Le tableau dépeint par les preuves
n’est pas celui d’un lien unique entre Epstein et une seule agence de
renseignements, mais d’une toile reliant des membres centraux de Mega
Group, des politiciens et des responsables publics aux USA et en
« Israël », ainsi qu’un réseau de crime organisé doté de liens profonds
dans le domaine des affaires et des renseignements dans ces deux
nations.
Alors que le pédocriminel milliardaire et trafiquant sexuel présumé Jeffrey Epstein croupit en prison [à l’heure d’écriture, le 7 août 2019, NdT],
des informations ont continué d’émerger concernant ses liens présumés
avec le monde des services secrets, ses connexions financières avec
plusieurs entreprises et fondations « caritatives », et ses amitiés avec
les riches et les puissants tout comme avec des politiciens de premier
plan.
Alors que la première et la deuxième
partie de cette série intitulée « le scandale Jeffrey Epstein : trop
gros pour couler » se focalisaient sur la nature étendue des opérations
de chantage sexuel dans l’histoire récente des USA et sur leurs liens
avec les sommets du pouvoir politique dans le pays et dans sa communauté
des renseignements, un aspect crucial de l’opération de chantage et de
trafic sexuels propre à Epstein qui mérite examen concerne les liens
d’Epstein avec les renseignements « israéliens » ainsi que ses liens
avec le groupement pro-« israélien » philanthropique « informel » connu
sous le nom de « Mega Group ».
Le rôle de Mega Group dans l’affaire
Epstein a retenu quelque attention car le principal mécène financier
d’Epstein, le milliardaire Leslie Wexner, a été l’un des fondateurs du
groupe qui réunit plusieurs entrepreneurs célèbres ayant un penchant
pour « Israël » et pour l’ethno-philanthropie (c’est-à-dire, une
philanthropie ne bénéficiant qu’à un seul groupe ethnique ou
ethno-religieux). Toutefois, comme le démontrera cette enquête, un autre
facteur unissant les membres de Mega Group est celui des liens profonds
avec le crime organisé, spécifiquement le réseau de crime organisé
évoqué dans la première partie de cette série qui fut essentiellement dirigé par le notoire gangster US Meyer Lansky.
En vertu de la qualité de nombreux
membres de Mega Group en tant que donateurs politiques majeurs aux USA
comme en « Israël », plusieurs de ses membres les plus éminents
possèdent d’étroits liens avec les gouvernements des deux pays ainsi
qu’avec leurs communautés du renseignement. Comme cet article et un
autre qui va suivre le démontreront, le « Mega Group » avait des liens
proches avec deux entrepreneurs qui ont travaillé pour le Mossad d’
« Israël » – Robert Maxwell et Marc Rich – ainsi qu’avec des politiciens
« israéliens » de haut rang, comprenant des premiers ministres présent
et passés possédant de profonds liens avec la communauté « israélienne »
du renseignement.
L’un de ces entrepreneurs travaillant
pour le Mossad, Robert Maxwell, sera évoqué en détail dans cet article.
Maxwell, un partenaire du co-fondateur de Mega Group Charles Bronfman,
contribua au plan réussi du Mossad visant à installer une « porte
dérobée » (backdoor) dans des logiciels créés aux USA puis vendus aux
gouvernements et aux entreprises du monde entier. La réussite de ce plan
fut largement dûe au rôle joué par un proche associé de Ronald Reagan
alors qu’il était Président et d’un politicien US proche de Maxwell, qui
aida Reagan plus tard dans l’étouffement du scandale « Iran-Contra ».
Des années plus tard, la fille de Maxwell
– Ghislaine Maxwell – allait rejoindre le « cercle intime » de Jeffrey
Epstein pendant que celui-ci finançait un programme de logiciel
similaire désormais distribué pour servir dans des infrastructures
électroniques cruciales aux USA et à l’étranger. Cette entreprise a de
profondes et troublantes connexions avec les renseignements militaires
« israéliens », des associés de l’administration Trump et le « Mega
Group ».
Epstein semble avoir des liens avec les
renseignements « israéliens », des liens bien documentés avec des
politiciens « israéliens » influents et avec le « Mega Group ».
Pourtant, ces entités ne sont pas isolées en elles-mêmes, puisque nombre
d’entre elles sont également liées au réseau de crime organisé et aux
puissants pédocriminels présumés décrits dans les épisodes précédents de
cette série.
La meilleure illustration de la façon
dont beaucoup de ces acteurs se mélangent entre eux peut se voir chez
Ronald Lauder : membre de Mega Group, ancien membre de l’administration
Reagan, longtemps donateur en faveur du Premier Ministre « israélien »
Benjamin Netanyahou et du Parti du Likoud « israélien », ainsi qu’ami de
longue date de Donald Trump et de Roy Cohn.
D’héritier de la cosmétique à décideur politique
Un client et ami célèbre mais souvent
ignoré de Roy Cohn est l’héritier milliardaire de la fortune des
cosmétiques Estée Lauder, Ronald Lauder. Lauder est souvent décrit dans
la presse comme un « philanthrope juif de premier plan » et c’est le
président du Congrès Juif Mondial, pourtant ses nombreux profils
médiatiques ont tendance à dédaigner son passé hautement politique.
Dans une déclaration faite par Lauder à la journaliste du New York Times
Maggie Haberman en 2018, l’héritier des cosmétiques souligna qu’il
connaissait Trump depuis plus de 50 ans, remontant au moins au début des
années 1970. Selon Lauder, sa relation avec lui commença quand Trump
était étudiant à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, que
fréquenta également Lauder.
Bien que la nature exacte de leur amitié
précoce ne soit pas claire, il est évident qu’ils ont partagé nombre des
mêmes relations, y compris l’homme qui les compterait tous deux parmi
ses clients, Roy Cohn. Tandis que beaucoup de choses ont été dites à
propos des liens entre Cohn et Trump, Cohn était particulièrement proche
de la mère de Lauder, Estée Lauder (née Joséphine Mentzer). Estée
figura même parmi ses amis les plus connus dans sa rubrique nécrologique parue dans le New York Times.
Une petite fenêtre donnant sur la relation Lauder-Cohn s’ouvrit brièvement dans un article de 2016 de Politico,
à propos d’une soirée tenue en 1981 à la résidence de week-end de Cohn à
Greenwich dans le Connecticut. Les parents de Ronald Lauder, Estée et
Joe, assistèrent à cette soirée comme Trump et son épouse du moment
Ivana, qui possédait aussi une résidence de week-end
à seulement trois kilomètres delà. Cette fête se déroula peu de temps
après que Cohn ait aidé Reagan à s’assurer la présidence, alors qu’il
avait atteint le sommet de sa carrière politique. Lors de la soirée,
Cohn offrit des toasts à Reagan et au Sénateur de l’État de New York à
cette époque Alfonse D’Amato, qui encouragerait plus tard Lauder à se présenter aux élections.
Deux années plus tard, en 1983, Ronald
Lauder – dont la seule expérience professionnelle alors était le travail
dans l’entreprise de cosmétiques de ses parents – fut désigné
pour devenir Ministre-Adjoint de la Défense des USA pour les Affaires
Européennes et l’OTAN. Peu de temps après sa nomination, il officia au Dinner Tribute Committee [comité du dîner d’honneur, NdT]
d’un dîner dont l’hôte était l’organisation fraternelle juive et
fortement pro-« israélienne » B’naï B’rith, organisation-mère de la
controversée Anti-Defamation League [ADL, ligue anti-diffamation, NdT], en l’honneur de Cohn. Le père influent de Cohn, Albert Cohn, avait longtemps été président
du puissant chapitre de Nouvelle-Angleterre du B’naï B’rith, et Roy
Cohn lui-même était membre de la Loge de Banque et de Finance du B’naï
B’rith.
Le dîner cherchait spécifiquement
à honorer Cohn pour sa prise de position pro-« israélienne » et ses
efforts pour « fortifier » l’économie d’ « Israël », et ses présidents
honoraires comprenaient le magnat de la presse Rupert Murdoch, Donald
Trump et le directeur de l’époque de Bear Stearns Alan Greenberg, qui
sont tous connectés à Epstein.
