Un accord de cessez-le-feu aurait été conclu à Gaza, Biden et Trump s'en attribuent tous les mérites. Par Simplicius

La grande nouvelle du jour : Israël a officiellement annoncé un cessez-le-feu et une fin potentielle de la guerre de Gaza. Le Hamas va libérer 33 otages – une numérologie intéressante, comme toujours – et Israël retirerait ses forces militaires de Gaza.

Cela se fera en trois phases, la première commençant le 19 janvier, juste un jour avant l’investiture de Trump comme pour lui rendre hommage :

L’annonce a été accueillie par des acclamations enthousiastes dans tout le nord de Gaza où les combattants du Hamas seraient sortis de leurs tunnels pour célébrer ouvertement dans les rues – ne vous y trompez pas, cela est considéré comme une victoire monumentale par la résistance :

Le Hamas a déclaré que le cessez-le-feu avec Israël était une victoire
Selon l’accord, dans la deuxième phase du cessez-le-feu, l’armée israélienne doit quitter Gaza.
Le Hamas doit restituer les otages survivants, et en échange, ils recevront leurs camarades détenus dans les prisons israéliennes. C’était la demande du Hamas ; Israël a insisté sur la libération de ses citoyens sans aucune condition.
Dans la troisième étape du règlement, les restes des otages assassinés seront restitués aux familles en Israël, et une reconstruction d’après-guerre à grande échelle commencera à Gaza.
En Israël même, ils qualifient déjà l’accord de « mauvais » et prétendent qu’il a été imposé par les États-Unis.

Écoutez l’aveu de Blinken ci-dessous :

« En effet, le Hamas a recruté presque autant de nouveaux militants qu’il en a perdu. »

Ne soyez pas surpris si le nombre réel est bien supérieur à ce qu’il a perdu – et si ce n’est pas encore le cas, ce sera le cas à l’avenir.

Après bien plus d’un an de combats, la « plus grande force militaire de la planète, à poids comparable », n’a pas été en mesure de vaincre le Hamas même après avoir reçu un chèque en blanc pour un massacre total et aveugle de la population civile et un génocide sans aucune répercussion, une marge de manœuvre qui n’a été accordée à aucune autre force militaire dans l’histoire récente.

Le fait est que l’armée israélienne a eu une performance décevante et que la raison pour laquelle l’accord a été conclu est que ces dernières semaines ont vu une augmentation significative du nombre de morts parmi les soldats de l’armée israélienne :

Récemment, on a appris que 4 % des morts parmi les soldats de l’armée israélienne étaient des suicides :

Et des rapports font état de 20.000 blessés parmi les soldats de l’armée israélienne rien que dans le conflit de Gaza :

Dans un clin d’œil humoristique à la politique américaine, Biden et Trump ont chacun revendiqué séparément le mérite de l’accord de cessez-le-feu, bien que CNN affirme que les deux parties ont travaillé ensemble sur celui-ci. Gardez à l’esprit que Netanyahou a récemment suspendu son projet d’assister à l’investiture de Trump, apparemment après le refus de ce dernier – Trump a publié une vidéo de Jeffrey Sachs qualifiant Netanyahou de «sombre et profond fils de pute».

En fait, Haaretz a même affirmé que la récente « agressivité » de Trump – qui inclut probablement la pique ci-dessus – a conduit au cessez-le-feu, probablement parce que Netanyahou a vu le changement de vent et a pu voir que ce serait maintenant ou jamais, car la future administration de Trump est perçue comme ayant une approche plus dure et pragmatique pour parvenir à un accord :

https://www.haaretz.com/israel-news/2025-01-13/ty-article/.premium/trumps-mideast-envoy-forced-netanyahu-to-accept-a-gaza-plan-he-repeatedly-rejected/00000194-615c-d4d0-a1f4-fbfdce850000

Les « patriotes » israéliens se sentent trahis par un Trump qui avait prétendu vouloir donner « l’enfer » au Hamas mais qui a immédiatement contraint Bibi à un accord :

Zimri : « Donc tous ses hommes ont menti – c’est une grande déception. »

Magal : « Il parle de l’enfer et en attendant, il envoie son émissaire signer un accord. C’est un accord dont l’impact sera très dur. C’est la vérité. » Il a ajouté que le dernier espoir restant est que le Hamas rejette un accord : « Un ministre du cabinet m’a dit que nous devons prier à nouveau pour que Dieu endurcisse le cœur de Pharaon. »

Mais bien sûr, ce n’est que le dernier chapitre du cauchemar cyclique sans fin du colonialisme raciste israélien :

Nous ne pouvons pas avoir une confiance particulièrement élevée dans son succès, en particulier étant donné que de hauts responsables israéliens comme Ben-Gvir ont déjà exprimé leur espoir de voir l’accord échouer, et feront sans aucun doute de leur mieux pour le saper par tous les moyens possibles.

Cela n’a également que peu d’influence sur les frappes continues d’Israël sur divers autres pays voisins, du Liban à la Syrie en passant par le Yémen. Israël a même intensifié ses frappes sur Gaza aujourd’hui, tuant une douzaine de personnes – on suppose qu’ils avaient besoin d’assouvir leur soif de sang en guise de consolation pour la cessation prochaine des hostilités.

En fait, un rapport publié juste avant affirmait qu’Israël avait même déclenché sa première frappe directe sur les troupes de Jolani :

L’armée de l’air israélienne a mené sa première frappe sur les forces du groupe terroriste HTS, qui a pris le pouvoir en Syrie.

L’attaque visait un convoi de militants dans la province de Quneitra pour les empêcher de se rapprocher des forces de Tsahal sur le terrain.

Cela s’est produit à peu près au moment où Erdogan a lancé une vive réprimande à Netanyahou, l’appelant à cesser de frapper la Syrie alors que les tensions continuent de monter entre d’une part la Turquie et ses mandataires syriens et d’autre part Israël.

Erdogan:

“ Les actions agressives des forces qui attaquent le territoire syrien, Israël en particulier, doivent cesser dès que possible. Sinon, cela entraînera des conséquences défavorables pour tout le monde.”

On peut se demander si cette nouvelle menace croissante est l’une des principales raisons pour lesquelles Netanyahou a finalement accepté un cessez-le-feu qu’il avait rejeté à maintes reprises auparavant. Avec les résultats décevants de l’armée israélienne, en particulier son échec majeur à pénétrer sur le territoire libanais, Netanyahou a peut-être choisi de réduire le fardeau de la guerre sur plusieurs fronts afin de libérer des ressources pour se concentrer sur la nouvelle menace potentielle de l’axe turco-syrien.

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L’odeur fétide de tout cela suivra les goules de l’administration Biden pendant de nombreuses années à venir :

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Par SIMPLICIUS 16 janvier 2025