Malgré ce que
les commentateurs américains et européens peuvent penser, il y a vraiment
un profond désir parmi les gens de voter pour leur propre souveraineté.
Et cette impulsion était pleinement affichée la semaine dernière avec l’annonce
des résultats du vote en Russie pour approuver les modifications de la
constitution du pays.
Le référendum a
été approuvé par 78% de la population avec un
taux de participation de 65%. Ce sont les
changements les plus radicaux apportés à la constitution russe depuis sa
ratification en 1993, qui conférait au président un pouvoir immense.
Et tandis que
le paquet final de réformes différait sur un aspect important de celui
d’origine – permettant à un président de servir plus de deux mandats « consécutifs »
– le thème
principal des changements était de déléguer le pouvoir de la présidence en
mettant plus de ce pouvoir entre les mains des élus de la Douma.
Le
cabinet du président doit être issu de la Douma plutôt que nommé par le président, tandis que le Conseil d’État a été
officiellement ajouté à la constitution qui peut appliquer les décrets
présidentiels directement aux régions. En effet, il y a maintenant un équilibre
– et une tension – plus grands entre ces diverses branches du gouvernement
alors que le président perd le contrôle sur la
nomination de son cabinet mais renforce sa capacité à contourner le
parlement élu.
Ce qui était
clair au début de ce processus, c’est que Poutine essayait de préparer sa succession
tout en minimisant la possibilité de voir une autre « marionnette étrangère »
exercer l’immense pouvoir de la présidence russe, comme c’était le cas sous
Boris Eltsine.
Poutine
cherchait à prendre sa retraite en 2024, à 71 ans, en visant son maintien dans
la politique russe par une forte présence à la direction du Conseil de
sécurité, qui, avec ces réformes, a un rôle plus direct dans l’élaboration de
la politique militaire et diplomatique qu’auparavant.
En décembre,
j’avais fait un podcast
avec Alexander Mercouris, du blog The Duran, dans lequel nous avons
discuté en détail de ces changements potentiels – qui sont antérieurs aux
changements de la durée du mandat du président – qu’il est important, selon
moi, de revoir à ce stade, car les changements sont maintenant en vigueur.
Quelle que soit
votre perspective politique, il y aura des critiques pertinentes de ces
changements vu le potentiel d’abus, mais la vision globale est de rendre la Russie beaucoup plus
résistante aux interférences extérieures, tout en reflétant la fierté
croissante des Russes pour leur patrie, et le souci de leur survie dans le
contexte d’un enfer tel que celui qui leur a été imposé après la chute de
l’URSS.
Et ces
changements doivent être vus à travers cette optique. Dans mon esprit, la
Russie est en état de guerre avec l’Occident depuis fin 2013 avec la tentative
de l’UE d’accélérer l’entrée de l’Ukraine dans son sein – et dans l’Otan. Cela
a provoqué le coup d’état du Maïdan, la réunification ultérieure avec la Crimée
et la guerre pour empêcher la sécession du Donbass.
Poutine
est arrivé au pouvoir au plus fort de l’effondrement économique et sociétal
post-soviétique de la Russie. Il sait qui
était derrière ces événements et, métaphoriquement, dans quels placards sont
planqués les cadavres. Il fait toujours des démarches qui sont, au mieux, des
changements progressifs réalisables, lorsque ces changements sont devenus
importants et évidemment nécessaires.
C’est ce que
représentent bon nombre de ces modifications constitutionnelles, des
changements progressifs nécessaires pour assurer l’avenir à court terme de la
Russie dans le contexte d’un Occident
irrémédiablement hostile, car en proie à l’agonie de l’empire.
Pour cette
raison, ils sont les bienvenus, même s’il faut être méfiant, car tout pouvoir
doit intrinsèquement être suspecté. Et le peuple russe a compris la nature du
conflit, dans la mesure où il était motivé à faire un acte définitif à ce
sujet.
La réponse de
la presse occidentale a été plutôt pathétique, avec des titres qui ne font que
souligner la possibilité, pour Poutine, de rester
au pouvoir jusqu’en 2036 – date à laquelle il aura 83 ans – et l’emphase
mise sur les petites poches de résistance à ces changements.