Durant le temps qu’il passa comme
ministre-adjoint à la défense, Lauder fut également politiquement très
actif et il s’était déjà fait un allié du représentant « israélien » de
l’époque aux Nations Unies et futur Premier Ministre « israélien »,
Benjamin Netanyahou. Lauder allait devenir l’un des individus les plus
importants dans l’ascension de Netanyahou vers le pouvoir, en
particulier pendant sa victoire surprise en 1996, ainsi qu’un mécène majeur du Parti de droite « israélien », le Likoud.
En 1986, l’année de la mort de Cohn,
Lauder quitta son poste au Pentagone et devint l’Ambassadeur US en
Autriche, où son mandat fut modelé par ses confrontations
avec le président autrichien et ancien collaborateur nazi, Kurt
Waldheim. L’intérêt de Lauder pour la politique autrichienne s’est
poursuivie jusqu’aux années récentes, culminant dans des accusations de tentative de manipulation des élections autrichiennes en 2012.
Après avoir quitté son poste d’Ambassadeur, Lauder fonda
la Fondation Ronald S. Lauder en 1987 et se présenta aux élections pour
la Mairie de New York contre Rudy Giuliani en 1989. Lauder y fut encouragé
par le Sénateur d’alors Alfonse D’Amato, qui avait d’étroits liens avec
Roy Cohn et son partenaire juridique de longue date Tom Bolan, qui
était le conseiller de D’Amato. Au dîner susmentionné du B’naï B’rith en 1983 en l’honneur de Cohn, D’Amato était désigné comme orateur.
La raison probable est que Giuliani, bien que naguère un allié de la « machine Roy Cohn », était à l’époque en butte à une profonde hostilité
provenant des associés du défunt Cohn pour des poursuites judiciaires
contre l’ancien partenaire juridique de Cohn Stanley Friedman pour
extorsion de fonds, conspiration et d’autres charges. Giuliani avait
également un passif de désaccords amers avec D’Amato. La campagne
primaire de Lauder, bien qu’infructueuse, fut remarquée pour sa violence
et pour son coût, comme elle parvint à consumer plus de $13 millions.
Quelques années plus tard, au début des
années ’90, Lauder rejoindrait un groupe nouvellement formé qui a
longtemps échappé à tout examen médiatique mais s’est récemment révélé
digne d’intérêt, en relation avec le scandale Epstein : le « Mega
Group ».
Lauder, Epstein et le mystérieux passeport autrichien
Avant d’en arriver à Mega Group, il est
utile de relever un acte particulier apparemment entrepris par Lauder
alors qu’il était Ambassadeur US en Autriche, et qui est récemment sorti
au grand jour en lien avec l’arrestation de Jeffrey Epstein au début du
mois de juillet 2019, une trouvaille initialement rapportée par le
journaliste Edward Szall. Quand la police découvrit récemment un
passeport autrichien orné de la photo d’Epstein et d’un faux nom suite à
une perquisition de sa résidence à Manhattan, la source et la raison
d’être du passeport attirèrent l’attention des médias.
Selon l’agence Associated Press,
des avocats de la défense d’Epstein avaient spécifiquement plaidé qu’un
« ami le lui avait donné [Epstein] dans les années 1980 après que
certains Juifs-Américains aient officieusement reçu le conseil de porter
sur eux une identification non-juive pour leurs voyages internationaux,
pendant une période où les détournements d’avion étaient plus
fréquents. » Cette affirmation semble être liée à des inquiétudes qui
ont suivi le détournement du Vol Air France 139
en 1976, où des passagers « israéliens » et juifs furent séparés des
autres otages, principalement sur la base des passeports en leur
possession.
Étant donné qu’Epstein n’était pas en
mesure de remplir les conditions conventionnelles d’obtention d’un
passeport autrichien – comprenant la résidence prolongée en Autriche (le
passeport le dit résident d’Arabie Saoudite) et la maîtrise courante de
l’allemand – il semble que la seule façon possible d’acquérir un
passeport autrichien ait été non-conventionnelle impliquant
l’assistance d’un responsable autrichien bien installé, ou d’un
diplomate étranger possédant un certain poids en Autriche.
Lauder, alors Ambassadeur en Autriche
pour l’administration Reagan, aurait été idéalement placé pour acquérir
un tel passeport, surtout pour la raison citée par les avocats d’Epstein
selon laquelle les Juifs-Américains pouvaient constituer des cibles
durant leurs voyages, et au regard des inquiétudes très publiques de
Lauder à propos de menaces venant de certains groupes terroristes. De
plus, le passeport avait été émis en 1987 quand Lauder était encore
Ambassadeur.
En outre, Lauder était
aussi très lié avec l’ancien mécène d’Epstein et ancien patron de Bear
Stearns Alan Greenberg, qui l’avait recruté à la fin des années ’70 tout
de suite après qu’il ait été viré de la Dalton School – et Donald
Trump, un autre ami
de Lauder et de Greenberg qui entama son amitié avec Epstein en 1987,
l’année de l’émission du faux passeport autrichien. En 1987, Epstein
commença également sa relation avec son principal mécène, Leslie Wexner,
qui est également étroitement lié à Lauder (bien que certaines sources
affirment qu’Epstein et Wexner s’étaient rencontrés pour la première
fois en 1985, mais que leur forte relation professionnelle ne fut
établie qu’en 1987).
En dépit du fait que l’avocat d’Epstein
ait refusé de révéler l’identité de « l’ami » qui lui avait fourni un
faux passeport autrichien, Lauder était à la fois bien placé pour en
faire l’acquisition en Autriche et il était aussi profondément lié au
Mega Group co-fondé par le mécène d’Epstein Leslie Wexner, avec lequel
il a de nombreux liens. Ces liens,avec le gouvernement autrichien et le
mentor d’Epstein, font de Lauder la personne la plus plausible pour
avoir fait l’acquisition du document pour le compte d’Epstein.
En outre, Epstein et les liens de Mega
Group avec l’agence de services secrets « israélienne », le Mossad,
suggèrent également que Lauder était impliqué dans l’acquisition du
passeport, au vu de ses liens étroits avec le gouvernement « israélien »
et du fait que le Mossad possède un passif d’utilisation d’Ambassadeurs pour obtenir de faux passeports étrangers destinés à leurs agents.
Lauder était lui-même présumé lié au
Mossad comme il est depuis longtemps l’un des mécènes de l’IDC Herzliya,
une Université « israélienne » étroitement associée au Mossad et à leurs recruteurs, ainsi qu’aux renseignements militaires « israéliens ». Lauder fonda même l’École de Gouvernement, Diplomatie et Stratégie de l’IDC Herzliya.
De plus, Lauder fut co-fondateur du
réseau de diffusion CETV en Europe de l’Est avec Mark Palmer, ancien
diplomate US, assistant de Kissinger et rédacteur de discours pour
Reagan. Palmer est mieux connu pour avoir co-fondé le National Endowment
for Democracy [NED, « dotation nationale pour la démocratie, NdT], une organisation souvent décrite comme un accessoire des services secrets US, dont le premier président confessa au Washington Post
qu’une « bonne part de ce que nous faisons aujourd’hui l’était
secrètement par la CIA il y a 25 ans ». Un article de 2001 du journal Evening Standard releva qu’Epstein avait, à une occasion durant les années ’80, affirmé qu’il travaillait pour la CIA, mais il dénigra plus tard une telle allégation.
Les origines de la Mafia de Mega Group
Le « Mega Group » – un groupe de
milliardaires très discrets auquel appartient Lauder – fut formé en 1991
par Charles Bronfman et Leslie Wexner, ce dernier ayant été la cible
d’une attention médiatique considérable suite à l’arrestation de son
ancien protégé Jeffrey Epstein en juillet. Les profils médiatiques
du groupe le dépeignent comme « un club vaguement organisé de 20 des
entrepreneurs juifs les plus influents et les plus riches de la
nation », concentré sur « la philanthropie et la judéité », où les
cotisations annuelles s’élèvent à plus de $30 000 par an. Pourtant,
plusieurs de ses membres les plus éminents sont liés au crime organisé.
