russe, précisément à Koursk. 

Cette offensive, poursuit encore William Burns, “a aujourd’hui mis à mal le récit de guerre de Vladimir Poutine". Son homologue britannique, Richard Moore, a vite tempéré cette déclaration en rappelant qu’il était "trop tôt" pour tirer de telles conclusions, ignorant combien de temps l’armée ukrainienne pouvait encore conserver les zones ciblées.  

La “montée en puissance” de la Chine, nouvelle “priorité” des deux agences 

Malgré cette “victoire tactique significative” de Kiev, le chef de la CIA reconnaît que le pouvoir du président russe n’en souffre pas pour autant, exprimant d’autres inquiétudes, déjà bien évoquées depuis le début du conflit. Il s’agit notamment de la possibilité que Téhéran augmente l’aide militaire à son allié, jusque-là limitée à des drones, en fournissant par exemple des missiles balistiques. 

Pour les deux directeurs, la CIA tout comme le MI6 ont intérêt à “maintenir un avantage technologique vital”. Quant à l’autre “menace”, à savoir “la montée en puissance” de la Chine, Richard Moore et William Burns l’ont à peine évoquée, aussi bien dans leur article que durant leur intervention au FT Weekend Festival. Pékin “constitue le principal défi géopolitique et de renseignement du 21e siècle. Nous avons donc réorganisé nos services pour refléter cette priorité”, ont-ils écrit.  

Quant à la guerre à Gaza ou la menace terroriste, Moore et Burns affirment “continuer à travailler ensemble pour apaiser les tensions dans la région”. 

Malgré le caractère exceptionnel de cette apparition publique commune, les échanges sont restés largement conventionnels, reprenant le narratif ambiant depuis de nombreuses années, sans révéler d’informations vraiment inédites. Les chefs de la CIA et du MI6 ont réitéré des positions déjà bien établies sur la guerre en Ukraine et une Chine perçue comme le défi stratégique majeur du siècle, notamment avec l’expansion d’IA. 

Par France Soir     9 septembre 2024 

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NOTES de H. Genséric

[1] Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il a été largement reconnu qu'il n'y avait qu'un seul ordre international, l'ordre fondé sur le droit international, et un seul ensemble de règles, les normes fondamentales régissant les relations internationales, qui sont sous-tendues par les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Dans ces traités et documents historiques, il n'est fait aucune mention de ce prétendu "ordre fondé sur des règles".

Ce terme flou n'est pas une invention de l'administration américaine actuelle. Dans une enquête basée sur l'outil de recherche Google Ngram, Paul Poast, professeur associé du Département de sciences politiques de l'Université de Chicago, a découvert que l'expression avait commencé à apparaître à la fin des années 1980, et que son utilisation s'était répandue entre le début et le milieu des années 2000. Cela est sans doute partiellement lié  à l'invasion de l'Irak en 2003, une guerre qui s'est déroulée sans l'autorisation de l'ONU.

La guerre en Irak est un exemple classique de la raison pour laquelle les États-Unis ont inventé ce slogan : essayer de semer la confusion dans la communauté mondiale et de s'affranchir des contraintes du droit international.

En réalité, le gouvernement américain a pour tradition de placer ses législations nationales au-dessus du droit international, et applique de manière sélective les règles internationales. Washington a ainsi promulgué des lois nationales comme l'International Emergency Economic Powers Act ("Loi internationale sur les pouvoirs économiques d'urgence"), le Global Magnitsky Human Rights Accountability Act ("Loi Magnitsky globale sur la responsabilité en matière de droits humains") et le Countering America's Adversaries Through Sanctions Act ("Loi pour contrer les adversaires de l'Amérique par les sanctions") afin de cibler et de sanctionner des pays, des entités ou des individus spécifiques.

Les règles ambiguës énoncées dans ces lois et décrets sont une extension délibérée du champ d'application des lois nationales des États-Unis.

"L'ordre fondé sur des règles est différent du droit international. C'est un régime alternatif échappant au droit international, qui défie et menace inévitablement le droit international", a déclaré  John Dugard, professeur de droit international à l'Université néerlandaise de Leïden.


Alors que les États-Unis ne cessent de souligner la nécessité de maintenir un ordre mondial "fondé sur des règles", ils accusent des pays comme la Chine et la Russie de représenter un défi à cet ordre. 

Ce terme est en outre de plus en plus instrumentalisé pour réprimer les nations qu'ils considèrent comme une "menace" à leur poursuite de l'hégémonie mondiale.

Hannibal Genséric

7 commentaires:

  1. Agences de "renseignements" ? La CIA, le MI6 et les autres sont des propagandistes de mensonge au service des mondialistes. Tout le monde sait cela ici, pendant que les mougeons croient pouvoir continuer à dormir paisiblement.

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  2. Les familles des diplomates russes ont quitté les États-Unis
    Hal Turner Monde 13 septembre 2024

    La famille de l'ambassadeur russe Anatoli Antonov aurait quitté les États-Unis et serait retournée en Russie.

    Les familles d'autres diplomates de haut rang de l'ambassade de Russie à Washington et de son consulat à New York auraient également quitté les États-Unis plus tôt cette semaine.

    Selon des sources proches des opérations diplomatiques russes ici aux États-Unis, les diplomates russes de haut rang restants opèrent désormais avec des « effectifs réduits » à la fois à l'ambassade et dans les consulats.

    https://halturnerradioshow.com/index.php/news-selections/world-news/russian-diplomat-families-have-left-the-united-states


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    1. Ce n'est pas un bon signe.

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    2. Ce n'est pas forcément un signe qu'ils s'attendent à une guerre USA-vs-Russie, mais peut-être qu'ils s'attendent à une guerre civile (ou au moins des troubles graves) à l'issue des élections US.

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  3. Cette grande messe CIA-MI6 organisée à Londres par les Rothschild est aussi un moyen pour dire au reste du clan occidental de rester soudé, d'y croire.

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    1. https://youtu.be/8P7ERVfiDB8?feature=shared

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