Compte tenu de l’immensité de l’Ukraine, les changements survenus sur la ligne de front entre le 1er avril et le 1er août semblent minuscules.
1er avril 2024
1er août 2024
Mais ces petits mouvements sur la carte cachent une progression assez importante des forces russes.
En mai, quelque 30.000 soldats russes franchissaient la frontière nord de la Russie en direction de Kharkiv. Ils ont rapidement atteint une profondeur d’environ 15 kilomètres, mais ont ensuite cessé de progresser rapidement. Selon le président russe Vladimir Poutine, ces forces avaient pour mission d’empêcher de nouvelles attaques d’artillerie ukrainiennes sur Belgorod. Elles ont en grande partie atteint cet objectif.
Mais la partie ukrainienne a interprété ce mouvement comme étant une attaque sur Kharkiv dans le but de prendre la deuxième ville d’Ukraine. Elle a paniqué.
Les troupes qui avaient été retirées en raison des pertes subies ont été redirigées vers Kharkiv. Les brigades qui se battaient dans la région de Donetsk, à l’est, ont été déplacées vers le nord pour bloquer les forces russes. Au total, quelque 40 000 soldats ukrainiens ont été retirés d’autres régions et installés dans la région de Kharkiv. Ils ont été chargés de contre-attaquer les forces russes.
Cela correspondait parfaitement aux plans russes. Toute l’attaque près de Kharkiv avait été planifiée pour faire diversion sur d’autres fronts. Les troupes déployées dans le nord se sont mises en mode défense et se sont concentrées sur l’élimination des forces ukrainiennes qui contre-attaquaient.
Pendant ce temps, les forces russes sur le front de Donetsk constataient que les effectifs et la puissance de combat de leurs adversaires locaux avaient fortement diminué. Elles ont attaqué et ont rapidement réalisé des progrès significatifs.
Il y a quelques mois, il fallait des semaines pour prendre une petite ville ou pour passer à la ligne d’arbres suivante. Aujourd’hui, les forces russes font des bonds de plusieurs kilomètres par jour et prennent de nouvelles villes tous les jours, voire toutes les heures.
Les cartes du front oriental montrent des progrès assez importants dans plusieurs directions.
1er avril 2024
1er août 2024
Au sud, les forces russes placées à l’est de Vuhledar se sont déplacées vers le nord et ont coupé l’une des routes de ravitaillement de la ville.
Au nord-ouest de la ville de Donetsk, les forces russes ont fait d’énormes progrès vers la ville de Pokrovsk, l’un des principaux points de passage routiers et ferroviaires de la région. Pokrovsk est déjà à portée de l’artillerie et les forces ukrainiennes qui défendent ses abords semblent complètement épuisées.
Au nord-est du front de Pokrovsk, les forces russes sont en train de prendre l’agglomération de New York, composée de plusieurs villes au nord et au sud.
Un peu plus au nord, des mouvements en provenance de Kurdiumivka et de Chasiv Yar visent à prendre Konstantinovka, une autre grande ville contrôlant plusieurs carrefours.
Tous ces mouvements ont été possibles parce que l’Ukraine a déplacé tout ce qui était disponible vers le front de Kharkiv. Les unités de défense laissées dans la région de Donetsk n’étaient tout simplement pas suffisantes pour tenir la ligne face à des forces russes toujours plus nombreuses.
Un nouvel élan de mobilisation a permis à l’Ukraine d’amener de nouvelles troupes sur le front. Toutefois, ces troupes n’augmentent pas les effectifs, mais remplacent simplement les pertes importantes subies par les brigades ukrainiennes. Un article récent du New York Times le mentionne dans une note en aparté (archivée) :
L’Ukraine enrôle des milliers de troupes fraiches. Mais sont-elles prêtes ?
Selon les soldats et les analystes militaires, un grand nombre de recrues arriveront sur le front dans les semaines à venir, mais certaines d’entre elles sont mal formées ou ne sont pas en forme.
Les autorités ukrainiennes ont refusé de communiquer les chiffres de la conscription, arguant du fait que ces informations sont confidentielles. Trois experts militaires ayant connaissance des chiffres ont déclaré que Kiev avait enrôlé jusqu’à 30 000 personnes par mois depuis le mois de mai, date à laquelle une nouvelle loi sur la conscription est entrée en vigueur. C’est deux à trois fois plus que pendant les derniers mois d’hiver, ont-ils dit, et à peu près le même nombre que l’armée russe recrute chaque mois. Ce chiffre n’a pas pu être confirmé de manière indépendante.
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Le général Yurii Sodol, ancien commandant des forces ukrainiennes, a déclaré au Parlement en avril que dans certaines sections du front, les Russes étaient plus de sept fois plus nombreux que les Ukrainiens.
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Outre les conscrits, l’Ukraine a affranchi quelque 3 800 prisonniers en échange d’une possibilité de libération conditionnelle à la fin de leur service militaire, selon Denys Maliuska, le ministre de la justice.
Une infirmière combattant près de la ville de Toretsk, dans l’est de l’Ukraine, l’un des points les plus chauds de la ligne de front, a déclaré que sa brigade avait reçu 2 000 conscrits et prisonniers au cours des deux derniers mois. L’infirmière a parlé sous le couvert d’anonymat afin d’éviter de donner des informations aux forces russes.
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Voytenkov, l’officier de presse de la 33ème, a déclaré que sa brigade donnait une semaine de formation supplémentaire aux conscrits pour leur montrer les armes et les véhicules blindés qu’ils allaient utiliser. Après une simple formation de base, a-t-il déclaré, “ils ne sont pas prêts à se battre, honnêtement“.