Les membres de Mega Group ont fondé et/ou
sont étroitement associés avec certaines des organisations
pro-« israéliennes » les plus connues. Par exemple, les membres Charles
Bronfman et Mishael Steinhardt ont fondé « Birthright Taglit » [fondation offrant des voyages de 10 jours en « Israël » aux personnes de confession juive à travers le monde, NdT]
avec l’appui du Premier Ministre d’alors – et de maintenant – Benjamin
Netanyahou. Steinhardt, un athée, a déclaré que sa motivation pour
contribuer à la fondation du groupe était de faire progresser sa propre foi selon laquelle la dévotion envers et la foi en l’état d’ « Israël » devrait servir de « substitut à la théologie [juive] ».
D’autres groupes bien connues associés au
Mega Group comprennent le Congrès Juif Mondial – dont l’ancien
président, Edgar Bronfman, et le président actuel, Ronald Lauder, sont
tous deux membres de Mega Group – et de B’naï B’rith, en particulier son
rejeton connu sous le nom d’Anti-Defamation League [ADL, « ligue anti-diffamation », NdT].
Les frères Bronfman ont été des donateurs majeurs au crédit de l’ADL,
Edgar Bronfman servant de vice-président national honoraire de l’ADL
pendant de nombreuses années.
Quand Edgar Bronfman mourut en 2013, le Directeur de longue date de l’ADL Abe Foxman déclara,
« Edgar a été pendant de nombreuses années à la tête de notre Division
de l’Industrie des Spiritueux, de notre Appel de New York, et l’un de
nos plus importants bienfaiteurs. » D’autres membres de Mega Group qui
sont donateurs et soutiens majeurs de l’ADL comprennent Ronald Lauder, Michael Steinhardt et le défunt Max Fisher.
Ainsi que déjà mentionné, le père de Roy Cohn a longtemps été le
dirigeant du chapitre influent de Nouvelle Angleterre et de New York du
B’naï B’rith, et Cohn avait été un membre encensé de sa loge de banque
et de finance.
De plus, les membres de Mega Group ont
aussi été des acteurs-clé du lobby pro-israélien aux États-Unis. Par
exemple, Max Fisher de Mega Group a fondé la National Jewish Coalition, aujourd’hui connue sous le nom de Republican Jewish Coalition – le principal groupe de lobbying politique néoconservateur
pro-« israélien », connu pour son soutien envers les politiques
bellicistes et dont les principaux mécènes actuels, Sheldon Adelson et
Bernard Marcus, figurent parmi les plus gros donateurs de Donald Trump.
Bien que le « Mega Group » existe
officiellement depuis 1991, l’usage de la « philanthropie » pour fournir
un camouflage au lobbying moins scrupuleux ou à des activités
lucratives fut défriché des décennies plus tôt par Sam Bronfman, le père
des membres de Mega Group Edgar et Charles Bronfman. Alors que d’autres
élites d’Amerique du Nord, comme J.D. Rockefeller, s’étaient servis de
la philanthropie par le passé comme d’un moyen de blanchir leur
réputation l’approche de la philanthropie de Bronfman était unique, en
ce qu’elle ne se concentrait que sur le don spécifiquement adressé à des
membres de son propre groupe ethno-religieux.
Sam Bronfman, tel que détaillé dans la première partie
de cette série, possède des liens anciens avec le crime organisé, et
spécifiquement avec le syndicat du crime organisé de Meyer Lansky.
Cependant, l’ambition privée de Bronfman, selon ceux qui en étaient
proches, était de devenir un membre respecté de la haute société. Par
conséquent, Bronfman travailla dur pour effacer la tache que ses
associations mafieuses avait laissé sur sa réputation publique au Canada
et à l’étranger. Il accomplit ceci en devenant un leader du mouvement
sioniste canadien et, à la fin des années ’30, il était à la tête du Congrès Juif Canadien et s’était fait un nom, celui d’un philanthrope pour les causes juives.
Pour autant, même l’activisme et la
philanthropie de Bronfman avait des relents de la réputation de gangster
dont il s’efforçait de se défaire. Par exemple, Bronfman fut activement
impliqué dans le convoyage maritime d’armes en direction des
paramilitaires sionistes en Palestine avant 1948, spécifiquement comme co-fondateur de la National Conference for Israeli and Jewish Rehabilitation [« conférence nationale pour la réhabilitation juive et ‘israélienne’ « , NdT] qui envoyait des armes en contrebande au groupe paramilitaire Haganah.
En même temps que Bronfman se rendait
complice de contrebande d’armes pour la Haganah, ses associés du monde
souterrain criminel faisaient de même. Après la Seconde Guerre Mondiale
des aides proches de David Ben Gourion, qui deviendrait premier Premier
Ministre « israélien » et qui contribua à l’établissement du Mossad forgea des relations très étroites
avec Meyer Lansky, Benjamin « Busgy » Siegel, Mickey Cohen et d’autres
gangsters juifs de l’époque. Ils se servaient de leurs réseaux
clandestins pour établir un vaste réseau de contrebande d’armes entre
les États-Unis et des colonies sionistes en Palestine, armant à la fois
les groupes paramilitaires de la Haganah et de l’Irgoun. Ainsi que noté
dans la première partie de cette série d’articles, en même temps que
d’assister l’armement illégal des paramilitaires sionistes, ils
renforçaient leurs liens avec les services secrets US, qui avaient été
formellement (bien que secrètement) établis durant la Seconde Guerre
Mondiale.
À la fondation de l’état « israélien », Sam Bronfman travailla avec
le futur Premier Ministre Shimon Pérès pour négocier la vente
d’armements canadiens à moitié-prix pour « Israël », et cet achat
d’armes au rabais fut entièrement payé par un dîner de levée de fonds
organisé par Bronfman et son épouse. De nombreuses années plus tard,
Perès irait présenter un autre futur Premier Ministre « israélien », Ehoud Barak, à Jeffrey Epstein.
Le reste du périple de la famille
Bronfman sur « la route de la respectabilité » fut entrepris par les
enfants de Bronfman, qui épousèrent des membres de familles
aristocratiques comme les Rothschild d’Europe et la « royauté » de Wall Street des familles Lehman et Loeb.
La respectabilité toute neuve des
Bronfman ne signifiait pas que leur association avec l’empire criminel
dirigé par Lansky s’était dissoute. En effet, des membres importants de
la dynastie Seagram ont essuyé de vives critiques au cours des années
’60 et ’70 à cause de leur association proche
avec Willie « Obie » Obront, figure majeure du crime organisé canadien
que le professeur canadien Stephen Schneider avait décrit comme le Meyer
Lansky du Canada.
Toutefois, Edgar et Charles Bronfman
n’ont guère été les seuls membres de Mega Group à posséder d’anciens et
profonds liens avec le Syndicat National du Crime dirigé par Lansky.
Effctivement, l’un des membres les plus éminents du groupe, le
gestionnaire de fonds spéculatifs Michael Steinhardt, s’est confié sur
ses propres liens de famille avec Lansky dans son autobiographie No Bull: My Life in and out the Markets [« pas de bobards : ma vie dans et hors les marchés », NdT], où il notait que son père, Sol « Red McGee » Steinhardt, était le receleur de bijoux préféré de Lansky et un acteur majeur
du monde souterrain criminel de New York. Sol Steinhardt fut aussi le
premier client de son fils à Wall Street, il lui mit le pied à l’étrier
pour démarrer sa carrière dans la finance.
Les liens entre Mega Group et le Syndicat
National du Crime ne s’arrêtent pas là. Un autre membre éminent de Mega
Group ayant des liens avec ce même réseau criminel est Max Fisher qui a
été décrit comme le mentor de Wexner, et présumé avoir travaillé avec le « Purple Gang » [« gang pourpre », NdT]
de Detroit, à l’époque de la Prohibition et au-delà. Le Purple Gang
faisait partie du réseau qui passait l’alcool de contrebande de Bronfman
depuis le Canada vers les États-Unis pendant la Prohibition et l’un de
ses fondateurs, Abe Bernstein, fut un associé proche de Meyer Lansky ainsi que de Moe Dalitz. Fisher fut un conseiller essentiel auprès de plusieurs présidents US à commençer par Dwight D. Eisenhower, ainsi qu’auprès de Henry Kissinger.