Les personnes qui pleurent le plus aujourd’hui sont
les néolibéraux, les néocons et leurs agents de renseignement, que Poutine a constamment déjoués au cours des trente dernières années
qu’ils ont passées à attendre qu’il s’en aille. Ces changements à la constitution
peuvent, en fin de compte, comme le suggère
Gilbert Doctorow, renforcer la présidence de manière imprévue, mais la seule
chose qu’elle fait est de s’assurer que, si la Russie devait sombrer dans
l’autocratie, elle le ferait à ses propres conditions et non à celles des gens
qui l’ont ouvertement détruite dans les années 1990.
Nous vivons une
ère d’instabilité politique extrême qui reflète les fondements économiques
empoisonnés sur lesquels sont bâties les institutions. Partout en Occident,
nous constatons une résistance massive à l’ordre existant de tous les côtés du
spectre politique. La colère et la frustration ont la même origine, alors que
les objectifs sont très différents.
Les pouvoirs en
place sont derrière ceux qui cherchent à briser l’ordre politique aux
États-Unis tout en s’opposant à la même tendance en Europe. L’ironie du sort ne
devrait échapper à personne en constatant qu’une révolution
de couleur est en cours aux États-Unis, où le système
institutionnel est dévolu à un gouvernement fédéral, avec des États individuels
fonctionnant toujours en accord avec ce gouvernement.
Alors que dans
le même temps, un ensemble de traités flous lie les nations souveraines d’Europe
à une Union européenne qui n’a presque aucune autorité légale pour appliquer
ses directives, mais qui a
violemment résisté à toutes les expressions de souveraineté nationale
considérées comme des actes de barbarie.
Ainsi, l’image
devrait être très claire concernant cette dynamique, à savoir qui tire les
ficelles et à quelles fins. Et c’est pourquoi il y a ce genre de cris et de
grincements de dents en Occident [à propos des réformes constitutionnelles
russes], ils
ne peuvent tolérer aucune expression réussie de la souveraineté nationale de
peur que les serfs ne se mettent à avoir des idées politiquement incorrectes.
Mais je ne
pense pas que l’une quelconque de ces dynamiques l’emportera finalement. Les
États-Unis sous leur forme actuelle ne survivront peut-être pas à leur guerre
civile, mais l’Europe ne rentrera pas non plus tranquillement dans la longue
nuit de l’État policier supranational dont rêve le Gang de Davos.
La clé du
succès de Poutine a été sa nature conservatrice qui comprend que le changement
prend du temps. Vous ne pouvez pas forcer un changement durable. Vous devez
laisser aux gens le temps de s’habituer à une idée tout en étant prêt à
admettre que certains changements ont été erronés.
C’est pourquoi
ces changements ont été adoptés avec une majorité de près de 80%. Ils étaient
en accord avec l’opinion publique sur l’avenir de la Russie et sur celui qui
devrait prendre ces décisions.
Ainsi
les Russes ont déclaré au monde l’autre jour que la maladie vraiment dangereuse
qui infecte l’Occident – un libéralisme illimité à la frontière du libertinage
– ne sera pas une politique publique pour eux à l’avenir.
Par Tom Luongo
− Le 5 juillet 2020 − Source Strategic
Culture
Via le Saker
Francophone
Luongo déraille.Poutine obéit aux mêmes maîtres.
RépondreSupprimerEffondrement du PNB, hausse du chômage et du flicage électronique.
https://www.themoscowtimes.com/2020/05/19/russian-gdp-falls-28-in-april-a70313
Les Russes sont nationalistes les Occidentaux pleutres et dégénérés. L'Occident a tout raté avec la Russie depuis la chute du mur de Berlin. L'Europe est beaucoup plus fragile que l'Amérique. La Suisse abrite et protège les malfrats de Davos.
RépondreSupprimerl'Europe et les USA ont été fragilisés respectivement par la banque de Bruxelles et la FED qui prend des intérêts sur du papier imprimés ,d'ailleurs l'union européenne à été crié pour escroquer les européen en mettant fin au banques nationales devinez qui est derrière ??
RépondreSupprimerTout a fait !
SupprimerVive la Russie , Putin est le meilleur president de la planete et Dieu le gardera president a vie selon la volonte 78 % de la population . le pd francais en est jaloux de ce score presidentiel
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