Toretsk fait partie de l’agglomération de New York. Une brigade ukrainienne a un effectif nominal de 3 000 à 4 000 hommes. Si elle a eu besoin de 2 000 remplacements en deux mois, comme l’affirme le médecin, elle a dû subir d’énormes pertes.
Les nouvelles recrues sont pour la plupart non entraînées et inaptes à la guerre. Les unités dans lesquelles elles sont envoyées ne disposent pas des jeunes chefs nécessaires pour les former. Les nouveaux hommes deviendront ainsi de la chair à canon et auront peu de chances de survivre aux attaques ou aux bombardements russes.
La nouvelle mobilisation était en partie destinée à créer de nouvelles réserves. Mais lorsque les troupes actives ont besoin de remplacements de cette taille, les effectifs laissés aux nouvelles forces seront trop faibles pour faire la différence.
Dans une récente interview accordée au Guardian, le commandant en chef ukrainien, le général Syrsky, s’est montré optimiste en parlant de “victoire“. Mais les chiffres qu’il a cités indiquent tous que les forces russes sont écrasantes et qu’elles écraseront facilement tout ce qui reste en Ukraine pour s’opposer à elles :
Syrskyi est le nouveau commandant en chef de l’Ukraine. Sa tâche peu enviable consiste à vaincre une armée russe plus nombreuse. Deux ans et demi après le début de l’offensive à grande échelle de Vladimir Poutine, il reconnaît que les Russes disposent de bien plus de ressources. Ils ont plus de tout : chars, véhicules de combat d’infanterie, soldats. Leur force d’invasion initiale de 100 000 hommes est passée à 520 000 hommes, selon lui, l’objectif étant d’atteindre 690 000 hommes d’ici à la fin 2024. Les chiffres concernant l’Ukraine n’ont pas été rendus publics.
“En ce qui concerne l’équipement, il y a un rapport de 1:2 ou 1:3 en leur faveur“, a-t-il déclaré. Depuis 2022, le nombre de chars russes a “doublé“, passant de 1 700 à 3 500. Les systèmes d’artillerie ont triplé et les véhicules blindés de transport de troupes sont passés de 4 500 à 8 900. “L’ennemi dispose d’un avantage significatif en termes de forces et de ressources“, a déclaré M. Syrskyi. « C’est pourquoi, pour nous, la question de l’approvisionnement et de la qualité est vraiment au premier plan. »
Les forces ukrainiennes ne reçoivent que peu, voire pas du tout, de nouvelles fournitures. L’Occident a donné à l’Ukraine tout ce dont elle pouvait disposer et tout ce qui viendra s’ajouter à cela devra être nouvellement produit. Les capacités nécessaires pour le faire en nombre suffisant n’existent plus.
Outre les problèmes militaires immédiats, la situation civile de l’Ukraine se dégrade de plus en plus rapidement. Les attaques russes ont détruit presque toutes les capacités conventionnelles de production d’électricité en Ukraine. Les coupures d’électricité sont quotidiennes. La nourriture fraiche pourrit dans les magasins et de nombreuses industries ont dû cesser leur activité.
Le gouvernement ukrainien a besoin d’argent. Il doit introduire de nouvelles taxes contre la volonté de sa population. Il a déjà fait défaut sur sa dette extérieure et il lui sera difficile d’obtenir de nouvelles lignes de crédit.
La véritable pression se fera sentir cet hiver. Une grande partie des villes ukrainiennes dépendent des capacités de production d’électricité, désormais dysfonctionnelles, pour chauffer leurs immeubles de style soviétique. En l’absence d’électricité et de chauffage, de plus en plus de personnes envisageront de partir à l’étranger.
Il est peu probable que la Pologne et les autres pays voisins de l’Ukraine accueillent généreusement encore plus de réfugiés ukrainiens.
Par Moon of Alabama – Le 2 aout 2024
Les chiffres des ferrailles réciproques ne changent RIEN à l'affaire! Les deux armées épuisées ,pataugent....Les "avancées" 5..10...15 kms sont dérisoires et ne valent pas le sacrifices des hommes qui moururent pour ces piètres gains.
RépondreSupprimerLa situation sur le terrain c'est entre le Désert des tartares et en attendant Godo........L'arrivée des F16 va encore plus enliser la situation militaire au sol. * Sur une carte de la Zone,on voit mieux que les combats se déroulèrent pour l'essentiel sure une bande de terre longue de 600 kms et large de 50 kms; A partir de DONETSK l'armée russe n'a pas avancé VERS l' OUEST de plus de 70 kms en 30 mois.
Le BUT de cette guerre n'a jamais été de GAGNER la guerre CONTRE la RUSSIE......MAIS d''ÉPUISER la RUSSIE DANS cette guerre! Quitte pour cela à sacrifier l'Ukraine et 2 millions de SLAVES. Les 2 états ont déjà perdu beaucoup....
RépondreSupprimerC'est un peu le but de chaque coté. On se gifle, mais pas plus, même si cela coûte cher en vies humaines. On reste compatible avec l'Agenda 2030, c'est le plus important.
RépondreSupprimerOUI on pourrait la qualifier de tragi- comédie.....On peut avoir le sentiment qu'il n'y a qu'UN SEUL TIREUR de ficelles derrière le rideau de cette insensée guerre.
SupprimerLa stratègie de la Russie est d'épuiser Kiev humainement. N'ayant plus d'hommes qualifiés pour se battre, Kiev sera bien obligée d'accepter les conditions russes, et cela commence déjà.
RépondreSupprimerOn ne sait pas très bien qui va épuiser qui.
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