En plus de Fisher, le membre de Mega
Group Ronald Lauder était relié à Roy Cohn et à Tom Bolan, les deux
ayant été étroitement associés à ce même réseau criminel dirigé par
Lansky (voir la première et la deuxième
partie) et qui représentaient régulièrement des pontes de la Mafia
devant les Tribunaux. En outre, un autre membre de Mega Group, le
metteur en scène Steven Spielberg, est un protégé bien connu
de Lew Wasserman, le magnat des médias connecté à la Mafia et longtemps
promoteur de la carrière de Ronald Reagan au cinéma puis plus tard en
politique, tel qu’évoqué dans la deuxième partie de cette série.
Un lien surprenant menant à Cohn implique
le membre de Mega Group et ancien président du fabriquant d’armes US
Genral Dynamics, Lester Crown, dont le beau-frère est David Schine, le
confident et amant présumé de Cohn du temps des auditions de McCarthy,
et dont la relation avec Cohn contribua à la chute du McCarthyisme.
Un autre membre de Mega Group méritant mention est Laurence Tisch, qui a possédé CBS News pendant plusieurs années et fonda la Loews Corporation. Tisch est notable pour son travail
à l’Office of Strategic Studies (OSS), précurseur de la CIA où Donald
Barr, qui recruta Epstein à la Dalton School, servit également et qui
forgea des liens avec l’empire criminel de Lansky durant la Seconde
Guerre Mondiale.
Les résidences de Wexner et le meurtre de Shapiro
Leslie « Les » Wexner, l’autre
co-fondateur de Mega Group, est lui aussi relié au crime organisé. Les
liens de Wexner avec Jeffrey Epstein ont attiré l’attention suite à
l’arrestation de celui-ci, car Wexner était le seul client publiquement
reconnu de l’étrange fonds spéculatif d’Epstein, source de la majeure
partie de sa fortune, et le précédent propriétaire
de l’hôtel particulier d’Epstein à Manhattan valant $56 millions et que
Wexner transféra gratuitement à une entité contrôlée par Epstein.
Avant qu’Epstein reçoive cet hôtel
particulier, Wexner semble s’être servi de la résidence pour quelques
usages non-conventionnels relevés dans un article du New York Times de 1996
à propos de la résidence appartenant alors encore à Wexner, et qui
mentionnait « une salle de bains rappelant les films de James Bond :
cachée sous un escalier, blindée de plomb pour fournir une protection
contre les attaques et dotée d’écrans de télévision et d’un téléphone en
circuit fermé, les deux dissimulés dans un placard sous le lavabo. »
L’article du Times ne spécule pas sur l’emploi de cet
équipement, bien que l’allusion au fameux super-espion de fiction James
Bond suggère qu’elle ait pu être utilisée pour espionner des invités ou
mener une surveillance électronique.
L’article de 1996 du Times
notait aussi que bien que Wexner ait acheté la résidence pour $13,2
millions en 1989, il en a dépensé des millions de plus pour décorer et
meubler les lieux y compris pour l’équipement électronique de la salle
de bains « à la James Bond », tout ceci pour apparemment ne jamais y
vivre. Le Times, qui interviewa Epstein pour l’article, le cita disant que « Les ne passait jamais plus de deux mois ici. » Epstein affirma au Times,
qui identifia Epstein comme étant le « protégé et l’un des conseillers
financiers » de Wexner, que la maison lui appartenait déjà.
Cette même année, Epstein s’occupait de la gestion de travaux artistiques dans la résidence de Wexner dans l’Ohio. Un article récent du Times notait que :
À l’été 1996, Maria Farmer travaillait sur un projet artistique pour M. Epstein à la résidence de M. Wexner dans l’Ohio. Pendant qu’elle était là, M. Epstein l’agressa sexuellement selon une déclaration sous serment que Ms. Farmer enregistra plus tôt cette année dans une cour fédérale à Manhattan. Elle a dit qu’elle avait fui la chambre et appelé la police, mais que le personnel de sécurité de M. Wexner avait refusé de la laisser partir pendant 12 heures.Le témoignage de Farmer suggère fortement qu’au regard du comportement de son personnel de sécurité dans sa résidence après l’agression d’Epstein sur Farmer, Wexner était pleinement conscient du comportement prédateur d’Epstein à l’encontre des jeunes femmes. Ceci est corroboré par des affirmations faites par Alan Dershowitz – ami et ancien avocat d’Epstein, qui a également été accusé d’avoir violé des mineures – comme quoi Wexner a lui aussi été accusé de viol sur mineures exploitées par Epstein, au moins sept fois.
La présence d’équipement électronique
dans la salle de bains de sa résidence, d’autres étrangetés en lien avec
la maison, et des aspects des liens entre Epstein et Wexner suggèrent
beaucoup de choses cachées chez cet homme qui s’est construit une image
d’entrepreneur respectable et de philanthrope avec pas mal de succès, à
l’instar d’autres membres éminents de Mega Group.
Toutefois, des éléments épars des secrets
de Wexner ont émergé occasionnellement, pour être rapidement balayés
sous le tapis pendant qu’on s’inquiétait de « calomnies » contre le
puissant « philanthrope », au carnet d’adresses si rempli.
En 1985, l’avocat de Columbus (Ohio) Arthur Shapiro fut assassiné
en plein jour et à bout portant, dans ce qui a beaucoup été décrit
comme un « meurtre signé par la Mafia ». Il demeure irrésolu à ce jour,
probablement parce que le Chef de la Police de Columbus d’alors, James
Jackson, ordonna la destruction de documents cruciaux sur l’enquête
détenus par son département concernant le meurtre.
L’ordre de destruction de ces documents
par Jackson n’a été connu que des années plus tard en 1996, quand il a
fait l’objet d’une enquête pour corruption. Selon le Columbus Dispatch, Jackson justifia la destruction du seul rapport « valable et fiable »
disponible car il avait estimé qu’il « était tellement plein de
spéculations folles sur des chefs d’entreprises éminents qu’il était
potentiellement diffamatoire. » La nature de cette « folle spéculation »
était que « des hommes d’affaires millionnaires de Columbus et de
Youngstown étaient liés au ‘meurtre signé par la Mafia’. »
Bien que les efforts de Jackson devaient garder ce rapport « diffamatoire » hors de la vue du public, il fut finalement déniché par Bob Fitrakis
– avocat, journaliste, et directeur exécutif du Columbus Institute for
Contemporary Journalism – après qu’il ait « accidentellement » reçu une
copie du rapport en 1998, comme élément dans une requête de registres
publics.
Celui-ci, intitulé « Enquête sur le Meurtre Shapiro ; Analyse et Hypothèse« ,
nomme Leslie Wexner comme relié « à des associés réputés être des
pontes du crime organisé » et liste également les noms des entrepreneurs
Jack Kessler, l’ancien Président Du Conseil Municipal de Columbus et
l’associé de Wexner Jerry Hammond, ainsi que l’ancien membre du Conseil
Municipal de Columbus Les Wright comme étant impliqués dans le meurtre
de Shapiro.
Le rapport cita aussi que la firme
d’avocats d’Arthur Shapiro – Schwartz, Shapiro, Kelm & Warren –
représentait la firme de Wexner, The Limited, et affirme qu’avant « sa
mort, Arthur Shapiro gérait ce compte [The Limited] pour le cabinet
d’avocats. » Il relevait également qu’au moment de sa mort, Shapiro
« faisait l’objet d’une enquête de l’IRS parce qu’il avait investi dans
quelques paradis fiscaux douteux. »
Pour ce qui est des liens de Wexner avec
le crime organisé, le rapport se focalise sur la proche relation
d’affaires entre The Limited de Wexner et Francis Walsh, dont
l’entreprise de transports routiers avait « fait plus de 90% du travail
de convoyage pour The Limited autour de l’époque du meurtre de
Shapiro, » selon le rapport. Walsh fut nommé dans une condamnation de 1988
comme « co-conspirateur » du parrain de la famille criminelle Genovese
Anthony « Fat Tony » Salerno, dont l’avocat de longue date était Roy
Cohn : et le rapport sur le meurtre de Shapiro affirmait que Walsh
« était toujours considéré comme associé de la famille criminelle
Genovese/La Rocca, Walsh fournissant encore du transport de fret pour
The Limited. »
Notablement, la famille criminelle
Genovese faisait depuis longtemps partie du Syndicat National du Crime
comme son ancien chef, Charles « Lucky » Luciano, avait co-créé
l’organisation criminelle avec son ami proche Meyer Lansky. Lorsque
Luciano fut emprisonné puis ensuite extradé depuis les USA, Lansky prit
le relais des opérations US du Syndicat et son association avec les
successeurs de Luciano se poursuivit jusqu’à la mort de Lansky en 1983.
Le mystère « Mega » et le Mossad
En mai 1997, le Washington Post publia une histoire explosive
– depuis longtemps oubliée – reposant sur l’appel téléphonique
intercepté entre un responsable du Mossad aux USA et son supérieur à
Tel-Aviv, et qui évoquait les efforts du Mossad pour mettre la main sur
un document secret US. Selon le Post, le responsable du Mossad déclara
durant l’appel que l’Ambassadeur ‘israélien’ Eliahu Ben Elissar lui
avait demandé s’il pouvait lui obtenir une copie de la lettre donnée à
Arafat [le leader palestinien] par [le Secrétaire d’État – Ministre des
Affaires Étrangères – US, Warren] Christopher le 16 janvier, le jour
suivant la signature de l’accord d’Hébron par Arafat et le Premier
Ministre « israélien » Benjamin Netanyahou. »
L’article du Post continuait :
Selon une source qui a vu la transcription de la conversation faite par la NSA, l’officier des renseignements, s’exprimant en hébreu, a dit que ‘l’Ambassadeur veut que j’aille chez Mega pour avoir une copie de la lettre.’ La source ajouta que le superviseur à Tel-Aviv avait rejeté cette requête, disant que ‘ce n’est pas une chose pour laquelle nous utilisons Mega.’
La communication ayant fuité, elle mena à
une enquête qui chercha à identifier un individu s’appelant
éventuellement « Mega », dont le Post alléguait qu’il « pouvait
être issu du gouvernement US et avoir fourni des informations aux
‘Israéliens’ par le passé, » une hypothèse inquiétante qui suscita plus
tard une enquête stérile du FBI. Le Mossad affirma plus tard que « Mega » n’était en fait qu’un nom de code pour la CIA, mais le FBI et la NSA n’en furent pas convaincus et pensaient
qu’il s’agissait d’un haut fonctionnaire US ayant potentiellement déjà
été impliqué dans des travaux avec Jonathan Pollard, l’ancien analyste
des renseignements militaires de l’US Navy plus tard condamné pour faits
d’espionnage au bénéfice du Mossad.
Presque un an jour pou jour après l’éclatement du scandale « Mega », le Wall Street Journal devint la première officine médiatique
à rendre compte de l’existence d’une organisation peu connue de
milliardaires portant « informellement » le nom de Mega Group, formée
des années plus tôt en 1991. L’article ne faisait aucune allusion au
scandale d’espionnage ayant répandu des doutes à propos d’une
infiltration « israélienne » aux USA seulement une année auparavant.
Cependant, le nom « informel » distinctif du groupe et les liens de ses
membres avec le Mossad ainsi qu’à des politiciens « israéliens » haut
placés, comprenant des premiers ministres, soulève l’éventualité que
« Mega » n’ait pas été un individu mais plutôt un groupe.
En 1997, quand éclata le scandale
d’espionnage « Mega », Netanyahou venait de devenir premier ministre en
« Israël » après une victoire mouvementée, qui fut grandement attribuée
à un appui particulier de Netanyahou doté de bonnes relations, Ronald
Lauder. Plus que d’être un donateur majeur, Lauder avait apporté Arthur
Finkelstein pour travailler sur la campagne de Netanyahou en 1996, et
ses stratégies furent créditées de la victoire surprise de Netanyahou.
Netanyahou était assez proche de Lauder pour l’avoir sollicité, ainsi
que George Nader, pour être ses émissaires de la paix en Syrie.
Nader, qui était relié à la campagne de Trump en 2016 ainsi qu’à l’allié de Trump et fondateur de Blackwater Erik Prince, fut récemment accusé [en juillet 2019, NdT]
de trafic sexuel de mineurs peu après que Jeffrey Epstein ait été
arrêté sur des accusations similaires. À l’époque où Nader fut choisi
pour travailler avec Lauder pour le compte de Netanyahou, il s’était déjà fait attraper en possession de grandes quantités de matériel pédopornographique en deux occasions différentes, d’abord en 1984 puis en 1990.
Cette forte connexion entre Netanyahou et
Lauder, au moment du scandale d’espionnage de 1997 entourant « Mega »
est importante, parce que le Mossad est placé sous l’autorité directe du
Premier Ministre « israélien ».
Une autre connexion possible entre Mega
Group et le Mossad concerne les liens de Mega Group avec le réseau
criminel de Meyer Lansky. Ainsi que détaillé dans la première partie,
Lansky avait établi de profonds liens avec les renseignements US après
la Seconde Guerre Mondiale, et il était aussi relié au Mossad par le
biais de son officier Tibor Rosenbaum, dont la banque était fréquemment
utilisée par Lansky pour blanchir de l’argent. De plus, Lansky a
collaboré au moins une fois avec le notoire « supêr-espion » du Mossad
Rafi Eitan, qu’il aida dans l’acquisition
de matériel électronique sensible uniquement possédé par la CIA mais
convoité par les renseignements « israéliens ». Eitan est surtout connu
aux USA pour être le contrôleur de Jonathan Pollard pour le compte du
Mossad.
Notablement, Eitan était la source principale
des affirmations selon lesquelles le nom de code « Mega », employé par
des responsables du Mossad en 1997 faisait référence à la CIA et non à
une source potentielle du gouvernement US naguère lié aux acitivtés
d’espionnage de Pollard, rendant ses déclarations sur le sens réel du
terme plutôt douteuses.
Comme le réseau de crime organisé lié au
Mega Group avait à la fois des liens avec gouvernement US et les
services secrets « israéliens » le nom de code « Mega » a pu, de manière
plausible, faire référence à ce groupe de milliardaires si discrets.
Davantage de preuves appuyant cette théorie proviennent du fait que des
membres éminents de Mega étaient des partenaires en affaires d’agents du
Mossad, y compris le magnat de la presse Robert Maxwell et le négociant
de matières permières Marc Rich.
Les mystérieux Maxwell
La famille Maxwell a ranimé l’intérêt des
médias suite à l’arrestation de Jeffrey Epstein car Ghislaine Maxwell,
longtemps décrite dans les médias comme une « jet-setteuse » mondaine
britannique, fut publiquement citée comme étant la compagne
« épisodique » d’Epstein tandis que les victimes de celui-ci, ainsi que
les ex-épouses des amis d’Epstein, ont déclaré qu’elle était la
« maquerelle » d’Epstein et lui procurait des jeunes filles pour son
opération de chantage sexuel. Ghislaine Maxwell est également présumée
avoir commis des viols sur les filles qu’elle rabattait pour Epstein,
et s’en être servi pour produire de la pornographie infantile.
Ghislaine était la plus jeune et préférée
fille du magnat de la presse Robert Maxwell. Maxwell, né Jan Ludvick
Hoch, avait rejoint l’armée britannique pendant la Seconde Guerre
Mondiale. Après cela, selon les auteurs John Loftus et Mark Aarons,
il influença lourdement le choix du gouvernement tchécoslovaque d’armer
les paramilitaires sionistes au cours de la guerre de 1948 qui aboutit à
la fondation de l’état « israélien », et Maxwell fut personnellement
impliqué dans la contrebande de pièces détachées d’avions vers
« Israël ».
C’est pendant cette période que Maxwell
fut approché par le Mi-6, l’organisation des services secrets
britanniques, et qu’un poste lui fut proposé que Maxwell finit par
refuser. Le Mi-6 le classa
donc comme « sioniste – loyal uniquement envers Israël » et le marqua
comme « personne d’intérêt ». C’est plus tard qu’il devint un agent du
Mossad, selon de nombreux livres dont Robert Maxwell: Israel’s Superspy [« Robert Maxwell : le super-espion d’Israël », NdT] par Gordon Thomas et Martin Dillon. En outre, The Samson Option : Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy [« L’option Samson : l’arsenal nucléaire d’Israël et la politique étrangère américaine », NdT] de Seymour Hersh suggère des liens entre Maxwell et les renseignements « israéliens ».
Selon Victor Ostrovsky, ancien officier traitant du Mossad :
Le Mossad finançait nombre de ses opérations en Europe à partir d’argent volé depuis le fonds de retraite du journal de Maxwell. Ils ont mis la main sur ces fonds presque aussitôt que Maxwell eut acheté le Mirror Newspaper Group, avec de l’argent qui lui avait été prêté par le Mossad.
En échange de ses services, le Mossad aida Maxwell à satisfaire son appétit sexuel au cours de ses visites en « Israël » en lui fournissant
des prostituées, « service maintenu pour le faire chanter ». Il fut
plus tard révélé que l’hôtel dans lequel il séjournait en « Israël »
était truffé de caméras, permettant au Mossad d’acquérir « une petite
vidéothèque de Maxwell dans des positions sexuelles compromettantes. »
Comme avec la CIA, l’epmloi du chantage par le Mossad contre ses ennemis
comme contre ses amis est un fait bien documenté connu pour être très répandu.
Maxwell était aussi un proche associé et
ami du « super-espion » « israélien » Rafi Eitan qui, ainsi que déjà
mentionné, était le contrôleur de Jonathan Pollard et qui avait
auparavant travaillé directement avec Meyer Lansky. Eitan avait découvert
l’existence d’un nouveau logiciel révolutionnaire utilisé par le
gouvernement US et dénommé « Promis » par le biais d’Earl Brian, un
associé de longue date et assistant de Ronald Reagan. Promis est souvent
considéré comme étant le précurseur du logiciel « Prism » utilisé de
nos jours par les agences d’espionnage et qui fut développé par William
Hamilton, qui loua les services de son logiciel au gouvernement US à
travers son entreprise Inslaw en 1982.
Selon l’auteur et ancien journaliste d’investigation de la BBC Gordon Thomas, Brian était furieux
que le Ministère de la Justice US se serve avec succès de Promis pour
s’en prendre au crime organisé et aux activités de blanchiment d’argent,
et Eitan pensait que le programme pouvait aider « Israël ». À l’époque,
Eitan était le directeur de la désormais défunte organisation de
renseignements militaires « israélienne » Lekem, qui rassemblait des
renseignements scientifiques et techniques en provenance de l’étranger
depuis des sources à la fois publiques et secrètes, particulièrement en
lien avec le programme d’armement nucléaire « israélien ».
Un projet fut conçu pour installer une « porte piégée »
(trapdoor) dans le logiciel pour ensuite commercialiser Promis à
travers le monde, alimentant le Mossad d’informations inestimables sur
les opérations de ses ennemis et de ses alliés tout en fournissant à
Eitan et à Brian de copieuses quantités d’argent. Selon le témoignage de
l’ancien responsable du Mossad Ari Ben-Menashe, Brian donna une copie
de Promis aux renseignements militaires « israéliens » qui contactèrent
un programmateur « israélo »-américain vivant en Californie, qui
installa la « trapdoor » dans le logiciel. Il fut allégué plus tard que
la CIA avait installé sa propre « trapdoor » mais il n’est pas
certifié qu’ils l’aient fait dans une version déjà infectée du logiciel,
et à quelle échelle il fut adopté dans sa version déjà infectée par les
renseignements « israéliens ».
Après que le piège ait été installé, le
problème devint celui de vendre la version infectée du logiciel à des
gouvernements ainsi qu’à des entreprises privées du monde entier, en
particulier dans des régions d’intérêt. Brian essaya d’abord d’acheter
Inslaw et Promis, pour ensuite utiliser la même entreprise pour vendre
la version infectée.
Infructueux, Brian se tourna vers son proche ami, le Ministre de la Justice d’alors Ed Meese, dont le Ministère refusa ensuite abruptement
d’effectuer ses paiements à Inslaw comme stipulé dans son contrat
rendant l’usage du logiciel essentiellement gratuit, ce qu’Inslaw
qualifia comme un vol. Certains ont spéculé que le rôle de Meese était
piloté dans cette affaire, non seulement par son amitié avec Brian mais
par le fait que son épouse était un investisseur majeur
dans les entreprises commerciales de Brian. Meese deviendrait plus tard
conseiller de Donald Trump alors qu’il était président-élu [mais pas encore « investi », NdT].
Inslaw fut contraint de déclarer faillite dans le sillage des actes de Meese et poursuivit le Ministère de la Justice. La Cour statua plus tard
que le ministère dirigé par Meese « avait pris, converti, volé » le
logiciel à travers « la duperie, la fraude et la tromperie. »
Avec Inslaw hors-circuit, Brian vendit le
logiciel à travers le monde. Eitan recruta Maxwell ultérieurement pour
devenir VRP de Promis, ce qu’il accomplit fort bien parvenant même à
vendre le logiciel aux renseignements soviétiques, et conspirant avec
le Sénateur Républicain du Texas John Tower pour que le logiciel soit
adopté par le laboratoire gouvernemental US à Los Alamos. Des douzaines
de pays ont utilisé le logiciel sur leurs systèmes informatiques les
mieux protégés, inconscients du fait que le Mossad avait désormais accès
à tout ce que Promis touchait.
Alors que les tactiques sur lesquelles
comptait le Mossad pour le recueil de renseignements avaient été les
mêmes que celles de ses homologues aux USA et ailleurs, l’adoption
répandue du logiciel Promis, grandement par les actes entrepris par Earl
Brian et Robert Maxwell, donnèrent au Mossad une façon de récolter non
seulement des trésors de renseignements, mais aussi de quoi faire
chanter d’autres agences de renseignements, ainsi que des personnages
puissants.
Effectivement, la porte piégée de Promis
et son adoption par des agences de renseignements du monde entier a
fourni au Mossad un accès à des mines de leviers de chantage acquis
pendant plus d’un demi-siècle par la CIA et le FBI, sur leurs ennemis et
leurs amis. Étrangement, ces dernières années, le FBI a cherché à cacher les informations relatives aux liens de Maxwell avec le scandale Promis.
Selon le journaliste Robert Fisk,
Maxwell a aussi été impliqué dans l’enlèvement par le Mossad du lanceur
d’alerte en matière d’armes nucléaires « israéliennes », Mordechaï
Vanunu. Vanunu avait essayé de fournir aux médias des informations sur
l’étendue du programme d’armement nucléaire « israélien », qui fut
éventuellement publié par le Sunday Times of London. Pourtant, Vanunu avait également contacté le Daily Mirror avec ces informations, le Morror
étant une officine appartenant à Maxwell, et dont le rédacteur à
l’international était un proche associé de Maxwell ainsi qu’agent du
Mossad présumé, Nicholas Davies. Le journaliste Seymour Hersh allégua
que Davies avait aussi été impliqué dans des contrats d’armement
« israéliens ».
D’après Fisk, ce fut Maxwell qui contacta
l’Ambassade « Israélienne » à Londres pour les informer des activités
de Vanunu. Ceci mena au guet-apens que lui tint un agent féminin du
Mossad, qui le séduisit dans le cadre d’un « piège à miel » menant
ensuite à son enlèvement puis à son incarcération en « Israël ». Vanunu
écopa d’une peine de 18 ans de prison, dont 12 en isolement.
Vient maintenant lu sujet de la mort de Maxwell, largement citée dans les médias mainstream et indépendants comme suspicieuse et potentiellement un meurtre.
Selon les auteurs Gordon Thomas et Martin Dillon, Maxwell a scellé son
propre destin quand il a essayé de menacer des hauts-gradés du Mossad de
dévoiler certaines de leurs opérations, s’ils ne l’aidaient pas à
sauver son empire médiatique de ses dettes abyssales et de ses
difficultés financières. Nombre des créanciers
de Maxwell, qui perdaient de plus en plus patience avec le magnat des
médias, étaient « israéliens » et plusieurs d’entre eux étaient présumés
liés au Mossad eux-mêmes.
Thomas et Dillon plaident dans leur biographie
de la vie de Maxwell que le Mossad avait conclu que Maxwell était
devenu plus un problème qu’un atout, et que donc ils le tuèrent sur son
yacht trois mois avant qu’il n’exige le sauvetage. À l’autre extrême,
des théories suggèrent que Maxwell s’est suicidé à cause des difficultés
financières auxquelles son empire était confronté.
Certains ont pris l’enterrement de
Maxwell en « Israël » comme une confirmation « officielle » par le pays
de son emploi au sevice du Mossad, comme il fut comparé à des
funérailles d’état auxquelles assistèrent pas moins de six
dirigeants présents et passés des renseignements « israéliens ». Au
cours de la cérémonie à Jérusalem, le Premier Ministre « israélien »
Yitzhak Shamir fit son éloge funèbre en disant : « il en a fait davantage pour Israël qu’il est possible d’en dire aujourd’hui. » D’autres élégies furent livrées par les futurs Premiers Ministres Ehoud Olmert (alors Ministre de la Santé) et Shimon Pérès, celui-ci louant également Maxwell pour ses « services » rendus à « Israël ».
Pataugeant dans la même boue
Tandis qu’il construisait son empire
commercial – devenant même Membre du Parlement britannique, Maxwell
travaillait également pour les renseignements « israéliens », plusieurs
des entreprises dans lesquelles il avait fait des investissements
devenant des façades pour le Mossad. De plus, alors qu’il devenait
magnat de la presse il développa une rivalité amère avec Rupert Murdoch,
proche ami de Roy Cohn et figure influente dans les médias de
Grande-Bretagne et des USA.
Maxwell fut également partenaire avec les
frères Bronfman, Edgar et Charles – des figures-clé de Mega Group. En
1989 Maxwell et Charles Bronfman se joignirent pour faire une offre d’achat du journal The Jerusalem Post,
celui-ci les décrivant comme « deux des financiers juifs les plus
éminents au monde » et leur intérêt dans l’entreprise comme celui de
« développer The Jerusalem Post et d’étendre son influence à toute la juiverie mondiale. » Une année plus tôt, Maxwell et Bronfman étaient devenus des actionnaires majeurs dans la firme pharmaceutique « israélienne » Teva.
Maxwell travailla aussi avec le frère de
Charles Bronfman, Edgar, à la fin des années 1980 pour convaincre
l’Union Soviétique de permettre aux Juifs soviétiques d’immigrer en
« Israël ». Les efforts d’Edgar à cet égard ont reçu davantage d’attention
ailleurs, puisque ce fut un instant marquant de sa présidence longue de
plusieurs décennies à la tête du Congrès Juif Mondial, dont Ronald
Lauder est aujourd’hui président. Pourtant, Maxwell avait aussi fait un usage considérable de ses relations dans le gouvernement soviétique à cet effet.
Maxwell gravitait aussi dans les cercles du réseau précédemment mentionné dans la première et la deuxième partie de cette série. Un exemple essentiel en ce sens remonte à la fête tenue par Maxwell sur son yacht le Lady Ghislaine
– baptisé ainsi après sa plus jeune fille, future « maîtresse »
d’Epstein – en mai 1989. Les invités à la fête comprenaient le protégé
de Roy Cohn Donald Trump et son partenaire juridique de longue date, Tom
Bolan. Un proche ami de Nancy Reagan était également présent, le
journaliste Mike Wallace, tout comme l’agent littéraire Mort Janklow qui
représentait Ronald Reagan et deux des amis les plus proches de Cohn :
William Safire et Barbara Walters.
Le PDG de ce qui allait devenir Time
Warner, Steve Ross, fut aussi invité à cet événement exclusif. La
présence de Ross est notable puisqu’il avait bâti son empire commercial grandement par le biais de son association
avec les seigneurs du crime à New York, Manny Kimmel et Abner « Longy »
Zwillman. Zwillman était un ami proche de Meyer Lansky, du père de
Michael Steinhardt et de Sam Bronfman, le père de Charles et Edgar
Bronfman.
Un autre convive à la fête sur le yacht
de Maxwell était un ancien Ministre délégué à la Marine et ancien membre
du cabinet de Henry Kissinger, Jon Lehman, qui irait s’associer avec le
think-tank [groupe de réflexion, NdT] controversé « Project for a New American Century » [PNAC, « projet pour un nouveau siècle américain, NdT].
Avant de devenir ministre à la Navy, Lehman avait présidé la Abington
Corporation, qui avait engagé l’archi-néoconservateur Richard Perle pour
gérer le portefeuille
des vendeurs d’armes « israéliens » Shlomo Zabludowicz et son fils
Chaim, qui payaient Abington $10 000 par mois. Un scandale émergea quand
ces paiements continuèrent
alors que Lehman et Perle avaient tous deux rejoint le Ministère de la
Défense de Reagan, et que Perle travaillait à convaincre le Pentagone
d’acheter des armes à des entreprises connectées à Zabludowicz. Perle
avait fait partie de l’équpe de transition de Reagan de pair avec l’ami
de longue date et partenaire juridique de Cohn, Tom Bolan (un autre
invité sur le yacht de Maxwell).
En plus de Lehman, un autre assistant de
Kissinger, Thomas Pickering, était présent à la fête sur le yacht de
Maxwell. Pickering avait joué un rôle mineur dans l’affaire Iran-Contra
et, au moment de la fête sur le yacht de Maxwell, il était Ambassadeur
US en « Israël ». Le Sénateur John Tower (R-TX), qui aurait conspiré
avec Maxwell avec le logiciel infecté par le Mossad Promis auprès des
laboratoires de Los Alamos, était également présent. Tower mourut
seulement quelques mois avant Maxwell, dans un mystérieux accident d’avion.
Jeffrey Epstein et le nouveau « Promis »
Après qu’il ait été révélé qu’Epstein
avait évité une sentence plus lourde en 2008 à travers ses connexions
dans le monde du « renseignement », ce furent les liens avec le Mossad
du père de Ghislaine Maxwell qui menèrent beaucoup d’observateurs à
spéculer que l’opération de chantage sexuel d’Epstein concernait le
partage d’informations incriminantes avec le Mossad. L’ancien producteur
exécutif de CBS et actuellement journaliste pour l’officine médiatique Narativ, Zev Shalev, a déclaré depuis qu’il avait confirmé indépendamment qu’Epstein était directement lié avec le Mossad.
Epstein a longtemps été un ami de
l’ancien Premier Ministre « israélien » Ehoud Barak, qui possède des
liens anciens et profonds avec la communauté des renseignements en
« Israël ». Leur amitié longue de plusieurs décennies a été la source de
récentes attaques politiques ciblant Barak, qui se présente aux
élections « israéliennes » contre le Premier Ministre actuel Benjamin
Netanyahou plus tard cette année.
Barak est également proche du principal mécène d’Epstein et membre de Mega Group Leslie Wexner, dont la Wexner Foundation a donné $2 millions
à Barak en 2004 pour un programme de recherche toujours non spécifié.
Selon Barak il fut présenté à Epstein pour la première fois par l’ancien
Premier Ministre « israélien » Shimon Pérès, qui fit l’élégie de
Maxwell à ses funérailles et possédait des liens vieux de plusieurs
dizaines d’années avec la famille Bronfman, remontant jusqu’au début des
années 1950. Pérès participa fréquemment aux programmes financés par Wexner en « Israël » et travailla étroitement avec le Mossad pendant des décennies.
En 2015, quelques années après qu’Epstein
ait été relâché de prison suite à sa condamnation pour avoir sollicité
un mineur en vue d’une relation sexuelle en 2008, Barak fonda une
entreprise avec Epstein dans le but précis d’investir dans une start-up « israélienne »
alors dénommée « Reporty ». Cette entreprise, désormais dénommée
Carbyne, vend ses logiciels de signature aux centres d’appel des secours
(911) et aux fournisseurs de services d’aide d’urgence, et est
également disponible à l’intention des consommateurs sous la forme d’une
application pour smartphone fournissant des services d’urgence
avec un accès à la caméra et à la position de l’appelant, passant
l’identité de celui-ci à travers n’importe quelle base de données
connectée au gouvernement. Il a spécifiquement été promu à la vente par
l’entreprise elle-même et par la presse « israélienne » comme une solution aux fusillades de masse aux États-Unis, et est déjà utilisée par au moins deux counties [juridiction territoriale locale aux USA, NdT].
Les médias « israéliens » ont rapporté
qu’Epstein et Barak figuraient parmi les plus gros investisseurs pour
l’entreprise. Barak y a déversé des millions, et Haaretz révéla récemment qu’une partie significative des investissements totaux de Barak chez Carbyne étaient financés par Epstein, faisant de lui de facto un partenaire dans l’entreprise. Barak est désormais président du conseil d’administration de Carbyne.
L’équipe exécutive de l’entreprise est
entièrement constituée d’anciens membres de branches différentes des
servcies secrets « israéliens », y compris l’unité d’élite des
renseignements militaires « Unit 8200 », qui est souvent décrite comme
l’équivalent « israélien » de la National Security Agency (NSA) aux USA.
Le PDG actuel de Carbyne, Amir Elichaï, a servi au sein de l’Unité 8200 et s’est appuyé sur l’ancien commandant de l’Unité 8200 Pinchas Buchris
pour devenir directeur de l’entreprise et siéger à son conseil
d’administration. En plus d’Elichaï une autre co-fondatrice de Carbyne, Lital Leshem,
servit aussi au sein de l’Unité 8200 pour ensuite travailler chez Black
Cube, entreprise « israélienne » privée de renseignements. Leshem
travaille désormais pour une filiale de l’entreprise d’Erik Prince
Frontier Services Group, selon le média indépendant Narativ.
L’entreprise comprend aussi de nombreux
liens avec l’administration Trump, y compris le fondateur de Palantir et
allié de Trump Peter Thiel – un investisseur chez Carbyne. En outre, le conseil d’administration
de Carbyne comprend aussi l’ancien employé de Palantir Trae Stephens
qui fut membre de l’équipe de transition de Trump, ainsi que l’ancien
Ministre à la Sécurité du Territoire [« Homeland Security », Ministère né après le 11 septembre 2001 et l’application du « Patriot Act », NdT] Michael Chertoff. Eliot Tawill, donateur en faveur de Trump et promoteur iommobilier à New York siège aussi au conseil de Carbyne, aux côtés d’Ehoud Barak et de Pinchas Buchris.
Narativ, qui écrivit le premier
exposé sur Carbyne après l’arrestation d’Epstein, releva que le
gouvernement chinois se sert d’une application pour smartphone
très semblable à Carbyne dans le cadre de son appareil de surveillance
de masse, même si la fonction d’origine de l’application était
d’améliorer le service d’appel d’urgence. Selon Narativ,
l’équivalent chinois de Carbyne « surveille chaque aspect de la vie de
l’usager, y compris les conversations personnelles et la consommation
d’énergie électrique, tout en pistant ses déplacements. »
Au regard de l’historique de Robert
Maxwell – le père de celle qui fut la « maîtresse » d’Epstein pendant
longtemps et qui lui procurait des jeuns filles, Ghislaine Maxwell –
dans la promotion de la vente du logiciel Promis modifié de Carbyne, qui
fut aussi vendu comme un outil pour améliorer l’efficacité
gouvernementale mais qui était en réalité un outil de surveillance de
masse au bénéfice des services secrets « israéliens », le chevauchement
entre Carbyne et Promis est troublant et mérite davantage
d’investigations.
Il est bon de noter également que des start-ups
connectées à l’Unité 8200 sont en cours d’intégration à grande échelle
dans les entreprises US et qu’elles ont développé des liens étroits avec
le complexe militaro-industriel aux USA, Carbyne n’étant qu’un exemple
au sein de cette tendance.
Comme MintPress l’a déjà rapporté,
des équipes de l’Unité 8200 comme Team8 ont récemment engagé l’ancien
Directeur de la NSA Mike Rogers comme conseiller supérieur et réuni des
figures éminentes de la Silicon Valley, dont l’ancien PDG de Google Eric
Schmidt, comme investisseurs principaux. De nombreuses entreprises US
du secteur technologique, d’Intel à Google et Microsoft, ont fusionné avec plusieurs start-ups en lien avec l’Unité 8200 ces dernières années et déménagé de nombreux postes essentiels et des opérations en « Israël » avec l’appui de donateurs importants du Parti Républicain comme Paul Singer. Nombre de ces entreprises, en particulier Google et Microsoft, sont également des fournisseurs importants du gouvernement US.
Pour qui Epstein travaillait-il vraiment ?
Bien que Jeffrey Epstein semble avoir eu
des liens avec le Mossad, cette série a révélé que les réseaux auxquels
il était relié n’étaient pas exclusifs au Mossad, comme de nombreux
individus en contact avec Epstein – Leslie Wexner par exemple –
appartenaient à une classe d’oligarques connectée à la Mafia, et dotée
de liens profonds avec les USA comme avec « Israël ». Comme évoqué au
cours de la première partie de cette série, le partage de
« renseignements » (c’est-à-dire, de leviers de chantage) entre des
agences de services secrets et ce même réseau de crime organisé remonte à
des dizaines d’années. Avec Leslie Wexner de Mega Group comme principal
mécène pour Epstein, plutôt qu’un financier directement lié au Mossad,
une relation similaire est plus que probable dans le cadre de
l’opération de chantage sexuel gérée par Epstein.
Comme les agences de renseignements aux
USA et ailleurs mènent souvent des opérations secrètes pour le compte
d’oligarques et de grandes entreprises plutôt que « dans l’intérêt de la
sécurité nationale », les liens d’Epstein avec Mega Group suggèrent que
ce groupe détient un statut et une influence uniques auprès des
gouvernements des USA et d’ « Israël », ainsi que dans d’autres pays
(par exemple la Russie) qui n’ont pas été étudiés dans cette série
d’articles. Ceci est en vertu du rôle qu’ils ont joué en tant que
donateurs politiques dans les deux pays, et au fait que nombre d’entre
eux sont propriétaires d’entreprises ou d’institutions financières
puissantes dans les deux pays. En effet, plusieurs membres de Mega Group
ont des connexions profondes avec la classe politique « israélienne », y
compris Netanyahou et Ehoud Barak, ainsi qu’à des figures maintenant
décédées comme Shimon Pérès et des membres de la classe politique aux
USA.
Finalement, la tableau dépeint par les
preuves ne constitue pas un lien unique à une seule agence de
renseignements mais une toile reliant des membres-clé de Mega Group, des
politiciens, et des responsables publics aux USA et en « Israël »,
ainsi qu’un réseau de crime organisé doté de liens commerciaux et de
renseignements dans les deux pays.
Bien que cette série se soit pour
l’instant concentrée sur les liens de ce réseau avec des affiliés
importants du Parti Républicain, le pochain et dernier article révèlera
les connexions existantes entre cette toile et les Clinton. Ainsi qu’il
sera dévoilé, en dépit de la promptitude des Clinton à épouser des
tractations véreuses tout au long de leur carrière, leur relation
surtout amicale avec ce réseau les vit quand-même user du pouvoir du
chantage sexuel pour obtenir certaines décisions politiques favorables à
leurs intérêts personnels et financiers, mais pas à leur réputation
politique ou à leurs agendas.
Source : https://www.mintpressnews.com/mega-group-maxwells-mossad-spy-story-jeffrey-epstein-scandal/261172/Quatrième partie : https://globalepresse.net/2019/09/08/spook-air-lolita-express-epstein-clinton/
Par Whitney Webb ,
journaliste de MintPress News basée au Chili. elle a contribué à de
nombreux médias indépendants comme Global Research, EcoWatch, le Ron
Paul Institute et 21st Century Wire, entre autres. elle a fait de
nombreuses apparitions à la radio et à la TV, et est la lauréate 2019 de
la Serena Shim Award for Uncompromised Integrity in Journalism.
Première partie : https://globalepresse.net/2019/08/25/les-origines-de-laffaire-epstein/Deuxième partie : https://globalepresse.net/2019/08/27/jeffrey-epstein-le-mentor-de-trump-et-les-secrets-de-lere-reagan/
Traduit par Lawrence Desforges
Quelle travail ! Whitney Webb chapeau
RépondreSupprimerNous ne vivons pas dans un monde d'anges ou plutôt si celui des anges déchus avec Lucifer. Que l'Etat d'Israël utilise le Mossad pour faire chanter des politiciens ou hommes d'affaires avec des enfants démontre que cette nation tombe bien bas.
RépondreSupprimeraprès tout ça, comment le monde pourra-t-il encore se sauver ?
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